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Eloge du socle commun Empty Eloge du socle commun

par John Mer 6 Avr 2011 - 22:37
http://www.lemonde.fr/m_kessler/

Reconnaître le mérite et accompagner vers la réussite sans noter les écoliers 18/11/10

Les notes représentant un classement, elles n'ont de sens que dans le cadre d'un concours distinguant vainqueurs et vaincus, intégrés et exclus. Elles sont nécessaires dans ces circonstances, mais contre-productives tant qu'il n'y a pas un nombre limité de parts de gâteau à partager entre un grand nombre de concurrents.

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Les notes représentant un classement, elles n'ont de sens que dans le cadre d'un concours distinguant vainqueurs et vaincus, intégrés et exclus. Elles sont nécessaires dans ces circonstances, mais contre-productives tant qu'il n'y a pas un nombre limité de parts de gâteau à partager entre un grand nombre de concurrents.

Autrement dit, tout le monde ne peut pas devenir médecin, mais tout le monde devrait obtenir le Socle commun correspondant aux acquis possibles à l'âge de 15 ans, sauf troubles psychiques graves qui ne touchent en réalité qu'une infime minorité et non pas 120 000 élèves par an, comme c'est le cas actuellement. Cet échec est disproportionné dans notre pays par rapport aux aptitudes des élèves de cet âge.

Dans l'optique de la scolarité commune, les évaluations doivent uniquement permettre aux élèves d'identifier leurs compétences par rapport aux programmes scolaires.

On peut dès lors mettre en œuvre un système de certifications (appelées par la pédagogie institutionnelle « ceintures de compétences ») qui permette aux élèves de passer des épreuves sur des connaissances et des compétences figurant dans les programmes scolaires.

Chaque élève qui travaille obtient ainsi des certificats sanctionnant positivement ses progrès. La compétence est évaluée : acquise, non acquise ou en cours d'acquisition (c'est-à-dire à retravailler).

Le fait d'obtenir des ceintures de compétences permet d'offrir des droits que les autres élèves n'ont pas, ces droits correspondent au niveau supérieur d'autonomie des élèves qui réussissent à l'école. Puisqu'on peut leur faire confiance, ils jouissent d'une plus grande liberté. La liberté se conquiert par le travail, c'est un enjeu fort dans la relation éducative. Chaque élève se trouve responsabilisé, mais est autorisé à progresser à son rythme. Au contraire, le fait d'interdire à un élève de progresser à son rythme le contraint à l'échec. Cet échec artificiel est induit par l'institution scolaire dans son fonctionnement actuel. Il n'est pas fatal, d'autres pays font autrement et obtiennent de meilleurs résultats.

Chaque élève est différent, c'est pourquoi il est contre-productif de sanctionner la lenteur de certains élèves, d'autant plus que celle-ci est fortement liée au sexe et à la date de naissance : les garçons nés en décembre sont deux fois moins performants que les filles nées en janvier. Sanctionner ces différences en utilisant le mot de mérite revient à rendre chaque individu responsable de sa date de naissance et de son sexe.

Les élèves les plus lents peuvent progresser tant qu'ils ne sont pas sommés de gagner une compétition où ils partent avec un retard tel qu'il n'est objectivement pas rattrapable, même avec beaucoup de constance.

L'essentiel reste qu'ils acquièrent au minimum le Socle commun correspondant aux capacités d'un individu âgé de 15 ans qui ne souffre pas de troubles spécifiques. On peut y arriver si on ne décourage pas les élèves en les soumettant à une compétition précoce ayant pour effet de leur faire perdre espoir dans leur travail.

Les épreuves ratées doivent être corrigées, mais non notées, parce qu'un élève qui a une mauvaise note ne tient pas assez (voire pas du tout) compte des remarques constructives en marge de son travail qu'il a tendance à réduire à sa note, c'est-à-dire au pronostic social qui induit un fatalisme chez les élèves en difficulté et une volonté de résister, de se venger ou de saboter la compétition chez les élèves en échec.

Reconnaître le mérite des meilleurs et accompagner les progrès des élèves les plus fragiles ne sont donc pas deux objectifs incompatibles, si chacun progresse à son rythme, sans envie, sans mépris et sans jalousie. On retrouve ces effets lorsqu'on compare les scores des différents déciles (*) dans les comparaisons internationales.

(*) : Les populations sont divisées en dix parties égales selon leurs performances.

