- FinrodExpert
- On veut de l'eau "potable", ça veut dire quoi "potable"?
- Ils veulent boire !
- On peut boire que de l'eau potable ?
- Oui, sinon on est malade !
- Ah... OK !
- Donc on boit l'eau de la mer...
- Mais non, elle est salée !
- Ah oui... donc c'est pas potable l'eau salée... (bonne question pourtant !)
- Bon et bien l'eau boueuse, c'est pas potable non plus donc on peut rien boire... on attend qu'il pleuve ? (c'est une solution aussi, récupérer l'eau de pluie, mais peu de groupes partent là dedans, et ça permet pas de boire "tout de suite" )
- Et si on enlève le sel de l'eau de mer ?
- Hein, comment tu veux enlever le sel de l'eau de mer, en le filtrant comme dans les carafes ? (apparitions de ce type de remarque chez les élèves... la première fois je me suis demandé de quoi il parlait ne connaissant pas les carafes BRITA )
- Bein ça va pas marcher ça pour le sel, mais le filtre il va enlever la terre dans l'eau boueuse.
- Mais mon ! un filtre ça enlève pas la boue, ça enlève les morceaux solides, comme les grains de café !
- C'est pas solide la boue ?
- Euh... c'est quoi la boue ?
- ...
- La boue c'est de la terre avec de l'eau, non ? La terre c'est solide, donc le filtre il va garder la terre.
- Même des tous petits grains de terre ?
- Écoute, on va essayer ça, tu as une meilleure idée ?
- Euh... mais avec quoi on va filtrer, on n'a pas de filtre à café sur une île déserte.
- Ah oui, flûte, c'est vrai ça.
- C'est fait de quoi un filtre en fait ?
- On a qu'à prendre un bout de nos vêtements, ça fait comme un filtre !
- Mais la terre elle va passer à travers ! regarde on voit à travers ton t-shirt, il y a des trous entre les fils.
- Alors on mets plusieurs couches pour que les grains passent moins facilement.
- Oui pas mal ! ça doit marcher ça.
- On dit ça au prof ?
- Oui, je lève la main !
- Attendez, il a dit qu'il fallait faire une phrase et un schéma chacun avant de lever la main.
- Ok, faisons la phrase, tous le monde est bien d'accord et peut ré-expliquer ce qu'on a fait ?
Fichtre, des élèves comme ça j'en ai 10%, c'est le tiers de ma classe de seconde qui va aller en S.
Pour les autres, on obtiendrait plutôt :
- T'as fait quoi ce week end ?
- Fait semblant de noter, il y a le prof qui se rapproche ! Ben rien, j'ai pas pu sortir, j'étais puni.
- C'est nul, t'as pas un papier ? Je suis allé au Bowling, moi c'était cool y'avais Synthia.
Échange de papier entre les deux élèves.
[Prof Suspicieux] Avez vous des idées pour aborder le problème ? J'ai cru entendre parler de "synthia".
- Oui, l'ouragan M'sieu, on s'disait, il pourrait amener de l'eau.
[Prof] Rien d'autre ?
- On cherche M'sieu.
[Prof] S'éloigne
- Alors je parie qu'elle avait encore son décolleté de p******, elle se la joue c'est grave.
- Hé ! Et si on fouillait une épave pour trouver des bouteilles d'eau minérale ?
- Synthia ?
- Non le truc du prof, non mais laisse tomber, il y a la classe de Synthia qui fait du sport en bas.
- Attend je vais balancer l'avion que j'ai fait, j'ai mis un petit mot, j'ai signé de ton nom.
- Fils de p****. Hé M'sieu ya Robin il fait des avions en papier et il m'empêche de travailler. En plus j'avais une super idée pour trouver de l'eau en bouteille dans la mer !
- DhaiphiGrand sage
Finrod a écrit:Pour les autres, on obtiendrait plutôt :
C'est évident les groupes "hétérogènes" sont le reflet de la classe : 1 ou 2 bons, 1 ou 2 qui suivent à la godille et 1 ou 2 touristes.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- FinrodExpert
Dhaiphi a écrit:Finrod a écrit:Pour les autres, on obtiendrait plutôt :
C'est évident les groupes "hétérogènes" sont le reflet de la classe : 1 ou 2 bons, 1 ou 2 qui suivent à la godille et 1 ou 2 touristes.
C'est très homogène chez les STG au contraire, 80% de touristes. 15% de pantouflard et un pauvre gars qui comprend pas ce qu'il fait là.
- Aranel53Niveau 10
Finrod, as tu déjà essayé de faire travailler les élèves par groupes avec ce genre de règles ? ça vaut le coup !
Bon ok je parle là de 5e qui sont plus vifs que des lycéens, mais je fais ça aussi en seconde ça marche bien, En première je n'ai fait ça qu'une fois. En STG je sais pas... j'ai vu l'étendue du désastre en lycée pro et là, on n'est vraiment pas dans le même métier... déjà que c'est pas mon métier d'enseigner les maths, là c'était autre chose et je me serais pas "amusé" à faire des "tâches complexes"... à tort peut être mais bon j'avais décidé de ne préparer aucun cours donc pas le temps de monter des "tâches complexes" sur le second degré et ces usages en "commerce-vente"...
Sinon, des groupes qui parlent d'autre chose ou qui piétinent, ça se voit très, très vite (un groupe qui ne s'engueule pas, c'est qu'ils ne bossent pas en fait, ils ont du mal à argumenter calmement au début ! )
Moi j'ai commencé à faire ça un peu au feeling sans savoir vraiment ce que je voulais qu'ils fassent en groupe et ça ne marchait pas très bien. Je faisais des binômes et les binômes, ça marche ou ça ne marche pas. Ensuite j'ai fait des groupes de trois, mais un groupe de trois est souvent deux qui bossent et un qui regarde. Puis j'ai essayé les groupes de quatre ou de cinq. Cinq c'est trop car il est quasiment impossible de suivre une conversation à 5, donc je suis revenu à quatre en imposant la règle : "tout le monde doit être capable de refaire le raisonnement trouvé par le groupe". Sinon, TOUS les points de réflexion sont perdus pour TOUT le groupe. Je peux dire que c'est très efficace. Ceux qui pensent avoir trouvé sont motivés de faire comprendre et adhérer les autres à l'explication pour avoir leurs points, ceux qui s'en foutent se disent qu'il peuvent avoir une bonne note s'ils écoutent bien la solution et donc ça vaut le coup, ou ne veulent pas pénaliser les autres en risquant d'être interrogé... bref, ça marche très souvent.
Et là, mine de rien, ils s'entrainent à pas mal de "compétences", tirer des données d'une situation, proposer des hypothèses, percevoir les étapes de la démarche scientifique, délimiter les problèmes, chercher quelles sont les informations qui manquent...
Ensuite, tous seuls ils arrivent mieux à refaire ce genre de démarche pour aborder une situation complexe (ce que j'appelle "déplier" une situation : par exemple le cheminement des "dialogues" vus précédemment).
Bon ok je parle là de 5e qui sont plus vifs que des lycéens, mais je fais ça aussi en seconde ça marche bien, En première je n'ai fait ça qu'une fois. En STG je sais pas... j'ai vu l'étendue du désastre en lycée pro et là, on n'est vraiment pas dans le même métier... déjà que c'est pas mon métier d'enseigner les maths, là c'était autre chose et je me serais pas "amusé" à faire des "tâches complexes"... à tort peut être mais bon j'avais décidé de ne préparer aucun cours donc pas le temps de monter des "tâches complexes" sur le second degré et ces usages en "commerce-vente"...
