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ysabel
Devin

Discussions sur le socle commun - Page 20 Empty Re: Discussions sur le socle commun

par ysabel Lun 28 Fév 2011 - 15:42
retraitée a écrit:Vous êtes zinzin, ou quoi?
Je suis entrée au lycée en 1957, en sixième, et c'était mixte!
Il restait encore des lycées de filles et de garçons, mais cela s'est vite transformé!
Les CC (cours complémentaires) étaient déjà mixtes du temps de mon père, né en 1917! En 1969, les collèges étaient tous mixtes. Ce n'était pas le cas partout puisque mon père (né en 1941) et ma mère (1951) ont fréquenté des écoles non mixtes.

Les châtiments corporels n'étaient pas autorisés, quand j'évoque les baffes, c'est sur le mode humoristique, anecdotique, on n'était pas dans les collèges anglo-saxons! je dis simplement que parfois, cela partait, et qu'il vaut parfois mieux une claque que de la moraline culpabilisante ou la culture de l'excuse. Tout à fait Seuls quelques rares profs fumaient en classe, près de la fenêtre ouverte souvent.
Brighelli n'est pas le gourou de Sauver les Lettres, mais anime le blog Bonnet d'âne. ce n'est le gourou de personne, je crois que l'adepte des gourous, c'est vous.
Si tout ce que vous pensez et écrivez souffre d'une telle inexactitude, d'une telle approximation, c'est grave!

Et comme le dit Marquise, il vaut mieux 25% de bacheliers dans une classe d'âge (d'ailleurs, il faudrait vérifier ces chiffres) que 80 % de bacheliers détenteurs de monnaie de singe. En fac, combien d'entrants en première année, combien d'abandons, combien de détenteurs d'une licence au bout de trois ans? Combien d'étudiants en Lettres obligés d'acheter le Bescherelle pour enfin apprendre à conjuguer (je l'ai vu de mes yeux!)
Tous ceux, à quelques infimes exceptions près, qui sont entrés en fac de lettres avec moi en 64 avaient leur licence en 67.
Seules, l'absence de travail ou la nécessité de bosser à côté expliquaient les échecs.
Avec le BEPC passé en fin de 3e, on entrait dans une banque. Pas de contrôle continu. Deux de mes beaux-frères, titulaires au départ d'un simple CAP, écrivent sans fautes, et se sont reconvertis sans le moindre problème dans l'enseignement , après avoir passé, les examens et concours. Ma mère, qui a quitté l'école pour l'usine à 14 ans avec le certificat d'études passé à 12 ans écrit sans une seule faute, a lu tous les grands auteurs et en sait largement plus qu'un bachelier lambda.
Je n'idéalise pas l'école que j'ai connue, elle avait nombre de défauts, mais c'est tout de même celle qui permettait à des fils de paysans alcooliques et analphabètes d'être majors de leur promotion de dentaire ou chirurgiens.
Faites un effort pour ôter vos oeillères!
Nous en avons tous, les miennes étaient politiques, mais qu'est-ce qu'on se sent mieux quand on les perd!
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retraitée
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par retraitée Lun 28 Fév 2011 - 15:46
Oui, Ysabel, j'en ai connu qui ont pu faire le détour par le CAP ou le BEP, voire l'apprentissage, et qui, ayant mûri, se sont rendu compte de ce que les études leur auraient apporté. Ils ont remis ça, avec ardeur et succèscette fois.
Quant aux anciens élèves feignants ou pénibles, j'en ai revu certains qui m'ont dit en substance : "Ce que j'ai été con, si c'était à refaire, je bosserais. J'essaie de l'expliquer à mon frère, mais il ne me croit pas."