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Germinal
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par Germinal Mer 6 Avr 2011 - 23:18
Mathieu Kessler est universitaire chargé de cours à l'IUFM d'Orléans-Tours, et s'occupe donc de la formation des professeurs. professeur

On peut le retrouver avec beaucoup de joie parmi les commentateurs du blog de Luc Cédelle, Interro écrite.

Attention de ne pas dépasser la dose prescrite !
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par sand Jeu 7 Avr 2011 - 6:11
Il oublie d'évoquer la violence de nos corrections. Nos traits rouges, nos remarques vexent, traumatisent, conduisent à l'échec.
Rikki
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par Rikki Jeu 7 Avr 2011 - 7:51
Si on ne sanctionne pas la lenteur de certains élèves, il y en a qui n'auront toujours pas fini de copier leur leçon de 15 h 10 à 16 h 30.

On fait quoi ?

J'ai la réponse de mon inspecteur de l'année dernière : c'est à moi de taper les leçons, pendant la récré (ou, encore mieux, avec les élèves, sur un temps non défini), de l'imprimer, et de la donner à tout le monde bien tapée, sinon, ça crée des inégalités entre élèves : en effet, celui qui a bien écrit sa leçon peut l'apprendre, et celui qui l'a écrite comme un cochon est pénalisé par le fait de ne pas avoir une leçon correctement écrite, donc, ne peut pas l'apprendre !

Comme c'est injuste !

(Les notes, j'en parle même pas, il faut les remplacer par des pourcentages d'acquisitions. Et quand j'ai dit à Monsieur l'Inspecteur qu'entre des pourcentages d'acquisitions et une note sur 10, il ne me semblait y avoir qu'un déplacement de virgule, il n'était pas content. En fait, non, 93 % d'acquis n'est pas valorisant, 22 % d'acquis n'est pas dévalorisant, c'est objectif. Mais 9/10 est valorisant, et 2/10 est infamant. Si, si.)

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par totoro Jeu 7 Avr 2011 - 9:34
John a écrit:http://www.lemonde.fr/m_kessler/

mais est autorisé à progresser à son rythme. Au contraire, le fait d'interdire à un élève de progresser à son rythme le contraint à l'échec. Cet échec artificiel est induit par l'institution scolaire dans son fonctionnement actuel.

Chaque élève est différent, c'est pourquoi il est contre-productif de sanctionner la lenteur de certains élèves, d'autant plus que celle-ci est fortement liée au sexe et à la date de naissance : les garçons nés en décembre sont deux fois moins performants que les filles nées en janvier. Sanctionner ces différences en utilisant le mot de mérite revient à rendre chaque individu responsable de sa date de naissance et de son sexe.

Les élèves les plus lents peuvent progresser tant qu'ils ne sont pas sommés de gagner une compétition où ils partent avec un retard tel qu'il n'est objectivement pas rattrapable, même avec beaucoup de constance.

Reconnaître le mérite des meilleurs et accompagner les progrès des élèves les plus fragiles ne sont donc pas deux objectifs incompatibles, si chacun progresse à son rythme, sans envie, sans mépris et sans jalousie. On retrouve ces effets lorsqu'on compare les scores des différents déciles (*) dans les comparaisons internationales.

.

Et les classes de niveau, ça marcherait pas mieux du coup? Moi, je suis d'accord, tous les élèves ne progressent pas au même rythme, les filles sont souvent mûres plus tôt, etc... Certains pourraient mettre 5 ans pour faire le collège, sans que ce soit un redoublement pour autant (comme le bac pro en 4 ans - ah non, zut, il existe plus!)

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par John Jeu 7 Avr 2011 - 9:39
D'où la formation des groupes de compétences.

Personnellement, j'aime beaucoup l'idée des groupes de compétences par discipline. J'aurais été dans les plus faibles pour certaines matières, dans les moyens pour d'autres, dans les meilleurs pour d'autres, et j'aurais certainement mieux progressé dans les matières où j'aurais été dans le groupe "Faibles" qu'en étant avec le reste de la classe.

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par Marie Laetitia Jeu 7 Avr 2011 - 10:40
Rikki a écrit:Si on ne sanctionne pas la lenteur de certains élèves, il y en a qui n'auront toujours pas fini de copier leur leçon de 15 h 10 à 16 h 30.

On fait quoi ?

J'ai la réponse de mon inspecteur de l'année dernière : c'est à moi de taper les leçons, pendant la récré (ou, encore mieux, avec les élèves, sur un temps non défini), de l'imprimer, et de la donner à tout le monde bien tapée, sinon, ça crée des inégalités entre élèves : en effet, celui qui a bien écrit sa leçon peut l'apprendre, et celui qui l'a écrite comme un cochon est pénalisé par le fait de ne pas avoir une leçon correctement écrite, donc, ne peut pas l'apprendre !

Comme c'est injuste !

(Les notes, j'en parle même pas, il faut les remplacer par des pourcentages d'acquisitions. Et quand j'ai dit à Monsieur l'Inspecteur qu'entre des pourcentages d'acquisitions et une note sur 10, il ne me semblait y avoir qu'un déplacement de virgule, il n'était pas content. En fait, non, 93 % d'acquis n'est pas valorisant, 22 % d'acquis n'est pas dévalorisant, c'est objectif. Mais 9/10 est valorisant, et 2/10 est infamant. Si, si.)

Rikki Very Happy on t'a déjà dit que tu avais un esprit chagrin ? :lol: (moi je l'aime bien, ton esprit chagrin, l'art et la manière d'appuyer là où ça fait mal avec l'air de ne pas y toucher !)

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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
Libé-Ration
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par Libé-Ration Jeu 7 Avr 2011 - 10:54
Je vais me faire taper dessus, mais en situation idéale, travailler par compétences, même en classes très hétérogènes, oui, c'est efficace.

Bon, j'ai mes élèves 15 heures par semaine, ils sont immergés dans le pays et n'ont pas le choix s'ils veulent s'intégrer. Plus : j'ai un petit groupe d'élèves, 15 maxi en même temps, 20-25 sur l'année.

En revanche, dans l'hétérogénéité, alors là, entre la Chinoise qui fait un blocage, la Pakistanaise qui est repartie en cours d'année pour être mariée dans son pays, le Brésilien tout fou tout content mais sans papier, la Sri-Lankaise qui a vécu en France jusqu'à l'âge de 8 ans et qui revient à 17 ans, avec l'anglais et le cingalais, je continue ? Celui dont le père est en mission d'ambassade, celui qui est là tout seul après avoir fui des conditions politiques traumatisantes, etc. J'en ajoute ? Il y a ceux dont la langue maternelle est proche du français, ceux qui ne connaissent même pas l'alphabet latin en arrivant.
Dans le lot, il y a en plus comme dans toutes les classes les bons élèves et les moins bons, les sérieux et les qui-on-un-poil-dans-la-main.

Vous voyez l'hétérogénéité ? Eloge du socle commun 79383

Et bien, cette année, j'ai fait ma partie du Socle, avec différents niveaux, et je bosse en différencié, tout le temps. Jusqu'à 4 niveaux de différenciation en même temps. Pourtant, je fais la même séquence, la même séance pour tout le monde en même temps. Mais j'adapte le contenu. Et surtout j'adapte l'évaluation.

Je n'évalue que par compétences, de façon progressive, et régulièrement, je vais vous faire hurler, je laisse les élèves choisir eux-mêmes leur niveau de difficulté...

Et vous savez quoi ? Ca marche !
Les jeunes qui arrivent fin septembre sans parler français sont capables de suivre en Seconde, voire en Première, oui, en Première, et de passer l'EAF en juin.

PS Et pourtant, chaque fois que je suis en situation de comparaison, tous mes collègues sont étonnés du niveau élevé d'exigence, collègues de CLA ou collègues de lycée.
totoro
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par totoro Jeu 7 Avr 2011 - 11:15
Libellune: tu as 15 élèves, ce qui rend les choses plus faisables à mon avis. L'écoute de chaque élève individuellement est plus difficile à 30 ou 35 élèves par classe.
Et comme tu le dis, leur motivation est TRES différente, ils n'ont pas le choix. Les petits Français que j'ai en classe, ils ont le choix mais ils passent en classe supérieure sans avoir le niveau!

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Saraswati
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Neoprof expérimenté

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par Saraswati Jeu 7 Avr 2011 - 11:16
Vu comme ça, en faisant des classes de niveau (finalement oui ça revient à ça), alors je dis pourquoi pas ? Je suis convaincue par ce que tu dis Libellune.

Mais qu'on ne nous demande pas de faire ça dans des classes de 25 élèves (en ZEP, 25 ça reste difficile) dont les 2/3, s'ils n'ont pas de "troubles psychiques graves" (puisque ça a l'air de leur tenir à cœur), ont une touffe dans la main et se fichent de l'autorité professorale.

Je dois préciser que je suis en arrêt jusqu'aux vacances pour épuisement physique et nerveux, et que c'est la 1ère fois que ça m'arrive en 8 ans d'enseignement ?
Simplement parce que je n'en peux plus du décalage entre ma volonté de bien faire et de tous les aider, et leur refus à eux, leur langage tellement vulgaire, leur agressivité, leurs insultes incessantes, leur paresse, leur manque total de "responsabilité" et "d'autonomie", parce qu'ils ont bien compris qu'ils passeront quand même, notes ou pas notes, socle ou pas socle.

cafe
Libé-Ration
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par Libé-Ration Jeu 7 Avr 2011 - 11:29
J'ai bien spécifié que j'étais en situation idéale.
Fourseasons
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par Fourseasons Jeu 7 Avr 2011 - 14:56
Chaque élève est différent, c'est pourquoi il est contre-productif de sanctionner la lenteur de certains élèves, d'autant plus que celle-ci est fortement liée au sexe et à la date de naissance : les garçons nés en décembre sont deux fois moins performants que les filles nées en janvier. Sanctionner ces différences en utilisant le mot de mérite revient à rendre chaque individu responsable de sa date de naissance et de son sexe.

Alors là, c'est de l'argument ! C'est vrai qu'avec ca je suis de suite convaincue par la suppression des notes et l'évaluation par compétences Suspect Razz


Qui a un garçon né en décembre sur le forum ? Twisted Evil (punaise mon frère est né en décembre... faut que je l'appelle pour l'informer !)
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par Dinaaa Jeu 7 Avr 2011 - 16:01
Mais l'idée de départ du socle est très intéressante, là où ça coince, c'est que l'on peut difficilement adapter un enseignement personnalisé avec 28 élèves par classe en moyenne et plus de 110 élèves au total.

J'ai bien essayé de faire des cours adaptés, quand on travaillait sur le MA en 5e, 4 groupes de difficulté avec des textes et des questions différentes devant amener à une réponse globalement commune pour permettre à tout le monde de participer.

Résultat : Dylan a refusé de travailler parcequ'il ne voulait pas être dans le groupe de Kelly, les groupes 1 et 2 ont glandé pendant la préparation et la mise en commun en laissant les groupes 3 et 4 tout faire à leur place.
Je vous laisse deviner à quel niveau de compétences chaque groupe correspondait... ?
On en revient toujours au même : les élèves motivés bossent et réussisent, les glandeurs attendent que le temps passe et viennent se plaindre qu'ils ne comprennent rien (malgré des questions plus accessibles que les autres).

J'ai du mal à croire que le socle soit le moyen de faire travailler ceux qui refusent tout effor
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par doctor who Jeu 7 Avr 2011 - 16:44
Petite question, comme ça : quelle différence entre le socle commun actuel et les programmes scolaires de 1882 ?

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par John Jeu 7 Avr 2011 - 16:51
Il faudrait le demander à Mathieu Kessler.


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par Dhaiphi Jeu 7 Avr 2011 - 16:53
Dinaaa a écrit:On en revient toujours au même : les élèves motivés bossent et réussisent, les glandeurs attendent que le temps passe et viennent se plaindre qu'ils ne comprennent rien (malgré des questions plus accessibles que les autres).
J'ai du mal à croire que le socle soit le moyen de faire travailler ceux qui refusent tout effort

Bien évidemment !
Ite, missa est.

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par Circé Jeu 7 Avr 2011 - 16:54
Moi j'aime le socle des compétence (le titre c'est l'éloge), surtout la 1 "maîtrise de la langue française", très très pertinent avec les heures d'enseignement perdues en lycée...et puis, j'en ai marre que cela soit du seul ressort des profs de français, quand j'entends à travers la paroi des salles comment certains collègues parlent et laissent parler...va falloir une très très grosse formation.
Razz
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par doctor who Jeu 7 Avr 2011 - 17:00
Bon, je réponds à ma question :

> 2 fois plus de connaissances
> autant de compétences
> une exigence d'acquisition identique

Ah, on était ambitieux à l'époque ma bonne dame !

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par Germinal Jeu 7 Avr 2011 - 17:57
doctor who a écrit:Bon, je réponds à ma question :

> 2 fois plus de connaissances
> autant de compétences
> une exigence d'acquisition identique

Ah, on était ambitieux à l'époque ma bonne dame !

Oui, mais en 1882, il leur manquait l'essentiel : la didactique !

Que de progrès depuis !!! furieux
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par User5899 Jeu 7 Avr 2011 - 19:03
sand a écrit:Il oublie d'évoquer la violence de nos corrections. Nos traits rouges, nos remarques vexent, traumatisent, conduisent à l'échec.
Vexent ?? Scarifient, voulez-vous dire !
MarieL
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par MarieL Jeu 7 Avr 2011 - 19:49
Les épreuves ratées doivent être corrigées, mais non notées, parce qu'un élève qui a une mauvaise note ne tient pas assez (voire pas du tout) compte des remarques constructives en marge de son travail qu'il a tendance à réduire à sa note, c'est-à-dire au pronostic social qui induit un fatalisme chez les élèves en difficulté et une volonté de résister, de se venger ou de saboter la compétition chez les élèves en échec.

Ne vous fâchez pas hein...
Je crois que ce n'est pas faux du tout.
Je n'ai ni la volonté, ni le temps, ni l'énergie nécessaire pour le faire à chaque fois et certainement pas dans toutes mes classes. Mais effectivement un devoir annoté mais non noté peut motiver une partie des élèves que j'aurais pu croire perdus pour la cause.
Un (jeune et dynamique) collègue d'histoire cette année accepte systématiquement que ses élèves de 3° fassent et refassent le devoir jusqu'à obtenir une note convenable : il a réussi à faire progresser des élèves qui se traînaient quasiment depuis la 6° - et qui brusquement travaillent en histoire. Pas tous les élèves certes, et le collègue ne compte pas ses heures, c'est vrai, mais finalement peut-être que parmi tous ceux qui ont réfléchi à ces histoires d'évaluations et de compétences certains ont réellement pensé aux élèves, non ?

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par Fantômette Jeu 7 Avr 2011 - 20:33
Hum, hum...alors je ne sais par où commencer...Je vais tâcher d'être ordonnée.
1) je ne considère pas le système de notation chiffrée comme un classement stigmatisant les plus faibles. La note est pour moi, et pour les élèves, un point de repère, une mesure. Je l'envisage plutôt comme un pourcentage d'acquisitions pour reprendre l'analyse de Rikki. Je peux très bien écrire sur une copie que 8/20 est un résultat encourageant, car je prends en considération les résultats antérieurs et les progrès de l'élève. A force de répéter que l'important est leur progression, peu importe d'où ils partent, les élèves prennent confiance et progressent, je le constate tous les ans dans mes classes, et là, la note est pour eux un point de repère important.
2) Je viens d'avoir une réunion de bassin sur les pratiques du socle commun, où la majorité des participants est favorable au socle et a commencé à évaluer par compétences. Plusieurs constats:
- ils ne parviennent pas à pratiquer une évaluation simplement binaire acquis/non acquis, et ils ont remplacé les notes par des --/-/+/++, des couleurs (pastilles rouges/orange/vert clair/vert foncé...)etc. Je trouve cela ridicule. L'évaluation d'un travail a besoin de nuances précisément parce qu'on travaille directement avec de l'humain, et on ne peut pas le rentrer si facilement dans des cases ou des grilles avec des croix. Je ne dis pas qu'une échelle sur 20 est pleinement pertinente, mais pour l'instant je trouve cela plus satisfaisant.
- quand j'ai demandé des exemples de travail en classe par tâche complexe, ce qui est censé être fait quand on met en pratique "les vertus" du socle, pour reprendre une expression de monsieur Grosperrin dans son rapport, j'ai vu des yeux ronds qui voulaient dire "mais de quoi elle parle?". Sur une vingtaine d'enseignants censés être investis dans l'approche par compétences, seule une a su de quoi je parlais. Je trouve ça hallucinant de voir des enseignants se jeter aveuglément dans quelque chose dont ils ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants. Évidemment ils ne savaient rien des expériences et des remises en questions que connaissent actuellement la Belgique ou le Québec. Je doute d'ailleurs qu'ils connaissent la véritable origine de la mise en place du socle commun en France.
3) enfin pour savoir si ceux qui sont à l'origine du socle commun et des compétences "ont réellement pensé aux élèves", je citerai deux passages lus récemment:
"on peut réduire les crédits de fonctionnement au écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement" (cahier de politique européenne de l'OCDE, 1996). On est dedans.
"L'apprentissage à vie (...) doit être assuré par des prestataires de services éducatifs. Les enseignants qui subsisteront s'occuperont de la population non rentable". (ibid).
MarieL
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par MarieL Jeu 7 Avr 2011 - 20:40
J'ai entendu parler des tâches complexes (et du fait qu'il n'y en ait pas véritablement en Lettres) et du recul du Canada sur l'évaluation par compétences.
Et je ne nie pas (ô non !) que certains se soient emparés du socle et de l'évaluation uniquement pour faire des économies et/ou casser l'école publique.
Mais j'ai suivi l'an dernier un stage sur l'évaluation par compétences - parce que je voulais comprendre ce qui allait à brève échéance nous être imposé.
L'évaluation est aussi un domaine de recherches universitaires depuis longtemps, et je persiste à croire qu'il n'est pas entièrement entre les mains de farfelus ou d'hypocrites.
Maintenant, je vois bien aussi que pour que cela marche réellement il faudrait bien d'autres conditions que celles qui nous sont faites.