Sinon, des groupes qui parlent d'autre chose ou qui piétinent, ça se voit très, très vite (un groupe qui ne s'engueule pas, c'est qu'ils ne bossent pas en fait, ils ont du mal à argumenter calmement au début ! )
Moi j'ai commencé à faire ça un peu au feeling sans savoir vraiment ce que je voulais qu'ils fassent en groupe et ça ne marchait pas très bien. Je faisais des binômes et les binômes, ça marche ou ça ne marche pas. Ensuite j'ai fait des groupes de trois, mais un groupe de trois est souvent deux qui bossent et un qui regarde. Puis j'ai essayé les groupes de quatre ou de cinq. Cinq c'est trop car il est quasiment impossible de suivre une conversation à 5, donc je suis revenu à quatre en imposant la règle : "tout le monde doit être capable de refaire le raisonnement trouvé par le groupe". Sinon, TOUS les points de réflexion sont perdus pour TOUT le groupe. Je peux dire que c'est très efficace. Ceux qui pensent avoir trouvé sont motivés de faire comprendre et adhérer les autres à l'explication pour avoir leurs points, ceux qui s'en foutent se disent qu'il peuvent avoir une bonne note s'ils écoutent bien la solution et donc ça vaut le coup, ou ne veulent pas pénaliser les autres en risquant d'être interrogé... bref, ça marche très souvent.
Et là, mine de rien, ils s'entrainent à pas mal de "compétences", tirer des données d'une situation, proposer des hypothèses, percevoir les étapes de la démarche scientifique, délimiter les problèmes, chercher quelles sont les informations qui manquent...
Ensuite, tous seuls ils arrivent mieux à refaire ce genre de démarche pour aborder une situation complexe (ce que j'appelle "déplier" une situation : par exemple le cheminement des "dialogues" vus précédemment).
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« Comme le feu de la pierre ne sort, Sans la frapper du fer par violence : Semblablement sans faire grand effort, La Vérité ne sort en évidence. »
Guillaume De La Perrière, 1553.
- mitochondrieNiveau 10
Aranel53 a écrit:Finrod, as tu déjà essayé de faire travailler les élèves par groupes avec ce genre de règles ? ça vaut le coup !
Bon ok je parle là de 5e qui sont plus vifs que des lycéens, mais je fais ça aussi en seconde ça marche bien, En première je n'ai fait ça qu'une fois. En STG je sais pas... j'ai vu l'étendue du désastre en lycée pro et là, on n'est vraiment pas dans le même métier... déjà que c'est pas mon métier d'enseigner les maths, là c'était autre chose et je me serais pas "amusé" à faire des "tâches complexes"... à tort peut être mais bon j'avais décidé de ne préparer aucun cours donc pas le temps de monter des "tâches complexes" sur le second degré et ces usages en "commerce-vente"...
Sinon, des groupes qui parlent d'autre chose ou qui piétinent, ça se voit très, très vite (un groupe qui ne s'engueule pas, c'est qu'ils ne bossent pas en fait, ils ont du mal à argumenter calmement au début ! )
Moi j'ai commencé à faire ça un peu au feeling sans savoir vraiment ce que je voulais qu'ils fassent en groupe et ça ne marchait pas très bien. Je faisais des binômes et les binômes, ça marche ou ça ne marche pas. Ensuite j'ai fait des groupes de trois, mais un groupe de trois est souvent deux qui bossent et un qui regarde. Puis j'ai essayé les groupes de quatre ou de cinq. Cinq c'est trop car il est quasiment impossible de suivre une conversation à 5, donc je suis revenu à quatre en imposant la règle : "tout le monde doit être capable de refaire le raisonnement trouvé par le groupe". Sinon, TOUS les points de réflexion sont perdus pour TOUT le groupe. Je peux dire que c'est très efficace. Ceux qui pensent avoir trouvé sont motivés de faire comprendre et adhérer les autres à l'explication pour avoir leurs points, ceux qui s'en foutent se disent qu'il peuvent avoir une bonne note s'ils écoutent bien la solution et donc ça vaut le coup, ou ne veulent pas pénaliser les autres en risquant d'être interrogé... bref, ça marche très souvent.
Ça a l'air chouette, quand ça marche Les rares fois où j'ai tenté, je me suis plutôt retrouvé dans la situation décrite par Finrod (qui me fait aussi penser aux TPE, d'ailleurs ). Mais je n'avais pas pensé aux "points de réflexion".
(Je m'étais contentée de noter le "travail de groupe" (1 ou 2 points sur "travail dans le calme" et "répartition équitable des tâches") + en 6e attribuer des rôles (modérateur, rapporteur, secrétaire, maître du temps))
Aranel, j'imagine que tes élèves ont l'habitude de travailler de la sorte. En général, il faut compter combien de séances pour que ça roule bien ?
