Ma rentrée en tant que stagiaire...

Fifi: bien sûr que tu peux boire ! Pas de problème !

Oui, bien sûr !
Enfin, une petite bouteille d'eau, pas une canette...
Même règle que pour les élèves, quoi.

Et comme j'ai toujours faim, une petite barre de céréales aux intercours

boris vassiliev a écrit:Oui, bien sûr !
Enfin, une petite bouteille d'eau, pas une canette...
Même règle que pour les élèves, quoi.

Et comme j'ai toujours faim, une petite barre de céréales aux intercours

j'ai déjà mis des victuailles dans mon casier :lol:

Mais tu devrais peut-être les mettre au travail écrit, un texte à lire (en minutant et sans déborder), tu interroges un élève, un autre, tu mitrailles. Naturellement pendant la lecture, tu foudroies celui qui ne met pas à la lecture assez vite, celui qui continue à discuter, par un ultimatum, suivi d'une punition ou heure de colle.

Le silence, ça marque en cas de débordement ponctuel. Là tu es en train de placer les règles de ta classe.

Les punitions et heures de colle, j'imaginais que c'était bon pour les collégiens, mais face à des terminales de 17/18 ans...c'est bête à dire, mais je n'ose pas. J'ai l'impression que c'est inconvenant à leur âge. Déjà, leur dire de se taire, ça m'embête. En fait je crois que je considère trop mes élèves comme des adultes: ils se conduisent comme des enfants, et bien je les considèrerai alors comme ce qu'ils sont. Mais c'est problématique dans la mesure où je leur enseigne la philo, donc je les estime capables d'être majeurs et autonomes dans leur pensée...Considérer mes élèves comme des enfants alors que je veux qu'il réfléchissent en adultes, c'est difficile à concilier. Et j'ai encore beaucoup de travail à faire pour me considérer comme "au-dessus" d'eux: quand j'ai en face de moi de grands gaillards au regard provocateur qui mesurent le double de ma taille et qui ont l'air très sûr d'eux, je manque d'audace, je n'ose rien. Je pense que ce serait plus facile avec des élèves plus jeunes. Et puis le lycée dans lequel j'ai fait cours aujourd'hui (je suis à cheval sur 2 établissements) est un lycée dont les élèves sont à 93% des garçons (j'ai une ou deux filles dans chaque classe).

*Fifi* a écrit:
Et comme j'ai toujours faim, une petite barre de céréales aux intercours
j'ai déjà mis des victuailles dans mon casier :lol:

En parlant de casiers, dans un de mes deux lycées il n'y en a pas ! je n'imaginais pas que c'était possible ! on a juste un petit morceau d'étagère où on met son courrier..du coup je ne peux rien laisser sur place (rien de rien ! même pas des photocopies), ce qui n'est pas très pratique...

Camille87 a écrit:

kiwi a écrit:

Camille87 a écrit:J'ai eu du bavardage avec ma première classe, et aucune envie de les arrêter, je n'avais pas la motivation ni les ressources en moi pour les faire cesser: je suis lasse alors que je viens de commencer...

Moi c'est surtout ça qui m'inquiète. Si ce sont des Tles avec la philo en petit coef, faut remettre les pendules à l'heure et fissa. Autant être clair : la philo, ils en auront rien à cirer face aux maths à coef 9. Si tu ne les cadre pas immédiatement, si tu laisses ce bavardage s'installer, ça va vite être l'horreur (particulièrement 2h de suite avec une classe comme ça...).

Tu vas retrouver ton entrain et avoir la force de les recadrer, ne t'en fait pas

C'était une TSI (sciences de l'ingénieur), et je sais bien que le coeff de la philo est petit..Mais comment les cadrer sans cette pression du bac justement ? Je ne me voyais pas leur mettre une punition ou autre...Je me rends compte que je n'ai rien fait (à part dire "silence" quatre ou cinq fois, mais franchement je me sentais ridicule de hausser la voix et de prononcer ce mot), j'aurais pu au moins prendre le nom de celui qui bavardait (là je ne peux même pas dire à mes collègues: j'ai un petit souci avec tel ou tel). C'est bête, mais je n'avais pas prévu concrètement que les élèves ne m'écouteraient pas, je pensais qu'ils seraient pendus à mes lèvres...je sais que c'est idiot ! Je me sens démunie.

Visse-les à mort si tu peux, le "silence" ne suffit pas, se taire et attendre non plus ... L'an dernier, j'ai laissé faire, et cela un moment que j'enseigne, car j'ai l'habitude de récupérer les élèves sur la durée, et ma TSI a été ignoble (bon, apparemment, c'était le cas dans tous les cours, y compris en physique, sauf en maths). Si c'était à refaire, déjà j'imposerai avec cette classe un plan de classe. Tu peux aussi rappeler que tous les dossiers, en particulier en CPGE, passent entre tes mains. En tout cas, bon courage ! (Ne pas avoir de SI cette année était le point non négociable dans la répartition, et dieu sait si je supporte les élèves qui bougent, qui font les clowns, mais l'indifférence et l'arrogance, non !).

Il faut savoir aussi que les élèves ne savent pas écouter, c'est encore plus flagrant en série technique ; pense à varier le rythme (des questions, des exos, etc...). Les exemples (pas dans la littérature, mais des exemples farfelus à l'anglo-saxonne) sont ton meilleur allié.

Fin de la minute de l'ancien qui rapiape ...

1ère heure avec une classe de 2nde: 35 garçons qui ont voulu me la jouer "mode rebelle" ou je ne sais quoi.
Ça n'a pas duré longtemps...J'ai réussi à vite les calmer.
Ca m'a rappelé ma 1ère année en tant que contractuelle où j'avais une classe de BEP à 39...J'en avais un peu bavé cette année-là :|
Mais 6 ans après, je le sens mieux...Enfin, on verra dans quelques semaines.
Demain, une autre classe de 2nde et une terminale, très gros effectifs aussi, que des garçons aussi.

Ruthven a écrit:

Visse-les à mort si tu peux, le "silence" ne suffit pas, se taire et attendre non plus ... L'an dernier, j'ai laissé faire, et cela un moment que j'enseigne, car j'ai l'habitude de récupérer les élèves sur la durée, et ma TSI a été ignoble (bon, apparemment, c'était le cas dans tous les cours, y compris en physique, sauf en maths). Si c'était à refaire, déjà j'imposerai avec cette classe un plan de classe. Tu peux aussi rappeler que tous les dossiers, en particulier en CPGE, passent entre tes mains. En tout cas, bon courage ! (Ne pas avoir de SI cette année était le point non négociable dans la répartition, et dieu sait si je supporte les élèves qui bougent, qui font les clowns, mais l'indifférence et l'arrogance, non !).

Il faut savoir aussi que les élèves ne savent pas écouter, c'est encore plus flagrant en série technique ; pense à varier le rythme (des questions, des exos, etc...). Les exemples (pas dans la littérature, mais des exemples farfelus à l'anglo-saxonne) sont ton meilleur allié.

Fin de la minute de l'ancien qui rapiape ...

Ok, je me rends compte qu'il y a tout un arsenal de solutions que je peux mettre en œuvre. Je les connaissais (je fréquente le forum depuis déjà plus d'un an !), mais le passage à l'action est difficile. Je ne me sens pas de le faire, pourtant il va bien falloir. J'ai l'impression d'être à côté de moi-même quand je fais de la "discipline".

Pour les exemples, oui, j'ai vu que ça marchait pas mal. Par contre j'en avais prévu très peu dans mon cours rédigé, du coup j'ai dû improviser, et mine de rien, les bons exemples, c'est dur à trouver ! Enfin j'ai pu en dénicher quelques-uns, mais là je crois qu'une réflexion sérieuse et poussée s'impose !

Pour l'histoire du dossier afin de passer en CPGE, j'ai insisté sur le fait que le passage dans les sections sélectives (prépas, BTS, certaines facs, etc.) reposait en partie sur le travail dans les autres matières, et notamment en philo. Mais je n'avais pas pensé que c'est moi qui rédigerai les appréciations pour le passage en prépa ! Je le leur rappellerai si nécessaire...

