- InvitéInvité
Juste en passant parce que je viens de tomber dessus et que je me suis dit que ça pourrait vous intéresser, deux documents concernant l'école finlandaise.
http://www.ps1150.be/Texte/080518Finlande.htm
http://www.echecscolaire.be/finland_fichiers/sysecfi2.pdf
http://www.ps1150.be/Texte/080518Finlande.htm
http://www.echecscolaire.be/finland_fichiers/sysecfi2.pdf
- User5899Demi-dieu
Pas du toutMarie Laetitia a écrit:Référence là dans un article de Marianne http://www.rue89.com/2010/05/04/femmes-si-vous-portez-un-pantalon-vous-etes-hors-la-loi-150160Gryphe a écrit:C'est peut-être anecdotique, mais pour le coup, je veux bien la référence.Cripure a écrit:La loi républicaine actuelle interdit aux femmes de porter des pantalons.
As-tu le lien vers Legifrance, qui indique que cette loi est toujours en vigueur ?
Et il me semble que ça a été abrogé dans la foulée, en 2010 donc.
2010
- User5899Demi-dieu
Merci beaucoup, milasaintanne. Une discussion pédagogique ne saurait en effet se passer d'une référence finnoise ou, à défaut, danoise. Tout est donc bien, j'vas faire ma soupe.milasaintanne a écrit:Juste en passant parce que je viens de tomber dessus et que je me suis dit que ça pourrait vous intéresser, deux documents concernant l'école finlandaise.
http://www.ps1150.be/Texte/080518Finlande.htm
http://www.echecscolaire.be/finland_fichiers/sysecfi2.pdf
- doublecasquetteEnchanteur
Ruthven a écrit:Cripure a écrit:
Oh ben moi, j'interviens quand les compétences ont déjà été validées. Il ne me reste plus qu'à leur expliquer que même validés et brevetés, ça ne les empêche pas d'avoir 3 (que ça ne les empêche pas d'avoir 17 non plus). Bref, que dorénavant, il n'y a plus personne pour leur fabriquer des jolis petits dispositifs où ils gagnent à tous les coups même sans bosser.
Merci pour le lien.
Attends que la réforme du lycée ait atteint son plein régime et on en reparlera (hélas).
Et toc ! Comme ça, ce ne seront pas toujours les mêmes qui prendront !
Non, en Primaire, on affiche complet, on a tout : l'épée de Damocles au-dessus de la maternelle, l'accueil de tous les élèves résidant sur le secteur de recrutement de l'école (avec ou sans AVS, selon les lubies du Rectorat qui peut enlever un poste de ce type, même et y compris si on accueille un enfant lourdement handicapé), la validation des paliers 1 et 2, l'APER, les Premiers Secours, le B2I, l'enseignement par compétences, tout, je vous dis.
Pour Cripure, deuxième leçon d'évaluation :
L'évaluation formative est une démarche d'évaluation intégrée à un apprentissage. Elle s'inscrit dans une approche constructiviste de l'apprentissage. Elle s'apparente à un processus d'accompagnement qui rend lisible les variables en jeu dans l'apprentissage.
Ce mode d'évaluation repose sur différents outils pédagogiques :
* la mise en œuvre de critères d'évaluation par une démarche de contractualisation ou de négociation : l'apprenant peut mesurer le chemin parcouru et celui restant à parcourir. Ces critères permettent une décentration de l'apprenant en même temps qu'ils favorisent sa centration sur la tâche à réaliser ;
* le concept de l'erreur formative : l'erreur est positive, elle fait partie de l'acte d'apprendre, elle doit être analysée et traitée dans une approche différenciée ;
* les entretiens d'évaluation : ils visent à permettre à l'apprenant à prendre conscience des stratégies qu'il utilise, à porter une réflexion critique sur son activité. C'est aussi un temps de mise en confiance de l'apprenant.
L'évaluation formative coupe court à tout fatalisme et permet à l'apprenant de piloter son propre processus d'apprentissage.
Le BLED et la correction du BLED, avec exercices de renforcement pris dans un autre manuel d'exercices d'orthographe au besoin, par exemple
- User5899Demi-dieu
C'est super, le Bled. En seconde, ça marche super (enfin, celui du CE2).