- DhaiphiGrand sage
mitochondrie a écrit:Ça a l'air chouette, quand ça marcheje suis revenu à quatre en imposant la règle : "tout le monde doit être capable de refaire le raisonnement trouvé par le groupe". Sinon, TOUS les points de réflexion sont perdus pour TOUT le groupe. Je peux dire que c'est très efficace. Ceux qui pensent avoir trouvé sont motivés de faire comprendre et adhérer les autres à l'explication pour avoir leurs points, ceux qui s'en foutent se disent qu'il peuvent avoir une bonne note s'ils écoutent bien la solution et donc ça vaut le coup, ou ne veulent pas pénaliser les autres en risquant d'être interrogé... bref, ça marche très souvent.
Pas mal, en effet, ces points de réflexion, version élaborée et sophistiquée de la carotte et du bâton.
Ce n'est pas une critique et je suis persuadé de l'efficacité dans le cadre de ce type de démarche.
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- Aranel53Niveau 10
mitochondrie a écrit:Aranel, j'imagine que tes élèves ont l'habitude de travailler de la sorte. En général, il faut compter combien de séances pour que ça roule bien ?
Et bien, en effet avec de l'habitude c'est mieux... Car les élèves sont souvent incrédules sur le fait d'être notés en groupes, d'être libre de réfléchir comme ils veulent et de pouvoir proposer ce qu'ils veulent. Souvent les "bons" sont plus réticents et "perdus" que les autres, d'ailleurs.
Sinon, pour le nombre de séances pour que "ça tourne", d'expérience dès la deuxième, ça roule le plus souvent. La première séance sert à poser les règles et à leur faire comprendre que "c'est possible" !
Bon ensuite ça fait pas mal d'années que je fais ça et comme je suis TZR, j'ai dû m'obliger à faire des trucs qui marchent vite pour pas perdre trop de temps avec des gamins que je vois trois semaines... Je pense que j'agirais un peu différemment avec des classes que j'ai toute l'année. Je me trouve encore trop directif sur certains point par contre. Par exemple je laisse rarement les groupes qui ont imaginé une "mauvaise" manipulation la faire jusqu'au bout, on met en commun avant pour éviter ça, pourtant c'est important les expériences qui ne marchent pas et pourquoi elles ne marchent pas !
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Guillaume De La Perrière, 1553.
- InvitéInvité
Ça fait plaisir de voir avancer la discussion sans passion ni invectives.... Bravo ! je vous suis de près....
- ProvenceEnchanteur
milasaintanne a écrit:Ça fait plaisir de voir avancer la discussion sans passion ni invectives.... Bravo ! je vous suis de près....
- IgniatiusGuide spirituel
milasaintanne a écrit:@Al
"A la lecture de ton message, je n'ai pas l'impression qu'enseigner par compétences diffère beaucoup de ce que je fais actuellement."
La dernière fois que j'ai dis ça sur ce forum, je me suis fait méchamment renvoyer dans mes 22m.
A croire que les esprits évoluent quand même un peu
De mémoire, c'est Véronique qui a constaté cela après que tu as mis un temps fou à réussir à expliquer concrètement la façon dont tu travailles : cela ne semblait vraiment pas révolutionnaire, et du coup, je reste toujours avec cette lancinante question, comment travailler quasiment de la même façon peut-il transformer radicalement la transmission auprès des jeunes ?
Tu avais plutôt à coeur d'expliquer à quel point c'était différent.
Je souhaitais juste rétablir une part de vérité historique.
_________________
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- Aranel53Niveau 10
Que les choses soient claires pour ma part, je "n'enseigne pas par compétences", et je "n'évalue pas par compétences" même si je suis intéressé par avoir des informations utiles sur ce que savent faire les élèves et des pistes sur le pourquoi ils "n'ont pas les points" afin de mieux les aider. Je ne rejette pas le concept par principe (même si j'ai des doutes sur les détails) et je m'y mettrai réellement seulement quand tout ça pourra se faire à travail personnel constant...
Par ailleurs, je répète que malgré ma pratique des situations complexes en groupe je suis violemment opposé au socle commun actuel que l'on tente de nous imposer par la force. L'idéologie politico-économico-financière puante qu'il y a derrière une école au service de "l'employabilité", la démagogie de lire d'élèves que l'on ne connait pas "ils ont le socle", l'ineptie d'évaluer (?) des compétences généralistes - qui d'après les recherches en cognition n'existent pas - , et le fascisme de vouloir ficher à vie les enfants avec un "livret de compétences tout au long de la vie", me donnent réellement envie de rêver pouvoir opter pour une vive accélération du trépas pourtant inéluctable de certaines personnes ! (pour dire ça soft)
GrrrrRRrrrmrrgh ! :colere:
Broum broum, ceci étant dit...
Sinon :
Moi je veux les "statistiques sur les croix cochées", sans avoir à rien faire d'interminable !
Par ailleurs, je répète que malgré ma pratique des situations complexes en groupe je suis violemment opposé au socle commun actuel que l'on tente de nous imposer par la force. L'idéologie politico-économico-financière puante qu'il y a derrière une école au service de "l'employabilité", la démagogie de lire d'élèves que l'on ne connait pas "ils ont le socle", l'ineptie d'évaluer (?) des compétences généralistes - qui d'après les recherches en cognition n'existent pas - , et le fascisme de vouloir ficher à vie les enfants avec un "livret de compétences tout au long de la vie", me donnent réellement envie de rêver pouvoir opter pour une vive accélération du trépas pourtant inéluctable de certaines personnes ! (pour dire ça soft)
GrrrrRRrrrmrrgh ! :colere:
Broum broum, ceci étant dit...
Sinon :
Voilà, c'est exactement ma position ! C'est pour ça que je "charge" en contenus dès que les gamins sont titillés, ont compris les problèmes, ce sont posés des questions car ils ont du coup de vrais besoins de compréhension sur le monde, et c'est ce que je cherche, des besoins pour avoir un meilleur rendement d'apprentissage sur les contenus qui sont très importants pour. C'est pour ça que ça me blesse d'entendre des collègues qui disent : "faire des démarches d'investigation ou des tâches complexes c'est sacrifier les contenus"... Comme si les contenus restaient dans la tête des gamins par essence ! De toutes façons les élèves oublient et vite, surtout ce dont ils n'ont rien à faire... autant qu'ils en aient quelque chose à faire et on les titille comme on peut ! (voire on les frustre carrément quand ils se rendent compte qu'on n'ira pas aussi loin que leurs questions cette année, du coup ils cherchent tous seuls )Al a écrit: Le but du jeu, c'est quand même de comprendre le monde qui nous entoure.
Je n'ai (toujours) pas lu le rapport, mais en tous cas ce n'est pas ma vision, ce n'est absolument pas à faire systématiquement à mon avis ! Il y a des moments de réflexion, mais des moments pour s'entrainer à suivre des règles ou un protocole, et c'est important aussi.Al a écrit:Quelque chose me dérange: la tâche complexe comme unique outil de travail (c'est ce que j'ai ressenti à la lecture de ce rapport).
Voilà, si tu es satisfaite des informations que tu as sur les élèves avec ton système actuel et donc que tu sais comment les recadrer pour qu'ils progressent, c'est génial et ça suffit ! Pour moi, je cherche à améliorer mes pratiques car malgré ce que je dis en rencontres parents profs je n'ai en réalité aucune idée de pourquoi ils "perdent des points" en interro à part des idées reçues et des phrases à l'emporte-pièce du style : "ne pas hésiter à participer davantage en classe pour tester la solidité de vos connaissances et tentez de fournir un travail personnel plus soutenu", j'ai honte, je dis ça à 80% des gamins...Al a écrit:J'ai un collègue qui dit travailler par compétences et que cela lui a changé la vie. Je lui ai demandé des précisions: il ne fait pas plus de démarches d'investigation qu'avant, il ne fait pas plus de tâches complexes qu'avant, par contre il remplit des tableaux interminables, il fait des statistiques sur le nombre de croix cochées. Peut-être que ça l'aide à comprendre les difficultés des élèves. Moi je me débrouille avec une partie "leçon", une partie "TP", une partie "activités doc" et une partie "devoirs de fin de chapitre" et ça me va très bien: je peux dire si tel élève se plante parce qu'il n'a pas appris son cours ou parce qu'il n'arrive pas à rédiger un compte-rendu.
Moi je veux les "statistiques sur les croix cochées", sans avoir à rien faire d'interminable !
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« Comme le feu de la pierre ne sort, Sans la frapper du fer par violence : Semblablement sans faire grand effort, La Vérité ne sort en évidence. »
Guillaume De La Perrière, 1553.
- User5899Demi-dieu
Donner du sens à un texte impose quand même une démarche de ce genre, quelque étiquette qu'on lui accroche.Aranel53 a écrit:Bref je considère (par idée-reçue peut être) que la démarche hypothético-déductive n'a pas vraiment sa place en lettres tandis qu'elle est à la base de la science et qu'elle permet de lui donner du sens.
- mitochondrieNiveau 10
Aranel53 a écrit:Que les choses soient claires pour ma part, je "n'enseigne pas par compétences", et je "n'évalue pas par compétences"
D'accord, mais alors finalement c'est quoi, "enseigner (et évaluer) par compétences" ? (Je me rends compte qu'on parle beaucoup de tâches complexes depuis le début, mais je ne sais pas si on a fait le tour de la question)
- proposer aux élèves des tâches complexes, des situations problèmes ?
- remplir des grilles, mettre moins (voire plus du tout) de notes ?
- ...
(je devrais peut-être aller voir l'autre fil aussi...)
- AudreyOracle
Ah, ben la formatrice que nous avons eue dans notre collège lundi devait nous expliquer ça en théorie... mais elle n'a pas bien su. Et puis on n'a pas été très gentils...lol
- frankensteinVénérable
Al a écrit:
J'ai un collègue qui dit travailler par compétences et que cela lui a changé la vie. Je lui ai demandé des précisions: il ne fait pas plus de démarches d'investigation qu'avant, il ne fait pas plus de tâches complexes qu'avant, par contre il remplit des tableaux interminables, il fait des statistiques sur le nombre de croix cochées. Peut-être que ça l'aide à comprendre les difficultés des élèves. Moi je me débrouille avec une partie "leçon", une partie "TP", une partie "activités doc" et une partie "devoirs de fin de chapitre" et ça me va très bien: je peux dire si tel élève se plante parce qu'il n'a pas appris son cours ou parce qu'il n'arrive pas à rédiger un compte-rendu.
Purée, exactement ce dont j'ai horreur !!
Surtout pour ne faire plaisir qu'à l'administration !
_________________
Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- mitochondrieNiveau 10
Oui j'ai vu :lol: (J'ai eu le malheur de tomber dessus, je viens de perdre 1h de sommeil )Audrey a écrit:Ah, ben la formatrice que nous avons eue dans notre collège lundi devait nous expliquer ça en théorie... mais elle n'a pas bien su. Et puis on n'a pas été très gentils...lol
- InvitéInvité
mitochondrie a écrit:Aranel53 a écrit:Que les choses soient claires pour ma part, je "n'enseigne pas par compétences", et je "n'évalue pas par compétences"
D'accord, mais alors finalement c'est quoi, "enseigner (et évaluer) par compétences" ? (Je me rends compte qu'on parle beaucoup de tâches complexes depuis le début, mais je ne sais pas si on a fait le tour de la question)
- proposer aux élèves des tâches complexes, des situations problèmes ?
- remplir des grilles, mettre moins (voire plus du tout) de notes ?
- ...
(je devrais peut-être aller voir l'autre fil aussi...)
C'est la vraie question! Et pour l'instant, pas vraiment de réponses...
- InvitéInvité
Audrey a écrit:Ah, ben la formatrice que nous avons eue dans notre collège lundi devait nous expliquer ça en théorie... mais elle n'a pas bien su. Et puis on n'a pas été très gentils...lol
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais s'attaquer à un(e) collègue qui vient vous proposer une formation, ce n'est pas très fair play.
Pourquoi étiez vous présents à cette formation d'ailleurs si vous ne la souhaitiez pas ?
Si la réponse est "parce qu'on a été obligé", sachez que vous n'êtes jamais obligés de suivre une formation. Il fut juste avoir le courage de dire à son autorité hiérarchique (chef d'établissement, ou IPR) "Non, je n'y vais pas". C'est vrai que c'est moins facile que de "ne pas être gentil" avec le formateur ou la formatrice.....
J'ai croisé moi aussi des groupes de collègues hostiles. Certains formateur que je connais ont même été poussés à la dépression par le comportement déplacé de certains collègues avec qui ils étaient venus travailler.
C'est vrai que c'est facile de s'attaquer en groupe à un collègue tout seul, qui avance des frais de déplacement et sera payé de sa formation dans un an si tout va bien, parce qu'il a des convictions qui ne sont pas les mêmes que vous, ou parce qu'il n'arrive pas à vous intéresser. Si cela ne vous plaisait pas, pourquoi ne pas simplement être partis ?
Moi, je serai à la place des groupes de collègues, je ne serais pas très fière de moi.
- InvitéInvité
c'est marrant, mon rectorat pense exactement le contraire : ceratines formations sont jugées obligatoires...milasaintanne a écrit:
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais s'attaquer à un(e) collègue qui vient vous proposer une formation, ce n'est pas très fair play.
Pourquoi étiez vous présents à cette formation d'ailleurs si vous ne la souhaitiez pas ?
Si la réponse est "parce qu'on a été obligé", sachez que vous n'êtes jamais obligés de suivre une formation. Il fut juste avoir le courage de dire à son autorité hiérarchique (chef d'établissement, ou IPR) "Non, je n'y vais pas". C'est vrai que c'est moins facile que de "ne pas être gentil" avec le formateur ou la formatrice.....
Sinon, aller à une formation ne signifie pas forcément être d'accord avec le formateur, on peut tr-s bien y aller pur confronter ses arguments... enfin j'espère !
- IgniatiusGuide spirituel
milasaintanne a écrit:Audrey a écrit:Ah, ben la formatrice que nous avons eue dans notre collège lundi devait nous expliquer ça en théorie... mais elle n'a pas bien su. Et puis on n'a pas été très gentils...lol
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais s'attaquer à un(e) collègue qui vient vous proposer une formation, ce n'est pas très fair play.
Pourquoi étiez vous présents à cette formation d'ailleurs si vous ne la souhaitiez pas ?
Si la réponse est "parce qu'on a été obligé", sachez que vous n'êtes jamais obligés de suivre une formation. Il fut juste avoir le courage de dire à son autorité hiérarchique (chef d'établissement, ou IPR) "Non, je n'y vais pas". C'est vrai que c'est moins facile que de "ne pas être gentil" avec le formateur ou la formatrice.....
J'ai croisé moi aussi des groupes de collègues hostiles. Certains formateur que je connais ont même été poussés à la dépression par le comportement déplacé de certains collègues avec qui ils étaient venus travailler.
C'est vrai que c'est facile de s'attaquer en groupe à un collègue tout seul, qui avance des frais de déplacement et sera payé de sa formation dans un an si tout va bien, parce qu'il a des convictions qui ne sont pas les mêmes que vous, ou parce qu'il n'arrive pas à vous intéresser. Si cela ne vous plaisait pas, pourquoi ne pas simplement être partis ?
Moi, je serai à la place des groupes de collègues, je ne serais pas très fière de moi.
D'abord, comme le dit Will, pas mal de formations sont obligatoires, mais je suis d'accord avec toi : on peut les sécher.
Ceci dit, il est aussi intéressant d'y aller pour avoir enfin des explications sur ce que l'on ne comprend pas, et éventuellement débattre en s'opposant.
Maintenant, le sentiment d'hostilité est peut-être très fortement accentué par le fait que bcp d'enseignants vivent très mal les changements d'orientation profonds qui marquent l'EN, et qu'ils voient les formateurs "aux compétences" comme des soutiens à ces réformes : dès lors, tu représentes l'institution et t'exposes à en subir les conséquences.
Je remarque qu'il n'existe pas de formations "Retour à la transmission des savoirs" ou "Comment conserver des exigences face à des élèves qui ont trois ans de retard" : la parité des opinions n'est pas franchement établie et bcp d'entre nous le supportent de moins en moins.
Ne t'inquiète pas : chez moi, nous chahutons aussi les inspecteurs qui passent.
Et toi, comment expliques-tu que pas mal de collègues montrent de l'hostilité, active ou passive, à ces formations ? Ca ne te fait pas réfléchir quant à tes certitudes ?
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St Augustin
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Brian Wilson
- InvitéInvité
Will.T a écrit:c'est marrant, mon rectorat pense exactement le contraire : ceratines formations sont jugées obligatoires...milasaintanne a écrit:
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais s'attaquer à un(e) collègue qui vient vous proposer une formation, ce n'est pas très fair play.
Pourquoi étiez vous présents à cette formation d'ailleurs si vous ne la souhaitiez pas ?
Si la réponse est "parce qu'on a été obligé", sachez que vous n'êtes jamais obligés de suivre une formation. Il fut juste avoir le courage de dire à son autorité hiérarchique (chef d'établissement, ou IPR) "Non, je n'y vais pas". C'est vrai que c'est moins facile que de "ne pas être gentil" avec le formateur ou la formatrice.....
Sinon, aller à une formation ne signifie pas forcément être d'accord avec le formateur, on peut tr-s bien y aller pur confronter ses arguments... enfin j'espère !
Confronter, oui, quand on reste dans les limites du respect mutuel. Ce n'est malheureusement pas toujours le cas et quand je lis ce qui précède (le "lol" en particulier), j'ai tendance à penser que ce respect mutuel n'était pas la principale préoccupation de notre collègue... Mais je peux me tromper.
Quand au caractère "obligatoire des formations, je suis la première à dire aux stagiaires : "signez la feuille d'émargement, et après, si cela ne vous plait pas, vous pouvez partir".
- InvitéInvité
Igniatius a écrit:
Et toi, comment expliques-tu que pas mal de collègues montrent de l'hostilité, active ou passive, à ces formations ? Ca ne te fait pas réfléchir quant à tes certitudes ?
Heureusement que je n'ai pas besoin de cela pour réfléchir....
- ADRIANANiveau 5
Que d'économies à faire en supprimant ces pseudo"formations" !
- InvitéInvité
ADRIANA a écrit:Que d'économies à faire en supprimant ces pseudo"formations" !
"pseudo-formations" ? Vous en avez donc suivies ? beaucoup ?
pourquoi ce terme de "pseudo" ?
- IgniatiusGuide spirituel
milasaintanne a écrit:Igniatius a écrit:
Et toi, comment expliques-tu que pas mal de collègues montrent de l'hostilité, active ou passive, à ces formations ? Ca ne te fait pas réfléchir quant à tes certitudes ?
Heureusement que je n'ai pas besoin de cela pour réfléchir....
JE n'en doute même pas.
Je constate cependant que depuis ton apparition sur ce forum, beaucoup t'ont posé des questions pertinentes sur la nature et l'utilité de ces compétences, car certains n'ont absolument pas fait leur religion sur la question.
Etrangement, toi, tu n'as posé aucune question : c'est à croire que tu n'as rien à apprendre des réfractaires aux compétences.
Et c'est intéressant.
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milasaintanne a écrit:ADRIANA a écrit:Que d'économies à faire en supprimant ces pseudo"formations" !
"pseudo-formations" ? Vous en avez donc suivies ? beaucoup ?
pourquoi ce terme de "pseudo" ?
Je crois que dans une certaine tranche d'âge, on est déjà tous passé par une année (au moins) d'IUFM, non ? Je crois que l'expression "pseudo-formation" est souvent (pas toujours, hein ! mais souvent !) appropriée pour décrire ce qu'on y a vécu. À partir de là, pas très difficile d'extrapoler
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