ITEP - 7 mn pour une vie

Right now dans le Magazine de la Santé sur la 5.

Apparemment c'est tous les jours de la semaine, car il y avait déjà un épisode là-dessus hier.

C'est quel centre qui est filmé ?
Mon frère a fait tout son collège en ITEP, à Toul Ar C’hoat, un ITEP spécialisé dans la scolarisation et le traitement d'enfants épileptiques. (le seul et unique du genre en France, ils sont formidables, sans vouloir faire de pub).

l'ITEP de Bièvre

C'est intéressant mais hélas, peu utile pour des enseignants ayant une classe entière. J'insiste car le fossé entre "pédagogues novateurs" et "enseignants de terrain" est bien là ! S'occuper individuellement d'un élève en difficulté n'est pas du tout la même chose s'il est pris individuellement ou au sein d'une classe. D'ailleurs, je me souviens de cette réponse entendue à l'IUFM.
"_...La pédagogie différenciée, c'est bien sur le papier. Mais la définition de l'école, c'est toujours "un lieu d'enseignement collectif", non ?
_(réponse de la formatrice, d'un air "pédant") "C'est bien pour ça que nous militons pour une autre école!..."


Voilà qui était dit....

frankenstein a écrit:C'est intéressant mais hélas, peu utile pour des enseignants ayant une classe entière.

Frankenstein,

On parle là d'enfants et d'adolescents qui ont besoin d'une prise en charge spécifique, et qui, dans une classe ordinaire, seraient très perturbateurs pour X raisons, ou en tout cas perturbants pour les autres (je ne parle pas de l'ITEP décrit par Hermione, qui a l'air différent).

Si ces enfants présentés dans le reportage n'étaient pas en ITEP, ils seraient dans nos classes, et pour reprendre ton expression, en classe entière. Dans ITEP, le T est pour "thérapeutique". Si c'est possible pour toi de scolariser ces élèves en classe ordinaire, avec tout le monde, chapeau. On fera un reportage sur ta pédagogie innovante.

Alors, d'une manière générale, je suis plutôt pour l'intégration au maximum des élèves de toutes problématiques dans les classes.

Mais parfois... ce n'est pas possible. Et c'est tant mieux que dans ces cas-là, une alternative soit possible.

D'ailleurs, le reportage me donne justement une idée pour un élève que... comment dire...
Bref, je crois que je vais me renseigner à la reprise !

j'ai travaillé une année dans un ITEP pour enfants psychotiques et violents. Franchement c'est costaud mais j'ai adoré. Le travail est complètement différent et la solidarité entre collègues est primordiale. J'en garde un vif souvenir!

Gryphe a écrit:

frankenstein a écrit:C'est intéressant mais hélas, peu utile pour des enseignants ayant une classe entière.

Frankenstein,

On parle là d'enfants et d'adolescents qui ont besoin d'une prise en charge spécifique, et qui, dans une classe ordinaire, seraient très perturbateurs pour X raisons, ou en tout cas perturbants pour les autres (je ne parle pas de l'ITEP décrit par Hermione, qui a l'air différent).

Si ces enfants présentés dans le reportage n'étaient pas en ITEP, ils seraient dans nos classes, et pour reprendre ton expression, en classe entière. Dans ITEP, le T est pour "thérapeutique". Si c'est possible pour toi de scolariser ces élèves en classe ordinaire, avec tout le monde, chapeau. On fera un reportage sur ta pédagogie innovante.

Alors, d'une manière générale, je suis plutôt pour l'intégration au maximum des élèves de toutes problématiques dans les classes.

Mais parfois... ce n'est pas possible. Et c'est tant mieux que dans ces cas-là, une alternative soit possible.

D'ailleurs, le reportage me donne justement une idée pour un élève que... comment dire...
Bref, je crois que je vais me renseigner à la reprise !

Absolument d'accord avec toi ! Je me suis sans doute mal exprimé ! Ce que je voulais dire, c'est qu'il est irréaliste de vouloir mettre en oeuvre ces dispositifs au sein d'une classe ! C'est ce que veulent et croient possible les tenants des "pédagogies novatrices", l'enseignement par compétences en particulier ! Bien entendu, cela reviendrait moins cher ! Personnellement, c'est ce que je constate, l'administration impose des élèves (qui demanderaient des enseignements spécifiques) dans des classes "normales" sans moyens supplémentaires ou, au contraire, avec un saupoudrage et un gaspillage énormes ...

Pour prendre le cas de mon frère, qui a une pathologie très spécifique (l'épilepsie donc), il a fait sa sixième dans un collège lambda, et ça n'a pas été une réussite. Ses notes étaient tout juste moyennes, et psychologiquement, il allait très mal. A Toul Ar C'Hoat, il a été 3 ans au collège annexe (donc en classe au centre, avec un effectif très allégé et une prise en compte quotidienne de la pathologie et de ses effets secondaires), et un an au collège de Chateaulin, la ville où est le centre. Cela a été spectaculaire : ses notes sont remontées en flèche (félicitations à tours de bras), il s'est totalement "décoincé", il a été beaucoup mieux psychologiquement. Et l'encadrement thérapeutique a beaucoup joué sur l'évolution de sa maladie.
Il est bien sûr évident qu'il est impossible de mettre en place tout ceci dans un collège lambda, où les équipes ne sont ni formées, ni assez nombreuses. Et il est évident que ce type de centres coûte une fortune. Mais on ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs. Ces centres ont une efficacité certaine, mais le collège unique coûte franchement moins cher, et en ce moment, le MEN pense avec le porte-monnaie, pas avec le bon sens.

Hermione0908 a écrit:Pour prendre le cas de mon frère, qui a une pathologie très spécifique (l'épilepsie donc), il a fait sa sixième dans un collège lambda, et ça n'a pas été une réussite. Ses notes étaient tout juste moyennes, et psychologiquement, il allait très mal. A Toul Ar C'Hoat, il a été 3 ans au collège annexe (donc en classe au centre, avec un effectif très allégé et une prise en compte quotidienne de la pathologie et de ses effets secondaires), et un an au collège de Chateaulin, la ville où est le centre. Cela a été spectaculaire : ses notes sont remontées en flèche (félicitations à tours de bras), il s'est totalement "décoincé", il a été beaucoup mieux psychologiquement. Et l'encadrement thérapeutique a beaucoup joué sur l'évolution de sa maladie.
Il est bien sûr évident qu'il est impossible de mettre en place tout ceci dans un collège lambda, où les équipes ne sont ni formées, ni assez nombreuses. Et il est évident que ce type de centres coûte une fortune. Mais on ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs. Ces centres ont une efficacité certaine, mais le collège unique coûte franchement moins cher, et en ce moment, le MEN pense avec le porte-monnaie, pas avec le bon sens.

CQFD !

Gryphe a écrit:
Si ces enfants présentés dans le reportage n'étaient pas en ITEP, ils seraient dans nos classes, et pour reprendre ton expression, en classe entière.

J'en ai un qui devrait y être mais qui n'y est pas, faute de place. Peut-être dans deux ans. Il est gentil mais a des sautes d'humeur qui peuvent le rendre incontrôlable au sein d'une classe...J'ai parfois du mal, et d'autant plus que c'est un élève attachant (hormis ses dérapages...).
Je trouve ça déprimant pour sa famille, vu qu'elle s'en occupe, a fait les démarches, et qu'on laisse leur enfant dans un collège lambda où il ne peut pas être bien.

Si vous voulez voir cette émission, suivre le lien :

http://www.france5.fr/magazinesante/W00443/4/118178.cfm