Nouvelle publicité Areva : 21 millions d'euros pour "le plus beau storytelling qu'ait jamais inventé le nucléaire".

La pub de départ (2004) :



Les pubs sur le thème de l'athlétisme (2010) :





La pub 2011 sur "les énergies moins consommatrices de CO2" (!) :

Et il y a même la parodie :

https://www.youtube.com/watch?v=rIdbtdiEjfg

http://nonidesign.over-blog.com/article-la-pub-areva-tentative-de-greenwashing-65906949.html

La pub Areva, tentative de « greenwashing » ?

Cinq plaintes ont été déposées devant le jury de déontologie publicitaire contre le dernier clip publicitaire d'Areva. Pourquoi ? Quelles chances ont-elles d'aboutir à l'interdiction du spot lancé le 5 janvier ?

Le clip célébrant les dix ans du groupe avait été validé par l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP). Mais plusieurs particuliers, dont des personnalités (les avocats Corinne Lepage et Arnaud Gossement) et un réseau associatif (Sortir du nucléaire) en contestent le caractère « loyal et explicite ».

Les plaignants dénoncent un « greenwashing » (ou écoblanchiment, tentative de donner une image écologique d'une entreprise), voire une « désinformation » du public. Areva avait déjà vu, en 2009, un de ses slogans suspendu (« L'énergie au sens propre ») après une plainte déposée par les Verts. Cette fois, c'est l'ensemble du clip que les plaignants visent.

Pour Stéphane Martin, directeur de l'ARPP :
« Cette campagne a été validée car jugée conforme aux recommandations développement durable faites aux annonceurs. C'est en ce sens que nous expliquerons notre position lors de la prochaine réunion du jury de déontologie publicitaire, le 4 février prochain. »

Chez Areva, on « aurait été étonnés par l'absence de plainte. C'est leur profession de foi, à Sortir du nucléaire ou Corinne Lepage, que de s'opposer ».

« La publicité d'Areva suggère que le nucléaire est écolo »

L'un des plaignants, Arnaud Gossement, spécialiste en droit de l'environnement, explique ses motivations :
« La publicité d'Areva suggère que le nucléaire est écolo sans aucune précision, ces allégations sont pour moi contraires aux recommandations de l'ARPP. J'ai le sentiment qu'ils essayent d'obtenir avec la publicité ce qu'ils n'ont pas obtenu par les politiques : faire reconnaître le nucléaire comme une énergie propre. »

Selon lui, Areva réécrit l'histoire, comme si chaque époque avait son énergie et que celle d'aujourd'hui était inéluctablement l'atome.

Areva omet par ailleurs de dire que toutes ces énergies se côtoient, hier comme aujourd'hui, et que le nucléaire ne représente que 6% de la consommation énergétique mondiale.

Pourquoi une entreprise qui ne vend rien aux particuliers a-t-elle besoin de dépenser 15,5 millions d'euros (achat d'espaces et création, plus 5 millions d'euros pour les cinq années suivantes) en publicité ?
Le porte-parole du groupe, Jacques-Emmanuel Saulnier, a déclaré au blogueur Cyrille Chaudoit :
« Le public est pour nous un client “politique”. De plus, notre objectif est de doubler la production d'électricité en générant deux fois moins de CO2 d'ici à 2050… »
Arnaud Gossement, lui, y voit surtout une tentative pour la filière de « faire oublier ses difficultés, à l'export et en interne ».

Un « manque profond de sincérité » dans cette communication

Gildas Bonnel, fondateur de l'agence Sidièse et membre du collectif de communication responsable « Adwiser », est dérangé par l'image « fun, ethérée et hors-sol » du nucléaire qui se dégage de cette campagne. « Une virtualité décalée » :
« Aors que le nucléaire est une activité industrielle anxiogène, on nous donne ici l'impression d'une grande boîte de nuit mondiale. »

Cette campagne peut même être considérée comme un cas d'école :
« Ce mode de communication descendante et totalement écrasante ne prend pas en compte la sensibilité des publics. Il y a un manque profond de sincérité que l'opinion supporte de moins en moins. »

Une préoccupation qu'EuroRSCG, agence qui a réalisé le spot publicitaire avec les créatifs de H5, refuse de prendre en compte pour l'instant, malgré la suspension de la précédente signature publicitaire d'Areva, que cette agence avait déjà conçue.

D'ailleurs, pour assurer le buzz de la campagne sur le Web, l'agence a consulté cinq blogueurs spécialisés dans la com et la pub. D'après Areva, des blogueurs écolos ont aussi été invités mais n'auraient pas voulu venir.

« Le plus beau storytelling qu'ait jamais inventé le nucléaire »

Areva confirme là sa propension à raconter des histoires. Si sa précédente publicité utilisait déjà la même bande sonore (« Funkytown » de Lipps Inc), la narration était plus pédagogique que celle choisie cette fois-ci.

Aux yeux d'Alice Audouin, co-auteure d'un ouvrage sur la communication responsable paru aux éditions Eyrolles :
« Cette campagne ressemble à un grand récit positif qui se termine sur une scène de jouissance et d'insouciance [les jeunes qui dansent sur le haut d'un immeuble, ndlr].

Mais est-ce bien raisonnable de juxtaposer ainsi l'insouciance et la présence d'une centrale ?
A mon sens, il s'agit là du plus beau storytelling qu'ait jamais inventé le nucléaire. »
Alors, est-on face à un spot simplificateur comme il y en a bien d'autres, ou franchit-on les limites du greenwashing ?
C'est la question que devra trancher le jury.

Pour Arnaud Gossement :
« Cette plainte est importante et elle a aussi été déposée pour ouvrir le débat, pour éviter que cette publicité ne soit matraquée sans être questionnée. »
Le jury de déontologie publicitaire doit rendre sa décision dans le courant de la semaine du 7 février.

Je continue mon monologue

18.01.2011
A la suite de plaintes, la campagne publicitaire « L’épopée de l’énergie » en faveur de la société AREVA, est soumise à l’appréciation du Jury de Déontologie Publicitaire (JDP), instance associée à l’ARPP et composée de personnalités indépendantes.

La procédure d’examen par le Jury a d’ores et déjà été enclenchée, une décision devant être prise à l’issue de la séance plénière du 4 février 2011.


04.02.2011
A la demande d’un des plaignants souhaitant disposer d’un délai supplémentaire pour consulter certaines pièces du dossier, le Jury de Déontologie Publicitaire a reporté l’examen de l’affaire AREVA au vendredi 18 février 2011.

Cette décision sera rendue publique sur le site du JDP www.jdp-pub.org.

Et depuis plus rien

John a écrit:Je continue mon monologue

Ben ça laisse sans voix !

Mais c'est bizarre que le jugement qui aurait dû être rendu le 18 février 2011 n'ait toujours pas été ni rendu, ni publié sur le site www.jdp-pub.org

C'est surprenant, tout de même, cette obsession anti-nucléaire, chez des gens quand même un minimum cultivés.
Etonnez-vous qu'après, AREVA soit forcé de faire des campagnes onéreuses d'anxiolyse, quand les professeurs, donc ceux qui forment l'esprit des futurs citoyens, sont, par principe, axiome, postulat, "contre" !


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Doublecasquette, la seule fois où j'ai entendu un prof s'exprimer sur le nucléaire, c'était pour dire qu'il était pour. Vous en connaissez tant que ça, des enseignants qui honnissent le nucléaire ?

Je n'ai rien dit ici sur Areva, ni sur EDF, et je me contente de penser que leur dernière pub, intitulée "L'épopée de l'énergie", est une des pubs les plus réussies que je connaisse.

Par contre, je déteste un dessin où il est marqué "enculés d'écologistes". Vraiment.

Je fais partie des enseignants lambdas, et même si je me suis déjà posée la question, je ne m'exprime pas sur le nucléaire et/ou l'écologie parce que je ne comprends pas les tenants et les aboutissants.

En tout cas, la pub tout en travelling et changement est en soi très belle à regarder, même si je n'y connais rien,
et l'image sur les éoliennes est en soi très drôle, même si effectivement la notation en bas est raide.

Des débouchés professionnels pour vos élèves:

Le développement de projets nucléaires nécessite en effet des personnels particulièrement qualifiés,
tant au niveau de la conception, construction et exploitation des réacteurs, que dans les
structures nationales à mettre en place dans des pays ne maîtrisant pas cette industrie, par exemple
des instances de régulation telle une autorité de sûreté et des experts institutionnels qualifiés. Ceci
représente une problématique de taille alors que, pendant de nombreuses années, le manque de
perspectives dans cette industrie a ralenti le rythme des recrutements, menant à la disparition progressive
des formations adaptées et, plus grave encore, à une diminution drastique du nombre
de formateurs. Certains pays comme l’Allemagne ont enclenché un processus de désengagement
du nucléaire, tant au niveau industriel qu’universitaire. En France, pays pourtant caractérisé par
une forte production d’énergie nucléaire depuis près d’un demi siècle, les formations nucléaires
tant ingénieurs qu’universitaires ont fermé les unes après les autres jusqu’à ces dernières années.
L’ENSPG est ainsi devenue la seule école d’ingénieurs française à conserver une filière de formation
initiale complète dédiée à l’électro-nucléaire, la filière “Génie Energétique et Nucléaire”
(GEN).
Aujourd’hui, les industriels cherchent à rattraper leur retard de recrutement. Electricité de
France par exemple estime que, à l’horizon 2015, 35% des effectifs de sa division ingénierie nucléaire
(environ 4000 personnes actuellement) partiront en retraite. Ce groupe prévoit de recruter
près de 10000 collaborateurs au cours des cinq prochaines années, essentiellement dans la production
d’énergie

Il faudrait être bête pour s'imaginer qu'il n'y a pas d'emplois dans le nucléaire.

John a écrit:Doublecasquette, la seule fois où j'ai entendu un prof s'exprimer sur le nucléaire, c'était pour dire qu'il était pour. Vous en connaissez tant que ça, des enseignants qui honnissent le nucléaire ?

j'en connais au moins 2 !

John a écrit:Doublecasquette, la seule fois où j'ai entendu un prof s'exprimer sur le nucléaire, c'était pour dire qu'il était pour. Vous en connaissez tant que ça, des enseignants qui honnissent le nucléaire ?

Je n'ai rien dit ici sur Areva, ni sur EDF, et je me contente de penser que leur dernière pub, intitulée "L'épopée de l'énergie", est une des pubs les plus réussies que je connaisse.

Par contre, je déteste un dessin où il est marqué "enculés d'écologistes". Vraiment.

Le dessin, John, c'est de l'humour ! Vous pouvez effacer "enculés d'écologistes" mais, moi, ça me fait rire. je n'y peux rien !

La pub est formidable et ne pointe du doigt ni l'hydraulique ni l'éolien mais les énergies fossiles.

Et oui, il est de bon ton par chez nous d'être "anti-nucléaire". quand j'écris "de bon ton", je suis très en dessous de la réalité. Dès leurs premiers pas, nos enfants baignent dans un consensus qui rejette l'énergie nucléaire, représentée comme le croquemitaine ou la bête du Gévaudan.

Ah mais le dessin est drôle. C'est le texte en-dessous qui ne me plaît pas.

On est bien d'accord que la pub est très réussie. L'hydraulique et l'éolien existent dans la pub, et deviennent les composants naturels (c'est le cas de le dire) d'un système dans lequel le nucléaire représente la source principale d'énergie.

John a écrit:Il faudrait être bête pour s'imaginer qu'il n'y a pas d'emplois dans le nucléaire.

Vous avez mal lu !
On a réduit les embauches et maintenant, on est dans le souci vu que le personnel a vieilli. Donc, il va y avoir de l'embauche, à condition que les Français ne s'engouffrent pas dans le vote anti-nucléaire, forçant les politiques à prendre encore des mesures qui bloqueraient les avancées de cette filière.

Du point de vue des emplois, il doit y avoir à peu près autant d'emplois à créer dans les autres sources d'énergie, non ?

doublecasquette a écrit:

Et oui, il est de bon ton par chez nous d'être "anti-nucléaire". quand j'écris "de bon ton", je suis très en dessous de la réalité. Dès leurs premiers pas, nos enfants baignent dans un consensus qui rejette l'énergie nucléaire, représentée comme le croquemitaine ou la bête du Gévaudan.

peut-etre à juste titre !!!
Que laisse-t-on aux futures générations en utilisant le nucléaire à tout va...


A mon avis, la solution n'est pas d'utiliser des éoliennes, ou autre, il faut réduire nos besoins en énergie.

Notez tous qu'AREVA se lance, pour calmer le jeu tout en se faisant un max de fric, dans de monstrueux chantiers d'éoliennes géantes sur la Manche. Ça va être ravissant !

Je me permet de corriger une petite erreur...

doublecasquette a écrit: Notez tous qu'AREVA se lance, pour calmer le jeu, pour faire du fric pour ses actionnaires,dans de monstrueux chantiers d'éoliennes géantes sur la Manche. Ça va être ravissant !

L'investissement dans l'éolien, c'est une volonté très ancienne, parce que l'éolien, ça rapporte.

Areva prend sa revanche dans l'éolien

Charles Haquet - publié le 22/01/2007 à 17:15

Le groupe nucléaire français a annoncé lundi le lancement d'une offre publique amicale sur le fabricant d'éoliennes allemand REpower Systems. En 2004, le gouvernement avait refusé une première tentative d'incursion dans ce secteur prometteur.

C'est une vraie revanche pour Anne Lauvergeon. En 2004, le gouvernement français avait refusé à la dirigeante d'Areva le rachat du fabricant danois d'éoliennes Bonus Energy - finalement repris par Siemens. Trois ans plus tard, le champion hexagonal du nucléaire annonce le lancement d'une offre publique amicale sur le fabricant d'éoliennes allemand Repower Systems, dont il détient 29,99% depuis septembre 2005. A 105 euros par action, celle-ci valorise la cible à 850 millions d'euros. Soit une prime de 17% par rapport au prix de clôture précédant l'annonce. Repower est présenté comme un spécialiste des turbines à forte puissance, une technologie particulièrement adaptée à l'offshore. A Paris, le certificat d'investissement Areva (action sans droit de vote) a terminé en hausse de 1,62% à 596 euros.

Pour le groupe français, cette offre est déjà une réussite. Elle doit lui permettre de se renforcer dans un secteur qu'il a toujours considéré comme stratégique. Même s'il reste marginal par rapport au business du nucléaire. Et cette fois, Bercy n'a rien trouvé à y redire. Car aujourd'hui, l'éolien a le vent en poupe. Les plus grands énergéticiens investissent dans ce secteur. Par exemple, EDF Energies Nouvelles, filiale d'EDF à 50%, vient de s'introduire avec succès en bourse. Elle projette d'investir plus de 3 milliards d'euros dans l'éolien dans les dix prochaines années. A l'automne dernier, Areva a créé à son tour une structure dédiée aux énergies renouvelables, ENR. En mettant en avant un fil rouge : « Le groupe nucléaire n'investit que dans des technologies qui n'émettent pas de CO2 », explique-t-on au siège parisien. Si « l'opération Repower » est menée à son terme, la société allemande, qui a annoncé une prévision de chiffre d'affaires de 450 millions d'euros en 2006, devrait être intégrée à ENR, qui s'investit aussi dans d'autres projets « propres », telles la fourniture de composants pour des centrales à biomasse ou la recherche sur la pile à combustible.

philip a écrit:

doublecasquette a écrit:

Et oui, il est de bon ton par chez nous d'être "anti-nucléaire". quand j'écris "de bon ton", je suis très en dessous de la réalité. Dès leurs premiers pas, nos enfants baignent dans un consensus qui rejette l'énergie nucléaire, représentée comme le croquemitaine ou la bête du Gévaudan.

peut-etre à juste titre !!!
Que laisse-t-on aux futures générations en utilisant le nucléaire à tout va...


A mon avis, la solution n'est pas d'utiliser des éoliennes, ou autre, il faut réduire nos besoins en énergie.

Le nucléaire propre, ça existe pour un futur proche, et d'autant plus proche qu'on y mettra du nôtre. Le défaut, c'est que ça coûte plus cher que les énergies fossiles.
Les futures générations continueront à progresser.

Quant à réduire nos besoins, je ne vois pas comment, quand les trois quarts d'entre nous souffrent de carence énergétique chronique.

philip a écrit:Je me permet de corriger une petite erreur...

doublecasquette a écrit: Notez tous qu'AREVA se lance, pour calmer le jeu, pour faire du fric pour ses actionnaires,dans de monstrueux chantiers d'éoliennes géantes sur la Manche. Ça va être ravissant !

Ni l'un ni l'autre : pour moi, c'est surtout parce qu'un bon gestionnaire sait qu'on ne met pas tous ses oeufs (fussent-ils d'or) dans le même panier (fût-il énergétique).

philip a écrit:Je me permet de corriger une petite erreur...

doublecasquette a écrit: Notez tous qu'AREVA se lance, pour calmer le jeu, pour faire du fric pour ses actionnaires,dans de monstrueux chantiers d'éoliennes géantes sur la Manche. Ça va être ravissant !

OK ! J'ai corrigé !

John a écrit:

philip a écrit:Je me permet de corriger une petite erreur...

doublecasquette a écrit: Notez tous qu'AREVA se lance, pour calmer le jeu, pour faire du fric pour ses actionnaires,dans de monstrueux chantiers d'éoliennes géantes sur la Manche. Ça va être ravissant !

Ni l'un ni l'autre : pour moi, c'est surtout parce qu'un bon gestionnaire sait qu'on ne met pas tous ses oeufs (fussent-ils d'or) dans le même panier (fût-il énergétique).

Ouais. ils investissent aussi dans le solaire.

doublecasquette a écrit:

Le nucléaire propre, ça existe pour un futur proche, et d'autant plus proche qu'on y mettra du nôtre.

Ça reste de la sciences fiction pour l'instant ! la recherche dans ce domaine n'en est qu'à ses débuts...
Le gros pb du nucléaire reste qu'il produit des déchets à très longue durée de vie, qu'on en a enterré un peu partout avant de se dire qu'il faudrait peut-être veillé à les surveiller et à pouvoir les retrouver un jour...

doublecasquette a écrit:
Le défaut, c'est que ça coûte plus cher que les énergies fossiles.
Les futures générations continueront à progresser.

et que ce n'est pas inépuisable non plus...

doublecasquette a écrit:Quant à réduire nos besoins, je ne vois pas comment, quand les trois quarts d'entre nous souffrent de carence énergétique chronique.

je parle de l'autre quart...