Je me rends compte que ce n'est pas les problèmes de gestion de classe qui me stressent le plus; mais les visites des tuteurs, leurs regards sur mes séquences, la venue de l'inspecteur...
Je suis très, très stressée car une de mes tutrices vient bientôt me voir en cours...ça promet :lol:

Camille87 a écrit:

Mais tu devrais peut-être les mettre au travail écrit, un texte à lire (en minutant et sans déborder), tu interroges un élève, un autre, tu mitrailles. Naturellement pendant la lecture, tu foudroies celui qui ne met pas à la lecture assez vite, celui qui continue à discuter, par un ultimatum, suivi d'une punition ou heure de colle.

Le silence, ça marque en cas de débordement ponctuel. Là tu es en train de placer les règles de ta classe.

Les punitions et heures de colle, j'imaginais que c'était bon pour les collégiens, mais face à des terminales de 17/18 ans...c'est bête à dire, mais je n'ose pas. J'ai l'impression que c'est inconvenant à leur âge. Déjà, leur dire de se taire, ça m'embête. En fait je crois que je considère trop mes élèves comme des adultes: ils se conduisent comme des enfants, et bien je les considèrerai alors comme ce qu'ils sont. Mais c'est problématique dans la mesure où je leur enseigne la philo, donc je les estime capables d'être majeurs et autonomes dans leur pensée...Considérer mes élèves comme des enfants alors que je veux qu'il réfléchissent en adultes, c'est difficile à concilier. Et j'ai encore beaucoup de travail à faire pour me considérer comme "au-dessus" d'eux: quand j'ai en face de moi de grands gaillards au regard provocateur qui mesurent le double de ma taille et qui ont l'air très sûr d'eux, je manque d'audace, je n'ose rien. Je pense que ce serait plus facile avec des élèves plus jeunes. Et puis le lycée dans lequel j'ai fait cours aujourd'hui (je suis à cheval sur 2 établissements) est un lycée dont les élèves sont à 93% des garçons (j'ai une ou deux filles dans chaque classe).

j'ai réagi exactement comme toi pendant mon année de stage. Mais j'étais moins pardonnable, c'était des collégiens... Je vais dire une horreur (ne pas la prendre au premier degré) mais une classe c'est comme une meute: TU es le meneur, tu mords ceux qui ne rentrent pas dans le rang. Un peu comme des animaux. Il faut que tu montres que tu es le chef, mais pas en gueulant, en mordant. Une fois, deux fois. Jusqu'à ce que les plus obtus comprennent.
C'est seulement quand ce cadre est en place que l'on peut travailler, réfléchir ensemble. Il y a un effet de groupe, qui fait que ça part en vrille si le chef ne veille pas sur l'ordre. Tu prends un groupe de touristes de 60 balais, c'est pareil, ça piapiate dans tous les coins au lieu d'écouter le guide quand celui-ci ne sait pas se faire respecter. Bon courage, tu VAS y arriver.

Daliva a écrit:1ère heure avec une classe de 2nde: 35 garçons qui ont voulu me la jouer "mode rebelle" ou je ne sais quoi.
Ça n'a pas duré longtemps...J'ai réussi à vite les calmer.
Ca m'a rappelé ma 1ère année en tant que contractuelle où j'avais une classe de BEP à 39...J'en avais un peu bavé cette année-là :|
Mais 6 ans après, je le sens mieux...Enfin, on verra dans quelques semaines.
Demain, une autre classe de 2nde et une terminale, très gros effectifs aussi, que des garçons aussi.

:shock: WAAAW
39 BEP, ça c'est vraiment du sport...

Camille87 a écrit:
Considérer mes élèves comme des enfants alors que je veux qu'il réfléchissent en adultes, c'est difficile à concilier. Et j'ai encore beaucoup de travail à faire pour me considérer comme "au-dessus" d'eux: quand j'ai en face de moi de grands gaillards au regard provocateur qui mesurent le double de ma taille et qui ont l'air très sûr d'eux, je manque d'audace, je n'ose rien. Je pense que ce serait plus facile avec des élèves plus jeunes. Et puis le lycée dans lequel j'ai fait cours aujourd'hui (je suis à cheval sur 2 établissements) est un lycée dont les élèves sont à 93% des garçons (j'ai une ou deux filles dans chaque classe).

Finalement, je continue à blablater.

Bienvenue dans notre position schizophrénique : il faut faire le deuil temporaire de l'autonomie - sauf dans des conditions spécifiques. Je vois bien la sale mentalité de la classe qui pointe dans le portrait que tu en fais. Pour la prise de note, elle n'est généralement pas acquise, et cela handicape vraiment notre manière de faire. Si tu as un vidéoprojecteur ou un rétro., l'idéal est d'avoir le plan avec les points clés et de dicter les définitions.

Pour le silence, j'ai l'impression que très peu d'entre nous l'ont réellement en cours ; j'ai remplacé pas mal de collègues, celui qui avait le silence complet l'avait par la terreur, pour les autres, il n'était jamais total. L'important, c'est la nature du bavardage, décrochage du cours ou autour du cours, dans le deuxième cas, c'est plutôt un bon moteur (autant te dire que mes SI de l'an dernier, c'était décrochage total, le dernier mois, j'avais renoncé totalement).

Si je te parle du plan de classe etc..., ce n'est pas par goût de la maîtrise. Je suis un prof extrêmement permissif, trop parfois sans doute, mais avec ce profil de classe, il n'y a pas grand chose d'autre à faire. Si tu as des ST, c'est sport aussi, mais c'est très différent parce que l'enjeu est à la fois beaucoup plus pédagogique et affectif.

Marie Laetitia a écrit:Je vais dire une horreur (ne pas la prendre au premier degré) mais une classe c'est comme une meute: TU es le meneur, tu mords ceux qui ne rentrent pas dans le rang. Un peu comme des animaux. Il faut que tu montres que tu es le chef, mais pas en gueulant, en mordant. Une fois, deux fois. Jusqu'à ce que les plus obtus comprennent.

je trouve que l'image est très juste ! Pour moi, tu es loin de dire une horreur : une classe, c'est une meute.

Spoiler:

Ruthven a écrit:

Finalement, je continue à blablater.

Bienvenue dans notre position schizophrénique : il faut faire le deuil temporaire de l'autonomie - sauf dans des conditions spécifiques. Je vois bien la sale mentalité de la classe qui pointe dans le portrait que tu en fais. Pour la prise de note, elle n'est généralement pas acquise, et cela handicape vraiment notre manière de faire. Si tu as un vidéoprojecteur ou un rétro., l'idéal est d'avoir le plan avec les points clés et de dicter les définitions.

Pour le silence, j'ai l'impression que très peu d'entre nous l'ont réellement en cours ; j'ai remplacé pas mal de collègues, celui qui avait le silence complet l'avait par la terreur, pour les autres, il n'était jamais total. L'important, c'est la nature du bavardage, décrochage du cours ou autour du cours, dans le deuxième cas, c'est plutôt un bon moteur (autant te dire que mes SI de l'an dernier, c'était décrochage total, le dernier mois, j'avais renoncé totalement).

Je leur ai fourni le plan détaillé du cours en photocopie ! J'avais tout bien préparé. Et bien non, tous me regardent dans le blanc des yeux...J'ai discuté (avant mon premier cours) avec mes collègues de philo des 2 établissements, et tous dictent entièrement le cours. Cela m'était paru inconcevable et je leur avais répondu que de mon côté je n'allais pas céder à ce niveau (pour moi, c'était une exigence essentielle que je devais nourrir à leur égard). Maintenant que mes premiers cours sont passés, je ne suis plus sûre de dire la même chose...et je crois qu'au prochain cours je vais dicter en partie. Parce que là, faire toute l'année à se regarder dans le blanc des yeux, non merci. Ils notaient (enfin la plupart) ce que j'écrivais au tableau, mais ce n'était pas le but de la manœuvre pour moi: je ne me sers pas du tableau pour qu'ils le recopient bêtement, mais pour structurer ce que je dis (schémas, tableaux, etc.). J'ai passé 4h debout à parler et écrire simultanément, je crois que la prochaine fois je vais tenter autre chose, m'asseoir (ce sera déjà moins fatigant) et ralentir fortement en leur disant de noter ce qui est essentiel.