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par Fourseasons Jeu 7 Avr 2011 - 20:44
Fantômette a écrit:Hum, hum...alors je ne sais par où commencer...Je vais tâcher d'être ordonnée.
1) je ne considère pas le système de notation chiffrée comme un classement stigmatisant les plus faibles. La note est pour moi, et pour les élèves, un point de repère, une mesure. Je l'envisage plutôt comme un pourcentage d'acquisitions pour reprendre l'analyse de Rikki. Je peux très bien écrire sur une copie que 8/20 est un résultat encourageant, car je prends en considération les résultats antérieurs et les progrès de l'élève. A force de répéter que l'important est leur progression, peu importe d'où ils partent, les élèves prennent confiance et progressent, je le constate tous les ans dans mes classes, et là, la note est pour eux un point de repère important.
2) Je viens d'avoir une réunion de bassin sur les pratiques du socle commun, où la majorité des participants est favorable au socle et a commencé à évaluer par compétences. Plusieurs constats:
- ils ne parviennent pas à pratiquer une évaluation simplement binaire acquis/non acquis, et ils ont remplacé les notes par des --/-/+/++, des couleurs (pastilles rouges/orange/vert clair/vert foncé...)etc. Je trouve cela ridicule. L'évaluation d'un travail a besoin de nuances précisément parce qu'on travaille directement avec de l'humain, et on ne peut pas le rentrer si facilement dans des cases ou des grilles avec des croix. Je ne dis pas qu'une échelle sur 20 est pleinement pertinente, mais pour l'instant je trouve cela plus satisfaisant.
- quand j'ai demandé des exemples de travail en classe par tâche complexe, ce qui est censé être fait quand on met en pratique "les vertus" du socle, pour reprendre une expression de monsieur Grosperrin dans son rapport, j'ai vu des yeux ronds qui voulaient dire "mais de quoi elle parle?". Sur une vingtaine d'enseignants censés être investis dans l'approche par compétences, seule une a su de quoi je parlais. Je trouve ça hallucinant de voir des enseignants se jeter aveuglément dans quelque chose dont ils ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants. Évidemment ils ne savaient rien des expériences et des remises en questions que connaissent actuellement la Belgique ou le Québec. Je doute d'ailleurs qu'ils connaissent la véritable origine de la mise en place du socle commun en France.
3) enfin pour savoir si ceux qui sont à l'origine du socle commun et des compétences "ont réellement pensé aux élèves", je citerai deux passages lus récemment:
"on peut réduire les crédits de fonctionnement au écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d'élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement" (cahier de politique européenne de l'OCDE, 1996). On est dedans.
"L'apprentissage à vie (...) doit être assuré par des prestataires de services éducatifs. Les enseignants qui subsisteront s'occuperont de la population non rentable". (ibid).

veneration Fantômette je te lis et tes remarques concernant le socle commun/l'évaluation par compétences etc... sont toujours très pertinentes !
sand
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Eloge du socle commun Empty Re: Eloge du socle commun

par sand Jeu 7 Avr 2011 - 21:00
Axel a écrit:J'ai entendu parler des tâches complexes (et du fait qu'il n'y en ait pas véritablement en Lettres
J'avais cru comprendre que la rédaction en était une.
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