- GrypheMédiateur
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Je viens de lire "Le Principal, il nous aime pas" : l'École à l'épreuve de la mixité sociale, de Régis Félix. Ancien professeur de physique, l'auteur a terminé sa carrière comme principal. Il témoigne dans ce livre de sa dernière année scolaire.
Cela se lit vite. C'est comme une chronique qui reprend les moments phares et les épisodes marquants de cette année. Le livre est formé de tranches de
vie, et de nombreux dialogues.
Un livre de témoignage, donc, sur un métier et sur l'école, mais ce n'est pas que cela. C'est bien plus que cela, dans la mesure où l'auteur diffuse un optimisme et une énergie à toute épreuve. Un regard positif aussi, sur tous nos petits élèves qui sont parfois en marge, absents, perturbateurs, insolents... parce que perdus dans une école dont ils ne maîtrisent pas les codes.
Et comme j'écris sur Neo, je rajoute qu'il y a aussi de nombreux passages où l'on voit les enseignants à l'œuvre, infatigables malgré les difficultés, l'ampleur de la tâche, les réunions qui se rajoutent aux réunions. Si l'auteur a un regard positif sur les élèves, il l'a aussi sur les enseignants, et cela ne peut que faire plaisir à lire.
Bref, un beau petit livre plein d'énergie. Je vais faire circuler, tenez.
Cela se lit vite. C'est comme une chronique qui reprend les moments phares et les épisodes marquants de cette année. Le livre est formé de tranches de
vie, et de nombreux dialogues.
Un livre de témoignage, donc, sur un métier et sur l'école, mais ce n'est pas que cela. C'est bien plus que cela, dans la mesure où l'auteur diffuse un optimisme et une énergie à toute épreuve. Un regard positif aussi, sur tous nos petits élèves qui sont parfois en marge, absents, perturbateurs, insolents... parce que perdus dans une école dont ils ne maîtrisent pas les codes.
Et comme j'écris sur Neo, je rajoute qu'il y a aussi de nombreux passages où l'on voit les enseignants à l'œuvre, infatigables malgré les difficultés, l'ampleur de la tâche, les réunions qui se rajoutent aux réunions. Si l'auteur a un regard positif sur les élèves, il l'a aussi sur les enseignants, et cela ne peut que faire plaisir à lire.
Bref, un beau petit livre plein d'énergie. Je vais faire circuler, tenez.
- Marie LaetitiaBon génie
Merci Gryphe ! Je vais essayer de le trouver en bibli, tiens...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- sandGuide spirituel
Intéressant Gryphe, merci !
- kensingtonEsprit éclairé
Gryphe a écrit:Un livre de témoignage, donc, sur un métier et sur l'école, mais ce n'est pas que cela. C'est bien plus que cela, dans la mesure où l'auteur diffuse un optimisme et une énergie à toute épreuve. Un regard positif aussi, sur tous nos petits élèves qui sont parfois en marge, absents, perturbateurs, insolents... parce que perdus dans une école dont ils ne maîtrisent pas les codes.
Qu'est-ce qu'il entend par là?
Ils ne maîtrisent pas les codes ou refusent des les apprendre? (sans faire de généralités hâtives et réductrices bien sûr)
- GrypheMédiateur
En fait ce sont mes mots, mais ils sont dans la ligne de ce qui est écrit dans ce livre.kensington a écrit:Gryphe a écrit:perdus dans une école dont ils ne maîtrisent pas les codes.
Qu'est-ce qu'il entend par là?
Ils ne maîtrisent pas les codes ou refusent des les apprendre? (sans faire de généralités hâtives et réductrices bien sûr)
L'auteur est militant d'ATD Quart-Monde. Tout en ayant été principal, il se place presque plus du côté des pauvres que du côté de la culture scolaire. Cela ne l'empêche pas de recourir à l'exclusion temporaire lorsque c'est nécessaire, ou au conseil de discipline, mais cela lui donne une sorte de sympathie pour les élèves les plus fragiles.
Sans faire de généralités hâtives, il arrive qu'on refuse de faire quelque chose parce qu'on ne s'en sent pas capable, ou parce qu'on n'arrive pas à en percevoir l'intérêt. C'est souvent le cas des élèves en échec scolaire. C'est mon cas dans d'autres domaines que je ne maîtrise pas. Je crois que c'est un peu notre cas à tous : face une difficulté, on peut être tenté d'esquiver de multiples manières. Ainsi, le livre évoque beaucoup les élèves "décrocheurs", mais s'il y a une forme de sympathie, il n'y a jamais de complaisance, et toujours le désir de les remettre debout.
