- lailalaiNiveau 4
Au secours!
Demain matin, je fais passer un BB écrit à 2 élèves que j'ai en cours particulier et qui passent leur BAC de français jeudi.
Dans le corrigé que j'ai dans Annales Bac (Nathan, 2011), la focalisation d'un extrait de Bouvard et Pécuchet, il est dit qu'il s'agit dune focalisation zéro/omniscient! Comme j'avais des doutes, j'ai surfé et suis tombée sur http://www.etudes-litteraires.com/focalisation.php où je lis qu'il s'agit d'une focalisation externe.
Help SVP.
Voici l'extrait:
Deux hommes parurent.
L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue.
Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent à la même minute, sur le même banc.
Pour s’essuyer le front, ils retirèrent leurs coiffures, que chacun posa près de soi ; et le petit homme aperçut écrit dans le chapeau de son voisin : Bouvard ; pendant que celui-ci distinguait aisément dans la casquette du particulier en redingote le mot : Pécuchet.
– Tiens ! dit-il nous avons eu la même idée, celle d’inscrire notre nom dans nos couvre-chefs.
– Mon Dieu, oui ! on pourrait prendre le mien à mon bureau !
– C’est comme moi, je suis employé.
Alors ils se considérèrent.
L’aspect aimable de Bouvard charma de suite Pécuchet.
Ses yeux bleuâtres, toujours entreclos, souriaient dans son visage coloré. Un pantalon à grand-pont, qui godait par le bas sur des souliers de castor, moulait son ventre, faisait bouffer sa chemise à la ceinture ; – et ses cheveux blonds, frisés d’eux-mêmes en boucles légères, lui donnaient quelque chose d’enfantin.
Il poussait du bout des lèvres une espèce de sifflement continu.
L’air sérieux de Pécuchet frappa Bouvard.
On aurait dit qu’il portait une perruque, tant les mèches garnissant son crâne élevé étaient plates et noires. Sa figure semblait tout en profil, à cause du nez qui descendait très bas. Ses jambes prises dans des tuyaux de lasting manquaient de proportion avec la longueur du buste ; et il avait une voix forte, caverneuse.
Cette exclamation lui échappa : – Comme on serait bien à la campagne !
Mais la banlieue, selon Bouvard, était assommante par le tapage des guinguettes. Pécuchet pensait de même. Il commençait néanmoins à se sentir fatigué de la capitale, Bouvard aussi.
Merci!
Demain matin, je fais passer un BB écrit à 2 élèves que j'ai en cours particulier et qui passent leur BAC de français jeudi.
Dans le corrigé que j'ai dans Annales Bac (Nathan, 2011), la focalisation d'un extrait de Bouvard et Pécuchet, il est dit qu'il s'agit dune focalisation zéro/omniscient! Comme j'avais des doutes, j'ai surfé et suis tombée sur http://www.etudes-litteraires.com/focalisation.php où je lis qu'il s'agit d'une focalisation externe.
Help SVP.
Voici l'extrait:
Deux hommes parurent.
L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue.
Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent à la même minute, sur le même banc.
Pour s’essuyer le front, ils retirèrent leurs coiffures, que chacun posa près de soi ; et le petit homme aperçut écrit dans le chapeau de son voisin : Bouvard ; pendant que celui-ci distinguait aisément dans la casquette du particulier en redingote le mot : Pécuchet.
– Tiens ! dit-il nous avons eu la même idée, celle d’inscrire notre nom dans nos couvre-chefs.
– Mon Dieu, oui ! on pourrait prendre le mien à mon bureau !
– C’est comme moi, je suis employé.
Alors ils se considérèrent.
L’aspect aimable de Bouvard charma de suite Pécuchet.
Ses yeux bleuâtres, toujours entreclos, souriaient dans son visage coloré. Un pantalon à grand-pont, qui godait par le bas sur des souliers de castor, moulait son ventre, faisait bouffer sa chemise à la ceinture ; – et ses cheveux blonds, frisés d’eux-mêmes en boucles légères, lui donnaient quelque chose d’enfantin.