- InvitéInvité
Cripure a écrit:Pas du toutMarie Laetitia a écrit:Référence là dans un article de Marianne http://www.rue89.com/2010/05/04/femmes-si-vous-portez-un-pantalon-vous-etes-hors-la-loi-150160Gryphe a écrit:C'est peut-être anecdotique, mais pour le coup, je veux bien la référence.Cripure a écrit:La loi républicaine actuelle interdit aux femmes de porter des pantalons.
As-tu le lien vers Legifrance, qui indique que cette loi est toujours en vigueur ?
Et il me semble que ça a été abrogé dans la foulée, en 2010 donc.
2010
Je crois surtout que si cette loi était abolie, elle permettrait aux hommes de revendiquer le droit de porter des jupes (ce pour quoi certains militent déjà) au nom de l'égalité.
Quand on voit que certains employeurs refusent déjà le port du bermuda... imaginez les mecs en jupe : c'est le licenciement direct.
il vaut mieux donc ne pas toucher à une loi non abrogée mais non appliquée que d'ouvrir la boite de Pandore vestimentaire
- doublecasquetteEnchanteur
Cripure a écrit:C'est super, le Bled. En seconde, ça marche super (enfin, celui du CE2).
Déviage de post (toutes mes excuses)
Si vous voulez varier, il y a ça aussi :
http://www.slecc.fr/grammaire_CE1_manuel.htm
Fin du déviage de post.
- JeanNiveau 8
Cripure a écrit:Mais, Gryphe, cela signifierait-il donc qu'avant le socle, il n'y avait aucun niveau minimal garanti ? Si le mot important est "niveau minimal", c'est faux, puisqu'il y avait des programmes. Le mot important est donc "garanti". Bon. Donc, aujourd'hui, ce niveau minimal qui existait déjà est désormais "garanti". Et comme on ne peut pas le garantir, on invente un système d'évaluation qui permette de le présenter comme garanti.Gryphe a écrit:L'intérêt de ce Socle est justement de garantir à chaque individu un niveau minimum de formation.
Comme son nom l'indique, le principe du Socle, c'est de construire le reste par-dessus.
C'est ça ? J'ai bon ?
Je crois qu'avant le "socle" il y avait l'"instruction", qui était offerte à chacun afin qu'il pût exercer sa réflexion et que chacun recevait et assimilait en fonction de ses capacités intellectuelles et de ses ambitions dans la vie. Cette "instruction" était une sorte d'"université" au sens étymologique du terme, donnait à chaque élève les bases des connaissances dans les divers domaines du savoir, puisqu'il allait de soi que plus on est instruit, plus on dispose de nourriture pour sa réflexion libre et éclairée (c'est l'héritage des Lumières).
Avec le "socle", changement complet de perspective : des crânes d'oeuf ont dessiné un profil définitif et clos du "bon citoyen", lequel devra posséder une série de "compétences", dont la première tare est d'ailleurs que son élaboration n'a fait l'objet d'aucun débat public. L'Etat ne s'engage donc plus à assurer à chaque élève la possession d'une "instruction" libérale, ouverte à la pensée, qui en fasse un citoyen libre, mais une série de "compétences" qui le rendent conforme à un modèle a priori arbitrairement dessiné.
Pour les concepteurs du "socle", les connaissances n'ont plus guère d'intérêt - ils s'en cachent à peine- et c'est pour cela que le "socle" peut être "commun" et s'harmoniser parfaitement avec la lutte conte l'enseignement disciplinaire (contre les "lobbies disciplinaires") menée par les pédagogistes.
- GrypheMédiateur
Alors, je précise que je ne suis absolument pas une spécialiste.Cripure a écrit:Mais, Gryphe, cela signifierait-il donc qu'avant le socle, il n'y avait aucun niveau minimal garanti ? Si le mot important est "niveau minimal", c'est faux, puisqu'il y avait des programmes. Le mot important est donc "garanti". Bon. Donc, aujourd'hui, ce niveau minimal qui existait déjà est désormais "garanti". Et comme on ne peut pas le garantir, on invente un système d'évaluation qui permette de le présenter comme garanti.Gryphe a écrit:L'intérêt de ce Socle est justement de garantir à chaque individu un niveau minimum de formation.
Comme son nom l'indique, le principe du Socle, c'est de construire le reste par-dessus.
