La différenciation pédagogique ou comment se dégager du temps pour les plus faibles...

Désolée pour les gros mots...

J'ouvre ce sujet pour échanger sur nos façons d'aider les élèves en difficulté. Comment se rendre utile à ceux qui en ont le plus besoin? Comment occuper intelligemment les autres?

Le problème de l'hétérogénéité se pose dans toutes les classes, à cours simples comme à cours multiples.

Comment faites-vous?

Pour ma part, j'ai essayé cette année de mettre mes CE1 en plan de travail pour tous les exercices de réinvestissement de français et de maths. Cela me permet de passer un peu de temps avec ceux qui en ont vraiment besoin, pendant que les autres avancent dans leurs exercices. En multicours, le temps de l'enseignant est compté. Ce système me convient tout à fait...pour les CE1. Car pour mes CP, par exemple, je n'ai pas encore trouvé de système idéal.

J'ouvre ce fil pour avoir vos avis(, et aussi pour accueillir Elendil )

Qui est Elendil ?

Je vais suivre ce fil avec intérêt.

J'aimerais avoir la solution...

Ma cp la plus en difficulté ne fait pas forcément tout le travail fait par les autres. Pendant ce temps, je la prends seule sur ce qui lui pose le plus de problèmes.
Même chose parfois avec une autre qui a plus de problèmes en maths.

Mais ce sont toujours les mêmes qui n'ont pas de temps pour un dessin libre ou un jeu avec les maternelles. Et ça, ça m'ennuie.

à Vidocq:

Une petite nouvelle! Enfin, j'espère...qu'elle va venir!

Elendil? Es-tu là?

Je suivrai aussi. Mon gros souci, en cas de différenciation, c'est que l'écart ne se creuse pas.

Oui, c'est ça la difficulté: réussir à poursuivre le même objectif, et à l'atteindre tant qu'à faire, en empruntant des chemins différents.

C'est là tout l'art de notre métier. Parce que....nous ne sommes pas vraiment utiles aux meilleurs élèves, c'est gratifiant d'en avoir, mais on sait très bien qu'ils apprennent (presque) tout seuls!

Bon alors, les filles, comment faites-vous?

Je n'aime pas donner de travail différent, parce que je ne vois pas comment évaluer justement dans ce cas et qu'il me semble délicat de faire croire à un gamin (sans parler des parents) que son travail est satisfaisant alors qu'il a eu une tâche plus facile que les autres.

Je préfère accompagner l'élève sur le même travail, lui apporter une aide spécifique. Et j'écris "avec aide" sur la feuille.

Mais je suppose que c'est plus facile dans une classe à nombreux niveaux où l'on a peu d'enfants par niveau.

oui et non.

oui parce que dans une classe multicours, on a peu d'élève par niveau et on cible plus sur l'élève en particulier.

non parce qu'on n'a jamais le temps qu'il faudrait!

mflo a écrit:Je n'aime pas donner de travail différent, parce que je ne vois pas comment évaluer justement dans ce cas et qu'il me semble délicat de faire croire à un gamin (sans parler des parents) que son travail est satisfaisant alors qu'il a eu une tâche plus facile que les autres.

Je préfère accompagner l'élève sur le même travail, lui apporter une aide spécifique. Et j'écris "avec aide" sur la feuille.

Mais je suppose que c'est plus facile dans une classe à nombreux niveaux où l'on a peu d'enfants par niveau.

Je fais comme toi, mflo ! "Aidé" ou "aidé par ...", quand c'est un copain qui a proposé son aide.

Moi aussi, j'écris "avec aide" et pour mes 3 élèves escargots je note le temps qu'ils ont pris pour faire les exos.

vidocq a écrit:Qui est Elendil ?

Je vais suivre ce fil avec intérêt.

Un dunadan...


:boulet:

C'est quoi un "dunadan"?

:lol: Tolkien: une race d'hommes* du Second Age, avant la submersion de Numenor... Te v'là ben avancée, hein?
Elendil est un ancêtre d'Aragorn, si tu as lu le Seigneur des Anneaux ou si tu as vu la trilogie cinématographique "adaptée" du kiwi en short...Littéralement, dans la langue inventée par Tolkien, Elendil veut dire "ami des étoiles" ou "ami des elfes" (gens qui vivent sous les étoiles...)


*dunadan, dunedain au pluriel: homme de l'ouest...

Mais là-dessus, je cesse de polluer pour revenir au sujet: ce problème de niveaux différents ne fait que s'accentuer au fil du cursus scolaire, et en CM1 cette année, j'estime à deux années scolaires, si pas trois, l'écart entre mes "c'est évident, ça" et mes "complètement à l'ouest"... Tiens, revoilà les dunedain...

Ce qui n'arrange pas mon problème d'estimation de longueur raisonnable d'examen...

Zaubette a écrit:C'est là tout l'art de notre métier. Parce que....nous ne sommes pas vraiment utiles aux meilleurs élèves, c'est gratifiant d'en avoir, mais on sait très bien qu'ils apprennent (presque) tout seuls!

J'ai bien fait de passer pour apprendre ce qu'est censé être mon métier.

Dhaiphi a écrit:

Zaubette a écrit:C'est là tout l'art de notre métier. Parce que....nous ne sommes pas vraiment utiles aux meilleurs élèves, c'est gratifiant d'en avoir, mais on sait très bien qu'ils apprennent (presque) tout seuls!