Pour la question du bavardage, je n'ai aucun moyen de savoir de quoi ils parlent: je ne suis pas à leur table ! Du coup, j'ignore s'ils parlent philo ou d'autre chose...Mais je leur ai dit que j'étais toute ouie et que je n'attendais que leurs questions, à voix haute pour faire partager leur pensée aux autres. Pour l'instant ça ne marche pas trop...ce qui me porte à penser qu'ils parlent de tout à fait autre chose que de mon cours !

Marie Laetitia a écrit:
j'ai réagi exactement comme toi pendant mon année de stage. Mais j'étais moins pardonnable, c'était des collégiens... Je vais dire une horreur (ne pas la prendre au premier degré) mais une classe c'est comme une meute: TU es le meneur, tu mords ceux qui ne rentrent pas dans le rang. Un peu comme des animaux. Il faut que tu montres que tu es le chef, mais pas en gueulant, en mordant. Une fois, deux fois. Jusqu'à ce que les plus obtus comprennent.
C'est seulement quand ce cadre est en place que l'on peut travailler, réfléchir ensemble. Il y a un effet de groupe, qui fait que ça part en vrille si le chef ne veille pas sur l'ordre. Tu prends un groupe de touristes de 60 balais, c'est pareil, ça piapiate dans tous les coins au lieu d'écouter le guide quand celui-ci ne sait pas se faire respecter. Bon courage, tu VAS y arriver.

Il faut que je trouve tous les attributs du parfait chef de meute...pour l'instant je ne les ai pas encore autour du cou ! Il me faut des symboles ostensibles !

JPhMM a écrit:

Daliva a écrit:1ère heure avec une classe de 2nde: 35 garçons qui ont voulu me la jouer "mode rebelle" ou je ne sais quoi.
Ça n'a pas duré longtemps...J'ai réussi à vite les calmer.
Ca m'a rappelé ma 1ère année en tant que contractuelle où j'avais une classe de BEP à 39...J'en avais un peu bavé cette année-là :|
Mais 6 ans après, je le sens mieux...Enfin, on verra dans quelques semaines.
Demain, une autre classe de 2nde et une terminale, très gros effectifs aussi, que des garçons aussi.

:shock: WAAAW
39 BEP, ça c'est vraiment du sport...

Surtout quand tu enseignes l'anglais, matière qu'ils détestent à peu près tous...
Mais c'est surtout très formateur
Cette année, j'ai des classes de bac pro à 35, ça ne change pas beaucoup! (mais je suis moins intimidée !)

boris vassiliev a écrit:

Oiseau phenix a écrit:j'angoisse pour demain ; j'arrive pas à croire que c'est demain quoi... et en même temps j'ai envie de ne rien laisser passer : c'est moi le chef d'orchestre !

peur aussi côté voix : en ce moment avec le stress elle a à nouveau tendance à se casser. J'imagine demain matin, avec le pic d'adrénaline du tout début... et si les sons sortent mal ?

Pense à avoir à portée de main une petite bouteille d'eau.
Moi, j'ai toujours la sensation d'avoir la bouche et la gorge sèche au cours des premières minutes quand je suis stressé (en particulier les cours de rentrée, pour être clair...), et donc je bois régulièrement pour pouvoir à nouveau parler correctement.

