Comment apprendre à lire au collège ???

Ma principale a choisi l'an prochain de rassembler les heures de ppre 6e afin de faire un groupe-classe français de 5h avec les élèves les plus en difficulté en français, ils seront à peu près 12.
Je pense que je vais avoir ce groupe et je commence à me demander ce que je vais pouvoir faire pour ces enfants. Quand je vois le profil de ma 6e cette année, j'imagine que je vais retrouver les mêmes :
- des élèves dont le degré de concentration est proche de celui d'une mouche.
- des élèves diagnostiqués dyslexiques par des pédo-psys (je dois y croire... )
- des élèves ayant un niveau de lecture de CE1 (bilan d'un neuro)
- des familles très agitées et peu enclines à se préoccuper de façon assidue de sa progéniture.

Bref, j'aimerais bien avoir des conseils de nos collègues du primaire :
Comment améliore-t-on la lecture d'un enfant de 11 ans ? Je ne vais pas reprendre les syllabes tout de même ?
Auriez-vous des livres à me conseiller ?
Que pensez-vous des méthodes proposées dans la série des ARTHUR et l'équipe de Bentolila il me semble et Anne Marie Sculfort chez Nathan ?
Connaissez-vous le manuel Je deviens un vrai lecteur chez (ben je ne sais plus qui) ? Je l'ai au collège.
Qui a déjà testé les cahiers d'exercices pour les dyslexiques avec des couleurs adaptées etc. ?

Je n'ai aucune réponse à ces questions et justement j'aimerais en trouver.
Je vais suivre ce fil avec intérêt

Hihi, bon, j'ai commencé par lire du Colette Ouzilou (Dyslexie, une vraie fausse épidémie) Ma principale avait déjà fait cette classe spéciale à Briançon où elle avait de très nombreux petits dyslexiques, ça s'attrape vite ce truc on dirait...

Je suis tout de même effarée quand je lis certains bilans faits manifestement par des professionnels. Cette élève dont je parle et qui a un niveau de lecture de CE1 et une compréhension très altérée de sa lecture ; hé bien le seul conseil du médecin est de lui prescrire un tiers-temps au brevet ! Cette gamine ne sait tout simplement pas bien lire à 13 ans (!) Que faire ?

Thalie, il y a la méthode "Fluence", aux éditions de La Cigale (c'est pour toi ) qui peut permettre d'améliorer sensiblement la fluidité de lecture des élèves.

En voici le lien : http://www.editions-cigale.com/produit/fluence-cm6e5e

C'est l'IEN de mon aca qui nous en avait parlé en stage l'an passé : le Cd propose une douzaine de textes, en plus de la méthode et des fiches de suivi de progression.
Tu commences par évaluer la fluence des élèves - en mots par minute : au départ, une minute pour lire un texte-test. Tu relèves leur Mots par minute (MPM). Ensuite tu passes à l'entraînement proprement dit, qui consiste à amener les élèves, en petits groupes, à lire plusieurs fois un même texte, plusieurs fois par semaine, en comptant le nombre de mots lus. La lecture du texte est faite d'abord par le prof, en y mettant le rythme, le ton, et en expliquant le vocabulaire.

Les textes sont variés (cela évite la monotonie et permet d'aborder du voca très divers), et les élèves accrochent au principe, car ils constatent vite que leur lecture s'améliore, ainsi que leur compréhension. et puis les textes, une fois le principe compris, tu peux les trouver toi-même.

J'ai mené cette "expérience" l'année dernière, et les résultats ont été rapides, et la confiance des gamins s'est vite trouvée revigorée.
Par pu le faire cette année, et je le déplore, parce que des "non-liseurs", il y en a un paquet chez nous.

Le seul inconvénient de cette méthode est qu'elle est un peu onéreuse : 39, 50 euros.
Mais peut-être le CDI pourra-t-il se charger de cet achat...
Ou bien fais-tu partie de ces profs peu intéressés par l'argent, et donc prêt à payer de leur personne...
Je ne dis pas que cela règle tout, l'organisation n'est pas aisée, mais ça vaut vraiment le coup...

Si tu as des questions, n'hésite pas.

Comment améliore-t-on la lecture d'un enfant de 11 ans ? Je ne vais pas reprendre les syllabes tout de même ? Hélas, si et il n'est pas certain qu'il progresse
Auriez-vous des livres à me conseiller ? Non,..., à moins de t'occuper uniquement de lui en oubliant le reste de la classe et encore !

Procure-toi un bouquin de cp ou ce et essaie de lui faire faire qq chose si tu peux.

Je reviens sur ton message et j'ajoute une chose à propos des élèves peu attentifs, en me souvenant d'une élève de l'an passé.

Elle n'était pas la plus en difficulté dans son groupe, sa fluence était relativement bonne, mais bon, une ado très libérée , et qui ne suivait pas pendant la lecture de ses camarades : Jerry suivait du doigt son texte, en lisant en simultané, pendant que Josué épelait difficilement, mais Jawel, elle, regardait ailleurs...

Et bien très vite, sa fluence a stagné, tandis que les deux autres, beaucoup plus en difficulté, amélioraient grandement leurs résultats lors des lectures. On en a parlé ensemble, et elle a vite reconnu que son inattention mettait un frein à ses progrès.

Cette méthode est vraiment fondée sur des principes efficaces, à condition de bien fixer les enjeux et le contrat avec les élèves.

Enfin voilà, tu en fais ce que tu veux, mais je voulais te faire partager mon expérience.

Ne pas séparer lecture et écriture. Souvent, les élèves qui ne savent pas lire ne savent pas non plus écrire, oublient des mots, des syllabes, en ajoutent, écrivent un mot au lieu de trois, coupent au milieu d'un autre.

Peut-être est il possible d'adapter, en accéléré, et en liant avec l'écriture, cette méthode conçue pour les maternelles de GS ?

http://www.calameo.com/read/000252235598d594f020b?authid=kpQIgHBM6jie

Il s'agit de partir de la phrase et d'arriver au phonème, par un travail d'analyse visant à distinguer les mots (en 6è, tu peux faire précéder par sujet-verbe conjugué-complément, je pense) et les syllabes (pourquoi pas les morphèmes en 6è?).

Merci Frisouille, cette méthode me paraît très intéressante, je vais demander qu'on l'achète. Nous en reparlerons alors je pense.
Franky, bien d'accord avec toi mais là j'aurai un petit groupe 5h par semaine donc c'est le moment où jamais pour ne faire que cela. Il va bien falloir que je choisisse les 12 élèves parmi nos cinq 6e.
Merci DW, je vais aller voir cette méthode, il me semble que Double Casquette en a parlé, non ?

Oui, c'est la méthode éditée par le GRIP.

A mon avis, tu peux faire ce que propose Frisouille, en panachant avec le Vénot. Comme ça, tu n'as pas tout à refaire.

J'ai utilisé une méthode la syllabique car déchiffrer posait vraiment problème, en m'inspirant de diverses méthodes, et je les ai fait lire à haute voix des textes de plus en plus complexes jusqu'à ce que ça aille.
Ca c'était dans le cadre du PPRE.
Dans le cours de français, je leur donnais des exercices écrits adaptés à leur niveau, avec comme objectif la résolution de leurs problèmes spécifiques à l'écrit.
J'ai fait ça de septembre à janvier et je suis très contente (progrès nets je trouve) même si c'était très basique.

J'ai déjà testé ça les années précédentes quand j'avais beaucoup de dyslexiques:
http://www.amazon.fr/Dysorthographie-dysgraphie-Exercices-Comprendre-sentraîner/dp/2294065018/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1297417414&sr=8-1

C'est pas mal, il y a notamment une échelle d'auto-évaluation des problèmes puis des progrès et aussi une échelle de diagnostic

Merci Lynette, je vais regarder ton lien. Dans mon collège, nous avons un logiciel d'aide à la lecture le Lirebel (puisqu'il a justement été créé dans mon collège qui porte presque le même nom). Je m'en suis servie ce matin, mais je ne le trouve pas très adapté, les consignes sont compliquées à comprendre, il faut tout leur expliquer oralement et certains exercices n'étaient guère judicieux.

Je suis intéressée par ce sujet également. En 6ème, un groupe est formé, ce ne sont que des "dys-"...
Là, j'avais récupéré de vieux bouquins posés sur une étagère dans un réduit fermé:
*A.R.T.H.U.R 6ème Nathan Retz
*Bien lire au collège Nathan (textes et exercices d'entraînement progressifs) niveau 1

Je n'ai pas pris le temps de lire ces manuels, ils ont l'air rempli de "bonnes idées" mais la présentation est vieillotte et ne donne pas franchement envie.
Il faut que je regarde ça de plus près.

Sinon, le logiciel Lirebel a été installé aussi sur quelques postes en salle info mais impossible de le faire démarrer correctement, je n'ai jamais trouvé le manuel/guide d'utilisation. Et c'est long de tout expliquer aux élèves je trouve même en mini-groupe.

Thalie, je suis assez réservée sur les méthodes qui travaillent sur la rapidité de lecture. Elles sont fondées sur les techniques de lecture rapide et la reconnaissance globale de mots. Elles peuvent convenir à des élèves qui déchiffrent bien mais qui ont effectivement un problème de lenteur, exclusivement. Mais non seulement elles ne conviennent pas aux élèves qui déchiffrent mal, tous ces naufragés des méthodes semi-globales qui passent leur temps à écorcher les mots ou à remplacer carrément un mot par un autre, mais en plus elles renforcent leurs défauts : lecture globalisante pour aller plus vite, souvent approximative, faisant appel à la mémoire... Selon la nature du problème de l'élève, cette méthode peut faire plus de mal que de bien. Or, d'après ce que j'observe, nous avons beaucoup plus d'élèves "mal-appris", qui déchiffrent mal, que d'élèves qui déchiffreraient correctement avec un problème de lenteur. Prudence donc. Je suis nettement plus favorable au travail d'écriture-lecture. Mais je suis une GRIPienne, moi aussi... Faire écrire, se relire, obliger à porter attention à chaque lettre, cela fait beaucoup de bien. Le reste est affaire de pratique, et c'est dire que cela dépend peu de nous.
Pour tout dire, après avoir à peu près tout essayé, je suis assez pessimiste sur la possibilité d'apprendre à lire passée l'école primaire.
Bon courage, Thalie.

j'ai eu une fois un élève qui était "dyslexique" et avait du mal à lire, je l'ai pris avec moi une demi-heure par semaine et je le faisais lire à haute voix Artemis Fowl...au début il butait bcp et puis ça a été mieux...

Tu pourrais peut-être essayer de leur réapprendre à lire avec un manuel pour adultes, un manuel de FLE par exemple - et syllabique il s'entend... ? Combiné à un manuel de grammaire pour le CE1 "à l'ancienne" ?

J'ai utilisé un manuel de CE1 à l'ancienne en PPRE avec des 6e l'année dernière... En 6h à la fin de l'année elles n'ont pas fait de progrès en orthographe mais ont aimé les exercices visant à leur apprendre à reconnaître un nom, un adjectif, un verbe. Après avoir dit "c'est des exercices pour bébé", elles ont dit "avec vous madame on comprend". Non pas pour me jeter des fleurs mais pour dire qu'elles avaient besoin d'exercices de ce niveau-là. Elles étaient totalement larguées !
Et m'ont confié n'avoir jamais fait ce genre de choses en primaire (faut-il les croire ?).

J'ai un manuel de lecture CP pour mes élèves SLECC qui sortent de GS en sachant déjà un peu déchiffrer (le fameux "Bien lire et aimer lire" que j'ai condensé et enrichi en grammaire et textes à lire).
Je l'ai déjà envoyé à plusieurs collègues de CE2 ou de CM qui avaient des "non-lecteurs" dans leurs classes.
Si ça peut te rendre service, je peux te l'envoyer par mail. MP ?

Je suis d'accord avec Mélane, dans le sens où il faut s'adapter quand même à leur maturité, leurs sujets de préoccupation. J'ai repéré des sortes de Passeport CM1 ou CM2 qui prenaient la forme d'une court roman avec exercices autour. Peut-être cela existe-t-il pour des niveaux plus bas ?

Il faut procéder de manière d'abord analytique, puis synthétique.

On donne à l'oral une proposition simple.
On fait trouver le thème (le sujet) puis le propos (ce qui est introduit par le verbe conjugué).
On fait compter le nombre de mots.
On fait écrire les mots un par un en insistant sur leur orthographe.
On s'arrête avant d'écrire un mot compliqué, et on le décompose en syllabes.
On le fait écrire.
On s'arrête sur une difficulté de transcription graphique d'un phonème quelconque (ex "gn"). On explique cette graphie (ici, sa fréquence).
On prévoit des exercices avec ce mot.
On fait trouver des mots contenant la graphie et on le fait écrire.

On peut enfin faire lire et relire la phrase, en jouant sur la vitesse (c'est un défi qui met effectivement un peu de piment).

Pour la fois d'après, phrase à apprendre par coeur, ainis que l'orthographe et le sens des mots nouveaux.

Plus loin dans l'année, on introduit un peu de morphologie lexicale, les accords sujet-verbes et noms-adjectif.
Plus tard, mais assez vite, des vers : on compte, on complète, on trouve un synonyme pour le nombre de syllabes, etc. (Un vers de poésie ou d'une chanson qu'ils connaissent d'ailleurs).


Je mélange un peu tout, mais je pense que les problèmes de lecture au collège mélangent toutes sortes de difficultés. Il faut se battre sur tous les fronts.

J'ajoute : il est peut-être plus motivant de partir de phrases qu'ils formulent eux-mêmes.


La meilleure méthode pour rééduquer les analphabètes, c'est peut-être la méthode globale finalement :

http://www.samuelhuet.com/paid/43-melanges/773-la-methode-globale-robert-dottrens.html

Pour les problèmes de transcription graphique des phonèmes dont parle Doctor Who, j'ai utilisé en soutien 6ème avec des très faibles Les Mots difficiles à écrire, de Frédérique Grinevald chez rue des écoles. Il est utile.
http://www.amazon.fr/mots-difficiles-%C3%A0-%C3%A9crire-Cycle/dp/2844314651

Il y a un excellent site "savoir facile": l'adhésion est gratuite. Il permet de travailler lecture et écriture. Si cela t'intéresse, on peut en parler plus longuement. Cela plusieurs années que je m'occupe des élèves les plus en difficulté dans mon collège.

Merci beaucoup à tous ; le sujet est passionnant.
Je veux bien de ton fichier DC, je t'envoie un MP.
Véronique, je suis moi aussi assez dubitative devant ces méthodes de lecture rapide et je ne me fais pas assez confiance pour penser ce que tu as écris... Ce matin, mes élèves ne comprenaient pas les consignes des exos de repérage d'une syllabe identique dans le Lirebel. Je n'ai pas l'impression que ce soit la bonne méthode.
Quant au lien lecture/écriture, je suis convaincue qu'il est fondamental moi aussi. Nous avons préparé l'été dernier avec une collègue qui a une formation d'instit des ateliers d'écriture pour des élèves très faibles à partir de très courts textes poétiques. Nous voulions qu'ils se procurent un petit cahier sur lequel ils écriraient de "leur plus belle écriture" les textes poétiques et à côté leur création perso.
J'utilisais d'ailleurs l'an dernier le site d'une collègue instit pour la calligraphie correcte des lettres minuscules et majuscules (les lignes étaient dans un cahier rouge) et le lien n'est plus actif, quelqu'un reconnaît-il ce site ? J'ai d'ailleurs le lien mort sur le site de mon collège.

Je vais pouvoir utiliser toutes vos idées pour faire travailler ma fille, merci à vous .

Je fais remonter ce fil pour témoigner d'une expérience intéressante que j'ai conduite pour la première fois cette année.

J'ai une classe de 6e épouvantablement faible et fainéante (des deux, je ne sais plus où est la cause, où est l'effet). Quand j'ai donné le premier livre à lire, sur toute la classe, seuls 5 l'ont vraiment lu. Je suis habituée à ce qu'il y ait des élèves qui ne lisent pas, et j'ai développé quelques stratégies pour m'adapter à eux. Mais dans de telles proportions, continuer devient un non sens.
Et puis quelque chose me chiffonnait. Dans le nombre, il y avait des élèves sympas, de bonne volonté. Il y avait quelque chose de coincé qu'il fallait décoincer. Alors Tata Véro a retroussé ses manches, sorti son stéthoscope, ausculté les élèves, posé son diagnostic et cherché une solution.

Diagnostic : beaucoup d'élèves lisent mal - ça, c'est pas une découverte. Mais surtout, ils n'ont aucune autonomie, aucune stratégie de lecture. Ils se noient dans une goutte d'eau, bloquent sur deux mots inconnus ou une phrase un peu longue. Ils ne savent pas se servir du contexte, ni élaborer une compréhension d'ensemble en faisant l'économie du détail. Résultat : ils ont très vite le sentiment qu'ils "ne comprennent rien" et interrompent une lecture qui leur paraît insurmontable.

Mon objectif : non pas accompagner encore et encore la lecture, en maintenant le déficit d'autonomie des élèves, mais précisément donner des méthodes de lecture, lever les blocages et développer cette autonomie qui leur manque.

La cure, telle que je l'ai imaginée, qu'on peut probablement améliorer - mais c'est la première fois de ma vie que j'ai l'impression de faire un truc qui marche à peu près dans le domaine de la lecture, alors même si c'est pas parfait, je vous le livre comme il a été : Une heure de méthodo par semaine. Je prends ceux qui n'arrivent pas à lire ("ch'comprends rien"). Nous avons un nouveau livre qu'il va falloir lire en entier. Je lis les premières pages, pour mettre un peu en train. Ensuite, je demande aux élèves de lire un paragraphe tout seuls, d'entourer les mots qu'ils ne comprennent pas, de souligner les phrases qui leur posent problème. Je leur demande de reformuler le contenu du paragraphe - seulement l'idée générale. Ils s'aperçoivent que, souvent, ils en sont capables malgré ces mots, ces phrases. Qu'il ne faut pas se perdre dans le détail, chercher à tout comprendre mot à mot, mais s'efforcer de suivre l'action dans son ensemble.
Parfois, ça bloque vraiment. Je viens. Je fais relire à voix haute. Parfois, cela suffit à corriger des mots écorchés. Sinon, on reprend la phrase qui bloque. "La déesse aux belles bloucles lui donna ceci cela." C'est qui, "la déesse aux belles boucles" ? C'est qui, "lui" ? Qui fait quoi ? Et ça repart.

Nous avançons à pas de fourmis, paragraphe par paragraphe : les élèves doivent lire un paragraphe et reformuler en une phrase ou deux l'idée d'ensemble de ce paragraphe (et une phrase correcte, avec majuscule, point, et on soigne l'orthographe S'IL VOUS PLAÎT !). Au fur et à mesure qu'ils comprennent comment faire et gagnent en aisance, ils peuvent augmenter la portion de texte sur laquelle ils travaillent : une page complète, deux-trois pages, puis un chapitre. Ils apprennent à compenser leurs défaillances. Les différences entre les élèves sont importantes, certains peinent longtemps à l'échelle des paragraphes, d'autres comprennent vite la démarche et s'enfilent presque allègrement un chapitre dans l'heure.
Nous y avons passé une bonne partie de 2e trimestre. Résultat : le dernier livre que j'ai donné, presque tous les élèves l'ont lu jusqu'au bout. Certains étaient très fiers, et m'ont dit que c'était la première fois de leur vie qu'ils lisaient un livre en entier.

Pour ma part, c'est la première fois que j'ai l'impression de faire un truc utile pour les mauvais lecteurs (à part leur lire moi-même en classe les extraits importants). Je réitérerai l'an prochain en essayant d'améliorer la démarche. En attendant, voici déjà quelques pistes.

Je trouve l'idée de faire un livre entier très intéressante. Mieux qu'une série de textes sans lien entre eux. Comme ça, l'investissement en terme d'imagination, de connaissances sur l'univers fictionnel est vraiment payant.

Et tu ne pourrais pas faire un mini point de syntaxe, voca, déchiffrage par i par là, genre 10 min à la fin du cours.

En tout cas, j'essaye dès que je peux.

(Et quel livre leur as-tu fait lire ?)