France Inter 29 mars - 19h : Posez vos questions à l'Unicef, à Eric Debarbieux et à Patrice Huerre sur les violences à l'école primaire

29/03/2011 > Violences à l'école primaire : quel constat, quelles solutions ?

A l'occasion de la publication du Rapport sur les violences à l'école primaire commanditée par l'Unicef-France à l'Observatoire international de la violence à l'école...
Invités : - Eric Debarbieux, Président du Comité scientifique des Etats Généraux de la sécurité à l'école, qui dirige une enquête sur les victimes de harcèlement et de violences scolaires en primaire, qui a publié "Les dix commandements contre la violence à l'école" (Editions Odile Jacob) - Jacques Hintzy, Président de l'Unicef-France - Patrice Huerre, Pédo-psychiatre des hôpitaux et Expert près des Tribunaux, qui a publié "Ni anges, ni sauvages, les jeunes et la violence" aux Editions Anne Carrière (et qui vient d'être réédité en livre de poche) (au téléphone) - Sébastien Sihr, Enseignant, Président du Snuipp, Syndicat national unitaire des Instituteurs et des Professeurs des Ecoles - Avec Emmanuelle Daviet de France Inter

On peut réécouter l'émission
http://master.radio-france.fr/franceinter/em/letelephonesonne/index.php
Je suis en train de le faire. Pas certain que ce problème n'ait pas toujours existé en collectivité.

Toujours existé oui.

Mais la méthode avec laquelle ce genre d'écarts est géré a pu beaucoup changer d'une époque à l'autre ou d'une collectivité à l'autre.

Reportage glaçant ce soir sur la 2. A voir.

Ouais....pas vraiment convaincu en écoutant cette émission. On rentre tout de suite dans les clichés pédago-psychos:
Exemples entendus:
"Les élèves sont trop passifs en classe, il faut développer les pédagogies ludiques.." (archi-faux ! ). Le Snuipp: "Il faut remettre des maîtres spécialisés" (encore faux, :colere: ils ne gèrent jamais une classe entière, et personnellement je ne les ai jamais vus régler ces problèmes) . Une autre: "Il faut développer les "jeux de rôles", faire des "débats réglés quotidiens" etc.
Voilà, exactement toutes les fausses pistes à mon avis...et qui m'exaspèrent.

frankenstein a écrit:Ouais....pas vraiment convaincu en écoutant cette émission. On rentre tout de suite dans les clichés pédago-psychos:
Exemples entendus:
"Les élèves sont trop passifs en classe, il faut développer les pédagogies ludiques.." (archi-faux ! ). Le Snuipp: "Il faut remettre des maîtres spécialisés" (encore faux, :colere: ils ne gèrent jamais une classe entière, et personnellement je ne les ai jamais vus régler ces problèmes) . Une autre: "Il faut développer les "jeux de rôles", faire des "débats réglés quotidiens" etc.
Voilà, exactement toutes les fausses pistes à mon avis...et qui m'exaspèrent.

Que proposes-tu ?

Je suis confrontée quotidiennement à cette violence avec ma classe de CP. J'essaie de gérer mais c'est épuisant. Si quelqu'un à une "recette", qu'il n'hésite pas!

Non mais attendez vous me faites peur... De quelle violence s'agit-il en CP et plus largement en primaire ? Est-ce que vous êtes dans des établissements type ZEP ou autre ?
Merci d'avance...

Lynette, dont la fille rentre en CP en septembre...

Lynette a écrit:Non mais attendez vous me faites peur... De quelle violence s'agit-il en CP et plus largement en primaire ? Est-ce que vous êtes dans des établissements type ZEP ou autre ?
Merci d'avance...

Lynette, dont la fille rentre en CP en septembre...

Pas du tout en ZEP, école de village, maternelle et CP, 3 classes: violence verbale à chaque récréation, coups. Même si depuis le début d'année cela s'est atténué à force d'explications, de "mains serrées", de punitions quand cela va trop loin, cette surveillance constante est épuisante.
Les récrés calmes sont celles où je leur laisse des craies pour écrire par terre ... les ballons, impossible, ils courent partout et ne font pas attention aux plus petits. Notre cour n'est pas très grande. Nous avons même 2 cours, mais dans aucune des deux on ne peut mettre les 3 classes ensembles.

vidocq a écrit:

Lynette a écrit:Non mais attendez vous me faites peur... De quelle violence s'agit-il en CP et plus largement en primaire ? Est-ce que vous êtes dans des établissements type ZEP ou autre ?
Merci d'avance...