Pour les écoles mixtes, elles étaient plus fréquentes à la campagne; en ville, là où il y avait assez d'élèves pour ça, il y avait les écoles de filles et les écoles de garçons. Imaginez ma stupeur lorsque , après n'avoir connu que la mixité, je suis arrivée en terminale dans un autre lycée non mixte.
L'hystérie des filles quand elles voyaient un mec, vous n'imaginez pas!
Ah, pardon, c'était mixte : 44 filles, un garçon, autorisé à tripler sa philo dans notre classe!
yesyes


Dernière édition par retraitée le Lun 28 Fév 2011 - 15:52, édité 1 fois
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par ysabel Lun 28 Fév 2011 - 15:48
milasaintanne a écrit:
marquisedemerteuil a écrit:si le gamin a envie et veut vraiment faire des études générales, rien ne l'empêche, pas même des parents au chômage. un gamin qui bosse est recompensé, et on l'encourage à aller en seconde.

Là on ne parle pas de la sitiation sociale des parents mais de l'envie du gamin, d'effort.

Tu crois vraiment que la situation sociale des parents n'influence en rien les choix (ou non choix) d'orientation des élèves ?

Et d'un autre côté ? les études ça coûte chères, tant que les bourses ne seront pas suffisantes pour faire vivre (et que même avec un petit boulot, si on en trouve, c'est la misère) que va devenir le gamin de la classe populaire avec son bac ?

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par sabeth Lun 28 Fév 2011 - 15:56
retraitée a écrit:Oui, Ysabel, j'en ai connu qui ont pu faire le détour par le CAP ou le BEP, voire l'apprentissage, et qui, ayant mûri, se sont rendu compte de ce que les études leur auraient apporté. Ils ont remis ça, avec ardeur et succès cette fois.

J'ai un ami dans mon entourage qui est dans ce cas. Cependant ce n'est pas évident du tout de reprendre des études ou d'opérer une mobilité professionnelle lorsqu'on travaille déjà : la plupart des formations très qualifiées ne le permettent pas. Je me demande pourquoi, d'ailleurs, au lieu de tout miser sur l'école au point de croire que c'est là que se joue toute une vie professionnelle (et en France, c'est presque le cas!!), on n'essaye pas de développer la formation continue (par exemple, en proposant des formations universitaires compatibles avec un travail: l'acquisition du diplôme serait plus longue, certes, mais c'est une perspective intéressante. Cela se pratique beaucoup à l'étranger et cela permet, par exemple, de véritables reconversions professionnelles, des changements de cap ou des évolutions dans son travail).
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par roxanne Lun 28 Fév 2011 - 15:59
J'ai plusieurs exemples autour de moi de gens passés par un bep voir même un cap qui ont repris des études ou sont passés par une licence après un BTS et qui sont profs en fac , drh, directeur de magasin..mais c'était aussi une époque où on envoyait beaucoup plus facilement les élèves en LP.
Serge
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par Serge Lun 28 Fév 2011 - 16:04
Oui, mais ceux qui ne mettent pas de notes ( comme cela semble suggéré)

J'ai quelques élèves limite surdoués qui passeraient facilement en 5ème pour des lycéens ... toutes leurs compétences peuvent être validées d'un coup en début d'année.
On fait quoi ensuite avec eux pour les encourager à bosser alors qu'il n'y aurait ni notes ni enjeux de validation ?

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Fantômette
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par Fantômette Lun 28 Fév 2011 - 16:17
Serge a écrit:Oui, mais ceux qui ne mettent pas de notes ( comme cela semble suggéré)

J'ai quelques élèves limite surdoués qui passeraient facilement en 5ème pour des lycéens ... toutes leurs compétences peuvent être validées d'un coup en début d'année.
On fait quoi ensuite avec eux pour les encourager à bosser alors qu'il n'y aurait ni notes ni enjeux de validation ?

Bonne question. Avec le Socle, que deviennent l'émulation, le sens de l'effort, si tous les élèves sont faussement nivelés au stade "acquis" et "validé"? En quoi d'ailleurs sont-ils valorisés si on leur dit (fait croire) qu'ils ont les mêmes compétences que tous les autres?


Dernière édition par Fantômette le Lun 28 Fév 2011 - 17:31, édité 1 fois
Audrey
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par Audrey Lun 28 Fév 2011 - 16:58
Serge a écrit:Oui, mais ceux qui ne mettent pas de notes ( comme cela semble suggéré)

J'ai quelques élèves limite surdoués qui passeraient facilement en 5ème pour des lycéens ... toutes leurs compétences peuvent être validées d'un coup en début d'année.
On fait quoi ensuite avec eux pour les encourager à bosser alors qu'il n'y aurait ni notes ni enjeux de validation ?

Dans la conférence d'Angélique del Rey, lors du débat, le père d'un de mes élèves a expliqué qu'en tant qu'infirmier, dans la formation qu'il dispense aux élèves infirmiers, il se pose exactement la même question. Une fois qu'un étudiant a validé le geste " faire une piqûre", que faire? Si on considère qu'il est validé, quel besoin de continuer à le pratiquer et à l'évaluer en vue d'une amélioration, d'une progression dans sa réalisation? On sait tous très bien, en tant que patient, que le plus dur n'est pas de savoir piquer, mais de la faire sans faire mal au patient, en repérant tout de suite la bonne veine, le bon angle d'insertion de l'aiguille....et ça, ça ne vient pas d'un coup d'un seul, comme par magie, simplement parce qu'on aura validé la compétence "piquer".
Doit-on se contenter d'atteindre le prochain palier d'évaluation pour redonner une dynamique de progression, l'envie du dépassement?
Déjà maintenant, c'est difficile de donner aux élèves le goût de l'effort, alors si maintenant, on leur dit dès le premier trimestre: "Tu as validé tes compétences du palier 3", il faudrait être fou pour croire qu'ils vont avoir envie de continuer à bosser.
Peut-être m'objectera-t-on qu'on peut ne valider les compétences qu'en fin d'année. Certes, sauf que le texte de loi dit que cela peut se faire n'importe quand, au moment qui semble convenir. Dans mon établissement, par exemple, le palier 3 de ceux dont les moyennes laissent entendre qu'ils obtiendront le brevet a déjà été validé, afin de se concentrer sur ceux qui "poseront souci".
V.Marchais
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par V.Marchais Lun 28 Fév 2011 - 18:07
Serge a écrit:Oui, mais ceux qui ne mettent pas de notes ( comme cela semble suggéré)

J'ai quelques élèves limite surdoués qui passeraient facilement en 5ème pour des lycéens ... toutes leurs compétences peuvent être validées d'un coup en début d'année.
On fait quoi ensuite avec eux pour les encourager à bosser alors qu'il n'y aurait ni notes ni enjeux de validation ?

Cela me rappelle une anecdote, avec une fille brillante, très à l'aise à l'écrit (ben oui, même dans ma ZEP, ça existe).
Je rends des rédactions soigneusement corrigées, annotées, avec, pour chacun, des consignes précises de réécriture de tout ou partie de ladite rédaction pour amélioration. J'accorde quelques points pour ce travail. Pour la jeune fille en question, évidemment, le sujet et le plan étaient respectés, la syntaxe quasi impeccable. Néanmoins, une jeune fille de treize ans a elle aussi des progrès à faire. Je lui ai donc demandé de recopier son travail en remplaçant certains mots banals par des synonymes plus précis ou plus soutenus, à l'aide du dictionnaire. J'avais lu sa copie aussi attentivement que n'importe quelle autre et pris le temps de souligner toute une série de mots. Mais la jeune fille a estimé que, vu sa note, son travail était déjà très bien, et n'a pas daigné y porter les améliorations demandées. Elle a été stupéfaite de découvrir à la fin que j'avais baissé sa note : il y avait un travail à faire qu'elle avait refusé de faire, cela méritait d'être pris en compte dans la note définitive, au même titre que les efforts de tous ceux qui avaient daigné en faire. La fois suivante, autant vous dire que la jeune fille avait rabattu son caquet et qu'elle a fait son travail comme tout le monde, ce qui la tire vers le haut au même titre que les autres, d'où qu'elle parte.
Mais sans note, et surtout en se limitant aux seuls items du socle, je n'aurais jamais pu obtenir cela, parce qu'en termes de compétences, celles attendues pour son niveau, elle les avait, point. Il n'en demeure pas moins que j'estime que mon travail, c'est de la faire progresser, elle comme les autres.
V.Marchais
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par V.Marchais Lun 28 Fév 2011 - 18:10
Chocolat, Mélisande, Retraitée, vous êtes adorables. Je vous répondrai en privé pour ne pas encombrer de fil mais, comme ce ne sera sûrement pas ce soir - j'attends du monde - je vous dis déjà merci. Discussions sur le socle commun - Page 20 3416
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par Iphigénie Lun 28 Fév 2011 - 18:43
milasaintanne a écrit:
iphigénie a écrit:
Tiens d'ailleurs, au passage, dans les bonheurs du collège avant Haby, tu as oublié de préciser que le collège n'était pas mixte, que les châtiments corporels étaient autorisés, que les profs fumaient en classe
m*****alors!sans blague?
T'as relu récemment David Copperfield ouHarry Potter ou quoi?
Peut-être même qu'il n'y avait pas de collège et que le lycée commençait en sixième,d'ailleurs,non?(la mixité en sixième c'est bien avant 68)

Tu peux peut être te plonger avec profit dans quelques livres d'histoire. C'est la réforme Haby qui a rendu la mixité obligatoire.
Et oui, avant le lycée commençait en 6e. C'est pour cela que la très grande majorité des enfants issus des classes sociales dites "défavorisées" n'allaient pas au lycée. Les autres allaient à l'usine.

pardon,je n'avais pas lu:
à défaut de livres d'histoire,j'étais en 6ème avant Haby!Je n'ai jamais vu un prof fumer en classe,je n'ai jamais vu un prof donner une baffe à un élève ou quelqu'autre punition corporelle.Et la classe était mixte.Et c'était dans une grande ville.Et les milieux sociaux très variés,avec un ascenseur social qui marchait incontestablement mieux qu'aujourd'hui.Beaucoup d'enfants de classe moyenne,petits commerçants,employés(la ville n'était pas ouvrière il est vrai) aujourd'hui médecins,professeurs,ingénieurs,et même quelques inspecteurs....
Et ce n'était pas sur la planète Mars.Et combien d'enfants d'agriculteurs devenus instituteurs dans les années 50_60?près,on peut ouvrir des livres d'histoire.....
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frankenstein
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par frankenstein Lun 28 Fév 2011 - 23:18
C'est un traquenard Milasaintanne ! :diable:

Il n'empêche, j'ai beau retourner ce truc dans tous les sens (en a-t-il vraiment, du sens, en fait Rolling Eyes ) je n'y vois rien de positif pour les élèves ou pour les enseignants. Que ce soit dans sa finalité, dans sa conception ou dans sa mise en oeuvre. D'ailleurs ce ne sont pas les mêmes personnes qui l'ont initié, qui l'ont élaboré et qui devront le faire "accepter" et le mettre en oeuvre...On peut même imaginer:
_que les premiers diront que les seconds ont mal fait le boulot,
_que les seconds diront que ce ne sont pas eux qui l'ont initié et que les troisièmes ne savent pas le mettre en oeuvre et n'obéissent pas,
_que les troisièmes diront que les deux premiers sont complètement fous...
Mais au final, qui seront les dindons de la farce? Les élèves et les enseignants de terrain...

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par Celeborn Mar 1 Mar 2011 - 9:38
Bon, j'ai (re)fait un peu de ménage (et forcément, j'ai effacé certaines réponses qui allaient avec les messages passionnants de nos plus grands polémistes). On peut tenter de nouveau d'échanger : je crois que ces dernières pages, beaucoup de questions importantes ont été soulevées.

J'y ajoute la mienne (je ne sais pas si elle est importante, en revanche Wink) :

Milasaintanne, tu as parlé du fait que tu évaluais les compétences avec 4 niveau (non acquis/ECA/acquis/expert). J'ai une collègue qui s'est mis à la chose, et qui elle a 5 niveaux (numérotés de 1 à 5, d'ailleurs).

En fait, j'ai juste l'impression qu'on vient de réinventer… les notes. Je ne sais si c'était bien la peine de dire qu'il fallait remplacer l'évaluation par notes par l'évaluation par compétences (pas toi spécialement, Milasaintanne, mais c'est quand même un discours qui accompagne généralement cette idée de l'enseignement par compétences, le discours anti-notes, qui seraient anxiogènes, qui n'évalueraient pas le positif, etc.), tout ça pour finir par remettre des notes. Car effectivement, quand le curseur n'a que deux positions, l'évaluation manque quand même de pertinence. Ça me rappelle les livrets de primaire, où les professeurs des écoles mettaient régulièrement des croix SUR LA LIGNE qui sépare la case NA de la case ECA, ou sur la ligne qui sépare la case ECA de la case A. C'était un moyen de mettre + de degrés à leur échelle, de graduer leur axe… bref, de mettre des notes.



Une seconde question. Comment fait-on dans le réel, sur une copie ?

Je donne un exemple : je propose un devoir de fin de chapitre sur, disons, L'Avare de Molière. Il y a 8 questions dans mon devoir : 4 sur un texte, dont 3 d'analyse assez basique, et une de rédaction d'un paragraphe pour montrer une certaine dimension du texte. Il y a quatre questions de cours : 2 assez basiques (type « nom et dates de Molière »), et deux qui demandent davantage de développement.

Je fais quoi, avec mes compétences, quand j'ai mon stylo rouge (ou noir, ou violet) entre les mains ? J'évalue pour chaque question la ou les compétences mises en jeu ? Je fais des annotations sur la copie et j'évalue les compétences de façon globale sur l'ensemble du devoir ? Comment ça marche, ce truc, pour mon contrôle ?

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par Presse-purée Mar 1 Mar 2011 - 10:29
Pour ma part, j'ai filé une grille simplifiée à mes élèves. Cette grille est en fait un tableau dont la première colonne reprend les intitulés des items en les simplifiant et en leur attribuant une abréviation. Les autres colonnes sont appelées "date" et sont laissées vierges.
En haut du tableau, il y a un mini-tableau avec quatre colonnes: "non-acquis", "des difficultés à acquérir", "en cours d'acquisition" et "acquis". J'ai fait légender ce tableau par les élèves en début d'année: deux points rouge, un point rouge, un point vert, deux points verts... (le truc classique des gommettes)
Ils ont donc collé le tout dans leur cahier.
A la fin de mes contrôles, il y a un tableau avec les abréviations des items que je propose à la validation. Je renseigne ce tableau avec mon code couleur, en plus de la note (pour le moment) et des appréciations, auxquelles j'accorde beaucoup plus d'importance.
Lors de la correction du contrôle, ils doivent reporter le code couleur dans leur tableau personnel: ils remplissent une colonne "date" avec les points verts ou rouge et la date du contrôle.
J'ai un grand classeur dans lequel j'ai un double des grilles de chaque élève, que je renseigne moi aussi, ce qui me permet de voir où ils en sont.

Honnêtement, c'est un travail TRES fastidieux, surtout couplé à la note. Je ne sais pas trop encore le bénéfice que les élèves, eux, en tirent, car c'est la première année pour moi (comme pour eux). Le point positif que j'y vois, c'est qu'avec l'accumulation des données, on peut mieux personnaliser les appréciations des devoirs, et (je le fais dans certains cas), mieux orienter les travaux supplémentaires.

Maintenant, couplé à la note, ça fait un boulot de taré, et du coup, je fais moins d'évaluations qu'avant. Ce doublon (un peu comme le cahier de textes papier/numérique à mener de front) me fiche le bourdon: ça fait vraiment "Tu bosses maintenant, fainéant de prof, hein!".

C'est aussi pour cela que je pense arrêter les notes l'an prochain. Maintenant, aller de 20 à 0 ou de 1 à 4, ça ne change pas grand-chose au schmilblick... Encourager les élèves, leur montrer leurs réussites et leur donner des pistes pour améliorer leurs faiblesses, je le faisais déjà dans l'appréciation. Mais cette dernière était toujours parasitée par la note. Peut-être que ce ne sera plus le cas avec l'évaluation par compétences. A titre personnel, c'est le seul crédit que je lui accorde pour le moment.

Je testerai la chose suivante sur ma prochaine éva: pas de note sur la copie; uniquement les items et surtout l'appréciation. On verra ce que cela donne.

_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8

"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
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par Presse-purée Mar 1 Mar 2011 - 10:36
Je précise que ce fonctionnement est interne à mes classes: c'est pour cela que j'ai apporté une dose de progressivité dans la validation (ce que ne permettent pas, en théorie, les textes offs) et je les fais travailler dans ce cadre là simplement parce qu'ils y seront confrontés plus tard. Pour la validation officielle via LPC, je ne m'y prête pas.

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par Invité Mar 1 Mar 2011 - 10:38
Celeborn a écrit:Bon, j'ai (re)fait un peu de ménage (et forcément, j'ai effacé certaines réponses qui allaient avec les messages passionnants de nos plus grands polémistes). On peut tenter de nouveau d'échanger : je crois que ces dernières pages, beaucoup de questions importantes ont été soulevées.

J'y ajoute la mienne (je ne sais pas si elle est importante, en revanche Wink) :

Milasaintanne, tu as parlé du fait que tu évaluais les compétences avec 4 niveau (non acquis/ECA/acquis/expert). J'ai une collègue qui s'est mis à la chose, et qui elle a 5 niveaux (numérotés de 1 à 5, d'ailleurs).

En fait, j'ai juste l'impression qu'on vient de réinventer… les notes. Je ne sais si c'était bien la peine de dire qu'il fallait remplacer l'évaluation par notes par l'évaluation par compétences (pas toi spécialement, Milasaintanne, mais c'est quand même un discours qui accompagne généralement cette idée de l'enseignement par compétences, le discours anti-notes, qui seraient anxiogènes, qui n'évalueraient pas le positif, etc.), tout ça pour finir par remettre des notes. Car effectivement, quand le curseur n'a que deux positions, l'évaluation manque quand même de pertinence. Ça me rappelle les livrets de primaire, où les professeurs des écoles mettaient régulièrement des croix SUR LA LIGNE qui sépare la case NA de la case ECA, ou sur la ligne qui sépare la case ECA de la case A. C'était un moyen de mettre + de degrés à leur échelle, de graduer leur axe… bref, de mettre des notes.



Une seconde question. Comment fait-on dans le réel, sur une copie ?

Je donne un exemple : je propose un devoir de fin de chapitre sur, disons, L'Avare de Molière. Il y a 8 questions dans mon devoir : 4 sur un texte, dont 3 d'analyse assez basique, et une de rédaction d'un paragraphe pour montrer une certaine dimension du texte. Il y a quatre questions de cours : 2 assez basiques (type « nom et dates de Molière »), et deux qui demandent davantage de développement.

Je fais quoi, avec mes compétences, quand j'ai mon stylo rouge (ou noir, ou violet) entre les mains ? J'évalue pour chaque question la ou les compétences mises en jeu ? Je fais des annotations sur la copie et j'évalue les compétences de façon globale sur l'ensemble du devoir ? Comment ça marche, ce truc, pour mon contrôle ?

Je suis pas prof de français, mais si tu veux, je te propose un truc. On travaille ensemble sur ton évaluation et on voit ensemble. Il y a un outil très bien pour ça, Etherpad. Si ça t'intéresse, je te donne un code d'accès en PM et on s'y colle. Ca sera concrêt et on sera dessus en même temps, pas en différé comme ici.
Pseudo
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par Pseudo Mar 1 Mar 2011 - 10:51
V.Marchais a écrit:
Mais sans note, et surtout en se limitant aux seuls items du socle, je n'aurais jamais pu obtenir cela, parce qu'en termes de compétences, celles attendues pour son niveau, elle les avait, point. Il n'en demeure pas moins que j'estime que mon travail, c'est de la faire progresser, elle comme les autres.

J'arrive comme un cheveux sur la soupe.

Cet obstacle se pose quand même aussi avec les notes. Certains élèves se contentent de leurs notes et dosent leurs efforts. Et d'ailleurs, pourquoi pas. Certains adultes refusent les heures sup parce qu'ils préfèrent s'occuper de leurs familles ou leurs loisirs, ou pour des raisons idéologiques, plutôt que de travailler plus pour gagner plus. C'est un choix, qu'il faut seulement assumer, mais c'est un choix comme un autre.

Le danger est plutôt de n'avoir rien à proposer de plus stimulant à des élèves demandeurs. Et cela, on l'observe même dans les classes avec la notation.

La solution, c'est de casser le groupe classe, ou de niveau, intangible pour toute l'année et de proposer aux élèves de changer de groupe. Que ça ne soit plus l'élève qui s'adapte au niveau de la classe d'age (car il s'agit bien de cela) mais que le niveau de connaissance/compétence proposé s'adapte à l'élève, autant que faire se peut.
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par Invité Mar 1 Mar 2011 - 10:58
Pseudo a écrit:
V.Marchais a écrit:
Mais sans note, et surtout en se limitant aux seuls items du socle, je n'aurais jamais pu obtenir cela, parce qu'en termes de compétences, celles attendues pour son niveau, elle les avait, point. Il n'en demeure pas moins que j'estime que mon travail, c'est de la faire progresser, elle comme les autres.

J'arrive comme un cheveux sur la soupe.

Cet obstacle se pose quand même aussi avec les notes. Certains élèves se contentent de leurs notes et dosent leurs efforts. Et d'ailleurs, pourquoi pas. Certains adultes refusent les heures sup parce qu'ils préfèrent s'occuper de leurs familles ou leurs loisirs, ou pour des raisons idéologiques, plutôt que de travailler plus pour gagner plus. C'est un choix, qu'il faut seulement assumer, mais c'est un choix comme un autre.

Le danger est plutôt de n'avoir rien à proposer de plus stimulant à des élèves demandeurs. Et cela, on l'observe même dans les classes avec la notation.

La solution, c'est de casser le groupe classe, ou de niveau, intangible pour toute l'année et de proposer aux élèves de changer de groupe. Que ça ne soit plus l'élève qui s'adapte au niveau de la classe d'age (car il s'agit bien de cela) mais que le niveau de connaissance/compétence proposé s'adapte à l'élève, autant que faire se peut.

Je plussoie !!! (oui, je sais c'est un barbarisme...)
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par Gryphe Mar 1 Mar 2011 - 11:07
Up. (Il y a peut-être eu la réponse ailleurs, mais je ne l'ai pas vue.)
Gryphe a écrit:
milasaintanne a écrit:Rien ne t'oblige à mettre des notes. il y a déjà trois ans que je n'en mets plus.
Je comprends très bien pour les 6è-5è-4è, les années qui ne sont pas "à examen".
En revanche, comment fais-tu pour le Brevet ?
Il reste soumis aux points du contrôle continu, ainsi qu'à une note chiffrée d'Histoire des arts, comme l'indiquent clairement les textes officiels.
Pour les troisièmes, tu ne prends en compte que les notes chiffrées des Brevets blancs ? Ou as-tu une autre solution ? Discussions sur le socle commun - Page 20 166341
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par Invité Mar 1 Mar 2011 - 11:14
Gryphe a écrit:Up. (Il y a peut-être eu la réponse ailleurs, mais je ne l'ai pas vue.)
Gryphe a écrit:
milasaintanne a écrit:Rien ne t'oblige à mettre des notes. il y a déjà trois ans que je n'en mets plus.
Je comprends très bien pour les 6è-5è-4è, les années qui ne sont pas "à examen".
En revanche, comment fais-tu pour le Brevet ?
Il reste soumis aux points du contrôle continu, ainsi qu'à une note chiffrée d'Histoire des arts, comme l'indiquent clairement les textes officiels.
Pour les troisièmes, tu ne prends en compte que les notes chiffrées des Brevets blancs ? Ou as-tu une autre solution ? Discussions sur le socle commun - Page 20 166341

Perso, je fabrique une note globale qui correspond aux acquisitions (connaissances et compétences) et aux progrès accomplis en cours d'année. Une note suffit et c'est pas plus débile qu'une moyenne générale.
Je suis en train de transformer les copies de brevet blanc évaluées par une note en évaluation par compétences.
Gryphe
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par Gryphe Mar 1 Mar 2011 - 11:18
Merci ! Very Happy

Je crois que je comprends la démarche.

Chapeau pour la "conversion" des notes du Brevet blanc en évaluation par compétences, parce que là, ça doit être pas mal de travail.
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par Invité Mar 1 Mar 2011 - 11:22
Au fait, ma proposition de travailler par Etherpad avec qui le souhaite tient toujours.
Ca sera du concrêt.
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par Invité Mar 1 Mar 2011 - 11:22
Gryphe a écrit:Merci ! Very Happy

Je crois que je comprends la démarche.

Chapeau pour la "conversion" des notes du Brevet blanc en évaluation par compétences, parce que là, ça doit être pas mal de travail.

Merci à toi.
Iphigénie
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par Iphigénie Mar 1 Mar 2011 - 12:20
Tout ça fait quand même une bien grosse usine à gaz pour ne réformer que l'évaluation,alors que le problème c'est quand même le contenu(et le marché du travail).... pingouin
Chocolat
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par Chocolat Mar 1 Mar 2011 - 12:43
Je partage l'avis d'Iphigénie.

En quoi cette multiplication d'attestations garantirait un meilleur niveau puis l'insertion dans la vie active de nos élèves?

C'est le collège dans son ensemble, qu'il faut réformer.

J'ai franchement l'impression que l'on perdra (une fois de plus, pour changer) le temps avec des détails, au lieu de s'attaquer aux problèmes de fond du collège unique, qui constitue, avec la démocratisation culturelle, l'un des échecs les plus cuisants de ces dernières années!

_________________
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par Ruthven Mar 1 Mar 2011 - 12:45
iphigénie a écrit:Tout ça fait quand même une bien grosse usine à gaz pour ne réformer que l'évaluation,alors que le problème c'est quand même le contenu.


+1


Et à mon avis, c'est là qu'est l'entourloupe, dans l'articulation entre le mode d'évaluation et le contenu d'enseignement. Avec ce mode d'évaluation, avance masqué un apauvrissement du contenu qu'il sera facile d'imposer quand on n'évaluera plus que des compétences - qui se caractérisent essentiellement par une décontextualisation. C'est le point d'aboutissement d'une logique qui sépare la méthode de son contenu (les fameux cours bidon de méthodologie ou les cours pour apprendre à apprendre, la navrante formation transversale en IUFM), qui pense le personnel comme des ressources interchangeables (dans l'enseignement, on pense pouvoir mettre n'importe qui à n'importe quel moment devant les élèves indépendamment de la relation éducative qui suppose un ancrage affectif). On est dans un modèle du déracinement. J'ai un collègue qui a essayé de montrer que la logique à l'oeuvre dans les compétences reposait in fine sur un processus de désubjectivisation dans la mesure où l'individu se réduit à des fonctions. A. del Rey parle à juste titre de déterritorialisation.
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