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Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama) Empty Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama)

par Spinoza1670 Mar 30 Aoû 2011 - 19:30
Réformes inapplicables, suppressions de postes... Les enseignants du premier degré sont désorientés. Ce qui les fait tenir ? La passion du métier et l'expérience.

Des instituteurs qui refusent d'appliquer les nouveaux programmes. D'autres qui rendent leurs palmes académiques. Des parents qui occupent des écoles pour protester contre les fermetures de classes. L'école primaire, d'ordinaire la « grande muette » de l'Education nationale, crie au secours. Le malaise est plus ancien qu'il n'y paraît. En opérant des coupes claires (près de 9 000 postes en moins en 2011, 16 000 prévus en 2012), le gouvernement donne l'impression de tirer sur une ambulance. En 2007, dans son bilan annuel, le Haut Conseil de l'éducation révélait que « chaque année, quatre écoliers sur dix, soit environ 300 000 élèves, sortent de CM2 avec de graves lacunes ». Pire, les élèves en difficulté en CP le restent tout au long de leur scolarité.

La faillite n'est certes pas nouvelle. Déjà, en 1989, le rapport Migeon, remis à Lionel Jospin, affirmait que moins d'un élève sur deux arrivait au collège avec une maîtrise suffisante de la lecture. Dix ans plus tard, l'inspecteur général Jean Ferrier signalait qu'un quart des élèves entraient au collège sans avoir acquis les bases nécessaires. Et, en 2002, le ministère de l'Education nationale reconnaissait publiquement 17 % d'illettrés en sixième. Ces rapports alarmants ont suscité des réformes en cascade : cinq nouveaux programmes depuis 1985 et deux lois d'orientation, Jospin en 1989 et Fillon en 2005, censés redonner une impulsion décisive au système... Les résultats ne sont pas probants. Au contraire, les performances des écoliers ne cessent de se dégrader, selon une comparaison effectuée par le ministère entre des élèves de CM2 à vingt ans d'intervalle. Le modèle de l'école républicaine française bâtie par Jules Ferry, celle que Friedrich Engels qualifiait à la fin du XIXe siècle de « meilleure école du monde », a vécu. Les petits Français doivent se résoudre à faire médiocre figure dans les tests internationaux. D'après les résultats de Pirls 2006 (1) , qui mesure dans 45 pays les performances en lecture au bout de quatre ans de scolarité obligatoire, la France est classée en queue de peloton des pays de l'Union européenne, au niveau de la Slovénie...

Les gamins n'impriment plus
Au quotidien, pourtant, les maîtres bataillent ferme, ou plutôt les maîtresses, car les femmes constituent plus de 80 % de la profession. « Je me demande parfois pourquoi ce qu'on fait ne sert à rien », soupire Patricia Corcuff, quinquagénaire pétillante, dix-sept ans d'expérience dans les quartiers populaires de Paris, qui enseigne aujourd'hui à Marseille. « On bosse du matin au soir, et pendant les vacances aussi », tient à rappeler Muriel Pujol, 44 ans, de grands yeux verts dans un visage sérieux, qui, après des débuts dans les zones rurales du Calvados, fait la classe dans un quartier bourgeois à Versailles. Du sentiment général, quel que soit le milieu, « les gamins n'impriment plus ». La faute aux mœurs du XXIe siècle ? Les enfants seraient plus agités, zappeurs... et plus fatigués. « Ils ne vivent pas à leur rythme d'enfant », explique Catherine Bonnet-Huby, institutrice dans la Drôme depuis 1975, qui constate que, « surprotégés ou livrés à eux-mêmes, ils ont du mal à accepter un rapport normal à l'adulte ». On incrimine aussi la télévision et les écrans, dont Michel Desmurget, chercheur en neurosciences, a décrit les méfaits. Mais pourquoi chez les Suédois ou les Finlandais, eux aussi enfants de leur siècle, le taux d'élèves en difficulté, d'après les chiffres de l'étude Pirls, tombe-t-il à moins de 5 % à la fin du primaire ?

Il faut sans doute chercher ailleurs, du côté de l'institution, les causes de la crise de l'école primaire française, profondément chamboulée depuis les années 1960. Avec l'allongement de la scolarité obligatoire, devenue le premier palier vers le collège, elle n'est plus tenue d'offrir ce « viatique de savoirs et de savoir-faire » dont parle l'historien Claude Lelièvre à propos de l'école de la IIIe République. De 30 heures de cours par semaine avant 1969 on est passé à 26 (et même 24 récemment), ce qui équivaut à une année scolaire en moins. Parallèlement, les programmes ont été allégés et diversifiés, avec un « tiers temps pédagogique » consacré à l'éveil et à l'éducation physique. Enfin, depuis la loi Jospin de 1989, chaque école définit son « projet d'école », qui lui permet d'appliquer plus librement les programmes nationaux en fonction de son public : sorties scolaires et activités diverses, souvent confiées à des intervenants extérieurs, se multiplient. La même loi instaure les cycles, qui étalent les apprentissages pour respecter le rythme de chaque enfant. Ainsi peut-on passer du CP au CE1 sans savoir lire, puisque cette compétence n'est censée être acquise qu'en fin de CE1. Un idéal difficile à mettre en œuvre selon de nombreux enseignants, qui ont l'impression de remplir le tonneau des Danaïdes : on réapprend tout à chaque niveau, ou presque. Après trente ans de chambardement, en 1998, dans un état des lieux approfondi, l'inspecteur général Jean Ferrier décrit une école « en perte d'identité », où le temps consacré au français et aux mathématiques peut varier du simple au double d'une école à l'autre, et où trop souvent « le scolaire se dilue dans le social, voire dans le récréatif ».

Révolution pédagogique
L'école a aussi mal vécu sa révolution pédagogique. Dans les années 1970, les pratiques traditionnelles reposant sur l'apprentissage par cœur et la répétition ont été vouées aux gémonies. On se réfère alors aux découvertes de la psychologie - les stades du développement cognitif établis par Jean Piaget - et aux instituteurs pionniers qui, dès les années 1920, ont misé sur l'activité, la libre découverte, la spontanéité, le jeu. En Italie, Maria Montessori inventait une éducation par les sens ; en France, Célestin Freinet jetait aux orties les manuels au profit de fichiers d'exercices personnalisés, et créait les coopératives d'enfants, imprimant leurs propres journaux... Ce bouillonnement gagne l'institution, aboutissant en 1970 à la réforme des maths modernes, en 1972 à celle du français. Mouvement sans aucun doute salutaire, alors que la routine avait envahi l'école. Mais pour Liliane Lurçat, chercheuse en psychopédagogie au CNRS, ces réformes, mises en place de manière dogmatique, coupant les nouvelles générations d'instituteurs des anciennes, ont abouti à la « destruction de l'enseignement élémentaire ». Dans la ligne de mire : les méthodes « constructivistes », avec lesquelles l'élève doit apprendre par tâtonnements et hypothèses. Liliane Lurçat n'hésite pas à parler d'un « abandon pédagogique » des enfants. Patricia Corcuff, disciple de Freinet, le reconnaît : les innovations pédagogiques n'ont pas toujours été digérées, autorisant toutes les dérives.

Républicains contre pédagos
Des orthophonistes ont depuis décrit l'épidémie de dyslexie déclenchée par les errements de l'apprentissage de la lecture ; et avec le retentissant pamphlet de Marc Le Bris, repenti des méthodes modernes, la fronde des « républicains » contre les « pédagos » a fini par gagner l'opinion. Quand il lance ses nouveaux programmes, en 2007, Xavier Darcos prétend revenir au bon sens pédagogique. Les anciens l'auraient-ils emporté sur les modernes ? Non, car la guerre continue... Aujourd'hui, un réseau d'instituteurs refuse publiquement d'appliquer les réformes et les nouveaux programmes de 2008, les « désobéisseurs » dénoncent le retour à des méthodes inopérantes.
A y regarder de plus près, la querelle paraît ubuesque : les pratiques des enseignants sont plus mélangées que les modèles auxquels les idéologues tentent de les réduire pour mieux les opposer. « Liberté contre autorité, activité contre passivité, intérêt contre ennui, expression contre récitation [...], ces normes engendrent surtout de la critique et de la croyance », écrit le chercheur François Jacquet-Francillon (2) , rappelant que « nous en disputons à la manière de théologiens, indifférents à l'égard des faits ». « Instructionniste » ou « constructiviste » ? « La majorité serait plutôt rien-du-toutiste », sourit Catherine Bonnet-Huby, pourtant taxée de réac car elle appartient au SLECC (Savoir lire, écrire, compter, calculer) (3) , qui se réclame de Ferdinand Buisson, le pédagogue de Jules Ferry. « Buisson mettait déjà l'élève au centre de la pédagogie ! » ironise-t-elle, rappelant que sa méthode, qui s'appuyait sur les observations des enfants, était révolutionnaire pour l'époque. Muriel Pujol, en affichant sur la porte de sa classe son adhésion à la Troisième Voie (4) , récuse à la fois traditionalisme et « constructivisme », elle ne prétend pas lancer une énième chapelle, mais témoigner de « ce qui marche ».

Chacun bricole donc sa méthode, en fonction de ses convictions, de son expérience. Patricia organise sa classe comme une « ruche intellectuelle » où les enfants, circulant librement, s'entraident par groupes de cinq ou six, et où elle se voit en « tisserand » entrelaçant les « fils » qui partent d'eux. Mais elle avoue qu'il faut « une bonne dose d'énergie » et « ne pas avoir peur du débordement ». Muriel considère au con¬traire que « ce n'est pas aux enfants de découvrir tout seuls » et qu'ils ont besoin de silence et d'immobilité pour bien travailler. Au-delà de leurs différences, Catherine, Muriel et Patricia se targuent d'obtenir d'excellents résultats - leur réputation auprès des parents n'est plus à faire. « Il n'y a pas de bonne méthode, il y a de bons maîtres », martèle Jean Ferrier. Les dernières études sur la réussite des élèves confirment l'importance de l'« effet maître » : la relation de confiance que l'enseignant établit avec ses élèves, sa passion, son investissement. Des facteurs impalpables, que Patricia tente de définir : « Pas d'enseignement sans création : comment prétendre éveiller l'esprit des enfants si on n'est pas soi-même éveillé, prêt à se remettre en question ? » Peu importe le chemin, les trois femmes, qui conçoivent leur métier comme un artisanat, conservent une idée claire de leur but, indépendamment des programmes, qui changent désormais tous les cinq ans. Elles sont unanimes : les fameux fondamentaux ne se résument pas à la lecture et au calcul. On écoute de la musique classique tous les jours chez Muriel, on s'initie à la philosophie chez Patricia. Il s'agit de développer la curiosité, la sensibilité, la culture, bref d'assumer le rôle de l'instituteur, étymologiquement « celui qui met debout ». Un terme qu'elles préfèrent unanimement à celui, officiel, de professeur des écoles, en vigueur depuis la réforme de la profession en 1989, qui a rattaché la formation des maîtres à l'université.

Tête dans le guidon
Mais que fait l'institution pour entretenir leur flamme ? Qu'elles soient passées par l'école normale ou les instituts universitaires de formation des maîtres qui l'ont supplantée, nos trois témoins ont jugé leur formation insuffisante. Les éditeurs scolaires se sont engouffrés dans ce vide, produisant un « prêt-à-penser pédagogique inepte », selon Catherine. Les choses risquent d'empirer : depuis la rentrée 2010, les lauréats du concours entrent directement dans l'arène (voir encadré). Les espaces d'échanges professionnels, hors Internet, manquent cruellement, et les crédits alloués à la formation continuent de fondre comme neige au soleil. « Quand se pose-t-on pour penser ? » soupire Patricia. Instaurée à la rentrée 2008, la semaine de quatre jours se révèle une catastrophe, imposant un rythme stakhanoviste aux enfants comme aux enseignants. Submergés de tâ¬ches annexes, les maîtres ont constamment la tête dans le guidon. Ultime pensum : remplir des grilles d'évaluation complexes qui ont remplacé les bulletins de notes par discipline. Il faut désormais cocher des centaines d'« items » correspondant aux acquis des enfants dans tous les domaines. Tout le monde y perd un temps fou, et personne n'en tire rien.

Enfin, avec la suppression progressive de tous les relais efficaces - remplaçants, Rased (Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté), assistants pédagogiques, psychologues et médecins scolaires -, le maître se sent seul pour traiter les difficultés scolaires, voire les handicaps. Dans ces conditions, l'aide personnalisée du samedi matin, « une bonne idée en soi », selon Muriel, est un emplâtre sur une jambe de bois. L'école primaire est devenue le parent pauvre du système : la France y consacre 15 % de moins que la moyenne des pays de l'OCDE, affiche le taux d'encadrement le plus faible (5 enseignants pour 100 écoliers), et des salaires qui placent les instituteurs français au 25e rang des 31 pays étudiés. Logiquement, le plus beau métier du monde n'attire plus ; la baisse des candidats au concours devient dramatique : 18 000 en 2011, contre près de 35 000 en 2010.