C'est ça ? J'ai bon ?
Ce que j'ai compris :
- le programme, c'est ce que le professeur doit enseigner,
- le socle, c'est ce que l'élève doit retenir au minimum.
C'est donc une "avancée" dans le principe "l'élève au centre du système éducatif". Je vais vous faire hurler avec "avancée", mais disons que cela procède bien du même principe : l'école existe parce qu'il y a des élèves, et qu'ils ont besoin de professeurs. Et non pas l'inverse. Cela n'empêche pas que l'élève doive respecter le professeur, et que ce soit le professeur qui conduise sa classe, mais l'objectif, c'est que l'élève apprenne, et le moyen, c'est que le professeur enseigne dans de bonnes conditions.
En gros, comme m'avait dit un IPR un jour d'inspection il y a fort longtemps "je ne vous demande pas de travailler, je vous demande de faire travailler vos élèves".
Avec le socle, le curseur se déplace.
- Avant, on vérifiait que le professeur faisait le programme. Vous allez me dire, on vérifie toujours, cf. le cahier de textes électronique.
- Maintenant, on vérifie que l'élève a retenu quelque chose : le socle, au minimum.
Je suppose que ce que j'écris est complètement caricatural, donc je vais laisser la place aux spécialistes pour qu'ils donnent les détails...
Ce que je comprends toutefois, c'est que même si beaucoup de choses sont liées, on peut quand même distinguer
- le Socle,
- l'évaluation par compétences,
- le livret qui reprend les différents items avec les cases à cocher...
Déjà, ces trois entrées de la question soulèvent des interrogations et des problèmes différents.
C'est dans l'air du temps, comme avec l'idée du "droit au logement opposable".Le mot important est donc "garanti"
Là où c'est vrai que cela devient compliqué, c'est que l'objectif est de parvenir à 100 % de réussite.
Mais que la réussite ne se décrète pas.
D'où cette impression que "quoi qu'il arrive, les cases seront cochées".
Je ne suis pas d'accord avec cette idée, qui même si elle est vraie ça et là, n'est pas vraie là où on ne le décide pas.
Dans mon établissement, on a, certes, défini en CA un % de validation qui nous paraît "raisonnable", au vu des résultats habituels de nos élèves. Ce % sert à avoir un "horizon de référence", un ordre de grandeur qui donne quelques repères. Et ce % n'est pas 100%, pour une première année.
Mais il est hors de question de valider des élèves qui, de toute évidence, n'ont pas leurs 7 compétences de base.
Je ne sais pas à l'avance combien d'élèves on pourra valider, ni quel pourcentage cela donnera, même si on a fixé un % "repère".
Advienne que pourra, mais je ne validerai pas des élèves qui n'ont pas leurs compétences de base.
Ainsi, la validation sert de certification pour l'élève ("je maîtrise ou je ne maîtrise pas le Socle"), mais cela sert aussi d'évaluation statistique qui permet de voir où on en est, au niveau d'un établissement, d'une académie, ou du système éducatif.
Et ne me dites pas qu'on ne peut pas faire de statistiques à partir de compétences validées à la louche... c'est un autre problème.
On peut en tout cas faire des statistiques très précises sur le % de validations qui auront été décidées.
Le permis de conduire marche bien comme ça : "je sais faire, je ne sais pas faire".
Je ne pense pas que les moniteurs d'auto-école, ni même les examinateurs du permis, aient tous rigoureusement les mêmes exigences ou seuils de tolérance.
Et pourtant, grosso modo, cela fonctionne ; le candidat sait au fur et à mesure ce qu'il sait faire et ce qu'il lui reste à apprendre, et passe le permis lorsqu'il a abordé toutes les notions importantes.
L'objectif est 100% de réussite. Peut-être en plusieurs fois, mais 100% de réussite quand même.
Bref, je comprends toutes les interrogations et les inquiétudes, ainsi que le risque lié à une surcharge de travail.
Mais bon, on peut aussi essayer honnêtement, et surtout, essayer de s'en servir pour faire réussir les élèves, car c'est bien la chose la plus importante. Et tout le reste n'est que littérature (même si la littérature, c'est très important aussi, -compétences 1 et 5- ).
Sur ce, je retourne à l'épreuve d'histoire des arts ; je sais comment je veux travailler, mais pas par quel bout commencer la discussion ...
_________________
Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- JeanNiveau 8
[quote="Gryphe"]
Mais bon, on peut aussi essayer honnêtement, et surtout, essayer de s'en servir pour faire réussir les élèves, car c'est bien la chose la plus importante.
Ce n'est pas fait pour faire réussir les élèves, mais pour leur faire croire qu'ils ont réussi quelque chose (atteint un niveau minimal d'instruction) alors qu'en réalité on les a formatés sur le plan comportemental.
Mais bon, on peut aussi essayer honnêtement, et surtout, essayer de s'en servir pour faire réussir les élèves, car c'est bien la chose la plus importante.
Ce n'est pas fait pour faire réussir les élèves, mais pour leur faire croire qu'ils ont réussi quelque chose (atteint un niveau minimal d'instruction) alors qu'en réalité on les a formatés sur le plan comportemental.
- RuthvenGuide spirituel
Jean a écrit:
Ce n'est pas fait pour faire réussir les élèves, mais pour leur faire croire qu'ils ont réussi quelque chose (atteint un niveau minimal d'instruction) alors qu'en réalité on les a formatés sur le plan comportemental.
Ce qui est très curieux, au passage, c'est ce succès du socle chez beaucoup de pédagogistes alors qu'ils baignent généralement dans une culture psychologique inspirée de la psychanalyse (hostile au cognitivisme à qui la psychanalyse reproche de ne pas penser l'être humain comme un sujet et de le réduire à des comportements que l'on peut conditionner).
- IlseÉrudit
Et quid du brevet si on valide des compétences ? et des notes ? Ne pensez-vpus pas qu'on va les supprimer ?
- InvitéInvité
Gryphe a écrit:[
Alors, je précise que je ne suis absolument pas une spécialiste.
Ce que j'ai compris :
- le programme, c'est ce que le professeur doit enseigner,
- le socle, c'est ce que l'élève doit retenir au minimum.
C'est donc une "avancée" dans le principe "l'élève au centre du système éducatif". Je vais vous faire hurler avec "avancée", mais disons que cela procède bien du même principe : l'école existe parce qu'il y a des élèves, et qu'ils ont besoin de professeurs. Et non pas l'inverse. Cela n'empêche pas que l'élève doive respecter le professeur, et que ce soit le professeur qui conduise sa classe, mais l'objectif, c'est que l'élève apprenne, et le moyen, c'est que le professeur enseigne dans de bonnes conditions.
En gros, comme m'avait dit un IPR un jour d'inspection il y a fort longtemps "je ne vous demande pas de travailler, je vous demande de faire travailler vos élèves". (...)
Je suis complètement d'accord avec cela (et avec le reste aussi). Je dis la même chose à mes stagiaires, à mes élèves et les IPR autour de moi le disent aussi.
- doctor whoDoyen
D'accord avec les analyses du socle qui y voient une vaste pétition de principe.
On ne décrète pas un taux de réussite. C'est la porte ouverte à toutes les manipulations, comme aujourd'hui avec le brevet et le bac.
Il faudrait d'abord réfléchir aux conditions d'un relèvement du niveau général d'instruction, puis évaluer leur efficacité, si c'est possible en matière d'éducation. Mais donner des objectifs puis attendre qu'on conforme le système et les méthodes en fonction de ces objectifs, c'est mettre la charrue avant les boeufs.
En outre, c'est une manière de squizzer les oppositions aux méthodes préconisées pour parvenir à ces objectifs. On se donne les moyens de faire pression sur les enseignants récalcitrants, finalement.
On ne décrète pas un taux de réussite. C'est la porte ouverte à toutes les manipulations, comme aujourd'hui avec le brevet et le bac.
Il faudrait d'abord réfléchir aux conditions d'un relèvement du niveau général d'instruction, puis évaluer leur efficacité, si c'est possible en matière d'éducation. Mais donner des objectifs puis attendre qu'on conforme le système et les méthodes en fonction de ces objectifs, c'est mettre la charrue avant les boeufs.
En outre, c'est une manière de squizzer les oppositions aux méthodes préconisées pour parvenir à ces objectifs. On se donne les moyens de faire pression sur les enseignants récalcitrants, finalement.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- User5899Demi-dieu
Pile poil pareil pour le socle, à mon avis.milasaintanne a écrit:il vaut mieux donc ne pas toucher à une loi non abrogée mais non appliquée que d'ouvrir la boite de Pandore vestimentaire
- User5899Demi-dieu
Oh, mais je suis d'accord. L'élève au centre ne me gêne en rien, c'est un concept qui me semble même relever de l'évidence.Gryphe a écrit:Ce que j'ai compris :
- le programme, c'est ce que le professeur doit enseigner,
- le socle, c'est ce que l'élève doit retenir au minimum.
C'est donc une "avancée" dans le principe "l'élève au centre du système éducatif". Je vais vous faire hurler avec "avancée", mais disons que cela procède bien du même principe : l'école existe parce qu'il y a des élèves, et qu'ils ont besoin de professeurs. Et non pas l'inverse.
Toujours OK. "Monsieur Cripure, ce sont vos élèves qui doivent être fatigués à la fin de votre cours, et pas vous" (HM, IG de lettres pour ma titularisation il y a... longtemps).Gryphe a écrit:Cela n'empêche pas que l'élève doive respecter le professeur, et que ce soit le professeur qui conduise sa classe, mais l'objectif, c'est que l'élève apprenne, et le moyen, c'est que le professeur enseigne dans de bonnes conditions.
En gros, comme m'avait dit un IPR un jour d'inspection il y a fort longtemps "je ne vous demande pas de travailler, je vous demande de faire travailler vos élèves".
Si c'était ça, tout le monde serait d'accord, moi le premier. Mais on ne vérifie rien du tout. On découpe un savoir en lamelles, on appelle les lamelles "compétences" et on monte une usine à gaz dite "validation". Mais l'élève, quand il sort, il ne sait toujours rien.Gryphe a écrit:Avec le socle, le curseur se déplace.
- Avant, on vérifiait que le professeur faisait le programme. Vous allez me dire, on vérifie toujours, cf. le cahier de textes électronique.
- Maintenant, on vérifie que l'élève a retenu quelque chose : le socle, au minimum.
Au fait, vous avez vu, chez Barthès ce soir, la question aux (grands) ados sur les cantonales ? Vive l'instruction civique !
Pour finir rapidement. Après son permis, l'impétrant sait conduire (même s'il a la possibilité de faire des conneries). Après son socle, l'élève validé qui est validé avec tous ses camarades (100%) est toujours aussi faible. Je veux bien me tromper, mais j'attends les prochaines promotions de secondes avec une certitude d'acier. Surtout que les programmes se durcissent encore un peu.
- frankensteinVénérable
C'est exactement ça, le savoir, les attitudes, le comportement découpés en lamelles plus ou moins grosses que l'on pourrait réassembler dans tous les sens sans aucune cohérence ...Par exemple, puisqu'on parle d'instruction civique, je vois:Si c'était ça, tout le monde serait d'accord, moi le premier. Mais on ne vérifie rien du tout. On découpe un savoir en lamelles, on appelle les lamelles "compétences" et on monte une usine à gaz dite "validation". Mais l'élève, quand il sort, il ne sait toujours rien.
Au fait, vous avez vu, chez Barthès ce soir, la question aux (grands) ados sur les cantonales ? Vive l'instruction civique !
Connaître les principes et les fondements de la vie civique et sociale:
_ Reconnaître les symboles de la République et de l'Union européenne
(en une heure de cours, c'est fait...)
_Respecter les règles de la vie collective
(là, c'est déjà plus dur à évaluer, pour certains, ça risque de n'être jamais acquis...)
_________________
Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- loup des steppesNeoprof expérimenté
milasaintanne a écrit:loup des steppes a écrit:
milasaintanne a écrit: "avec les examens actuels (DNB, bac) nous n'avons aucune consigne d'accorder le diplôme au maximum d'élèves."
heu, désolée, j'ai jamais écrit ça.
Je viens de corriger cette erreur sur le post en question, veuillez m'excuser si mon erreur vous a blessée .
_________________
[i] "Là où sont mes pieds, je suis à ma place." prov. Amérindien
"Choose the words you use with care: they create the world around you"
- Reine MargotDemi-dieu
ce n'est pas ainsi que j'entends "élève au centre", à l'IUFM on nous avait appris qu'il s'agissait à l'origine de l'expression "élève au centre des savoirs", c'est à dire de la démarche consistant à faire en sorte que l'élève construise lui-même ses propres savoirs, avec le succès que l'on sait.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- JeanNiveau 8
marquisedemerteuil a écrit:ce n'est pas ainsi que j'entends "élève au centre", à l'IUFM on nous avait appris qu'il s'agissait à l'origine de l'expression "élève au centre des savoirs", c'est à dire de la démarche consistant à faire en sorte que l'élève construise lui-même ses propres savoirs, avec le succès que l'on sait.
J'avais compris moi aussi que "l'élève au centre", c'était "l'élève qui se porte spontanément vers le savoir", le
- JeanNiveau 8
Pour en revenir à la façon "traditionnelle de faire cours", et répondre plus en détail à Marie Laetitia, je précise comment je procède en grammaire:
j'ai annoncé (dans toutes mes classes de collège puisque je me suis aperçu que les élèves ne savaient rien du tout, même pas les bases) un cours de grammaire sur l'année en deux parties : les natures des mots (9), les fonctions (25), et je me suis lancé depuis septembre dans l'étude détaillée desdites, en alternant une nature et une fonction, à raison de deux heures par semaine.
Par exemple, s'agissant du COD, je ne leur en fais pas d'abord reconnaître la notion dans quelques exemples (mais je conçois fort bien qu'on puisse aussi commencer par un peu de recherche "inductive"), je leur en donne d'emblée la définition, et tout ce qui suit va être écrit dans leur cahier de grammaire :
"Le complément d'objet direct désigne l'"objet de l'action du verbe". Cet "objet de l'action du verbe" n'est pas introduit par une préposition et c'est pour cela qu'il est appelé "direct"".
Par exemple, dans la phrase "Le chat boit son lait.", le nom "lait " est l'objet de l'action de boire.
Si on remplace le nom "lait par le pronom personnel "le", soit "Le chat le boit.", le pronom personnel "le" sera lui aussi l'"objet de l'action" de boire, donc aussi "complément d'objet direct du verbe "boit".
J'ajoute aussitôt que le COD s'exprime par l'accusatif dans les langues à déclinaisons (latin, allemand). Comme ils font de l'allemand, ça leur dit vaguement quelque chose ! Pour les latinistes, le lien est plus évident!
J'indique ensuite que le COD peut être un mot de différentes natures :
un nom (Je caresse le chat.),
un pronom (Je le caresse.),
un verbe (Je veux jouer.),
un mot cité en tant que mot et mis entre guillemets (Ecris "aujourd'hui"!),
une proposition subordonnée conjonctive, dont je précise qu'elle sera étudiée en détail plus tard ainsi que les deux suivantes (Je veux que tu sortes!",
une proposition subordonnée infinitive (J'entends le chat miauler.)
une subordonnée interrogative indirecte (Je demande qui vient.)
Suit une batterie d'exercices de fabrication maison consistant soit à souligner et à analyser les COD (nature et fonction) dans de petites phrases, soit à compléter des phrases à trous avec des mots COD, etc. Rien que de très banal.
La fois d'après, interrogation écrite sur la leçon, avec des questions d'analyse sur les exemples donnés, soit sur d'autres (par exemple , analyser le COD dans la phrase "Le chat que tu caresses s'appelle Minet.", puisque nous venons d'étudier, juste avant d'attaquer le COD, les pronoms relatifs et leur analyse).
En latin, je fais pareil.
C'est ce que j'appelle enseigner de manière "traditionnelle". Rien d'original...
j'ai annoncé (dans toutes mes classes de collège puisque je me suis aperçu que les élèves ne savaient rien du tout, même pas les bases) un cours de grammaire sur l'année en deux parties : les natures des mots (9), les fonctions (25), et je me suis lancé depuis septembre dans l'étude détaillée desdites, en alternant une nature et une fonction, à raison de deux heures par semaine.
Par exemple, s'agissant du COD, je ne leur en fais pas d'abord reconnaître la notion dans quelques exemples (mais je conçois fort bien qu'on puisse aussi commencer par un peu de recherche "inductive"), je leur en donne d'emblée la définition, et tout ce qui suit va être écrit dans leur cahier de grammaire :
"Le complément d'objet direct désigne l'"objet de l'action du verbe". Cet "objet de l'action du verbe" n'est pas introduit par une préposition et c'est pour cela qu'il est appelé "direct"".
Par exemple, dans la phrase "Le chat boit son lait.", le nom "lait " est l'objet de l'action de boire.
Si on remplace le nom "lait par le pronom personnel "le", soit "Le chat le boit.", le pronom personnel "le" sera lui aussi l'"objet de l'action" de boire, donc aussi "complément d'objet direct du verbe "boit".
J'ajoute aussitôt que le COD s'exprime par l'accusatif dans les langues à déclinaisons (latin, allemand). Comme ils font de l'allemand, ça leur dit vaguement quelque chose ! Pour les latinistes, le lien est plus évident!
J'indique ensuite que le COD peut être un mot de différentes natures :
un nom (Je caresse le chat.),
un pronom (Je le caresse.),
un verbe (Je veux jouer.),
un mot cité en tant que mot et mis entre guillemets (Ecris "aujourd'hui"!),
une proposition subordonnée conjonctive, dont je précise qu'elle sera étudiée en détail plus tard ainsi que les deux suivantes (Je veux que tu sortes!",
une proposition subordonnée infinitive (J'entends le chat miauler.)
une subordonnée interrogative indirecte (Je demande qui vient.)
Suit une batterie d'exercices de fabrication maison consistant soit à souligner et à analyser les COD (nature et fonction) dans de petites phrases, soit à compléter des phrases à trous avec des mots COD, etc. Rien que de très banal.
La fois d'après, interrogation écrite sur la leçon, avec des questions d'analyse sur les exemples donnés, soit sur d'autres (par exemple , analyser le COD dans la phrase "Le chat que tu caresses s'appelle Minet.", puisque nous venons d'étudier, juste avant d'attaquer le COD, les pronoms relatifs et leur analyse).
En latin, je fais pareil.
C'est ce que j'appelle enseigner de manière "traditionnelle". Rien d'original...
- CelebornEsprit sacré
Ça va, Jean, Cripure, on vous embête pas trop ? Je rappelle donc que l'objectif de ce sujet est de produire un échange argumenté, approfondi et non polémique. Merci de rester dans le cadre : y'a des tas d'autres sujets où l'on peut faire des plaisanteries sur le socle commun.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- User5899Demi-dieu
Non, ça va, vous ne nous dérangez pas trop vu que vous ne dites rien.Celeborn a écrit:Ça va, Jean, Cripure, on vous embête pas trop ? Je rappelle donc que l'objectif de ce sujet est de produire un échange argumenté, approfondi et non polémique. Merci de rester dans le cadre : y'a des tas d'autres sujets où l'on peut faire des plaisanteries sur le socle commun.
Pour une fois que je défendais un truc ministériel... Sans la moindre polémique... Ca m'apprendra.
- FantômetteHabitué du forum
Pour alimenter la discussion, je vous invite à écouter la conférence d'Angélique del Rey mise en ligne par Audrey dans la rubrique "Actualités de l'éducation". Terrifiant. Merci encore à Audrey.
- RuthvenGuide spirituel
Je fais remonter mes questions - car je suis toujours persuadé qu'on ne sait pas de quoi on parle quand on parle de compétences :
Ruthven a écrit:Je reprends mes questions car je n'y comprends rien. Avec cela, j'ai bon ?
Les compétences, c'est :
1) quelque chose que l'on enseigne
2) qui suppose une manière spécifique d'enseigner
3) quelque chose que l'on évalue
1) Si c'est quelque chose que l'on enseigne, c'est :
a) quelque chose de différent des connaissances
b) qui présuppose des connaissances
c) et ajoute la capacité à les utiliser dans des situations données inédites
2) Si les compétences supposent une certaine manière d'enseigner, cette manière d'enseigner ... Et c'est là que je ne sais plus.
3) Si les compétences sont quelque chose que l'on évalue,
a) cette évaluation repère dans des exercices définis une dimension plus vaste (un élève peut savoir rédiger un texte même s'il fait un hors sujet par exemple)
b) cette évaluation ne se fait pas en note mais par des appréciations : non acquis/en voie d'acquisition/acquis
Si on accorde une bonne foi au projet - au-delà des critiques -, à quoi cela sert-il d'un point de vue pédagogique ?
- User5899Demi-dieu
Il me semble, Ruthven, que tout part de la nécessité de la mise en pratique et de l'évaluation. Dans notre système d'enseignement, le savoir gratuit qui est sa propre fin n'existe pas : pas question de jouer à Socrate et ses amis au lycée, avec tous ses petits camarades. Il faut que ce savoir soit mis à l'épreuve dans des devoirs (je ne parle pas des interros de connaissances pures) : dissertations, commentaires, résolution de problèmes complexes.
C'est là que naît le problème. Tant que le secondaire s'est vécu comme ouvert à une frange réduite de la population, la complexité de ces exercices n'a posé aucune difficulté. Le prof fait un cours de savoir pur, les élèves se servent de ce savoir pur pour composer (rien que ce terme est intéressant, puisqu'il implique dans toute matière le choix des éléments de réponse et leur organisation). Je me rappelle, par exemple, n'avaoir jamais eu, en lettres, en 2e et 1e, le moindre cours théorique sur le commentaire de texte ou la dissertation. C'était en 81-82.
Aujourd'hui, dans le secondaire, voire le supérieur, tout tend encore à la praxis, mais avec un public qui, majoritairement, ne sait pas plus faire ces exercices qu'hier, mais qui aujourd'hui, au lieu d'être en apprentissage, est au lycée, il n'y a plus que deux solutions : on change ce qu'on évalue, ou le Bac, noté comme il doit l'être, devient plus sélectif que l'agrégation. Pour ma part, en juin, si je note en fonction de ce qu'est un commentaire ou une dissertation les pauvres copies que je récolte, je n'ai pas plus de 5-6 copies sur 85 qui ont 10 ou plus. Et j'en suis marri.
Bref. Devant ce fiasco, reste le découpage. On prend un exercice vivant et on le tue en le décomposant, puis en décomposant les décomposés. Et on conçoit (là se fait la culbute) l'enseignement en fonction de ces compétences.
Pour résumer, c'est parce que notre école a honte du savoir pur et que les exercices traditionnels sont inaccessibles à la majorité des élèves qu'elle invente ce machin. Je rappelle que près de 40% de nos concitoyens sont incapables de programmer l'enregistrement différé d'un film ou de choisir le bon programme du lave-vaisselle. Nous sommes égaux en droits, heureusement, mais pas également doués.
C'est là que naît le problème. Tant que le secondaire s'est vécu comme ouvert à une frange réduite de la population, la complexité de ces exercices n'a posé aucune difficulté. Le prof fait un cours de savoir pur, les élèves se servent de ce savoir pur pour composer (rien que ce terme est intéressant, puisqu'il implique dans toute matière le choix des éléments de réponse et leur organisation). Je me rappelle, par exemple, n'avaoir jamais eu, en lettres, en 2e et 1e, le moindre cours théorique sur le commentaire de texte ou la dissertation. C'était en 81-82.
Aujourd'hui, dans le secondaire, voire le supérieur, tout tend encore à la praxis, mais avec un public qui, majoritairement, ne sait pas plus faire ces exercices qu'hier, mais qui aujourd'hui, au lieu d'être en apprentissage, est au lycée, il n'y a plus que deux solutions : on change ce qu'on évalue, ou le Bac, noté comme il doit l'être, devient plus sélectif que l'agrégation. Pour ma part, en juin, si je note en fonction de ce qu'est un commentaire ou une dissertation les pauvres copies que je récolte, je n'ai pas plus de 5-6 copies sur 85 qui ont 10 ou plus. Et j'en suis marri.
Bref. Devant ce fiasco, reste le découpage. On prend un exercice vivant et on le tue en le décomposant, puis en décomposant les décomposés. Et on conçoit (là se fait la culbute) l'enseignement en fonction de ces compétences.
Pour résumer, c'est parce que notre école a honte du savoir pur et que les exercices traditionnels sont inaccessibles à la majorité des élèves qu'elle invente ce machin. Je rappelle que près de 40% de nos concitoyens sont incapables de programmer l'enregistrement différé d'un film ou de choisir le bon programme du lave-vaisselle. Nous sommes égaux en droits, heureusement, mais pas également doués.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum