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- V.MarchaisEmpereur
J'ai les mêmes 6e (pas de travail, pas d'éducation, méconnaissance des règles élémentaires, positionnement d'égal à égal avec l'adulte...) mais, pour ma part, je ne vois aucun "effet 2000" : nos 5e sont pareils, nos 4e aussi... C'est seulement un peu pire chaque année. Aussi, je ne m'étonne guère quand les instits nous disent que ça sera encore pire l'an prochain. Des adultes sans repères se reproduisent et font des enfants sans repères. Pardon, je suis crue, mais on en est là. Voir ce que dit Doublecasquette, à quoi je souscris tout à fait.
Nous avons un gros problème de société, d'éducation au sens large - et instruire dans ces conditions relève de plus en plus de la gageure (ou de la mauvaise farce). Je ne voudrais pas me la jouer facho mais nous ne nous en sortirons pas sans réinstaurer des repères dans ce qui se fait ou non, l'autorité et le travail.
Nous avons un gros problème de société, d'éducation au sens large - et instruire dans ces conditions relève de plus en plus de la gageure (ou de la mauvaise farce). Je ne voudrais pas me la jouer facho mais nous ne nous en sortirons pas sans réinstaurer des repères dans ce qui se fait ou non, l'autorité et le travail.
- sandGuide spirituel
Cette année, j'ai une classe de galopins insupportables. L'an dernier, en revanche, mes 6èmes étaient adorables, avec des yeux écarquillés de bonheur quand je leur distribuais un livre (sauf Maxime, quand même) . Je ne désespère pas de les retrouver tels quels en 4ème...
- DuplayExpert
Bon, essayez quand même de profiter de vos sixièmes de cette année et des quatre années suivantes parce que je crains bien que vous n'ayez encore rien vu ! :diable:
Chez nous, les CP de cette année (cru 2004) s'avèrent prometteurs pour la suite : outre les maintenant classiques "monchéri-moncoeur", "bébé cadum", "porteur sain de baobab surdimensionné", "danseur de Saint-Guy sur chaise", "têteuses de longs cheveux ondulés en auto-adoration"... on a un nombre incroyable de gamins qui se braquent à la première contrariété, qui partent en crise à la première difficulté, qui hurlent comme des possédés, griffent, mordent, tapent les adultes... Je n'avais jamais vu ça, même en ZEP !
A 16h30, nous sommes dans un état... indescriptible.
Chez nous, les CP de cette année (cru 2004) s'avèrent prometteurs pour la suite : outre les maintenant classiques "monchéri-moncoeur", "bébé cadum", "porteur sain de baobab surdimensionné", "danseur de Saint-Guy sur chaise", "têteuses de longs cheveux ondulés en auto-adoration"... on a un nombre incroyable de gamins qui se braquent à la première contrariété, qui partent en crise à la première difficulté, qui hurlent comme des possédés, griffent, mordent, tapent les adultes... Je n'avais jamais vu ça, même en ZEP !
A 16h30, nous sommes dans un état... indescriptible.
- DhaiphiGrand sage
V.Marchais a écrit: Des adultes sans repères se reproduisent et font des enfants sans repères.
Je ne voudrais pas me la jouer facho mais nous ne nous en sortirons pas sans réinstaurer des repères dans ce qui se fait ou non, l'autorité et le travail.
Pour le moment, je ne vois pas trop ce qui, dans notre société, pourrait amener à cette "révolution" des mœurs et des pratiques.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- V.MarchaisEmpereur
Des gamins à qui des parents n'ont jamais rien refusé pour acheter la paix deviennent forcément "intolérants à la frustration", comme disent les psy.
Et qu'est-ce que l'école, sinon un lieu où l'on apprend à différer le plaisir immédiat pour un bien plus grand, une satisfaction d'un autre ordre, c'est-à-dire un lieu placé sous le signe, sinon de la frustration, du moins de la contrainte ?
Apprendre suppose de faire des efforts. Faire des efforts suppose d'accepter de différer des plaisirs. Des enfants qui n'ont jamais connu que le principe de plaisir, à qui on n'a jamais imposé le principe de réalité, sont très mal armés pour réussir à l'école. Avant même toute autre considération d'autre sociologique ou linguistique.
Et qu'est-ce que l'école, sinon un lieu où l'on apprend à différer le plaisir immédiat pour un bien plus grand, une satisfaction d'un autre ordre, c'est-à-dire un lieu placé sous le signe, sinon de la frustration, du moins de la contrainte ?
Apprendre suppose de faire des efforts. Faire des efforts suppose d'accepter de différer des plaisirs. Des enfants qui n'ont jamais connu que le principe de plaisir, à qui on n'a jamais imposé le principe de réalité, sont très mal armés pour réussir à l'école. Avant même toute autre considération d'autre sociologique ou linguistique.
- Reine MargotDemi-dieu
V.Marchais a écrit:J'ai les mêmes 6e (pas de travail, pas d'éducation, méconnaissance des règles élémentaires, positionnement d'égal à égal avec l'adulte...) mais, pour ma part, je ne vois aucun "effet 2000" : nos 5e sont pareils, nos 4e aussi... C'est seulement un peu pire chaque année. Aussi, je ne m'étonne guère quand les instits nous disent que ça sera encore pire l'an prochain. Des adultes sans repères se reproduisent et font des enfants sans repères. Pardon, je suis crue, mais on en est là. Voir ce que dit Doublecasquette, à quoi je souscris tout à fait.
Nous avons un gros problème de société, d'éducation au sens large - et instruire dans ces conditions relève de plus en plus de la gageure (ou de la mauvaise farce). Je ne voudrais pas me la jouer facho mais nous ne nous en sortirons pas sans réinstaurer des repères dans ce qui se fait ou non, l'autorité et le travail.
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ça va devenir tellement invivable qu'à un moment on devra rétablir ces fondements. Mais ça va prendre du temps, plusieurs générations sans doute.
- V.MarchaisEmpereur
Dhaiphi a écrit:V.Marchais a écrit: Des adultes sans repères se reproduisent et font des enfants sans repères.
Je ne voudrais pas me la jouer facho mais nous ne nous en sortirons pas sans réinstaurer des repères dans ce qui se fait ou non, l'autorité et le travail.
Pour le moment, je ne vois pas trop ce qui, dans notre société, pourrait amener à cette "révolution" des mœurs et des pratiques.
C'est sûr que nous n'en prenons pas le chemin a priori. C'est dire s'il faut tracer son sillon.
Ça ne viendra pas du ciel. C'est à nous de nous bouger - à moins que nous ne préférions continuer de pleurer sur nos 6e.
- Reine MargotDemi-dieu
V.Marchais a écrit:Des gamins à qui des parents n'ont jamais rien refusé pour acheter la paix deviennent forcément "intolérants à la frustration", comme disent les psy.
Et qu'est-ce que l'école, sinon un lieu où l'on apprend à différer le plaisir immédiat pour un bien plus grand, une satisfaction d'un autre ordre, c'est-à-dire un lieu placé sous le signe, sinon de la frustration, du moins de la contrainte ?
Apprendre suppose de faire des efforts. Faire des efforts suppose d'accepter de différer des plaisirs. Des enfants qui n'ont jamais connu que le principe de plaisir, à qui on n'a jamais imposé le principe de réalité, sont très mal armés pour réussir à l'école. Avant même toute autre considération d'autre sociologique ou linguistique.
à cela s'ajoute je pense le fait que beaucoup de parents surinvestissent affectivement leurs enfants, ont du mal à punir car ils craignent de les traumatiser ou qu'ils ne les aiment plus...ils mettent trop d'affectif dans des choses qui n'ont rien à voir avec l'amour pour ses enfants et devraient s'établir clairement et sans pathos (règles, limites, etc).
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéeHrÉrudit
V.Marchais a écrit:Des adultes sans repères se reproduisent et font des enfants sans repères. Pardon, je suis crue, mais on en est là. Voir ce que dit Doublecasquette, à quoi je souscris tout à fait.
Je me faisais la même réflexion l'autre jour.
- Reine MargotDemi-dieu
V.Marchais a écrit:Dhaiphi a écrit:V.Marchais a écrit: Des adultes sans repères se reproduisent et font des enfants sans repères.
Je ne voudrais pas me la jouer facho mais nous ne nous en sortirons pas sans réinstaurer des repères dans ce qui se fait ou non, l'autorité et le travail.
Pour le moment, je ne vois pas trop ce qui, dans notre société, pourrait amener à cette "révolution" des mœurs et des pratiques.
C'est sûr que nous n'en prenons pas le chemin a priori. C'est dire s'il faut tracer son sillon.
Ça ne viendra pas du ciel. C'est à nous de nous bouger - à moins que nous ne préférions continuer de pleurer sur nos 6e.
je crois que là c'est à chaque parent de son côté d'agir...mais bon les parents font aussi ce qu'ils peuvent, bien des parents sont dépassés alors qu'ils mettent pourtant des limites...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- V.MarchaisEmpereur
marquisedemerteuil a écrit:V.Marchais a écrit:J'ai les mêmes 6e (pas de travail, pas d'éducation, méconnaissance des règles élémentaires, positionnement d'égal à égal avec l'adulte...) mais, pour ma part, je ne vois aucun "effet 2000" : nos 5e sont pareils, nos 4e aussi... C'est seulement un peu pire chaque année. Aussi, je ne m'étonne guère quand les instits nous disent que ça sera encore pire l'an prochain. Des adultes sans repères se reproduisent et font des enfants sans repères. Pardon, je suis crue, mais on en est là. Voir ce que dit Doublecasquette, à quoi je souscris tout à fait.
Nous avons un gros problème de société, d'éducation au sens large - et instruire dans ces conditions relève de plus en plus de la gageure (ou de la mauvaise farce). Je ne voudrais pas me la jouer facho mais nous ne nous en sortirons pas sans réinstaurer des repères dans ce qui se fait ou non, l'autorité et le travail.
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ça va devenir tellement invivable qu'à un moment on devra rétablir ces fondements. Mais ça va prendre du temps, plusieurs générations sans doute.
Tout ça me rappelle Maya, sur C'est l'école..., qui opposait gamins éduqués à l'effort et l'autorité et gamins épanouis et citoyens. Mais quels citoyens seront ces enfants habitués à ne tenir compte d'aucune règle, seulement de leur plaisir, à refuser la moindre contrainte, quand vivre avec autrui (l'enfer, c'est les autres) suppose d'accepter un certain nombre de contraintes. Le contrat social lui-même est un système de contraintes consenties au nom du bien commun. Qu'est-ce que ces adultes seront prêts à offrir à la société ? A part revendiquer leurs droits avec une attitude de client consommateur, de quoi seront-ils capables ? Oui, ça fiche la trouille.
- Invité24Vénérable
mais concrètement, même si je devrais peut être aller poster dans le "jeunes mamans", que puis-je faire, moi, jeune parent, pour que ma fille ne soit pas dans cet état en 2021, à son entrée en 6°?
Comment apprendre le gout de l'effort, du travail?
Comment apprendre le gout de l'effort, du travail?
- sandGuide spirituel
L'autre jour, S... s'est fait voler son portable au collège. A midi, sa mère s'est précipitée pour lui donner le sien. Inutile de préciser que S... ne fiche strictement rien à l'école et respecte fort peu de règles, seulement celles qui ne l'incommodent pas trop.marquisedemerteuil a écrit:V.Marchais a écrit:Des gamins à qui des parents n'ont jamais rien refusé pour acheter la paix deviennent forcément "intolérants à la frustration", comme disent les psy.
Et qu'est-ce que l'école, sinon un lieu où l'on apprend à différer le plaisir immédiat pour un bien plus grand, une satisfaction d'un autre ordre, c'est-à-dire un lieu placé sous le signe, sinon de la frustration, du moins de la contrainte ?
Apprendre suppose de faire des efforts. Faire des efforts suppose d'accepter de différer des plaisirs. Des enfants qui n'ont jamais connu que le principe de plaisir, à qui on n'a jamais imposé le principe de réalité, sont très mal armés pour réussir à l'école. Avant même toute autre considération d'autre sociologique ou linguistique.
à cela s'ajoute je pense le fait que beaucoup de parents surinvestissent affectivement leurs enfants, ont du mal à punir car ils craignent de les traumatiser ou qu'ils ne les aiment plus...ils mettent trop d'affectif dans des choses qui n'ont rien à voir avec l'amour pour ses enfants et devraient s'établir clairement et sans pathos (règles, limites, etc).
- Reine MargotDemi-dieu
Rose a écrit:mais concrètement, même si je devrais peut être aller poster dans le "jeunes mamans", que puis-je faire, moi, jeune parent, pour que ma fille ne soit pas dans cet état en 2021, à son entrée en 6°?
Comment apprendre le gout de l'effort, du travail?
tout de même, pour avoir fréquenté plus de 20 établissements, il y a beaucoup d'élèves tout à fait corrects (pas forcément travailleurs, mais au moins respectueux), donc déjà apprendre certaines règles de vie en société, comme ça s'est toujours fait, ça doit suffire.
- Reine MargotDemi-dieu
V.Marchais a écrit:marquisedemerteuil a écrit:V.Marchais a écrit:J'ai les mêmes 6e (pas de travail, pas d'éducation, méconnaissance des règles élémentaires, positionnement d'égal à égal avec l'adulte...) mais, pour ma part, je ne vois aucun "effet 2000" : nos 5e sont pareils, nos 4e aussi... C'est seulement un peu pire chaque année. Aussi, je ne m'étonne guère quand les instits nous disent que ça sera encore pire l'an prochain. Des adultes sans repères se reproduisent et font des enfants sans repères. Pardon, je suis crue, mais on en est là. Voir ce que dit Doublecasquette, à quoi je souscris tout à fait.
Nous avons un gros problème de société, d'éducation au sens large - et instruire dans ces conditions relève de plus en plus de la gageure (ou de la mauvaise farce). Je ne voudrais pas me la jouer facho mais nous ne nous en sortirons pas sans réinstaurer des repères dans ce qui se fait ou non, l'autorité et le travail.
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ça va devenir tellement invivable qu'à un moment on devra rétablir ces fondements. Mais ça va prendre du temps, plusieurs générations sans doute.
Tout ça me rappelle Maya, sur C'est l'école..., qui opposait gamins éduqués à l'effort et l'autorité et gamins épanouis et citoyens. Mais quels citoyens seront ces enfants habitués à ne tenir compte d'aucune règle, seulement de leur plaisir, à refuser la moindre contrainte, quand vivre avec autrui (l'enfer, c'est les autres) suppose d'accepter un certain nombre de contraintes. Le contrat social lui-même est un système de contraintes consenties au nom du bien commun. Qu'est-ce que ces adultes seront prêts à offrir à la société ? A part revendiquer leurs droits avec une attitude de client consommateur, de quoi seront-ils capables ? Oui, ça fiche la trouille.
On pense aussi aux pédagos comme Mérieu qui échafaudent des manières de faire cours avec ces "nouveaux publics", ou comment céder devant un état de fait qu'on ne veut pas chercher à changer, et qu'on banalise.
- doctor whoDoyen
Les 6è ont joué des millers d'heures au jeu vidéo en cumulé, ont parfois un compte Facebook, un portable, vont sur MSN, etc. qu'est-ce que vous voulez qu'ils deviennent.
Je ne crois pas un phénomène des "digital natives" (pas de mutation génétique), mais il y a de vraies conséquences de ce mode de vie connecté et surstimulé dans le caractère. Il suffirait pourtant de débrancher et de cadrer, et ils redeviendraient des 6èmes d'avant en quelques semaines.
Je ne crois pas un phénomène des "digital natives" (pas de mutation génétique), mais il y a de vraies conséquences de ce mode de vie connecté et surstimulé dans le caractère. Il suffirait pourtant de débrancher et de cadrer, et ils redeviendraient des 6èmes d'avant en quelques semaines.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- DhaiphiGrand sage
V.Marchais a écrit:C'est à nous de nous bouger - à moins que nous ne préférions continuer de pleurer sur nos 6e.
Bien que je sois enseignant et non éducateur, je consens à maintenir, voire renforcer, l'éducation donnée par les parents mais rien de plus... et c'est déjà beaucoup.
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- V.MarchaisEmpereur
Rose a écrit:mais concrètement, même si je devrais peut être aller poster dans le "jeunes mamans", que puis-je faire, moi, jeune parent, pour que ma fille ne soit pas dans cet état en 2021, à son entrée en 6°?
Comment apprendre le gout de l'effort, du travail?
Ça commence par de petites choses : dès 3-4 ans, lui apprendre à s'habiller, se déshabiller tout seul (on n'aide que pour des trucs durs comme les chaussettes, les boutons...) et ranger ses vêtements sur sa chaise, mettre son slip au sale tout seul ; on apprend à ranger sa chambre régulièrement (c'est pas maman qui fait la bonniche) ; on aide dans la maison à hauteur de ses capacités : mes deux enfants (6 et 8 ans) m'aident à tour de rôle à faire la cuisine, pendant que l'autre met la table, débarrassent leur couvert, vident le lave-vaisselle, rangent le salon pour que je puisse passer l'aspi, etc. Ce sont de petites choses mais qui leur apprennent que chacun a un rôle à tenir pour que la famille / la société fonctionne bien. Parfois ils râlent, ils n'ont pas envie, mais ils font un effort, parce qu'il faut bien.
À l'école, on s'intéresse à ce qu'ils font, on encourage leur travail, on valorise leur réussite. Mon petit dernier, en GS, faisait le pitre au premier trimestre. Il a été puni à l'école, réprimandé à la maison. Ce trimestre, plus rien à redire : il a entendu ce que nous lui avons dit (de concert, c'est important) sa maîtresse et moi : la maîtresse lui a donné une image, dont il est tout fier, nous l'avons félicité ensemble de ses efforts pour se maîtriser et, pour les vacances, je lui ai offert la toupie dont il rêvait.
Pareil pour le grand. Pas toujours facile, de s'enquiller les tables de multiplication. Mais on insiste, on accompagne, on récompense, on félicite quand l'enfant a enfin réussi. Au bout de l'effort, il y a quelque chose d'important : le dépassement de soi et la fierté. Si on renvoie cette fierté à l'enfant et qu'il en prend conscience, il y prend goût. C'est tout de même plus gratifiant de se sentir progresser, avancer. Je crois même que tous ces pédagos qui, à force d'encouragements mal compris, maintiennent l'enfant dans la complaisance et la paresse, le privent d'une joie et d'un épanouissement essentiels.
Mais pour revenir à ta fille, c'est en l'accompagnant pas à pas, en l'aidant à grandir et à prendre sa place dans un monde responsable que tu lui inculqueras, tout naturellement, le sens de l'effort.
- sandGuide spirituel
Ils sont aussi habitués à avoir, pour la plupart, des exigences. Beaucoup d'entre eux sont rarement contraints chez eux, donc n'acceptent pas de l'être à l'école.
- V.MarchaisEmpereur
Dhaiphi a écrit:V.Marchais a écrit:C'est à nous de nous bouger - à moins que nous ne préférions continuer de pleurer sur nos 6e.
Bien que je sois enseignant et non éducateur, je consens à maintenir, voire renforcer, l'éducation donnée par les parents mais rien de plus... et c'est déjà beaucoup.
Nous n'avons pas à nous substituer aux parents - mais peut-être à les interpeller, les informer, les aider.
http://www.ecole.plumeclavier.fr/node/14
- V.MarchaisEmpereur
sand a écrit:Ils sont aussi habitués à avoir, pour la plupart, des exigences. Beaucoup d'entre eux sont rarement contraints chez eux, donc n'acceptent pas de l'être à l'école.
Oui, les 6e (et 5e, 4e) dont je parle n'en foutent pas une ramée à la maison. Ce sont, dès onze ans, des assistés qui passent leur temps à jouer ou a bouffer devant la télé. D'ailleurs, dans ma ZEP, l'obésité va croissant. C'est lié, non ?
- zazamNiveau 10
Et bien, à vous lire, il faut croire que je suis vernie!! Mes 6èmes sont adorables cette année - avec une plus bavarde, mais sans commune mesure avec d'autres des années précédentes! Je les adore...
Ce qui ne veut pas dire que leur niveau soit génialissime, non, loin de là; mais en tous cas ils sont "bien élevés".
Par contre, les instits du secteur nous ont prévenus: l'année prochaine, c'est le débarquement des monstres au collège! Apparemment, ils vont être sacrément gratinés...
Ce qui ne veut pas dire que leur niveau soit génialissime, non, loin de là; mais en tous cas ils sont "bien élevés".
Par contre, les instits du secteur nous ont prévenus: l'année prochaine, c'est le débarquement des monstres au collège! Apparemment, ils vont être sacrément gratinés...
- FinrodExpert
V.Marchais a écrit:Nous n'avons pas à nous substituer aux parents - mais peut-être à les interpeller, les informer, les aider.
http://www.ecole.plumeclavier.fr/node/14
Et finalement ça devient quoi ton site ?
Tu voudrais créer un blog militant ? Quel est l'objectif exactement ?
- ThalieGrand sage
D'année en année, je suis effrayée par mes 6e. Cette année j'ai :
- 3 mères alcooliques dont une bi-polaire, une autre n'a scolarisé sa fille que début octobre puis la petite a été très régulièrement absente sans aucun motif. Elle ne sent pas très bon et porte toujours des joggings, de petits baskets en tissu maculés de taches...
- 2 à 3 garçons qui passent leur temps à se bagarrer. Ce matin, nouvelle exclusion car les 2 cités ont frappé à nouveau un élève. Sans mentir, toutes les semaines, une bagarre éclate.
- un groupe de 4 à 5 filles qui passent leur temps à se chamailler, à s'injurier (elles se traitent de grosses alors qu'elles sont "copines") et à faire les pires bêtises, dans le désordre :
- m'insulter sur facebook évidemment non fermé et en citant mon nom
- porter des pétards dans ma classe, les déposer sur ma fameuse estrade et vouloir en mettre sur ma chaise (mais apparemment au dernier moment elle a reculé)
- faire tomber régulièrement son téléphone de ses poches alors que c'est interdit.
Ces trois anecdotes pour la même élève.
Enfin, last but not least pour ma 6e dyslexisque, dyscalculique sans aucune concentration et franchement bêbête : vol d'un black berry la semaine dernière dans les vestiaires et destruction de la carte SIM pour que l'on ne la repère pas !!! (En acte de contrition, elle me fait des dessins niveau CE2 pour me faire plaisir ou m'offre ses pâtes à sel ) Les parents trouvent que leur fille est très sociable et que donc elle s'en sortira toujours, il n'aime pas punir, d'ailleurs quand ils le font, les punitions tombent à l'eau car tout le monde les oublie. (ex : lui enlever le truc avec lequel elle écoute de la musique) m'enfin, ils comptent lui offrir bientôt ce fameux Black Berry qu'elle a volé ( à 11 ans alors qu'elle ne sait quasiment pas écrire!)
L'an dernier, un élève a écrit mon nom suivi de la p... dans le manuel de français de Véronique à la page du "Laboureur et ses enfants" parce qu'en fin d'année, j'avais osé enfin lui mettre l'heure de retenue qu'il méritait depuis le début de l'année pour travail non fait.
Est-ce que je vous rassure si je vous dis que je suis dans une petite ville moyenne très protégée et dans un établissement le plus lambda possible ?
- 3 mères alcooliques dont une bi-polaire, une autre n'a scolarisé sa fille que début octobre puis la petite a été très régulièrement absente sans aucun motif. Elle ne sent pas très bon et porte toujours des joggings, de petits baskets en tissu maculés de taches...
- 2 à 3 garçons qui passent leur temps à se bagarrer. Ce matin, nouvelle exclusion car les 2 cités ont frappé à nouveau un élève. Sans mentir, toutes les semaines, une bagarre éclate.
- un groupe de 4 à 5 filles qui passent leur temps à se chamailler, à s'injurier (elles se traitent de grosses alors qu'elles sont "copines") et à faire les pires bêtises, dans le désordre :
- m'insulter sur facebook évidemment non fermé et en citant mon nom
- porter des pétards dans ma classe, les déposer sur ma fameuse estrade et vouloir en mettre sur ma chaise (mais apparemment au dernier moment elle a reculé)
- faire tomber régulièrement son téléphone de ses poches alors que c'est interdit.
Ces trois anecdotes pour la même élève.
Enfin, last but not least pour ma 6e dyslexisque, dyscalculique sans aucune concentration et franchement bêbête : vol d'un black berry la semaine dernière dans les vestiaires et destruction de la carte SIM pour que l'on ne la repère pas !!! (En acte de contrition, elle me fait des dessins niveau CE2 pour me faire plaisir ou m'offre ses pâtes à sel ) Les parents trouvent que leur fille est très sociable et que donc elle s'en sortira toujours, il n'aime pas punir, d'ailleurs quand ils le font, les punitions tombent à l'eau car tout le monde les oublie. (ex : lui enlever le truc avec lequel elle écoute de la musique) m'enfin, ils comptent lui offrir bientôt ce fameux Black Berry qu'elle a volé ( à 11 ans alors qu'elle ne sait quasiment pas écrire!)
L'an dernier, un élève a écrit mon nom suivi de la p... dans le manuel de français de Véronique à la page du "Laboureur et ses enfants" parce qu'en fin d'année, j'avais osé enfin lui mettre l'heure de retenue qu'il méritait depuis le début de l'année pour travail non fait.
Est-ce que je vous rassure si je vous dis que je suis dans une petite ville moyenne très protégée et dans un établissement le plus lambda possible ?
- hophophopSage
Je lis tout ça avec intérêt car vous savez que je m'interroge bcp sur l"éducation que je tâche de donner à ma fille (3 ans 1/2, tête de mule devant l'Eternel).
Et il est clair que mon regard de prof biaise tout cela d'une façon problématique, car au fond je suis "brutale" et sans doute éxagérément exigente (la maîtresse l'a suggéré du moins) avec elle car je crains par dessus tout d'en faire une de ces ados détestable qui se croit tout permis, qui exige des adutes un respect qu'elle ne donnerait pas, ce genre de choses qui pour moi serait un signe d'échec de mon éducation tout simplement.
Ce que je peux dire à rose, c'est qu'il semblerait que ma grande erreur réside dans une trop grande rigidité : en gros, ça ne s'apprend pas "d'un coup d'un bloc" à 3 ans et des brouettes. Mais bon tu sembles être quelqu'un de serein, donc tu sais sûrement qu'il n'est nul besoin de se mettre la pressoin pour tout ça (en tout cas pas au-delà du raisonnable), que chaque pas se fait après l'autre (et moi il faut que j'accepte ça ;-))
Sinon cette année mes 6° sont adorables, et d'un très bon niveau qui plus est, je serais bienen peine si je devais dire du mal d'eux ;-)
Et il est clair que mon regard de prof biaise tout cela d'une façon problématique, car au fond je suis "brutale" et sans doute éxagérément exigente (la maîtresse l'a suggéré du moins) avec elle car je crains par dessus tout d'en faire une de ces ados détestable qui se croit tout permis, qui exige des adutes un respect qu'elle ne donnerait pas, ce genre de choses qui pour moi serait un signe d'échec de mon éducation tout simplement.
Ce que je peux dire à rose, c'est qu'il semblerait que ma grande erreur réside dans une trop grande rigidité : en gros, ça ne s'apprend pas "d'un coup d'un bloc" à 3 ans et des brouettes. Mais bon tu sembles être quelqu'un de serein, donc tu sais sûrement qu'il n'est nul besoin de se mettre la pressoin pour tout ça (en tout cas pas au-delà du raisonnable), que chaque pas se fait après l'autre (et moi il faut que j'accepte ça ;-))
Sinon cette année mes 6° sont adorables, et d'un très bon niveau qui plus est, je serais bienen peine si je devais dire du mal d'eux ;-)
- V.MarchaisEmpereur
Finrod a écrit:V.Marchais a écrit:Nous n'avons pas à nous substituer aux parents - mais peut-être à les interpeller, les informer, les aider.
http://www.ecole.plumeclavier.fr/node/14
Et finalement ça devient quoi ton site ?
Tu voudrais créer un blog militant ? Quel est l'objectif exactement ?
Ce n'est pas mon site.
Il a été créé par une copine à la demande de collègues d'une autre liste. J'ai donné forme à tout ça, c'est tout, et rédigé quelques premiers articles pour lancer la machine, avec quelques collègues d'ici et de là-bas. Beaucoup de collègues (surtout là-bas) semblaient remontés, prêts à s'investir pour inventer des formes d'action plus efficaces que la saisonnière grève syndicale, informer le public de la réalité de l'école, sensibiliser les parents à l'importance de l'effort, interpeller les politiques dans la perspective des présidentielles à venir... Il en résulte... ce que chacun en fait. A savoir pas grand chose. Si j'ai bien compris ce que me disent en privé les uns ou les autres, ils voudraient faire la révolution sans se faire mal voir de leur hiérarchie, sans se faire mal noter, sans perdre leur prime de PP ni leurs heures sup, sans risquer ceci ou cela... Je jetterai un voile pudique sur ce que tout cela m'inspire.
Perso, je refuse de tout porter toute seule - ou même à trois ou quatre. Je me suis battue (pas seule, dieu merci, mais vigoureusement, et en en payant le prix) pour des nouveaux programmes, des progressions plus sérieuses, je me suis lancée dans l'écriture de manuels pour proposer des contenus qui me paraissaient plus efficaces, ça fait des années que je suis en sur-régime ; là, je suis enceinte jusqu'aux yeux : je veux bien collaborer mais pas faire à la place de.
J'ai envoyé aujourd'hui même un bilan à l'autre liste dont je parlais. Je ne peux pas dire s'il y aura d'autres réactions que des cris outragés.
Le site existe. Chacun peut s'en emparer, le faire vivre - ou continuer à pleurer sur les générations qui arrivent.
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