« On nous reconnaît un devoir de garderie, pas d'instruction », enrage Catherine, faisant allusion au service minimum d'accueil imposé aux écoles en cas de grève. « Le socle commun, ça rassure tout le monde », regrette Patricia, persuadée elle aussi que l'Etat a renoncé à ses ambitions pour le primaire. Le décret du 11 juillet 2006 n'assigne-t-il pas au collège ce qui constituait les objectifs de l'école primaire voilà un siècle et rebaptisés pompeusement les « sept piliers du socle commun des connaissances et des compétences » : maîtrise de la langue française, bases des mathématiques, éléments d'une culture technologique, scientifique et humaniste, compétences sociales et civiques, auxquels s'ajoutent - concessions au monde de l'entreprise - la pratique d'une langue étrangère et de l'informatique ainsi que l'« autonomie et l'initiative ». Régression assumée par Nicolas Sarkozy lorsqu'il proclame au palais du Latran, lors d'une visite au Vatican, en 2007, que « l'instituteur ne remplacera jamais le curé ou le pasteur ». Nous voilà revenus non pas à la politique de Jules Ferry, mais à celle de M. Thiers ! Au-delà de leurs querelles, vieilles comme l'éducation, « pédagos » et « républicains » tombent d'accord : l'école primaire doit revenir au cœur du projet démocratique.

Formation : de grosses lacunes
Ancien instituteur et directeur d'école rurale, Jean Ferrier a occupé à l'Education nationale des postes clés qui en font un fin connaisseur de l'école primaire. Il expose sa vision du recrutement et de la formation des maîtres du premier degré.

« Plusieurs problèmes se posent. La sous-représentation des hommes, d'abord. Il faudrait leur réserver un tiers des postes : pour se construire, les enfants ont besoin de se confronter aux adultes des deux sexes. Ensuite, plus on a élevé le niveau des candidats au concours (licence, puis master), plus on a renforcé la spécialisation disciplinaire, qui est mal adaptée aux nécessités d'un métier polyvalent. Un ingénieur en informatique peut passer le concours : que sait-il en grammaire, en histoire ?

Par ailleurs, la mastérisation recule l'âge de l'entrée dans la profession, et du même coup l'âge de la retraite : peut-on encore faire cours à des tout-petits à 65 ans ? Un concours à bac +5 écarte aussi les jeunes des milieux populaires. La réforme Darcos a supprimé l'année de stage postconcours - en réalisant l'économie des 16 000 emplois de fonctionnaires stagiaires. Mais l'apprentissage par "compagnonnage" ne peut suffire : il faudrait au moins que l'institution désigne les tuteurs ès qualités et les forme. Les stages résiduels sont insuffisants, peu structurés.Imaginons une véritable formation : après un diplôme universitaire pluridisciplinaire, le concours déboucherait sur une ou deux années d'expérience encadrées par les inspecteurs et les conseillers pédagogiques. Les débutants y approfondiraient leurs connaissances en didactique, psychologie, histoire de l'école : on s'intéresse mieux aux problèmes auxquels on a été confronté. Préparons donc les professeurs des écoles à toutes les situations et à leurs nouvelles missions (accueil des handicapés, évaluation, gestion de la violence...). Cela nécessite une réflexion qui reste à mener. Et des moyens pour la formation continue, en particulier pour accompagner les réformes ministérielles. » ? Propos recueillis par F.C.


Fanny Capel

(1) « Progress in international reading literacy study », étude organisée par l'IEA2 (Association internationale pour l'évaluation des compétences scolaires).
(2) Revue française de pédagogie, n° 153, octobre-novembre-décembre 2005.
(3) SLECC (Savoir lire, écrire, compter, calculer), réseau de classes expérimentales agréé par l’Éducation nationale, initié en 2005.
(4) Troisième Voie ou Association pour la pédagogie explicite, association créée en 2007, www.3evoie.org

A lire :
  • TV Lobotomie, La vérité scientifique sur les effets de la télévision, de Michel Desmurget, éd. Max Milo, 2011, 318 p., 19,90 EUR.
  • La Destruction de l'enseignement élémentaire et ses penseurs, de Liliane Lurçat, éd. François-Xavier de Guibert, 228 p., 1998, 21,50 EUR.
  • Et vos enfants ne sauront pas lire... ni compter ! de Marc Le Bris, éd. Stock, 2004, 403 p., 21 EUR


Télérama n° 3215

http://www.telerama.fr/monde/malaise-dans-l-ecole-la-bataille-du-primaire,72214.php


Dernière édition par Spinoza1670 le Mar 30 Aoû 2011 - 23:16, édité 5 fois

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Rikki
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Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama) Empty Re: Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama)

par Rikki Mar 30 Aoû 2011 - 20:05
Ah ben, le voilà, le fameux article de Télérama. Merci, Spinoza. Je l'avais lu mais c'est bien qu'il soit en ligne.

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Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama) Empty Re: Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama)

par Spinoza1670 Mer 31 Aoû 2011 - 1:20
Et une tentative de réfutation des arguments de l'article :

(Désolé d'alourdir le sujet, mais cela me semble nécessaire pour avoir un son de cloche totalement différent et pour prendre du recul sur ce que dit Fanny Capel.)

Fanny Capel, chroniqueuse brighellienne de Télérama ou Jean-François Launay tacle Telerama

" Après les marronniers de l’été – sexe et francs-maçons (séparément) – voici les marronniers de la rentrée et qui dit rentrée dit école. L’inépuisable coût de la rentrée, en hausse évidemment, a largement devancé l’appel puisque la télé nous a fait des sujets dès juillet. Mais dans le sérieux Télérama*, foin de ces sujets terre à terre, leur chroniqueuse aborde « la bataille du primaire » (Télérama 24/08/11). Chroniqueuse que l’on aurait plutôt vue concurrencer la dame Polony du côté du Figaro que sévir dans cet hebdo, aux racines chrétiennes certes, mais plutôt de gauche.

Fanny Capel a inventé un faux BO et mieux encore une fausse citation de la loi d’orientation dite loi Jospin «L'enfant peut, par sa propre activité, ludique si possible, reconstruire seul les savoirs accumulés par l'humanité depuis des millénaires. » « Ce sont les termes mêmes de la loi d'orientation de 1989 de Lionel Jospin (BO numéro spécial du 4 août 1989). ». Référence fausse puisque le BO spécial n° 4 sur la loi d’orientation est sorti le 31 août. Quant à l’absurdité de cette fausse citation elle est révélatrice des méthodes de son auteure.

Il est fort probable qu’elle ait forgé un faux chiffre : « En 2002, selon elle, le ministère de l’éducation nationale reconnaissait 17 % d’illettrés en 6e ». Or, une enquête de l’INSEE de 2004, Information et vie quotidienne, aboutissait à un taux global d’illettrisme, pour les personnes de 18 à 65 ans ayant été scolarisées en France, de 9 % ; mais contrairement à ce que laissent entendre les discours catastrophistes sur l’école, le taux le moins élevé est dans la tranche d’âge 18-29 ans (7 %) et le plus élevé (22 %) chez les 60 à 65 ans qui ont pourtant connu le sacro-saint certif. Les Journées d’appel de préparation à la défense, qui touchent maintenant garçons et filles de 17 ans, font apparaître un taux de 5 % d’illettrés. Ce chiffre de 17 % est donc totalement incohérent par rapport aux travaux sérieux de l’INSEE (tests sur 10 000 personnes), les tests des JAPD qui depuis 2000 portent sur l’ensemble d’une classe d’âge. Invention ou estimation au doigt mouillé d’un Luc Ferry, ministre de l’époque ?

Pour le reste, la très brighellienne auteure de « Qui a eu cette idée folles un jour de casser l’école ? » met de l’eau dans son vitriol. Elle présente, par exemple, une Patricia qui « organise sa classe comme une ruche intellectuelle » et une Muriel qui impose silence et immobilité. Elle fait dire à une membre du réseau SLECC qui prétendument se réclame de Ferdinand Buisson (Président de la Ligue de l’enseignement de 1902 à 1906) que la majorité des enseignants ne sont pas instructionnistes ou constructivistes mais rien-du-toutiste. Elle met en avant l’effet-maître sur la réussite des élèves, oubliant que les études (pas si récentes qu’elle le dit) mettent en relief les conditions de cette efficacité, notamment une confiance dans les capacités des élèves à progresser.

Mais, sous cette apparente et quasi œcuménique bégninité, perce fortement la militante de la bonne vieille rétropensée. Ainsi invoque-t-elle « le modèle de l’école républicaine française bâtie par Jules Ferry, celle que Friedich Engels qualifiait à la fin du XIXe siècle de « meilleure du monde », [qui hélas] a vécu. » Sauf que les lois Ferry sont de 1881 et 1882 et que la lettre de Engels à Auguste Bebel date du 28 octobre 1885 (citation d’ailleurs déformée puisque Engels qualifie les écoles françaises de « meilleures du monde ») : les dates (1885 vs 1881-82) suffisent à montrer la manip de Mme Capel, et du fameux SLECC dont elle tire la citation, revue à sa façon. Ses pseudos citations du rapport du Haut Conseil à l’éducation sont de la même encre pas du tout sympathique : si on lit le seul sommaire du rapport de 2007 sur l’école primaire, on constate que 25 % des élèves entrant en 6e ont des acquis fragiles et que 15 % connaissent des difficultés sévéres ou très sévères, traduit par elle « chaque année, quatre écoliers sur dix, soit environ 300 000 élèves sortent de CM2 avec de graves lacunes ». Citation complètement bidon, comme celle de la loi Jospin ! Un rapport de Jean Ferrier, IGEN, est aussi convoqué avec quelques brèves citations (style une école « en perte d’identité »).

Surtout son « à lire » est instructif, à part un ouvrage sur la TV lobotomie ( !), Liliane Lurçat (ex grande prêtresse de l’école maternelle virée hyper-réac) et Marc Le Bris (fondateur du fameux Slecc avec la complicité de Robien puis de Darcos), c’est tout.

Fanny Capel à Télérama, c’est comme si Meirieu chroniquait au Figaro-magazine !

* Eh oui ! comme tout « bobo » bas-poitevin – espèce assez rare, mais appellation dont j’ai été gratifié par de pseudos républicains ou des décerneurs de brevet de « gauche » – je suis abonné au Nel Obs et à Télérama.

http://deblog-notes.over-blog.com/article-fanny-capel-chroniqueuse-brighellienne-de-telerama-82526152-comments.html#anchorComment
cité aussi par le site Education et devenir : http://www.educationetdevenir.fr/spip.php?article527

Et les deux commentaires portant sur le constructivisme :

- Je n'ai pas apprécié dans l'article du dernier Télérama sur l'école l'utilisation simpliste et erronée de l'adjectif "constructiviste". Il serait dangereux de galvauder ce terme dans une fausse acception. Il représente un progrès indispensable quand on sait ce que ça veut dire. Voir par exemple l'avancée prodigieuse de l'enseignement des sciences que cela représente ( cf "La Main à la pâte")
Commentaire n°1 posté par Michelle Seys il y a 5 jours à 12h27

- courrier adressé à Télérama. Je note, dans l'article sur l'école et la rentrée scolaire, du 24 août, que l'auteur utilise à plusieurs reprises l'adjectif " constructiviste" pour qualifier des méthodes d'enseignants. Ce terme a peut-être été utilisé dans une acception fautive par des professionnels de l'éducation eux-mêmes. Mais il faut savoir qu'en aucun cas un ensemble de méthodes constructivistes ne laisse les enfants réinventer le savoir eux-mêmes. Je dis "un ensemble" car les méthodes constructivistes consistent en une pluralité de démarches avant, pendant et après l'acquisition d'une ou de nouvelles connaissances par un élève. Cela dit, l'opposition entre deux théories de l'enseignement dont l'une est constructiviste remonte à La République de Platon. Il s'agit, le lecteur averti l'aura deviné, de l'allégorie de la caverne. Bien sûr on pourra trouver d'autres références comme le processus qui est décrit dans le Ménon, lorsque le petit esclave, interrogé sur un problème de mathématiques, progresse vers la science en devant d'abord prendre conscience et se débarrasser de ses conceptions fausses. Et mon propos ici ne concerne pas la maïeutique. "Contre un type d'enseignement sophistique fondé sur l'accumulation ( c'est-à-dire l'enseignement classique défendu dans notre article), Socrate affirme que c'est ainsi que l'on s'engage sur la voie du savoir. Platon ne dit pas que chacun a le savoir en soi mais la faculté d'apprendre- ce qui devient moins absurde. L'éducation c'est "l'art de retourner cet organe lui-même, l'art qui sait de quelle façon le faire changer d'orientation le plus aisément et le plus efficacement possible(...) l'art de trouver le moyen de le réorienter ... "( et non pas l'art de faire un beau cours). La violence nécessaire pour sortir le prisonnier de la caverne montre bien que la voie qui permet d'accéder de l'ombre à la lumière n'est pas une simple accumulation. Socrate insiste sur le caractère pénible du trajet qui mène le prisonnier hors de la caverne. On trouvera la suite de cette étude détaillée dans le livre d'Arnaud Macé, La philothèque, Bréal. La théorie réfutée par Platon est exactement celle qui est défendue dans notre article : c'est celle des sophistes, selon laquelle l'éducation consiste à déverser un savoir dans une âme, dans sa mémoire.Evitons de colporter de fausses ... représentations. Après avoir dit n'importe quoi sur les idées de Françoise Dolto sans les connaître, ne faisons pas la même chose avec le constructivisme en éducation, s'il vous plaît. Relisons ( lisons ?) Platon. Car si quelque chose pouvait faire avancer l'école, ce serait bien ça. Mais je vous rassure, Madame, le constructivisme, le vrai, n'est appliqué nulle part dans l'éducation nationale. Michelle Seys, professeur de Lettres classiques.
Commentaire n°2 posté par michelle seys il y a 4 jours à 16h25

http://deblog-notes.over-blog.com/article-fanny-capel-chroniqueuse-brighellienne-de-telerama-82526152-comments.html#anchorComment

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Abraxas
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Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama) Empty Re: Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama)

par Abraxas Mer 31 Aoû 2011 - 4:28
Good gracious ! Je connais assez bien Fanny Capel, et je peux vous assurer qu'elle n'entretient avec Brighelli aucune relation, si ce n'est d'hostilité… Qu'ils aient été tous deux membres de SLL n'implique rien. Et ce que dit Double Casquette dans l'article de Capel est d'un bon sens évident. Par ailleurs, ce n'est pas mal que cet organe ultra-réac (dans le sens de la pensée consensuelle et politiquement correcte) qu'est Télérama mette de temps en temps un peu de vin dans son eau tiède.
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Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama) Empty Re: Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama)

par Iphigénie Mer 31 Aoû 2011 - 6:08
on va dans le sens de son lectorat de profs : rentabilité oblige.
Sinon, pour relire Platon: la maïeutique marche incontestablement quand l'élève est Platon (et le professeur, Socrate, d'ailleurs !).
(Mais quelle méthode ne marcherait pas avec un tel élève?)
Après, que Platon ait voulu proposer une méthode d'éducation pour nos Kevins, là j'ai un petit doute.


Dernière édition par iphigénie le Mer 31 Aoû 2011 - 6:55, édité 1 fois
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Doyen

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par doctor who Mer 31 Aoû 2011 - 6:45
Spinoza1670 a écrit:Et une tentative de réfutation des arguments de l'article :

J'ai répondu.

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Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
doublecasquette
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Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama) Empty Re: Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama)

par doublecasquette Mer 31 Aoû 2011 - 8:36
doctor who a écrit:
Spinoza1670 a écrit:Et une tentative de réfutation des arguments de l'article :

J'ai répondu.

Où ?
Celadon
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Demi-dieu

Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama) Empty Re: Malaise dans l'école : la bataille du primaire (Fanny Capel, SLL, sur Télérama)

par Celadon Mer 31 Aoû 2011 - 9:22
Très surprise de lire l'article de Télérama, en effet, rien à voir avec ses prises de position bien pensantes habituelles. Et qu'il rende compte des expériences de DC et cite SLECC !!! J'étais à la renverse et c'est peu dire.
Voilà qui va compenser :
http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-lelievre/310811/refonder-lecole-partir-du-primaire
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par Rikki Mer 31 Aoû 2011 - 9:35
Alors, on te "fait dire" des choses ?

On n'a pas dû avoir beaucoup de mal à te les "faire dire", je te les ai entendues dire (enfin, "vues dire", plus exactement) maintes et maintes fois, ces choses !

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par doctor who Mer 31 Aoû 2011 - 9:57
doublecasquette a écrit:
doctor who a écrit:
Spinoza1670 a écrit:Et une tentative de réfutation des arguments de l'article :

J'ai répondu.

Où ?

Sur le site cité par Spinoza, où le gars se paye Fanny Capel (pas trop dur, a priori) et dit n'importe quoi sur Buisson, l'école publique de 1882, et le GRIP.

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par Spinoza1670 Mer 31 Aoû 2011 - 10:03
Où ? Sur le site cité par Spinoza, où le gars se paye Fanny Capel (pas trop dur, a priori) et dit n'importe quoi sur Buisson, l'école publique de 1882, et le GRIP.

Va-t-il publier ton commentaire ? On verra. Tu peux écrire ici ce que tu as dit pour ne pas nous faire trop poireauter, stp ?

edit : Pourrais-tu, s'il-te-plaît, ...

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par doctor who Mer 31 Aoû 2011 - 10:34
Grosso modo : que ce n'était pas "prétendument" que le grip se réclamait de Buisson (cf-le lien sur "La pédagogie oubliée")
Qu'il disait des conneries sur qui était Buisson et sur son importance à l'époque.
Que ce n'est pas parce que la lettre d'Engels date de 1885 qu'elle est invalide quand il s'agit de parler de l'école de 1882 (je n'ai pas vraiment compris son raisonnement, sur ce point).

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par Spinoza1670 Mer 31 Aoû 2011 - 11:39
doctor who a écrit:Grosso modo : que ce n'était pas "prétendument" que le grip se réclamait de Buisson (cf-le lien sur "La pédagogie oubliée")
Qu'il disait des conneries sur qui était Buisson et sur son importance à l'époque.
Que ce n'est pas parce que la lettre d'Engels date de 1885 qu'elle est invalide quand il s'agit de parler de l'école de 1882 (je n'ai pas vraiment compris son raisonnement, sur ce point).

C'est sûr que ces arguments-là déjà sont de mauvaise foi. Tu as bien fait

Et pour les autres ? Par exemple, le commentaire sur le constructivisme qui fait suite à l'article me semble toucher un problème fondamental.

Car en rejetant le constructivisme, on rejette l'idée que ce sont les enfants qui construisent leur savoir, ce qui est pourtant vrai, en un certain sens.

Par contre, ce sont peut-être les méthodes pédagogiques et/ou les programmes qui découlent de cette affirmation qu'il faut critiquer sans confondre cela avec une critique de la construction des connaissances.

Il y a plusieurs constructivismes (Piaget, Bruner, Vygostski) : dans les trois cas, les façons d'enseigner ne seront pas les mêmes. Piaget et Bruner feront porter leur attention plus sur la pédagogie de projet, le travail en groupe et la discussion et Vygotski plus sur l'aspect disciplinaire de l'enseignement, c'est-à-dire sur les connaissances dans les matières que le maître apporte et que l'élève s'approprie (en les reconstruisant et en les comprenant) pour ensuite s'élever au niveau des connaissances enseignées par le maître.

Souvent, on présente les méthodes de lecture alphabétiques comme anti-constructivistes mais, si on se place du point de vue de Vygotski (qui est considéré comme le plus grand psychologue du XXème), elles sont constructivistes.

Voir sur Skhole : Apprendre à "lire" : un point de vue vygotskien par Julien Gautier

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par Padre P. Lucas Mer 31 Aoû 2011 - 18:01
Spinoza1670 a écrit:

Souvent, on présente les méthodes de lecture alphabétiques comme anti-constructivistes mais, si on se place du point de vue de Vygotski (qui est considéré comme le plus grand psychologue du XXème), elles sont constructivistes.

Oui, pas simple la notion de constuctivisme, la lecture de "Pensée et langage" de Vygotski, permet de bien dégager le terrain.
Mais, comme dirait l'autre : "Y'a beaucoup de pages!"
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par John Jeu 1 Sep 2011 - 22:15
Reçu par mail :

J'ai découvert qu'un anonyme "Spinoza" a mis en ligne l'article de Mme Capel sur la bataille du primaire, ainsi que l'article de mon deblog notes , article déjà repris par Education et Devenir sous un autre titre.

Etant un peu trop chenu pour m'inscrire comme néoprof - et surtout étant déjà inscrit dans trop de forums divers - je ne peux pas répondre à toutes les objections. Juste une remarque : oser prétendre qu'Engels parle, en 1885, de l'école de Jules Ferry fondée par les lois de 1881 et 1882, relève de l'imposture.
Et je ne saurais trop conseiller à tous les néo-profs de (re)lire Chagrin d'école puis l'éloge des pédagogues d'A. Prost
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par doctor who Ven 2 Sep 2011 - 5:31
Pape-Carpentier, ça date de de quand ?

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par doublecasquette Ven 2 Sep 2011 - 5:50
doctor who a écrit:Pape-Carpentier, ça date de de quand ?

Juste avant l'Ecole Maternelle de P. Kergomard, de 1834 à 1874.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Pape-Carpantier
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par doctor who Ven 2 Sep 2011 - 5:53
Voilà.

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