Il poussait du bout des lèvres une espèce de sifflement continu.
L’air sérieux de Pécuchet frappa Bouvard.
On aurait dit qu’il portait une perruque, tant les mèches garnissant son crâne élevé étaient plates et noires. Sa figure semblait tout en profil, à cause du nez qui descendait très bas. Ses jambes prises dans des tuyaux de lasting manquaient de proportion avec la longueur du buste ; et il avait une voix forte, caverneuse.
Cette exclamation lui échappa : – Comme on serait bien à la campagne !
Mais la banlieue, selon Bouvard, était assommante par le tapage des guinguettes. Pécuchet pensait de même. Il commençait néanmoins à se sentir fatigué de la capitale, Bouvard aussi.
Merci!
- User5899Demi-dieu
Je ne vois en effet aucune raison de penser au narrateur omniscient ici. En revanche, si le point de vue externe est correct pour le début, on alterne les deux points de vue interne à chacun des deux à partir de "ils se considérèrent", ce qui est d'ailleurs logique, vu le verbe employé. A partir de là, on entre dans le ressenti des deux personnages.lailalai a écrit:Au secours!
Demain matin, je fais passer un BB écrit à 2 élèves que j'ai en cours particulier et qui passent leur BAC de français jeudi.
Dans le corrigé que j'ai dans Annales Bac (Nathan, 2011), la focalisation d'un extrait de Bouvard et Pécuchet, il est dit qu'il s'agit dune focalisation zéro/omniscient! Comme j'avais des doutes, j'ai surfé et suis tombée sur http://www.etudes-litteraires.com/focalisation.php où je lis qu'il s'agit d'une focalisation externe.
Help SVP.
Voici l'extrait:
Deux hommes parurent.
L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue.
Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent à la même minute, sur le même banc.
Pour s’essuyer le front, ils retirèrent leurs coiffures, que chacun posa près de soi ; et le petit homme aperçut écrit dans le chapeau de son voisin : Bouvard ; pendant que celui-ci distinguait aisément dans la casquette du particulier en redingote le mot : Pécuchet.
– Tiens ! dit-il nous avons eu la même idée, celle d’inscrire notre nom dans nos couvre-chefs.
– Mon Dieu, oui ! on pourrait prendre le mien à mon bureau !
– C’est comme moi, je suis employé.
Alors ils se considérèrent.
L’aspect aimable de Bouvard charma de suite Pécuchet.
Ses yeux bleuâtres, toujours entreclos, souriaient dans son visage coloré. Un pantalon à grand-pont, qui godait par le bas sur des souliers de castor, moulait son ventre, faisait bouffer sa chemise à la ceinture ; – et ses cheveux blonds, frisés d’eux-mêmes en boucles légères, lui donnaient quelque chose d’enfantin.
Il poussait du bout des lèvres une espèce de sifflement continu.
L’air sérieux de Pécuchet frappa Bouvard.
On aurait dit qu’il portait une perruque, tant les mèches garnissant son crâne élevé étaient plates et noires. Sa figure semblait tout en profil, à cause du nez qui descendait très bas. Ses jambes prises dans des tuyaux de lasting manquaient de proportion avec la longueur du buste ; et il avait une voix forte, caverneuse.
Cette exclamation lui échappa : – Comme on serait bien à la campagne !
Mais la banlieue, selon Bouvard, était assommante par le tapage des guinguettes. Pécuchet pensait de même. Il commençait néanmoins à se sentir fatigué de la capitale, Bouvard aussi.
Merci!
- lailalaiNiveau 4
J'ai donc au choix, externe, omniscient et interne.
Je sens que je vais faire de cauchemars cette nuit, tous points de vue confondus.
Je sens que je vais faire de cauchemars cette nuit, tous points de vue confondus.
- User5899Demi-dieu
Ah, si vous le voyez comme le loto, oui, on peut dire comme ça. Sinon, vous opérez de façon raisonnée.lailalai a écrit:J'ai donc au choix, externe, omniscient et interne.
Je sens que je vais faire de cauchemars cette nuit, tous points de vue confondus.
1°) limité ou pas limité ?
Seul l'omniscient est illimité. Sait-on ici quelque chose du passé des deux ? De leur futur ? Sait-on ici quelque chose qui ne se passe pas sur la scène de l'action, par exemple dans une autre rue ? Non ? Le point de vue est donc limité, donc il n'est pas omniscient.
2°) limité à ce que tout le monde peut percevoir ? ou à la perception d'un ou de plusieurs personnages identifiés ?
Là, on voit clairement un changement à partir de l'expression que je vous ai signalée. C'est externe avant, interne après.
Un changement de point de vue est un procédé extrêmement banal. Je ne vois guère ce qui vous gêne.
- lailalaiNiveau 4
Je vous entends, mais il existe tout de même des passages qui pourraient faire penser à un narrateur omniscient: Ses yeux bleuâtres, toujours entreclos ou bien frisés d'eux-mêmes.
Puis, à la fin: Mais la banlieue, selon Bouvard, était assommante par le tapage des guinguettes. Pécuchet pensait de même. Il commençait néanmoins à se sentir fatigué de la capitale, Bouvard aussi.
Il y a, selon moi, une focalisation externe au début, puis omniscient après. Je ne vois pas de focalisation interne, en ce qui me concerne. Mais je ne suis pas sûre et j'ai besoin de vos conseils vu que ce n'est pas ma spécialité.
Puis, à la fin: Mais la banlieue, selon Bouvard, était assommante par le tapage des guinguettes. Pécuchet pensait de même. Il commençait néanmoins à se sentir fatigué de la capitale, Bouvard aussi.
Il y a, selon moi, une focalisation externe au début, puis omniscient après. Je ne vois pas de focalisation interne, en ce qui me concerne. Mais je ne suis pas sûre et j'ai besoin de vos conseils vu que ce n'est pas ma spécialité.
- User5899Demi-dieu
"Toujours entreclos" : c'est à ce moment. Pour "frisés d'eux-mêmes", je vous entends également, mais il nous faudrait un coiffeur, qui nous dirait si ce genre de détail ne peut pas se remarquer sans connaître à fond l'individu. Comme tout ceci est précédé d'un verbe indiquant le regard, l'affaire est pour moi entendue. Et cette focalisation interne est ici assez célèbre, puisque Flaubert parodie manifestement une rencontre amoureuse entre deux crétins et nous donne à lire l'émerveillement que provoque chez chacun d'entre eux la vision de l'autre. le narrateur omniscient, enfin, est un recours qui a tendance à s'amenuiser dans le roman au fil du XIXe. Très présent chez Balzac, qui cherche à construire un roman comme une fiche d'état civil, il a tendance à se limiter après lui aux renseignements indispensables à l'histoire, les romanciers cherchant à intérioriser davantage l'écriture. Bon, je ne sais pas si je suis très clair, en plus, je fatigue un peulailalai a écrit:Je vous entends, mais il existe tout de même des passages qui pourraient faire penser à un narrateur omniscient: Ses yeux bleuâtres, toujours entreclos ou bien frisés d'eux-mêmes.
Puis, à la fin: Mais la banlieue, selon Bouvard, était assommante par le tapage des guinguettes. Pécuchet pensait de même. Il commençait néanmoins à se sentir fatigué de la capitale, Bouvard aussi.
Il y a, selon moi, une focalisation externe au début, puis omniscient après. Je ne vois pas de focalisation interne, en ce qui me concerne. Mais je ne suis pas sûre et j'ai besoin de vos conseils vu que ce n'est pas ma spécialité.
Pour la fin, nous avons clairement affaire à un discours indirect libre. Le narrateur incorpore à son récit les propos échangés par les deux personnages sans les citer avec des guillemets (discours direct) ni les rapporter en les faisant précéder d'un verbe introducteur (discours indirect lié). C'est un type de discours rapporté déjà présent chez La Fontaine, par exemple, mais qui se développe de façon très importante au XIXe siècle, notamment chez Flaubert et Zola. Autre signe du point de vue interne, donc.
- lailalaiNiveau 4
Je cherche et je cherche...
Je viens de trouver ce document qui, je trouve, est assez bien fait:
http://static.blog4ever.com/2006/01/71436/artfichier_71436_21704_201004113134490.pdf
Pages 7 et 8 pour l'extrait en question.
Merci Cripure!
Je viens de trouver ce document qui, je trouve, est assez bien fait:
http://static.blog4ever.com/2006/01/71436/artfichier_71436_21704_201004113134490.pdf
Pages 7 et 8 pour l'extrait en question.
Merci Cripure!
- User5899Demi-dieu
De rien Je vous aurais fait économiser une bonne demi heure. Ce que le document cité ne donne pas, c'est le cri de désespoir de Gérard Genette il y a une dizaine d'années, sur le thème "Ah si j'avais su que mes recherches narratologiques aboutiraient à des fiches outils pour le secondaire, je me serais abstenu".lailalai a écrit:Je cherche et je cherche...
Je viens de trouver ce document qui, je trouve, est assez bien fait:
http://static.blog4ever.com/2006/01/71436/artfichier_71436_21704_201004113134490.pdf
Pages 7 et 8 pour l'extrait en question.
Merci Cripure!
Autre point à retenir : les corrigés d'annales sont souvent très mauvais. Ils sont rédigés à la chaîne pendant l'été avec des délais d'édition très courts et affirment beaucoup d'erreurs factuelles.
- VioletEmpereur
...concernant la focalisation dans ce passage ! Qu'il ne croie pas avoir mon absolution sur tous ses propos du forum !
- lailalaiNiveau 4
Violet, tu confirmes alors que nous avons les trois focalisations dans ce passage?
- User5899Demi-dieu
Violet fait ce qu'elle veut ( ). Moi, à l'oral, celui qui me parle d'omniscient, je le dégomme. Ce serait totalement incohérent. Et d'ailleurs, votre document le dit très bien (puisqu'il semble que si ce n'est pas écrit sur le net, ça n'ait pas de valeur... Quelle que puisse être l'absence de validation universitaire que puisse aligner certain signataire ).lailalai a écrit:Violet, tu confirmes alors que nous avons les trois focalisations dans ce passage?
Bon. Stop pour moi sur ce texte, j'ai l'impression de radoter.
- lailalaiNiveau 4
Héhéhéh. Je suis d'accord Cripure. Après lecture et relecture du passage, j'en arrive à la même conclusion: focalisation d'abord externe, puis interne. Stop
Mais c'est quand-même incroyable que dans des annales bac ils puissent mettre des inepties pareilles, non?
Merci pour tes, pardon, vos éclaircissements en tout cas!
Mais c'est quand-même incroyable que dans des annales bac ils puissent mettre des inepties pareilles, non?
Merci pour tes, pardon, vos éclaircissements en tout cas!
- User5899Demi-dieu
lailalai a écrit:Héhéhéh. Je suis d'accord Cripure. Après lecture et relecture du passage, j'en arrive à la même conclusion: focalisation d'abord externe, puis interne. Stop
Mais c'est quand-même incroyable que dans des annales bac ils puissent mettre des inepties pareilles, non?
Merci pour tes, pardon, vos éclaircissements en tout cas!
- CathEnchanteur
Je suis du même avis que Cripure (comment ça, on s'en fout? j'le dis quand même...).
- VioletEmpereur
Oui externe d'abord puis interne.
Cripure l'a fort justement expliqué.
Cripure l'a fort justement expliqué.
- User5899Demi-dieu
Violet a écrit:Oui externe d'abord puis interne.
Cripure l'a fort justement expliqué.
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