Je suis en train de me planter...

roxanne a écrit:

Loise a écrit:

Mélu a écrit:Comme disent mes collègues :
Premier trimestre, dictature, deuxième trimestre, tyrannie, troisième trimestre, monarchie absolue.

Franchement le dialogue / grand discours avec les élèves pour leur faire comprendre que leur comportement c'est-pas-bien-on-peut-pas-travailler, je n'y crois pas du tout. J'ai essayé à mes débuts et ca ne fonctionne pas durablement (ou rarement). C'est souvent considéré comme un aveu de faiblesse. Les élèves ont besoin d'un "chef" et de repères, sans aller jusqu'à la dictature bête et méchante.

Je leur dis souvent avec un sourire mais de manière très ferme :
"Vous n'avez pas de droits dans cette salle avec moi. Seulement des privilèges que je veux bien vous accorder et qu'il faut mériter."
Bon je vous rassure en réalité mes cours sont assez détendus bien qu'exigeants.

Nan, il faut sans doute que tu couples ta bienveillance avec de la fermeté/assurance.

c'est marrant , moi il m'arrive de les isoler en leur disant"Ca se mérite de suivre mes cours."
alors évidemment, il y a un peu d'humour , mais ça marche ! jamais je n'aurais osé dire ça à mes débuts..

Excellent ! Je te le pique !

Pernette a écrit:Je plaisantais...

Comme je n'ai pas d'autorité, (mais ça va de mieux en mieux), je discute "démocratiquement" avec la classe pour trouver des solutions, mais ce type de posture a-t-il sa place en collège ? Ils mettent beaucoup de temps à intégrer ce fonctionnement, et pire encore... ça les dérange.

L'autorité est un savant mélange : ce n'est pas la force, c'est la position du garant qui est là pour son savoir, pour qu'on s'appuie sur lui. Le fonctionnement démocratique, parce qu'il exclue a priori la position de l'expert que vous êtes pourtant, risque d'être délicat à gérer.

Effectivement, mais il me semble très difficile d'être garant, de "bluffer" en ce qui me concerne. Garant en ce qui concerne la savoir, ça va, mais pour le reste...

C'est une solution de rechange que j'ai trouvée en attendant la rentrée prochaine... J'ai commis tellement d'erreurs !

Ce n'est peut-être pas le bon métier pour moi...

"Vous n'avez pas de droits dans cette salle avec moi. Seulement des
privilèges que je veux bien vous accorder et qu'il faut mériter."

En ce qui concerne le fait de "discuter démocratiquement" avec ses
élèves, c'est un conseil qui nous a été donné par les formateurs de
stage cette année

(coucou demoiselle )

Oui, quelle naïve j'y ai cru ! (boulet, boulet, boulet).
Il faut dire qu'une amie institutrice le pratique, et ça marche, mais le contexte est complètement différent.

Bon, dictature, tyrannie, monarchie ! L'an prochain on verra bien !

oui l'année prochaine, nouveau bahut, tu pourras tester des nouvelles choses car tu auras bcp appris ! ;-)

Dani a écrit:On m'attribue plutôt pas mal d'humour en général.
Mais tu sembles ignorer qu'historiquement, le pédagogisme est à gauche, même si la droite s'y est convertie.

J'aurai dit au centre (démocrates chrétiens).

A Chanig, ça marche surtout en term l'allusion à Franco et en 1°, une fois qu'on a abordé la guerre civile. pour les secondes, je trouve autre chose.

