Mettez-vous la plus mauvaise copie à la poubelle ?

Igniatius a écrit:
Ensuite il m'arrive de crucifier l'élève au mur : c'est délicat car les coups de marteaux peuvent déranger mes collègues.

Dégradation volontaire de locaux scolaires étant la propriété d'une collectivité territoriale ?

Tu vis dangereusement !

sabeth a écrit:Non, moi ce n'est pas la mauvaise copie que je mets à la poubelle mais le mauvais élève.
Et puis j'ai aussi dans le placard des oreilles d'ânes que je place sur la tête de celui qui ne connaît pas sa leçon. Mais comme les jeunes d'aujourd'hui ne comprennent pas aussi vite que ceux d'hier, je songe à investir dans un fouet.




Je cherche un modèle très long, pour atteindre les rangs du fond sans me déplacer du bureau.

Le problème, c'est qu'une fois qu'on a jeté la plus mauvaise copie à la poubelle, on a à nouveau une plus mauvaise copie qu'il faut alors jeter, ce qui nous procure une troisième plus mauvaise copie qui va rejoindre les deux autres et...
Du coup, dans toutes les salles de classe, on va nous installer ça :

Petite histoire qui remonte à ma 1ère année d'enseignement, il y a fort longtemps, dans un lycée technique d'une ville du Pas-de-Calais, chère au coeur de Marine LP... On était au mois de mai et un de mes collègues, frais émoulu de la rue d'Ulm, qui avait porté toute l'année sur ses "métaux en feuille" et autres "mécanique auto" un regard effaré mais bienveillant, avait décidé de fêter à sa manière la dernière série de copies, lesquelles le narguaient depuis un bon moment sur son bureau. Et comme il était aussi partageur que facétieux, il nous avait conviés, nous ses meilleurs copains, à un sympathique goûter autour d'un gros gâteau...certes un peu pâteux car , comme il nous en informa après dégustation, aux ingrédients traditionnels avait été incorporée de la pâte à papier, eh oui, les fameuses copies... Si bien que le lendemain, lorsque pour la enième fois ses élèves lui avaient demandé: "Eh, m'sieur, nos copies?", il avait eu le plaisir de leur répondre:"Je les ai mangées"...

Je trouve bien épuisant de devoir déterminer la plus mauvaise copie. Est-ce celle rendue indigente par la profondeur des idées développées (profondeur dans le sens de: "on creuse")? Celle dont l'auteur est un petit goret qui , en plus de rendre son écriture illisible, a fait en sorte de compliquer la tâche du correcteur en ne numérotant pas les questions? Celle qui est écrite en langage SMS? Ou encore la copie blanche qui a le mérite d'être très rapidement corrigée?

Pour aider les professeurs à répondre à cette délicate question, je suggère de rendre obligatoires les 35 heures de présence des professeurs de collège et lycée. Ainsi, réunis en commissions, ils pourront déterminer quelles copies méritent d'être jetées. En cas de copies ex aequo, on se contentera de chiffonner le papier. Les sarcasmes et rictus méprisants sont évidemment souhaitables.

doublecasquette a écrit:Le problème, c'est qu'une fois qu'on a jeté la plus mauvaise copie à la poubelle, on a à nouveau une plus mauvaise copie qu'il faut alors jeter, ce qui nous procure une troisième plus mauvaise copie qui va rejoindre les deux autres et...
Du coup, dans toutes les salles de classe, on va nous installer ça :

Tu as raison, c'est un vrai problème que tu soulèves là !

Mais ta solution ne me semble pas réaliste à long terme (ils ne sont pas si grands, ces containers).




Oh, ben ça y est, je crois que j'ai une idée !

Si l'on installait les salles de classe dans des préfas, installés sur le site de déchetteries ?

Non seulement cela permettrait de faire face à l'inflation de mauvaises copies, mais, de plus, cela inciterait les établissements à monter des projets novateurs autour du développement durable, du traitement des déchets...

On pourrait même carrément envisager l'implantation de cités scolaires allant de la maternelle à l'université car même les tout petits pourraient participer à des activités de tri (ce qui changerait de ces pratiques ringardes du genre tri de formes géométriques, d'images d'animaux...).

Les collègues de lettres classiques pourraient aussi quant à eux étudier l'histoire du traitement des déchets dans la Rome antique.

Et, cerise sur le gâteau, je suis sûre cette idée recueillerait le soutien du SGEN et du grand écolo-pédago en chef qu'il-ne-faut-pas-confondre-avec-un-labo-pharmaceutique !

Provence a écrit:Je trouve bien épuisant de devoir déterminer la plus mauvaise copie. Est-ce celle rendue indigente par la profondeur des idées développées (profondeur dans le sens de: "on creuse")? Celle dont l'auteur est un petit goret qui , en plus de rendre son écriture illisible, a fait en sorte de compliquer la tâche du correcteur en ne numérotant pas les questions? Celle qui est écrite en langage SMS? Ou encore la copie blanche qui a le mérite d'être très rapidement corrigée?

Pour aider les professeurs à répondre à cette délicate question, je suggère de rendre obligatoires les 35 heures de présence des professeurs de collège et lycée. Ainsi, réunis en commissions, ils pourront déterminer quelles copies méritent d'être jetées. En cas de copies ex aequo, on se contentera de chiffonner le papier. Les sarcasmes et rictus méprisants sont évidemment souhaitables.

Moi ce que je comprends pas, c' est qu' on corrige encore des copies. Quelle violence! Nous imposons à l' élève une norme bourgeoise et arbitraire, et nous l' empêchons d' acquérir la compétence "s' auto évaluer" du socle. Il convient donc de confier la copie de Brian à Jessica, pour qu' ils mutualisent leurs auto évaluations et leurs acquis. Et si Jessica jette la copie de Brandon à la poubelle, c' est que la compétence est encore "en cours d' acquisition" et qu' il faudra réitérer cette tâche complexe.

Loise a écrit:Qui a dit oui ? Je veux savoir

Milasaintanne peut-etre ?...

Un de mes collègues avait trouvé la solution: il faisait faire des contrôles, puis il les ramassait, enfin il les rangeait dans l'armoire de sa salle. Il ne les corrigeait pas, il ne les rendait jamais non plus.

La moyenne qui apparaissait sur le bulletin était un véritable mystère.

Anne R. a écrit: Petite histoire qui remonte à ma 1ère année d'enseignement, il y a fort longtemps, dans un lycée technique d'une ville du Pas-de-Calais, chère au coeur de Marine LP... On était au mois de mai et un de mes collègues, frais émoulu de la rue d'Ulm, qui avait porté toute l'année sur ses "métaux en feuille" et autres "mécanique auto" un regard effaré mais bienveillant, avait décidé de fêter à sa manière la dernière série de copies, lesquelles le narguaient depuis un bon moment sur son bureau. Et comme il était aussi partageur que facétieux, il nous avait conviés, nous ses meilleurs copains, à un sympathique goûter autour d'un gros gâteau...certes un peu pâteux car , comme il nous en informa après dégustation, aux ingrédients traditionnels avait été incorporée de la pâte à papier, eh oui, les fameuses copies... Si bien que le lendemain, lorsque pour la enième fois ses élèves lui avaient demandé: "Eh, m'sieur, nos copies?", il avait eu le plaisir de leur répondre:"Je les ai mangées"...

:lol!: :lol!: :lol!: :lol!:

doublecasquette a écrit:

Provence a écrit:Est-ce qu'on peut mettre à la poubelle les copies qu'on ne veut pas corriger?

J'ai eu une prof de dessin qui m'a fait ce coup-là !
J'avais laissé mon œuvre dans le casier comme elle nous l'avait demandé et la semaine d'après, j'avais une heure de colle dont le motif était "laisse traîner des déchets dans son casier à dessin" et un zéro parce que je n'avais pas rendu mon travail au jour dit !

Quelle horreur! C'est la première fois que j'entends ça. C'est écoeurant!

Néanmoins, de là à faire un titre dans Le Monde... Je pense que ce n'est pas l'image que l'on doit en priorité véhiculer de l'enseignement.

Igniatius a écrit:

Loise a écrit:Qui a dit oui ? Je veux savoir

Milasaintanne peut-etre ?...

:lol!: :lol!:

Deux personnes ont voté oui.

Une enquête est en cours.

Nous ne laisserons pas cette affaire tomber dans les poubelles de l'histoire !

Mowgli a écrit:

Et, cerise sur le gâteau, je suis sûre cette idée recueillerait le soutien du SGEN et du grand écolo-pédago en chef qu'il-ne-faut-pas-confondre-avec-un-labo-pharmaceutique !

Loise a écrit:Qui a dit oui ? Je veux savoir

moi, je réponds toujours par une connerie à une question que je trouve idiote !

Heu... -ce n'est pas pour faire de la provoc - mais ça ne vous est jamais arrivée (là je parle plutôt aux instits), d'arracher la page d'un cahier et de la jeter ?

(Je ne revendique aucunement cette pratique, n'étant pas maniaque des cahiers vitrines, mais cela a dû m'arriver une fois ou 2 cette année, le travail et sa présentation étant vraiment faits ostensiblement par-dessus la jambe.
Je crois pourtant que c'est relativement courant, mais je me trompe peut-être).

Et puis en y réfléchissant bien, il m'est déjà arrivé de jeter des fiches de lecture à la poubelle pour différentes raisons : graffitis, ratures qui les rendent incompréhensibles, consigne complètement occultée... et de les faire refaire.
Ce n'est pas une marque de mépris de ma part (je ne pratique pas non plus, au contraire) mais c'est plutôt pour leur donner la possibilité de réussir à nouveau ce travail qu'ils ont dû juger ou trop difficile, ou inutile (ça dépend), et aussi pour leur montrer que l'on doit accorder un certain respect à son futur lecteur présumé.

La seule chose que je mets parfois à la poubelle c'est la punition bête et "méchante"genre verbes à conjuguer ou leçon à copier...Là , de façon un peu théâtrale , je prends , jette un coup d'oeil et poubelle ! tout ça avec le sourire bien sûr !

roxanne a écrit:La seule chose que je mets parfois à la poubelle c'est la punition bête et "méchante"genre verbes à conjuguer ou leçon à copier...Là , de façon un peu théâtrale , je prends , jette un coup d'oeil et poubelle ! tout ça avec le sourire bien sûr !

IDEM!!

Oui mais là ce n'est pas un travail d'évaluation donné pour être noté.

On ne rend pas à l'élève une punition comme on rend un devoir corrigé et annoté.

Cripure a écrit:

Igniatius a écrit:

Loise a écrit:Qui a dit oui ? Je veux savoir

Milasaintanne peut-etre ?...

:lol!: :lol!:

Oh le méchant !

Will.T a écrit:

Loise a écrit:Qui a dit oui ? Je veux savoir

moi, je réponds toujours par une connerie à une question que je trouve idiote !

Ah c'est une philosophie intéressante...

Je me demande tout de même comment Le Monde peut-il publier un article à ce point caricatural.

Par ailleurs, des affirmations totalement fausses sont véhiculées; exemple:

"Et puis, les enfants ne vont pas aller compter les points verts et les points rouges entre eux. Tandis qu'avec une note, l'élève est classé dans une hiérarchie qui va du plus fort au plus faible."
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/05/13/a-l-ecole-elementaire-les-notes-sont-inutiles_1521776_3224.html

Bien sûr que si!
Je pratique une formule points avec mes 5e (en parallèle des notes et en guise d'expérimentation) et ils les comptent tout le temps.
Je n'ai d'ailleurs pas intérêt à me tromper! :lol:

Bref, notes ou pas notes, la hiérarchisation existe bel et bien.

Alcyone a écrit:

doublecasquette a écrit:

Provence a écrit:Est-ce qu'on peut mettre à la poubelle les copies qu'on ne veut pas corriger?

J'ai eu une prof de dessin qui m'a fait ce coup-là !
J'avais laissé mon œuvre dans le casier comme elle nous l'avait demandé et la semaine d'après, j'avais une heure de colle dont le motif était "laisse traîner des déchets dans son casier à dessin" et un zéro parce que je n'avais pas rendu mon travail au jour dit !

Quelle horreur! C'est la première fois que j'entends ça. C'est écoeurant!

Néanmoins, de là à faire un titre dans Le Monde... Je pense que ce n'est pas l'image que l'on doit en priorité véhiculer de l'enseignement.

D'abord, il y a certainement prescription. J'étais en 6° en 1967/1967 !
Ensuite, à la décharge de la prof de dessin, à dix ans, je dessinais vraiment très, très mal. Je crois même qu'en rajoutant une dernière couche de peinture pour essayer d'obtenir enfin le délicieux fondu allant du blanc rosé au rose soutenu du flamant rose, j'avais un peu troué ma feuille.
Le soir, en relevant les casiers, elle avait paraît-il réellement pris ce truc pour un essai raté et l'avait jeté, remplissant un formulaire d'heure de colle pour la mal élevée qui ne suivait pas le règlement dans sa classe.
Et, plus tard, en corrigeant les travaux de la 6° A1, quand elle s'était aperçu que la petite CH n'avait pas rendu sa feuille, elle n'avait pas fait le lien entre les deux événements et collé le zéro réglementaire à l'époque pour tout travail non rendu.

Si je me souviens bien, je n'ai jamais fait cette heure de colle et le zéro n'a pas compté dans ma moyenne de dessin qui, à l'époque, de toute façon, ne comptait pas dans la moyenne générale.
Quant au traumatisme, il a été violent sur le coup. J'ai dû passer une très mauvaise journée au collège et pleuré comme une madeleine à la maison. Et puis, ça s'est arrangé, j'ai pu plaidé ma cause, mes parents m'y ont sans doute aidée, et j'ai gardé ça pendant toute ma scolarité secondaire comme un fait de gloire : pensez donc, à dix ans, en 6°, j'avais réussi à braver l'autorité professorale six à huit mois avant les étudiants de Nanterre et de la Sorbonne réunie !

Mince, il n'y a que moi qui jette des trucs ?

Loise a écrit:

Will.T a écrit:

Loise a écrit:Qui a dit oui ? Je veux savoir

moi, je réponds toujours par une connerie à une question que je trouve idiote !

Ah c'est une philosophie intéressante...

ça doit être celle de certains de mes élèves alors...

Mufab a écrit:Mince, il n'y a que moi qui jette des trucs ?

Non, puisqu'il y a deux personnes qui ont répondu "oui".