J'ai bien fait de passer pour apprendre ce qu'est censé être mon métier.

Dhaiphi a écrit:

Zaubette a écrit:C'est là tout l'art de notre métier. Parce que....nous ne sommes pas vraiment utiles aux meilleurs élèves, c'est gratifiant d'en avoir, mais on sait très bien qu'ils apprennent (presque) tout seuls!

J'ai bien fait de passer pour apprendre ce qu'est censé être mon métier.

N'oublie pas néanmoins de les « occuper intelligemment » pendant que tu t'occupes des seuls élèves qui ont besoin de toi.

Celeborn a écrit:

Dhaiphi a écrit:

Zaubette a écrit:C'est là tout l'art de notre métier. Parce que....nous ne sommes pas vraiment utiles aux meilleurs élèves, c'est gratifiant d'en avoir, mais on sait très bien qu'ils apprennent (presque) tout seuls!

J'ai bien fait de passer pour apprendre ce qu'est censé être mon métier.

N'oublie pas néanmoins de les « occuper intelligemment » pendant que tu t'occupes des seuls élèves qui ont besoin de toi.

Est-ce là une pointe d'ironie?

Zaubette a écrit:
Est-ce là une pointe d'ironie?

Ben oui. Moi, j'étais un bon élève, et j'étais bien content qu'on s'occupe de moi et qu'on me fasse bosser. Ça m'a permis de réussir au mieux.

Je suis aussi d'accord. Les bons élèves ont besoin d'être nourris.

Zaubette a écrit:Oui, c'est ça la difficulté: réussir à poursuivre le même objectif, et à l'atteindre tant qu'à faire, en empruntant des chemins différents.

C'est là tout l'art de notre métier. Parce que....nous ne sommes pas vraiment utiles aux meilleurs élèves, c'est gratifiant d'en avoir, mais on sait très bien qu'ils apprennent (presque) tout seuls!

Bon alors, les filles, comment faites-vous?

Et alors Zaubette, il y a aussi des hommes dans ce métier... Ben alors !

Ayant un triple niveau (GS-CP-CE1), je dois dire qu'effectivement les bons élèves sont souvent laissés un peu de côté et je m'attache à aider les plus en difficultés. Cependant, je suis d'accord pour dire qu'il faut nourrir intelligemment les plus forts. Pour ma part, je donne pour les CE1 des actyfiches supplémentaires avec auto-correction, ce qui leur prend quand-même un certain temps. De plus, je demande souvent à ceux qui ont terminé leur travail avant l'heure d'aller aider un camarade en difficultés (c'est souvent de la non compréhension de consigne), et toujours le même. Je crois qu'ils aiment bien rendre service aux autres. Pour les CP, je reste encore en questionnement : je donne souvent plus de travail que prévu et les élèves les plus rapides ont de quoi manger et les plus lents ont un "minimum obligatoire" à faire.

Jino a écrit: Je crois qu'ils aiment bien rendre service aux autres.

Tant que l'aide ne devient pas de l'assistanat permanent (tout rapport avec leur future vie d'adulte serait naturellement fortuite et involontaire).

cannelle21 a écrit:Je suis aussi d'accord. Les bons élèves ont besoin d'être nourris.

Je suis absolument d'accord avec cela!

Je ne crois pas avoir dit le contraire. Si mes propos l'ont laissé croire, pardon!

Je disais simplement que les plus forts n'ont peut-être pas autant besoin de la présence de la maitresse (ou du maitre, pardon Jino! ) que les plus faibles. Ce n'est pas pour autant qu'il ne faut rien leur donner. Le pire, c'est de leur donner de l'occupationnel inutile, qui n'approfondit pas, qui ne sert qu'à les tenir au calme...

Il faut "nourrir" chacun à sa faim, et certains digèrent plus vite que d'autres ou ont plus d'appétit!

Ainsi dans ma classe, avec les plans de travail, les meilleurs ont de quoi approfondir les notions dans des exercices plus difficiles, tandis que les plus faibles ne feront qu'un seul exercice.

Tant que la notion est comprise par tous, que chaque exercice réalisé est juste ou presque et que tout le monde poursuit le même objectif, je suis satisfaite.

mflo a écrit:Je n'aime pas donner de travail différent, parce que je ne vois pas comment évaluer justement dans ce cas et qu'il me semble délicat de faire croire à un gamin (sans parler des parents) que son travail est satisfaisant alors qu'il a eu une tâche plus facile que les autres.

Je préfère accompagner l'élève sur le même travail, lui apporter une aide spécifique. Et j'écris "avec aide" sur la feuille.

Mais je suppose que c'est plus facile dans une classe à nombreux niveaux où l'on a peu d'enfants par niveau.

D'acc' avec toi... sauf pour mes CM2 qui doivent passer en SEGPA, à qui je fais généralement suivre un programme individualisé en français et/ou en mathématiques. Mais je leur fais toujours lire les mêmes livres qu'aux autres, dont ils retirent ce qu'ils peuvent, mais le programme de littérature, ça fait partie de l'histoire de la classe ; on s'en "sert" pour tout, et je n'ai pas envie qu'ils s'en trouvent écartés.
Vous allez me dire : "Mais tu n'as quand même pas un candidat pour la SEGPA chaque année ?" Eh bien si, ou presque : 5 en 6 ans, mais cette année compense "l'année creuse" puisque j'en ai deux d'un coup...