C'est drôle, quand en formation j'ai dit au début de l'année que dans mes cours je serai un dictateur, le formateur a changé de couleur...
Alors j'ai tenté de suivre les conseils demagogo de l'IUFM et du tuteur, non mais quelle c******** ! Exactement ce que vous avez dit, ça donne des élèves contestataires qui veulent tout maîtriser.
Depuis, je suis obligé de justifier, prouver trop souvent. Par exemple, soit-disant ils n'avaient pas vu tel et tel mot du contrôle de vocabulaire, et bien il a fallu que je sorte mon cahier avec toutes les traces écrites pour le prouver ! Pareil pour les punitions qui sont contestées ! Parce qu'on doit arriver à un accord avec l'élève pour qu'il accepte la punition... Voire qu'il décide seul de sa punition... On nous avait dit ça en formation BAFA " vous devez parler avec l'enfant, l'amener à réfléchir à ce qu'il a fait pour qu'il soit apte à savoir comment il doit tâcher de "réparer" ses erreurs." Franchement, ça peut marcher, mais il ne faut pas généraliser !

Le truc le plus débile que j'ai entendu, c'est qu'il fallait donner la possibilité à un élève perturbateur, qui s'ennuie en classe, de distribuer des cartons verts de bonne conduite à ses camarades... Même si l'élève en question harcèle moralement ses camarades pendant et en dehors du cours

Loubdalou a écrit:C'est drôle, quand en formation j'ai dit au début de l'année que dans mes cours je serai un dictateur, le formateur a changé de couleur...
Alors j'ai tenté de suivre les conseils demagogo de l'IUFM et du tuteur, non mais quelle c******** ! Exactement ce que vous avez dit, ça donne des élèves contestataires qui veulent tout maîtriser.
Depuis, je suis obligé de justifier, prouver trop souvent. Par exemple, soit-disant ils n'avaient pas vu tel et tel mot du contrôle de vocabulaire, et bien il a fallu que je sorte mon cahier avec toutes les traces écrites pour le prouver ! Pareil pour les punitions qui sont contestées ! Parce qu'on doit arriver à un accord avec l'élève pour qu'il accepte la punition... Voire qu'il décide seul de sa punition... On nous avait dit ça en formation BAFA " vous devez parler avec l'enfant, l'amener à réfléchir à ce qu'il a fait pour qu'il soit apte à savoir comment il doit tâcher de "réparer" ses erreurs." Franchement, ça peut marcher, mais il ne faut pas généraliser !

Le truc le plus débile que j'ai entendu, c'est qu'il fallait donner la possibilité à un élève perturbateur, qui s'ennuie en classe, de distribuer des cartons verts de bonne conduite à ses camarades... Même si l'élève en question harcèle moralement ses camarades pendant et en dehors du cours

Manifestement, on a connu les mêmes...

Loubdalou a écrit:
Le truc le plus débile que j'ai entendu, c'est qu'il fallait donner la possibilité à un élève perturbateur, qui s'ennuie en classe, de distribuer des cartons verts de bonne conduite à ses camarades... Même si l'élève en question harcèle moralement ses camarades pendant et en dehors du cours

Je pense que c'est effectivement une idée à mettre de côté.

En revanche, prêter parfois des responsabilités à certains élèves perturbateurs du cours, je trouve que cela peut être une bonne chose. Exemple : laisser Kévinou distribuer les polycopiés ou ramasser les copies de contrôle. Au début, j'étais réticente et un peu stressée par l'opération et puis après l'avoir testée, je l'ai adoptée. (je dévie du sujet, pardon, mais j'avais envie de raconter cette expérience positive )

[quote="Alcyone"]

Loubdalou a écrit:


En revanche, prêter parfois des responsabilités à certains élèves perturbateurs du cours, je trouve que cela peut être une bonne chose. Exemple : laisser Kévinou distribuer les polycopiés ou ramasser les copies de contrôle. Au début, j'étais réticente et un peu stressée par l'opération et puis après l'avoir testée, je l'ai adoptée. (je dévie du sujet, pardon, mais j'avais envie de raconter cette expérience positive )

Oh oui ! Et ils réclament ça en plus ! Même les plus insolents !
Ce que je ne leur laisse plus distribuer ce sont les contrôles.