Ne crie pas et ne force pas ta voix. :flower:

Celeborn a écrit:

Marie Laetitia a écrit:Je vais dire une horreur (ne pas la prendre au premier degré) mais une classe c'est comme une meute: TU es le meneur, tu mords ceux qui ne rentrent pas dans le rang. Un peu comme des animaux. Il faut que tu montres que tu es le chef, mais pas en gueulant, en mordant. Une fois, deux fois. Jusqu'à ce que les plus obtus comprennent.

je trouve que l'image est très juste ! Pour moi, tu es loin de dire une horreur : une classe, c'est une meute.

Spoiler:

j'ai pris des pincettes, notamment parce qu'au cours de ma première année j'ai pris conscience de la nécessité de "mordre" et pas d'aboyer. J'ai dit qu'il ne fallait pas hésiter avec certains élèves à sortir le fouet... Oh punaise, j'en ai entendu parler! Des dindes de ma promo d'HG se sont effarouchées et ont été scandalisées par mes propos, répétés à l'envie avec l'horreur convenable...

Camille87 a écrit:

Marie Laetitia a écrit:
j'ai réagi exactement comme toi pendant mon année de stage. Mais j'étais moins pardonnable, c'était des collégiens... Je vais dire une horreur (ne pas la prendre au premier degré) mais une classe c'est comme une meute: TU es le meneur, tu mords ceux qui ne rentrent pas dans le rang. Un peu comme des animaux. Il faut que tu montres que tu es le chef, mais pas en gueulant, en mordant. Une fois, deux fois. Jusqu'à ce que les plus obtus comprennent.
C'est seulement quand ce cadre est en place que l'on peut travailler, réfléchir ensemble. Il y a un effet de groupe, qui fait que ça part en vrille si le chef ne veille pas sur l'ordre. Tu prends un groupe de touristes de 60 balais, c'est pareil, ça piapiate dans tous les coins au lieu d'écouter le guide quand celui-ci ne sait pas se faire respecter. Bon courage, tu VAS y arriver.

Il faut que je trouve tous les attributs du parfait chef de meute...pour l'instant je ne les ai pas encore autour du cou ! Il me faut des symboles ostensibles !

Pas mieux :flower:

Camille87 a écrit:
Je leur ai fourni le plan détaillé du cours en photocopie ! J'avais tout bien préparé. Et bien non, tous me regardent dans le blanc des yeux...J'ai discuté (avant mon premier cours) avec mes collègues de philo des 2 établissements, et tous dictent entièrement le cours. Cela m'était paru inconcevable et je leur avais répondu que de mon côté je n'allais pas céder à ce niveau (pour moi, c'était une exigence essentielle que je devais nourrir à leur égard). Maintenant que mes premiers cours sont passés, je ne suis plus sûre de dire la même chose...et je crois qu'au prochain cours je vais dicter en partie.

Je distribue des polycopiés complets (à trous), ce n'est pas mieux, mais je gagne du temps par rapport à la dictée. L'inspecteur m'a d'ailleurs dit qu'il fallait quand même parfois dans certains cours tenter la prise de note.

Il me semble que tu commençais par la culture ; si tu veux un peu les accrocher, compare les hommes aux singes anthropoïdes, et en particulier aux bonobos, les singes de l'amour :lol!: , les SI n'ont aucune culture en bio, mais le sujet marche toujours quelle que soit la classe.

Celeborn a écrit:

Marie Laetitia a écrit:Je vais dire une horreur (ne pas la prendre au premier degré) mais une classe c'est comme une meute: TU es le meneur, tu mords ceux qui ne rentrent pas dans le rang. Un peu comme des animaux. Il faut que tu montres que tu es le chef, mais pas en gueulant, en mordant. Une fois, deux fois. Jusqu'à ce que les plus obtus comprennent.

je trouve que l'image est très juste ! Pour moi, tu es loin de dire une horreur : une classe, c'est une meute.

Spoiler:

Dans les meutes ce sont toujours un femelle la dominante et c'est moi

toujours s'attaquer violemment à celui/celle qui semble être le meneur ; ça cloue les autres. Et en rajouter, surjouer et y prendre plaisir :diable:

Ca s'est très bien passé de mon côté. Je suis absolument enchantée de cette 1ere journée. Vous devez connaître cette euphorie des débuts, quand les cours se sont bien passés, que le courant est bien passé avec les élèves, je la vis là. Je suis bien consciente que tout ne sera pas que bulles roses et bleuse cette année mais j'ai envie de profiter un peu de ce moment de ravissement et de penser que ça va durer.
J'ai en plus une tutrice extraordinaire, adorée de tous ses collègues et de tout le personnel même non enseignant. Lorsque je dis qu'elle est ma tutrice, je n'entends qu'éloges. Et c'est vrai qu'elle est hyper disponible, bienveillante... elle ne m'a pas encore montré ses propres séquences, je crois qu'elle ne veut pas m'influencer et me laisser une marge de manoeuvre. Je crois que je préfèrerais pouvoir m'inspirer de sa progression annuelle, quand même.
Mais quand je vois ma collègue stagiaire qui n'a pas de tutrice parce que toutes les collègues refusent...

Marie Laetitia a écrit:

j'ai pris des pincettes, notamment parce qu'au cours de ma première année j'ai pris conscience de la nécessité de "mordre" et pas d'aboyer. J'ai dit qu'il ne fallait pas hésiter avec certains élèves à sortir le fouet... Oh punaise, j'en ai entendu parler! Des dindes de ma promo d'HG se sont effarouchées et ont été scandalisées par mes propos, répétés à l'envie avec l'horreur convenable...

IUFM, premier atelier d'analyses de pratiques réflexives. J'explique que comme + de la moitié de mes gamins n'avaient pas leur bouquin, je leur ai donné un travail à faire et que j'ai fait cours à ceux qui avaient leur bouquin.

On y a passé 1 heure 30, et j'ai été à deux doigts d'être traité de fasciste…



Et pourtant, la fois d'après, ils avaient leur bouquin.

Oh à la formation de pré-rentrée, on nous a expliqué qu'à un élève qui nous insulte, il fallait répondre texto : "Je souffre de ton attitude, je ne la comprends pas. Qu'est-ce qui se passe ?".

Bah non merci.

Celeborn a écrit:

Marie Laetitia a écrit:

j'ai pris des pincettes, notamment parce qu'au cours de ma première année j'ai pris conscience de la nécessité de "mordre" et pas d'aboyer. J'ai dit qu'il ne fallait pas hésiter avec certains élèves à sortir le fouet... Oh punaise, j'en ai entendu parler! Des dindes de ma promo d'HG se sont effarouchées et ont été scandalisées par mes propos, répétés à l'envie avec l'horreur convenable...

IUFM, premier atelier d'analyses de pratiques réflexives. J'explique que comme + de la moitié de mes gamins n'avaient pas leur bouquin, je leur ai donné un travail à faire et que j'ai fait cours à ceux qui avaient leur bouquin.

On y a passé 1 heure 30, et j'ai été à deux doigts d'être traité de fasciste…



Et pourtant, la fois d'après, ils avaient leur bouquin.

une année, la moitié de la classe n'avait pas sont manuel. Je les ai tous virés, ils n'en sont pas revenus car ils ne pensaient pas que je le ferais (je les avais prévenu la fois précédente). A la vie scolaire, ils ont fait un peu la gueule mais après tout le monde avait son matos.

Ruthven a écrit:
Il me semble que tu commençais par la culture ; si tu veux un peu les accrocher, compare les hommes aux singes anthropoïdes, et en particulier aux bonobos, les singes de l'amour :lol!: , les SI n'ont aucune culture en bio, mais le sujet marche toujours quelle que soit la classe.

Une partie de mon cours consiste à nuancer la rupture trop schématique car essentialiste entre nature et culture, et donc entre animaux humains et animaux non humains (notamment les grands singes), à l'appui de certaines études éthologiques récentes (notamment sur ce qu'on appelle les "comportements éthiques analogues", c'est-à-dire l'existence d'expériences qu'on peut qualifier de morales chez certains animaux)...je vais donc abonder dans le sens des élèves (qui ont souvent tendance à atténuer la différence homme/animal), mais en transformant leur opinion naïve en quelque chose de fondé.