Lynette, dont la fille rentre en CP en septembre...

Pas du tout en ZEP, école de village, maternelle et CP, 3 classes: violence verbale à chaque récréation, coups. Même si depuis le début d'année cela s'est atténué à force d'explications, de "mains serrées", de punitions quand cela va trop loin, cette surveillance constante est épuisante.
Les récrés calmes sont celles où je leur laisse des craies pour écrire par terre ... les ballons, impossible, ils courent partout et ne font pas attention aux plus petits. Notre cour n'est pas très grande. Nous avons même 2 cours, mais dans aucune des deux on ne peut mettre les 3 classes ensembles.

En général, ce n'est pas que je constate dans les villages où je remplace. Au contraire, je ressens une nette différence (dans le bon sens ) avec les écoles de la ville. Mais attention, ce n'est pas du tout l'objet de l'émission où ils ne parlent pas de la "violence scolaire" dans son ensemble mais des harcèlements qui peuvent être plus insidieux (que normalement, les enseignants remarquent de toute façon... ).
Pour ton école, RPI si je comprends bien, il doit bien y avoir des causes à ces comportements; c'est vrai qu'une cour de récréation inadaptée peut-être source de conflits, après il faut voir le comprtement en classe etc. Je me garderai bien de répondre à des situations spécifiques que je ne connais pas.

vidocq a écrit:

Lynette a écrit:Non mais attendez vous me faites peur... De quelle violence s'agit-il en CP et plus largement en primaire ? Est-ce que vous êtes dans des établissements type ZEP ou autre ?
Merci d'avance...

Lynette, dont la fille rentre en CP en septembre...

Pas du tout en ZEP, école de village, maternelle et CP, 3 classes: violence verbale à chaque récréation, coups. Même si depuis le début d'année cela s'est atténué à force d'explications, de "mains serrées", de punitions quand cela va trop loin, cette surveillance constante est épuisante.
Les récrés calmes sont celles où je leur laisse des craies pour écrire par terre ... les ballons, impossible, ils courent partout et ne font pas attention aux plus petits. Notre cour n'est pas très grande. Nous avons même 2 cours, mais dans aucune des deux on ne peut mettre les 3 classes ensembles.

Chez moi, j'ai deux à quatre CP sur sept que je dois "fliquer" sans arrêt autant en classe qu'en récréation (le personnel communal les flique aussi à la cantine et à la garderie). Nous les "fliquons" d'ailleurs depuis la MS (avant, ils étaient "comme les autres", c'est-à-dire aussi immatures qu'eux).

Je n'ai rien trouvé d'autre pour protéger leurs camarades contre leur "toute-puissance" et le mal-être que leur occasionnent toutes les micro-blessures infligées à leur ego par des camarades qui ont, à longueur de journée, l'outrecuidance de leur rappeler qu'ils sont aussi vivants qu'eux, ont eux aussi des désirs et des dégoûts et leur signifient clairement que, non, quoi qu'ils en pensent, ils n'ont pas marqué le but, n'ont pas forcément fait un meilleur travail qu'eux, ne sont pas prêts à se laisser dire que leur blouson est moche, leur mère laide et stupide, leur père méchant et maladroit et leurs petits frères complètement pipi-caca !

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai écrit le message plus haut : un observateur extérieur qui viendrait une journée dans ma classe et suivrait mes élèves aurait sans doute l'impression que Tancrède, Bajazet et, dans une moindre mesure, Nicodème et Faignantissime Maximus sont victimes de harcèlement de la part des enfants et des adultes et parfois même de violence (que des enfants cette fois, bien que cela nous démange tous) alors qu'en fait, si on y regarde de plus près et sur une période plus longue, il se rendrait compte que la colère d'Andromaque venait de la petite vacherie susurrée par Bajazet lorsqu'il est passé près d'elle, l'exclusion par leurs pairs de Tancrède et de Faignantissime du jeu de foot est justifiée par leurs refus de reconnaître leurs multiples tricheries et la punition de Nicodème vient du fait qu'il a été d'une insolence rare avec un adulte de l'école.

Si une commission se penche sur ce type de problèmes, j'aimerais, mais j'ai peur que ce ne soit pas dans le goût du jour, qu'elle relativise d'une part ce qui fait partie de la prise de conscience progressive des devoirs (et accessoirement des droits des autres) en collectivité en raison de l'immaturité affective des enfants, et, d'autre part, de la nécessité d'éducation du jeune enfant qui ne peut pas (toujours) tout découvrir seul ou construire objectivement les règles de vie en collectivité.

Si une commission se penche sur ce type de problèmes, j'aimerais, mais j'ai peur que ce ne soit pas dans le goût du jour, qu'elle relativise d'une part ce qui fait partie de la prise de conscience progressive des devoirs (et accessoirement des droits des autres) en collectivité en raison de l'immaturité affective des enfants, et, d'autre part, de la nécessité d'éducation du jeune enfant qui ne peut pas (toujours) tout découvrir seul ou construire objectivement les règles de vie en collectivité.

Je rajoute un autre élément: Comment ceux qui préconisent les activités ludiques pour résoudre les problèmes de violence expliquent-ils, par exemple, les bagarres systématiques lors des matchs de foot (encadrés ou pas, hors école bien souvent...) ?

tout ça n'a rien à voir avec les méthodes pédagogiques. Là, on parle de ce que les anglo-saxons nomment "mobbing".

Pour commencer, il faudrait davantage de présence adulte dans les couloirs et les cours de récréation. Développer la capacité d'empathie des enfants, et en collège, sanctionner/exclure les coupables de racket, coups, bousculades, insultes etc.

Tout à fait OK avec Doublecasquette.
Je pense que les petites vacheries dans les cours d'école ont toujours existé, mais je vois deux attitudes opposées, dans mon école :
1) les enfants qui sont punis pour x raisons en ont double couche à la maison : les enseignantes sont très soutenues par les parents dans leur rôle instructif mais aussi éducatif en collectivité.
2) le petit chéri à sa mémère ne peut pas avoir fait ça ! C'est pas de sa faute ... c'est pas grave... les autres ont commencé...bon, de toute façon, il ne veut pas faire sa punition alors il ne la fera pas... Conclusion : le pauvre chéri d'amour n'assume aucune de ses c... et ne s'adapte pas à la vie en collectivité ... c'est le règne du "MOI, MOI, MOI !" et du "je veux, je fais".

Pour les enfants dont les parents ne suivent pas et même s'opposent, c'est beaucoup plus difficile... j'en conclus donc, pour faire court, que tout est dans l'EDUCATION !!

Je vous lis et j'en conclus... qu'étant seule pour surveiller ma classe la plupart du temps, gérer les coups de fils indispensables à passer hors heures méridiennes et avant 17h, répondre aux différentes demandes impromptues .... je serai toujours aussi épuisée le soir !

On peut aussi en tirer d'autres conclusions: S'il y a 10% de "harcelés" et des certains pourcentages de "harceleurs", violents , dyspraxiques, dyslexiques, dysphasiques, dysorthographiques, dyscalculiques, handicapés sociaux, surdoués, hyperactifs, hyperémotifs, timides maladifs etc.
Combien reste-t-il d'élèves "normaux" ? :lol!:

Thalie a écrit:Reportage glaçant ce soir sur la 2. A voir.

Je n'ai pas retrouvé le reportage sur France 2 replay... Comment est-ce que l'émission s'intitulait ? Merci...

Merci beaucoup de vos réponses.
Je crois que dans l'école de mes filles, il y a des bousculades, des petites choses normales donc. Il n'empêche qu'aux réunions, j'ai souvent constaté que les parents ne géraient pas du tout leurs mômes et se fichaient éperdument qu'on entende ou non ce que les profs avaient à nous dire. ces derniers étaient obligés d'intervenir pour dire aux enfants de cesser de sauter partout et de faire du bruit, mais ça ne gênait pas le moins du monde les parents (composés à 80% de bobos).
C'est sûr qu'en étant élevés comme ça, ça ne risque pas d'aller bien ensuite...

Lynette je parlais d'un extrait du journal de La 2 hier soir à 20h00.

Ah d'accord ! Merci.