Nous avons aussi des élèves qui dans leur éducation à l'extérieur sont de toute façon habitués soit à n'en faire qu'à leur tête soit à discutailler le bout de gras pour tout. Cela m'amène souvent à dire non de manière plus tranchée qu'il ne le faudrait, pour leur faire entendre que c'est sans retour.

Loubdalou a écrit:C'est drôle, quand en formation j'ai dit au début de l'année que dans mes cours je serai un dictateur, le formateur a changé de couleur...
Alors j'ai tenté de suivre les conseils demagogo de l'IUFM et du tuteur, non mais quelle c******** ! Exactement ce que vous avez dit, ça donne des élèves contestataires qui veulent tout maîtriser.
Depuis, je suis obligé de justifier, prouver trop souvent. Par exemple, soit-disant ils n'avaient pas vu tel et tel mot du contrôle de vocabulaire, et bien il a fallu que je sorte mon cahier avec toutes les traces écrites pour le prouver ! Pareil pour les punitions qui sont contestées ! Parce qu'on doit arriver à un accord avec l'élève pour qu'il accepte la punition... Voire qu'il décide seul de sa punition... On nous avait dit ça en formation BAFA " vous devez parler avec l'enfant, l'amener à réfléchir à ce qu'il a fait pour qu'il soit apte à savoir comment il doit tâcher de "réparer" ses erreurs." Franchement, ça peut marcher, mais il ne faut pas généraliser !

Le truc le plus débile que j'ai entendu, c'est qu'il fallait donner la possibilité à un élève perturbateur, qui s'ennuie en classe, de distribuer des cartons verts de bonne conduite à ses camarades... Même si l'élève en question harcèle moralement ses camarades pendant et en dehors du cours

une cpe m'a dit un jour que la classe était un ring et qu'il n'y avait qu'un meneur, qu'un chef et que l'objectif était de leur montrer qui était le chef car il ne peut y en avoir qu'un. Avec les années, je trouve cela de plus en plus vrai.

En fait, c'est la loi de la jungle, comme dans la vie : que le plus fort nous gouverne ! C'est illusoire de vouloir appliquer le modèle démocratique en classe, les hommes se battent déjà pour garder le pouvoir en démocratie, qui n'est finalement qu'une lutte des plus forts et pas du tout une démonstration de l'expression du peuple.
Alors en classe...
S'il y a dialogue, c'est loin d'être démocratique !

Je suis d'accord et plus tu ouvres le dialogue - de bonne foi - plus les gamins en profitent pour gagner du terrain. Je pense qu'il faut être bienveillant mais garder à l'esprit que c'est au prof de mener la barque et que c'est lui qui commande, qui guide ses troupes et non pas les gamins qui décident. Ainsi, une décision n'a pas à être discutée. Chacun doit garder sa place et son rang.

bellaciao a écrit:Cela m'amène souvent à dire non de manière plus tranchée qu'il ne le faudrait, pour leur faire entendre que c'est sans retour.

Même chose en ce qui me concerne. Parfois je trouve que je suis un peu sèche pour dire les choses, mais je pense que le message passe mieux.

Pour reprendre l'exemple de Loubdalou, dès qu'un élève se plaint qu'une notion du contrôle n'a pas été abordée dans la leçon, je ne prends même pas la peine de vérifier sur leur classeur, je leur réponds d'un ton sec en alliant le geste à la parole : "Si, nous l'avons vu, assurément, je sais quand même ce que je vous apprends! Maintenant, vous vous taisez car vous êtes en contrôle et je vous conseille de vous y mettre rapidement car il ne vous reste que...3/4 d'heure!"
Si jamais l'élève répond sans lever le doigt, je prends un ton encore plus sec et je lui dis en le fixant : "tu te tais! Tu n'as pas droit à la parole!" (En l'écrivant, je trouve cela un peu dur quand même... )

Une fois que tu les as habitué, ça passe bien. Au départ - et encore parfois dans certaines situations - j'avais peur de leur jugement sur mon attitude et mon travail de professeur. Maintenant, je me fais de plus en plus confiance, et puis, je me dis qu'on peut tendre vers la perfection mais qu'on a aussi le droit à l'erreur, il suffit de s'en rendre compte, de l'accepter et d'évoluer. Accepter d'être jugée aussi, c'est humain. Bref, beaucoup de doutes dans mon esprit, très souvent, mais cela fait avancer non ?

Alcyone a écrit:

bellaciao a écrit:Cela m'amène souvent à dire non de manière plus tranchée qu'il ne le faudrait, pour leur faire entendre que c'est sans retour.

Même chose en ce qui me concerne. Parfois je trouve que je suis un peu sèche pour dire les choses, mais je pense que le message passe mieux.

Pour reprendre l'exemple de Loubdalou, dès qu'un élève se plaint qu'une notion du contrôle n'a pas été abordée dans la leçon, je ne prends même pas la peine de vérifier sur leur classeur, je leur réponds d'un ton sec en alliant le geste à la parole : "Si, nous l'avons vu, assurément, je sais quand même ce que je vous apprends! Maintenant, vous vous taisez car vous êtes en contrôle et je vous conseille de vous y mettre rapidement car il ne vous reste que...3/4 d'heure!"
Si jamais l'élève répond sans lever le doigt, je prends un ton encore plus sec et je lui dis en le fixant : "tu te tais! Tu n'as pas droit à la parole!" (En l'écrivant, je trouve cela un peu dur quand même... )

Olala, mais je fais ça tout le temps, et je ne dois être assez dur parce qu'ils continuent :colere:

Loubdalou a écrit:

Olala, mais je fais ça tout le temps, et je ne dois être assez dur parce qu'ils continuent :colere:

Ah! Je pense que c'est moins une question de "dureté" que de conviction. Néanmoins, cela dépend également des habitudes des élèves (en classe et en dehors), de leur degré d'insolence ou de permission. Si cela ne fonctionne pas, il faut essayer autre chose. Tu peux également prendre l'habitude de relever un de leur classeur pour créer leur évaluation, le classeur de l'élève contestataire par exemple. S'ils continuent, c'est qu'ils essaient de te déstabiliser. J'opterai alors pour "le 1er qui parle, ce sera -1 directement sur la note, et les autres en suivant" (je ne sais pas si c'est règlementaire... ) ou sinon tu relèves le ou les carnets de correspondance, suivi d'un avertissement.

Oui, j'ai fait ça, les points en moins pour bavardage, mais ce fut un échec, il y a encore trop de bavardages.
JE vais tester le cahier du contestataire

ysabel a écrit:

Pernette a écrit:Je plaisantais...

Comme je n'ai pas d'autorité, (mais ça va de mieux en mieux), je discute "démocratiquement" avec la classe pour trouver des solutions, mais ce type de posture a-t-il sa place en collège ? Ils mettent beaucoup de temps à intégrer ce fonctionnement, et pire encore... ça les dérange.

Très mauvaise idée... la classe n'est pas un lieu démocratique : tu es le chef, les élèves doivent t'obéir. C'est à toi de prendre les décisions.

+1

Alcyone a écrit:
J'opterai alors pour "le 1er qui parle, ce sera -1 directement sur la note, et les autres en suivant" (je ne sais pas si c'est règlementaire... )

J'ai tenté l'année dernière. Eh bien, j'ai eu des plaintes de la part des élèves, des parents, et la PP m'a dit que je n'avais pas le droit d'enlever des points pour ça (uniquement s'ils avaient triché). Avec le recul, je suis plutôt d'accord. Le problème, c'est que les autres types de sanctions ne marchaient pas vraiment...

C'est Alcyone qui a dit ça, pas moi

Ce que je fais maintenant c'est que je donne des punitions à copier. S'ils parlent trop pendant le contrôle je vais les exclure.(j'ai encore testé)

Loubdalou a écrit:C'est Alcyone qui a dit ça, pas moi

Oups, désolée, je rectifie de ce pas !