- AemiliaExpert
Je suis en train de préparer une lecture analytique du passage où Yvain combat le chevalier gardien de la fontaine. Je voudrais montrer que ce récit de combat est un épisode caractéristique du roman de chevalerie.
Je pensais demander aux élèves de relever le champ lexical de la violence, qui abonde, mais je ne sais pas comment l'exploiter ensuite (dans le manuel que j'ai ils demandent "les termes relevés sont-ils nombreux ?" je trouve ça nul...). A part leur faire remarquer qu'il est très fourni, je peux dire quoi ?
Je pensais demander aux élèves de relever le champ lexical de la violence, qui abonde, mais je ne sais pas comment l'exploiter ensuite (dans le manuel que j'ai ils demandent "les termes relevés sont-ils nombreux ?" je trouve ça nul...). A part leur faire remarquer qu'il est très fourni, je peux dire quoi ?
- AnguaGrand sage
Leur faire expliciter quelques termes à l'oral?
A l'écrit: rebondir sur des exos de vocabulaire? Chercher des mots de la même famille, des antonymes, synonymes... mais dans une second partie de ton cours, après le temps consacré à l'analyse du texte.
A l'écrit: rebondir sur des exos de vocabulaire? Chercher des mots de la même famille, des antonymes, synonymes... mais dans une second partie de ton cours, après le temps consacré à l'analyse du texte.
- KikiHabitué du forum
Le champ lexical de la violence montre la force des combattants et leur résistance. S'il y a violence, il y a des blessures. Donc le chevalier doit résister à la souffrance. Le bon chevalier a des qualités physiques (vigueur, endurance) mais aussi morales (résistance à la souffrance, calcul). Ce sont des chevaliers exceptionnels qui provoquent l'admiration des spectateurs (voir les commentaires du narrateur comme dans un match ).
- AnguaGrand sage
Oups! J'avais lu la question trop vite!
- La JabotteNeoprof expérimenté
Vous pouvez leur demander ce que ces termes leur font ressentir, en tant que lecteurs, quelle impression ils créent, ce qu'eux-mêmes en pensent, quelles sont leurs réactions à la lecture d'un tel épisode...
On vous répondra "c'est gore", et vous demanderez que ce terme soit explicité en langue française (c'est sanglant et violent, on est pris à la gorge par l'horreur des détails...).
Alors vous pourrez dire que c'est le propre du style épique, déjà observé en 6e dans l'Odyssée par exemple, et montrer que ce style épique permet de mettre en avant les qualités du chevalier : vaillance, force, etc.
Voir la réponse de Rikki (sauf en ce qui concerne le calcul : pourrais-tu expliciter, Rikki, s'il te plaît ?).
Conclusion : le chevalier se pose en modèle de vaillance et de courage (oui, c'est redondant...) à travers ses nombreuses qualités physiques et morales. Mais aussi, comme le dit Rikki, le récit de chevalerie, qui était lu à haute voix ou récité à la cour à un public qui bien souvent ne savait pas lire, permet d'offrir aux auditeurs le même genre de sensations dont on nous abreuve aujourd'hui avec les films à gros budget (vous savez, quand le héros arrête à lui tout seul 50 terroristes ou un bus en pleine course, ou empêche carrément une planète - était-ce vraiment plus petit qu'une planète ? - de venir s'encastrer dans la nôtre : on a les dragons et les géants qu'on peut...).
Bonne étude, j'adore Yvain, même si Perceval est rudement plus beau ! (Je parle des textes, pas des hommes.)
On vous répondra "c'est gore", et vous demanderez que ce terme soit explicité en langue française (c'est sanglant et violent, on est pris à la gorge par l'horreur des détails...).
Alors vous pourrez dire que c'est le propre du style épique, déjà observé en 6e dans l'Odyssée par exemple, et montrer que ce style épique permet de mettre en avant les qualités du chevalier : vaillance, force, etc.
Voir la réponse de Rikki (sauf en ce qui concerne le calcul : pourrais-tu expliciter, Rikki, s'il te plaît ?).
Conclusion : le chevalier se pose en modèle de vaillance et de courage (oui, c'est redondant...) à travers ses nombreuses qualités physiques et morales. Mais aussi, comme le dit Rikki, le récit de chevalerie, qui était lu à haute voix ou récité à la cour à un public qui bien souvent ne savait pas lire, permet d'offrir aux auditeurs le même genre de sensations dont on nous abreuve aujourd'hui avec les films à gros budget (vous savez, quand le héros arrête à lui tout seul 50 terroristes ou un bus en pleine course, ou empêche carrément une planète - était-ce vraiment plus petit qu'une planète ? - de venir s'encastrer dans la nôtre : on a les dragons et les géants qu'on peut...).
Bonne étude, j'adore Yvain, même si Perceval est rudement plus beau ! (Je parle des textes, pas des hommes.)
- AemiliaExpert
Merci pour vos réponses qui m'aident fort
- KikiHabitué du forum
La Jabotte a écrit:Vous pouvez leur demander ce que ces termes leur font ressentir, en tant que lecteurs, quelle impression ils créent, ce qu'eux-mêmes en pensent, quelles sont leurs réactions à la lecture d'un tel épisode...
On vous répondra "c'est gore", et vous demanderez que ce terme soit explicité en langue française (c'est sanglant et violent, on est pris à la gorge par l'horreur des détails...).
Alors vous pourrez dire que c'est le propre du style épique, déjà observé en 6e dans l'Odyssée par exemple, et montrer que ce style épique permet de mettre en avant les qualités du chevalier : vaillance, force, etc.
Voir la réponse de Rikki (sauf en ce qui concerne le calcul : pourrais-tu expliciter, Rikki, s'il te plaît ?).
Conclusion : le chevalier se pose en modèle de vaillance et de courage (oui, c'est redondant...) à travers ses nombreuses qualités physiques et morales. Mais aussi, comme le dit Rikki, le récit de chevalerie, qui était lu à haute voix ou récité à la cour à un public qui bien souvent ne savait pas lire, permet d'offrir aux auditeurs le même genre de sensations dont on nous abreuve aujourd'hui avec les films à gros budget (vous savez, quand le héros arrête à lui tout seul 50 terroristes ou un bus en pleine course, ou empêche carrément une planète - était-ce vraiment plus petit qu'une planète ? - de venir s'encastrer dans la nôtre : on a les dragons et les géants qu'on peut...).
Bonne étude, j'adore Yvain, même si Perceval est rudement plus beau ! (Je parle des textes, pas des hommes.)
Le calcul : c'est à dire qu'ils veillent à ne pas atteindre leur monture et qu'ils cherchent à atteindre les points faibles de l'adversaire. Ils réfléchissent...
- La JabotteNeoprof expérimenté
"ils réfléchissent" : hi hi !
Ce ne sont pas QUE des bêtes... (seulement des hommes...)
Le fait qu'ils cherchent à ne pas atteindre les montures fait partie de leur code de l'honneur, de leur noblesse.
Quant au fait qu'ils cherchent à atteindre les points faibles... ce n'est pas particulièrement une preuve d'intelligence : dans tous les sports de combat, c'est ce qu'on fait.
Je pensais que le "calcul" faisait référence à la ruse qu'on trouve chez Ulysse, et justement ce n'est pas le cas en règle générale chez les chevaliers, car cela dérogerait à leur honneur. Toutefois on trouve quelques cas de recours à la ruse, soit par évitement d'un combat perdu d'avance (Yvain utilise un anneau qui le rend invisible, anneau qui n'est pas à lui mais qu'on lui donne au moment où il en a besoin) soit, cas rarissime, par la véritable ruse (déguisement dans Aliscans par exemple).
Je pense qu'on ne peut pas faire entrer le calcul ou la ruse dans la liste des qualités classiques du chevalier médiéval.
Ce ne sont pas QUE des bêtes... (seulement des hommes...)
Le fait qu'ils cherchent à ne pas atteindre les montures fait partie de leur code de l'honneur, de leur noblesse.
Quant au fait qu'ils cherchent à atteindre les points faibles... ce n'est pas particulièrement une preuve d'intelligence : dans tous les sports de combat, c'est ce qu'on fait.
Je pensais que le "calcul" faisait référence à la ruse qu'on trouve chez Ulysse, et justement ce n'est pas le cas en règle générale chez les chevaliers, car cela dérogerait à leur honneur. Toutefois on trouve quelques cas de recours à la ruse, soit par évitement d'un combat perdu d'avance (Yvain utilise un anneau qui le rend invisible, anneau qui n'est pas à lui mais qu'on lui donne au moment où il en a besoin) soit, cas rarissime, par la véritable ruse (déguisement dans Aliscans par exemple).
Je pense qu'on ne peut pas faire entrer le calcul ou la ruse dans la liste des qualités classiques du chevalier médiéval.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum