Forte envie de démissionner

Bonjour après des semaines de formations bien agréables pour moi, je suis retournée en cours mais rien n'a changé. Il règne un vrai foutoir dans mes cours (décibels trop importants, salle dans un piteux état et forcément remontrances du CDE...). Les menaces ou les sanctions n'arrangent rien ni même les convocations de parents. J'ai l'impression d'être dans une situation sans issue. Je n'en peux plus ...Je me demande même si je suis faite pour enseigner. Je ne sais vraiment pas quoi faire. Je ne peux même pas espérer passer rapidement d'autres concours de l'EN car il faut que j'ai le M2. D'ailleurs j'ai même l'impression qu'un renouvellement me sera fatal dans la mesure où j'ai l'impression que je ne vais pas être meilleure.

Et que te dit ta tutrice?

Je ne sais pas quoi te dire, mais je t'envoie tout mon soutien.

Tiens bon encore 3 mois ! Dans une vie ce n'est pas grand chose et il ne faut rien faire sur le coup. De plus, l'enseignement dépend tellement de l'endroit et de la classe. Quoique... à lire les témoignages de ceux qui sont dans le secondaire, on se demande...
Tu pourras peut-être atterrir dans un établissement plus sympa l'année prochaine ? Tu as sans doute participé au mouvement ?

Hum gros coup de mou chez les stagiaires ces derniers temps

Beaucoup de courage à toi

J'avais également le même discours quand j'étais néo-titulaire ! Si tu as toujours voulu faire ce métier, accroche-toi : quand on débarque dans un établissement, c'est toujours difficile de s'imposer. D'autant que les élèves doivent sentir ton manque d'expérience.
Il serait dommage de démissionner dès la première année... A moins d'avoir un projet sûr et clairement défini.
De mon côté, j'ai très mal commencé dans le métier : j'étais déprimée au plus haut point car toutes mes illusions tombaient, je me sentais médiocre en tant que prof, en tant qu'individu. Heureusement, contre toute attente, les années qui ont suivi ont été bien plus agréables et m'ont tout de même réservé de bonnes surprises ! En fin de compte, j'ai beaucoup appris sur moi lors de cette année de "bizutage" (je n'aurais jamais pensé écrire ça un jour !!) : sur ma capacité d'adaptation, mes ressources personnelles... Par exemple, j'avais tendance à m'emporter devant les élèves : je me faisais beaucoup de mal et cela me discréditait car je forçais ma nature, plutôt calme... J'ai appris à me maîtriser.
Au fur et à mesure, tu parviendras à trouver ton identité en tant qu'enseignant !
Bon courage

guizmogirl a écrit:Hum gros coup de mou chez les stagiaires ces derniers temps

Ouep, j'ai l'impression qu'y a une période...

Patrishka, peut-être essayer de profiter du temps où tu as été absente pour faire une "nouvelle" rentrée? Façon "bon hop, on reprend tout et voilà comment ça marche par ici"? Il n'est jamais trop tard pour changer les habitudes.

En tout cas, bon courage et ne prends pas cette décision à la légère. Si tu maintiens cette décision, assure-toi d'avoir de quoi rebondir. Plus que trois mois (moins que ça, en semaines).

je ne te conseillerais pas de démissionner, au pire prendre des congés maladie, même longs, peut permettre de faire le point, envisager une reconversion...gagne du temps.

La première année est toujours la plus dure ! Et c'est bien normal d'avoir des remises en question. Mais prof est vraiment ce que tu as envie de faire, accroche toi et ne baisse pas les bras. Un an à en chier, c'est autant de leçons apprises pour la suite !

Courage Patrichka, ma 1ère année (pourtant en lycée), je suis souvent rentrée de ma journée très très mal. En fin d'année, j'ai demandé un petit bilan aux élèves, plusieurs m'ont écrit que j'étais trop gentille et qu'il y avait trop le bazar dans mes cours... Depuis 12 ans, j'ai été souvent en souffrance dans ce métier (je ne dois pas te donner envie, là...). J'ai essayé plein de trucs et à chaque fois ça revenait, le bavardage, les interventions comme si j'étais pas là, les réponses que je juge insolentes. Pas tout le temps, mais trop souvent pour que je sois bien... J'en suis venue à me dire que c'était mon caractère qui voulait ça, ma personnalité qui n'en imposait pas... et que ça ne m'intéressait pas vraiment non plus de faire de l'autorité. Cette année, pour d'autres raisons (ennui, envie de voir autre chose), mais aussi parce que j'ai régulièrement des soucis d'autorité et de gestion de classe, j'ai cherché des portes de sortie et entamé plusieurs démarches pour me reconvertir.
Et bien aujourd'hui j'ai passé une super journée. Un peu dur de faire taire les 5èmes au début, mais j'ai tout de suite ciblé les embêtants, et ensuite ça roulait. Avec les latinistes, ce fut le vrai bonheur, ils ont été passionnés par des études avec extraits vidéo, et même le dernier groupe, très bavard ces derniers temps, par un cours de grammaire !!! Mais j'avais été très froide et avais gueulé dès le départ car problème dans le couloir. Puis je me suis radoucie.

Et les progrès de cette année, que je constate très concrètement, je les dois d'une part à mon temps partiel (comme je vous comprends alors, stagiaires malmenés), d'autre part à néo. Je me rends vraiment compte que ce sont de petites techniques qui marchent, et surtout la rigueur (j'ai pr la 1ère année un carnet dans mon sac pour noter les punitions et ne pas en oublier, un système clair de gradation, que j'annonce puis respecte...) ; choses qu'on ne m'a JAMAIS apprises auparavant, ni à l'Ioufm, ni à la fac, ni au travail car établissements où tu te dém*rdes et collègues individualistes.

Patrichka, tu as l'air extrêmement sensible et réfléchie, ne lâche pas comme ça, je pense que tu le regretterais. Je ne dis pas que ce métier est la panacée, il est très dur et éprouvant mais procure des émotions très fortes, ce qui peut être passionnant. Tiens-bon pour au moins voir autre chose l'an prochain. Si ce boulot t'affecte trop, ils sera toujours temps de changer de voie.

Patrichka, tes messages me touchent toujours . Ton nouvel avatar est très beau. Je te dirais de ne pas renoncer tout de suite car tu peux avoir des classes différentes, fais encore quelques expériences. Mais si vraiment , au bout de quelques années, tu trouves ce métier destructeur pour toi, n'hésite pas à te réorienter pour ne pas traîner cette souffrance toute ta vie. Demande un poste en lycée, il y a des classes moins dures qu'en collège.

Toute comme NUages. La première année je voulais demissionner. Je pensais que je n'étais pas faite pour le métier. J'ai réessayé dans un établissement complétement différent et....j'adore j'adore mon boulot cette année! Laisse toi encore une chance! Tu t'es donné du mal pour en arriver là!

Ça peut aussi dépendre des classes que tu as. J'ai une 6e pénible contre laquelle je ne peux rien. Au conseil de classe, des enseignants ont dit être en avance avec cette classe même si beaucoup d'élèves ne prennent pas leur cours. Or comme je n'aime pas cette idée, dans mon cours on rame dans le foutoir dans l'espoir que tous avancent, même au ralenti...
Bref...
J'ai eu une autre 6e aujourd'hui, en remplacement, 6e que je ne connais pas et qui ne me connaît pas. Et bien, alors que je m'attendais à ce qu'ils mettent le da-waa vu que je remplaçais leur professeur en titre, ce fut une heure calme et paisible. Rien à voir avec mes sauvages !
Courage, en tout cas !

Et moi, je pourrais écrire le même message qu'Héliandre !
Ne te décourage pas trop vite ...

Comme les autres, je te dirai de persévérer. En même temps, si tu dois partir, autant le faire tout de suite, parce que nos conditions de travail ne cesseront de se dégrader et qu'il vauut mieux se reconvertir jeune.

Ne démissionne pas, donne-toi le temps de juger avec recul : le contexte n'est pas porteur mais qui sait si l'année prochaine ne sera pas une révélation !

Nasopi a écrit:Et moi, je pourrais écrire le même message qu'Héliandre !
Ne te décourage pas trop vite ...

Ca fait plaisir de lire cela après avoir déballer des choses qui touchent, Nasopi !

J'aime aussi énormément ton nouvel avatar, Patrischka, il est très beau.

Patrichka,
je viens de voir. ne lâche pas, pas maintenant, à ce stade de l'année. Tu as trop fait, trop donné.
Que fait ? Discuter avec ta trutrice, tes collègues ? Inviter une collègue dans ton cours ? Ou simplement te dire que l'année prochaine les choses seront différentes, que tu auras des nouvelles techniques à mettre en oeuvre qui te permettront de t'imposer plus facilement ?
En tous cas, je trouve que ça serait dommage de démissionner sans avoir un projet autre.

au pire, prendre un arrêt maladie. Il faut sauver sa peau, aucun métier, aucune titularisation ne vaut qu'on y laisse sa santé. Je peux te le dire car c'est ce que j'ai fait en février de ma 1ere année de stage, je suis restée en arrêt jusqu'à la fin de l'année, et j'ai repris une prolongation l'année d'après. Et j'ai réussi!

je te conseille de te faire arrêter.

Arrêt maladie. D'abord prendre de la distance. Ensuite réfléchir sereinement à la suite à donner à tout ça.

Comme les autres : prends un arrêt maladie. C'est ce que j'ai fait après les dernières vacances : j'ai pris deux semaines, c'était ça ou démissionner, je ne me voyais pas y retourner comme si de rien n'était, ça me rendait malade. Ce n'était pas énorme, mais ça m'a permis de souffler vraiment, de faire le point, de reprendre courage, et je suis décidée à le refaire si je revenais au même stade de découragement. Je ne sais pas si ça aura des conséquences sur ma titularisation, mais de toute façon ça vaut mieux que de ne se laisser aucune chance en démissionnant.

Idem que les autres! J'ai beaucoup souffert en tant que prof de français...de multiples arrêts maladie, deux arrêts longues maladies, plusieurs séjours à l'hosto....je revis depuis que je fais fonction en documentation et j'espère être titularisée et avoir le CAPES!

Surtout ne démissionne pas pour te retrouver sans rien!!! Il existe des solutions et l'expérience apporte beaucoup...des petites choses comme exiger des élèves qu'ils jettent leur chewing-gum à l'entrée, interdire de fouiller son cartable et exiger que toutes les affaires soient sorties dès le début du cours, interdire les trousses sur la table (je ne veux voir que le matériel nécessaire= pas de boulettes ou bout de gomme cachés etc)

Et surtout éviter de crier...garder son calme!

Courage!

ce sont des petits trucs, certes, mais pas toujours si simples à obtenir...L'année dernière je n'y arrivais pas...

Ah c'est sûr...c'est un travail de longue haleine où il ne faut pas céder...mais ça marche!
J'ai refusé l'entrée du cdi à deux élèves qui étaient arrivés de façon particulièrement bruyante...elles sont revenues vendredi et étaient particulièrement calmes!!!