- AuroreEsprit éclairé
Attention, âmes sensibles s'abstenir...
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/08/31/repenser-le-statut-des-profs-sans-les-destabiliser-un-defi_1565706_3224.html#xtor=AL-32280184
C'est la clé de voûte du système. Ils sont 800 000 et portent sur leurs épaules une école qui flanche faute d'avoir changé à temps. Une école qui ne sait plus comment transmettre à force d'hésiter entre s'adapter ou résister. Une école qui ne va plus très bien, alors qu'on a longtemps cru que notre système était un modèle.
Les enseignants sont au cœur de la machine. Et ils n'ont d'autre choix que de redoubler
d'efforts. Les gamins changent, ils s'adaptent. Les collègues partis à
la retraite ne sont pas remplacés, ils prennent des heures
supplémentaires, pour combler les trous.
Pourtant, on ne les félicite jamais. La France se traîne à l'international, 120 000 jeunes sortent du système scolaire sans maîtriser les connaissances de base. Les enseignants dépriment.
REDÉFINITION DU MÉTIER
La gauche, qui a longtemps eu un rapport privilégié avec eux, ne sait plus comment faire.
La période Allègre reste comme un gros passif. La petite phrase du
ministre de l'éducation nationale du gouvernement Jospin, insinuant
qu'ils faisaient des stages de macramé en guise de formation continue,
avait jeté un froid.
L'idée de "dégraisser le mammouth", prélude à la politique
de non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux menée par la
droite, avait blessé. Cet épisode a durablement glacé les relations. A
la présidentielle de 2007, les enseignants ont décalé leur vote vers le
centre, et plébiscité François Bayrou, un ancien ministre de l'éducation nationale.
Aujourd'hui, la prudence de Martine Aubry, qui n'ose pas dire clairement qu'il faudra repenser le statut de 1950, est symptomatique de cette angoisse de la gauche de ne pas fâcher son vieil électorat traditionnel, tout en faisant avancer le pays.
La droite, elle, alterne le chaud et le froid. Xavier Darcos a un peu joué les Claude Allègre de droite, rappelant qu'un enseignant n'a pas besoin d'être à bac + 5 pour changer les couches-culottes en maternelle. Puis est arrivé Luc Chatel.
Autre temps, autre style. Le nouveau ministre a installé une directrice des ressources humaines, Rue de Grenelle.
Une première dans l'histoire de ce ministère, même si cela ne change
guère le quotidien des classes. Entre les enseignants et la droite, la
méfiance reste de mise : le gouvernement est accusé d'avoir cassé la formation, taillé dans les effectifs. Cela n'empêche pas l'UMP de poursuivre l'offensive en direction de l'autonomie des établissements et de la redéfinition du métier.
UN CHANTIER URGENT
L'apathie apparente des enseignants l'y pousse. Pour la mesurer, il suffit de comptabiliser
le nombre de rendez-vous syndicaux qu'ils ont manqués. Même les
manifestations du dimanche sont boudées. Ce silence est le signe que les
enseignants n'ont plus envie de se battre. Il est inquiétant.
S'ils ne combattent pas dehors, continuent-ils à se battre
dans la classe ? L'enjeu de la réforme du statut est là. On ne
reconstruit pas une école sans les enseignants. On ne construit pas de
société sans eux. Surtout dans un monde où la connaissance est une
richesse. Et c'est pour cela que la droite comme la gauche estiment
urgent d'ouvrir le chantier du métier.
Parce qu'il faut redonner envie et espoir à ceux qui détiennent les clés de l'amélioration de l'école. Repenser leur statut est déstabilisant, mais est-ce qu'ils n'ont pas tout à y gagner, eux aussi ? Les convaincre n'est pas simple, alors que leur métier est devenu de plus en plus dur.
La mauvaise méthode pour aborder le sujet, c'est de donner l'impression de déstabiliser un peu plus ce monde en souffrance. C'est de faire croire qu'il faut faire travailler plus des enseignants qui déjà font plus de 40 heures hebdomadaires.
La bonne méthode, c'est de faire comprendre que tout le monde gagnera à cette redéfinition. L'enfant, car inventer une école "sur mesure", c'est s'attaquer
à l'échec scolaire. Le professeur, qui saura mieux ce qu'on attend de
lui. Le pays entier, dont la compétitivité passe aussi par l'école.
La difficulté, c'est que l'argent public manque et qu'il en faudra bien un peu pour rémunérer ces nouvelles missions. Mais en matière scolaire, il ne faut pas confondre dépense et investissement.
Maryline Baumard
Au fait, c'est pour le compte du PS ou de L'UMP ?
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/08/31/repenser-le-statut-des-profs-sans-les-destabiliser-un-defi_1565706_3224.html#xtor=AL-32280184
C'est la clé de voûte du système. Ils sont 800 000 et portent sur leurs épaules une école qui flanche faute d'avoir changé à temps. Une école qui ne sait plus comment transmettre à force d'hésiter entre s'adapter ou résister. Une école qui ne va plus très bien, alors qu'on a longtemps cru que notre système était un modèle.
Les enseignants sont au cœur de la machine. Et ils n'ont d'autre choix que de redoubler
d'efforts. Les gamins changent, ils s'adaptent. Les collègues partis à
la retraite ne sont pas remplacés, ils prennent des heures
supplémentaires, pour combler les trous.
Pourtant, on ne les félicite jamais. La France se traîne à l'international, 120 000 jeunes sortent du système scolaire sans maîtriser les connaissances de base. Les enseignants dépriment.
REDÉFINITION DU MÉTIER
La gauche, qui a longtemps eu un rapport privilégié avec eux, ne sait plus comment faire.
La période Allègre reste comme un gros passif. La petite phrase du
ministre de l'éducation nationale du gouvernement Jospin, insinuant
qu'ils faisaient des stages de macramé en guise de formation continue,
avait jeté un froid.
L'idée de "dégraisser le mammouth", prélude à la politique
de non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux menée par la
droite, avait blessé. Cet épisode a durablement glacé les relations. A
la présidentielle de 2007, les enseignants ont décalé leur vote vers le
centre, et plébiscité François Bayrou, un ancien ministre de l'éducation nationale.
Aujourd'hui, la prudence de Martine Aubry, qui n'ose pas dire clairement qu'il faudra repenser le statut de 1950, est symptomatique de cette angoisse de la gauche de ne pas fâcher son vieil électorat traditionnel, tout en faisant avancer le pays.
La droite, elle, alterne le chaud et le froid. Xavier Darcos a un peu joué les Claude Allègre de droite, rappelant qu'un enseignant n'a pas besoin d'être à bac + 5 pour changer les couches-culottes en maternelle. Puis est arrivé Luc Chatel.
Autre temps, autre style. Le nouveau ministre a installé une directrice des ressources humaines, Rue de Grenelle.
Une première dans l'histoire de ce ministère, même si cela ne change
guère le quotidien des classes. Entre les enseignants et la droite, la
méfiance reste de mise : le gouvernement est accusé d'avoir cassé la formation, taillé dans les effectifs. Cela n'empêche pas l'UMP de poursuivre l'offensive en direction de l'autonomie des établissements et de la redéfinition du métier.
UN CHANTIER URGENT
L'apathie apparente des enseignants l'y pousse. Pour la mesurer, il suffit de comptabiliser
le nombre de rendez-vous syndicaux qu'ils ont manqués. Même les
manifestations du dimanche sont boudées. Ce silence est le signe que les
enseignants n'ont plus envie de se battre. Il est inquiétant.
S'ils ne combattent pas dehors, continuent-ils à se battre
dans la classe ? L'enjeu de la réforme du statut est là. On ne
reconstruit pas une école sans les enseignants. On ne construit pas de
société sans eux. Surtout dans un monde où la connaissance est une
richesse. Et c'est pour cela que la droite comme la gauche estiment
urgent d'ouvrir le chantier du métier.
Parce qu'il faut redonner envie et espoir à ceux qui détiennent les clés de l'amélioration de l'école. Repenser leur statut est déstabilisant, mais est-ce qu'ils n'ont pas tout à y gagner, eux aussi ? Les convaincre n'est pas simple, alors que leur métier est devenu de plus en plus dur.
La mauvaise méthode pour aborder le sujet, c'est de donner l'impression de déstabiliser un peu plus ce monde en souffrance. C'est de faire croire qu'il faut faire travailler plus des enseignants qui déjà font plus de 40 heures hebdomadaires.
La bonne méthode, c'est de faire comprendre que tout le monde gagnera à cette redéfinition. L'enfant, car inventer une école "sur mesure", c'est s'attaquer
à l'échec scolaire. Le professeur, qui saura mieux ce qu'on attend de
lui. Le pays entier, dont la compétitivité passe aussi par l'école.
La difficulté, c'est que l'argent public manque et qu'il en faudra bien un peu pour rémunérer ces nouvelles missions. Mais en matière scolaire, il ne faut pas confondre dépense et investissement.
Maryline Baumard
Au fait, c'est pour le compte du PS ou de L'UMP ?
- JEMSGrand Maître
Maryline Baumard
Au fait, c'est pour le compte du PS ou de L'UMP ?
Tu vois une différence...
Nota : je pense que ce post n'est pas au bon endroit...
Au fait, c'est pour le compte du PS ou de L'UMP ?
Tu vois une différence...
Nota : je pense que ce post n'est pas au bon endroit...
- MelanieSLBDoyen
Comme d'habitude, quelques constatations vraies (notamment sur notre temps de travail - inhabituel!), quelques commentaires douteux (franchement, qui laisse ses élèves faire la fête, hein?), et de mauvaises solutions. Qui va voir et répandre les bonnes solutions? (Aurore?)
_________________
La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- AuroreEsprit éclairé
Et c'est reparti !
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/09/05/education-les-propositions-des-candidats-socialistes_1567712_3224.html#xtor=AL-32280184
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/09/05/education-les-propositions-des-candidats-socialistes_1567712_3224.html#xtor=AL-32280184
- sandmanNiveau 10
Quelle école voulez-vous ?
Rue 89 s'est plongé dans les programmes éducatifs des principales personnalités en lice pour la présidentielle.
http://www.rue89.com/2011/09/04/quelle-ecole-voulez-vous-celle-de-joly-valls-villepin-le-pen-220164
Rue 89 s'est plongé dans les programmes éducatifs des principales personnalités en lice pour la présidentielle.
http://www.rue89.com/2011/09/04/quelle-ecole-voulez-vous-celle-de-joly-valls-villepin-le-pen-220164
- Réforme du statut des enseignants : la CGT note de "faibles avancées" mais critique "le GRAF" et "les différences de traitement entre les corps enseignants".
- Sur Arte, dans l'émission Yourope, un reportage sur les enseignants
- Le Monde s'en prend aux enfants d'enseignants : "La peur de l'école ? La plupart des enfants d'enseignants ignorent ce que c'est."
- Reportage sur la réforme de la formation des enseignants F2 13h
- [USA - en anglais] Reportage sur la question de l'armement des enseignants.
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