Voilà, j'ai un peu mélangé mes idées et celles du livre, mais bon, en gros, c'est ça l'idée...
- Reine MargotDemi-dieu
kensington a écrit:Gryphe a écrit:Un livre de témoignage, donc, sur un métier et sur l'école, mais ce n'est pas que cela. C'est bien plus que cela, dans la mesure où l'auteur diffuse un optimisme et une énergie à toute épreuve. Un regard positif aussi, sur tous nos petits élèves qui sont parfois en marge, absents, perturbateurs, insolents... parce que perdus dans une école dont ils ne maîtrisent pas les codes.
Qu'est-ce qu'il entend par là?
Ils ne maîtrisent pas les codes ou refusent des les apprendre? (sans faire de généralités hâtives et réductrices bien sûr)
+1 c'est aussi ce que j'ai ressenti...
- kensingtonEsprit éclairé
Gryphe a expliqué ce qu'elle voulait dire et je comprends mieux.
Je précise que je ne pensais pas particulièrement aux élèves perturbateurs et que je continue à penser (peut-être naïvement et aussi en me basant sur mon expérience d'ancien élève venant d'un milieu ordinaire) qu'on peut encore dans l'école française réussir à faire son chemin en jouant son rôle d'élève et en apprenant les codes justement. Maintenant j'ai bien conscience des difficultés que cela implique de nos jours dans certains établissements.
Je précise que je ne pensais pas particulièrement aux élèves perturbateurs et que je continue à penser (peut-être naïvement et aussi en me basant sur mon expérience d'ancien élève venant d'un milieu ordinaire) qu'on peut encore dans l'école française réussir à faire son chemin en jouant son rôle d'élève et en apprenant les codes justement. Maintenant j'ai bien conscience des difficultés que cela implique de nos jours dans certains établissements.
- thalianeNiveau 6
Outre la personnalité de Régis Félix (homme d'une générosité infaillible, refusant de se décourager sans pour autant faire dans l'angélisme et en reconnaissant ses propres limites), ce qui, à mon sens, est très intéressant, c'est que le collège dont il parle est un collège de mixité sociale. Il accueille 2 catégories d'enfants : ceux d'un quartier résidentiel un peu huppé (sans être non plus un équivalent Neuilly-sur-Seine) et ceux d'une cité où sévit beaucoup de pauvreté.
Il montre que la mixité sociale au sein de l'école n'est pas si simple, qu'elle a besoin d'être pensé pour être bénéfique à ceux qui vivent l'exclusion : jouer son rôle d'élève, c'est assez facile pour les enfants dont les parents ont plutôt réussi leur scolarité. C'est beaucoup plus problématique pour ceux dont les parents en sont sortis en échec.
D'où ce titre "le principal, il nous aime pas", phrase par une élève décrocheuse qui a forcément beaucoup touché Régis, déjà militant ATD Quart Monde et donc très impliqué auprès de familles en grande précarité. Et qui résume le sentiment qu'ont ces enfants : ils croient que l'école, l'institution, ici incarnée dans le principal, ne les aime pas. Qu'elle les voit comme source de problèmes. A tort ou à raison, là n'est pas la question. En tout cas, ça soulève un enjeu : comment faire pour que ces enfants ne voient plus l'école comme s'opposant à eux mais bien comme une chance ?...
Et là, je vous renvoie à la plateforme présentée le 13 mars : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Il montre que la mixité sociale au sein de l'école n'est pas si simple, qu'elle a besoin d'être pensé pour être bénéfique à ceux qui vivent l'exclusion : jouer son rôle d'élève, c'est assez facile pour les enfants dont les parents ont plutôt réussi leur scolarité. C'est beaucoup plus problématique pour ceux dont les parents en sont sortis en échec.
D'où ce titre "le principal, il nous aime pas", phrase par une élève décrocheuse qui a forcément beaucoup touché Régis, déjà militant ATD Quart Monde et donc très impliqué auprès de familles en grande précarité. Et qui résume le sentiment qu'ont ces enfants : ils croient que l'école, l'institution, ici incarnée dans le principal, ne les aime pas. Qu'elle les voit comme source de problèmes. A tort ou à raison, là n'est pas la question. En tout cas, ça soulève un enjeu : comment faire pour que ces enfants ne voient plus l'école comme s'opposant à eux mais bien comme une chance ?...
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