- ArediusNiveau 9
"Le mot est une flamme brûlant dans un verre sombre" Sheila Watson citée par Margaret Atwood (Le tueur aveugle, Robert Laffont, Pavillons, citations de première page)
_________________
Aredius, Nantes,http://lefenetrou.blogspot.com
"Homo sum et nihil humani a me alienum puto" (Terence)
"Quis custodiet ipsos custodes? " (Juvenal)
- ArediusNiveau 9
"Quand tisonner les mots pour un peu de couleur
ne sera plus ton affaire
quand le rouge du sorbier et la cambrure des filles
ne te feront plus regretter ta jeunesse
quand un nouveau visage tout écorné d'absence
ne fera plus trembler ce que tu croyais solide
quand le froid aura pris congé du froid
et l'oubli dit adieu à l'oubli
quand tout aura revêtu la silencieux opacité du houx
ce jour-là [...]"
Nicolas Bouvier, Le dehors et le dedans, Poésie Points
ne sera plus ton affaire
quand le rouge du sorbier et la cambrure des filles
ne te feront plus regretter ta jeunesse
quand un nouveau visage tout écorné d'absence
ne fera plus trembler ce que tu croyais solide
quand le froid aura pris congé du froid
et l'oubli dit adieu à l'oubli
quand tout aura revêtu la silencieux opacité du houx
ce jour-là [...]"
Nicolas Bouvier, Le dehors et le dedans, Poésie Points
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"Homo sum et nihil humani a me alienum puto" (Terence)
"Quis custodiet ipsos custodes? " (Juvenal)
- ArediusNiveau 9
"... L'homme périt, son corps redevient poussière,
tous ses semblables retournent à la terre,
mais le livre fera que son souvenir soit transmis de bouche en bouche.
Mieux vaut un livre qu'une solide maison
ou bien qu'un temple dans l'Occident,
mieux qu'un château fort encore,
ou qu'une stèle dressée dans un sanctuaire.
... ils ont passé les savants prophètes
et leurs noms seraient oubliés si leurs écrits ne perpétuaient leur
souvenir."
Extrait du Papyrus Chester Beatty IV, verso, Nouvel Empire).
Ch. Desroches-Noblecourt
Inspecteur Général honoraire des Musées
extrait du catalogue de l'exposition naissance de l'écriture, cunéiformes et hiéroglyphes, Galeries nationales du Grand Palais
tous ses semblables retournent à la terre,
mais le livre fera que son souvenir soit transmis de bouche en bouche.
Mieux vaut un livre qu'une solide maison
ou bien qu'un temple dans l'Occident,
mieux qu'un château fort encore,
ou qu'une stèle dressée dans un sanctuaire.
... ils ont passé les savants prophètes
et leurs noms seraient oubliés si leurs écrits ne perpétuaient leur
souvenir."
Extrait du Papyrus Chester Beatty IV, verso, Nouvel Empire).
Ch. Desroches-Noblecourt
Inspecteur Général honoraire des Musées
extrait du catalogue de l'exposition naissance de l'écriture, cunéiformes et hiéroglyphes, Galeries nationales du Grand Palais
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"Homo sum et nihil humani a me alienum puto" (Terence)
"Quis custodiet ipsos custodes? " (Juvenal)
- ArediusNiveau 9
"Effet paillasson :effet qui consiste à utiliser un mot pour désigner autre chose que
ce que ce mot désigne. Vous êtes surpris par le drôle de nom de cet
effet ? Vous ne l'oublierez plus lorsque vous aurez constaté avec nous
que, contrairement à ce que demande l'écriteau qui accompagne un
paillasson, à savoir ``Essuyez vos pieds SVP'', vous n'avez
vraisemblablement jamais enlevé vos chaussures et vos chaussettes pour
vous essuyer les pieds ! CQFD''
Georges Charpask, Henri Bloch, Devenez sorciers, devenez savants, Odile Jacob, 2002, ISBN : 2-7381-1093-2
ce que ce mot désigne. Vous êtes surpris par le drôle de nom de cet
effet ? Vous ne l'oublierez plus lorsque vous aurez constaté avec nous
que, contrairement à ce que demande l'écriteau qui accompagne un
paillasson, à savoir ``Essuyez vos pieds SVP'', vous n'avez
vraisemblablement jamais enlevé vos chaussures et vos chaussettes pour
vous essuyer les pieds ! CQFD''
Georges Charpask, Henri Bloch, Devenez sorciers, devenez savants, Odile Jacob, 2002, ISBN : 2-7381-1093-2
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"Homo sum et nihil humani a me alienum puto" (Terence)
"Quis custodiet ipsos custodes? " (Juvenal)
- CherCollègueBanni
Aredius a écrit:"Effet paillasson :effet qui consiste à utiliser un mot pour désigner autre chose que
ce que ce mot désigne. Vous êtes surpris par le drôle de nom de cet
effet ? Vous ne l'oublierez plus lorsque vous aurez constaté avec nous
que, contrairement à ce que demande l'écriteau qui accompagne un
paillasson, à savoir ``Essuyez vos pieds SVP'', vous n'avez
vraisemblablement jamais enlevé vos chaussures et vos chaussettes pour
vous essuyer les pieds ! CQFD''
Georges Charpask, Henri Bloch, Devenez sorciers, devenez savants, Odile Jacob, 2002, ISBN : 2-7381-1093-2
Un Prix Nobel réinvente la... métonymie !
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"Vous me comprendrez après la prochaine guerre des nations" Nietzsche.
- ArediusNiveau 9
Oui mais c'est bcp plus pédago ! L'image mentale, etc c'est du Knowledge Engineering mon cher.
Je propose aussi l'effet transistor. Ecouter son transistor.
Ou l'effet Powerpoint "faire ses slides" pour...
Je propose aussi l'effet transistor. Ecouter son transistor.
Ou l'effet Powerpoint "faire ses slides" pour...
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Aredius, Nantes,http://lefenetrou.blogspot.com
"Homo sum et nihil humani a me alienum puto" (Terence)
"Quis custodiet ipsos custodes? " (Juvenal)
- ArediusNiveau 9
"Si l’on examine un cochon d’Inde, on s’aperçoit avec stupeur que ce
n’est pas un cochon et qu’il n’est pas d’Inde. Seul le “D’” est
authentique.",
Cavana cité par Roland Moreno in
La théorie du bordel ambiant (Belfond)
n’est pas un cochon et qu’il n’est pas d’Inde. Seul le “D’” est
authentique.",
Cavana cité par Roland Moreno in
La théorie du bordel ambiant (Belfond)
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"Homo sum et nihil humani a me alienum puto" (Terence)
"Quis custodiet ipsos custodes? " (Juvenal)
- ArediusNiveau 9
" Il y avait une fois un
groupe de philosophes de diverses écoles qui voyageaient
dans une région écartée du continent. Ils
trouvèrent une auberge modeste où ils commandèrent
à dîner ; l’aubergiste leur promit un rôti
de bœuf. Mais le rôti, quand il arriva, n’était
pas appétissant.
L’un des philosophes, disciple
de Hume et voyageur plein d’expérience, fit venir
notre hôte et lui dit :
" Ce n’est pas
du bœuf, c’est du cheval. "
Il ne savait pas que l’aubergiste
avait connu de meilleurs jours, mais que négligeant ses
affaires, il s’était ruiné par amour de la
philosophie ; il fut donc étonné lorsque l’aubergiste
lui répondit :
"Monsieur, je suis surpris
de vous entendre dire quelque chose que vous croyez dépourvu
de sens. " Bœuf " et " cheval ", selon
vous, ne sont que des mots, et ne désignent rien dans le
monde du non-langage. La discussion ne concerne donc que des mots.
Si vous préférez le mot " cheval ", c’est
bel et bien ; mais je trouve le mot " bœuf " plus
profitable. "
A cette réplique, tous
les philosophes se mirent immédiatement à discuter.
" L’aubergiste
a raison, dit un disciple
de Roscelin, " bœuf " et " cheval "
ne sont que des sons proférés par le souffle de
l’homme, et aucun d’eux ne peut désigner cet
abominable et très coriace morceau de viande. –
Absurdité, répliqua un platonicien, ce
rôti vient d’un animal qui, lorsqu’il était
vivant, était une copie du cheval éternel qui se
tient au ciel, et non d’un bœuf éternel.
"
Un Augustinien fit remarquer
:
" Bœuf "
et " cheval " sont des idées dans l’esprit
de Dieu, et je suis certain que l’idée divine du bœuf
est quelque chose de très différent. "
Il n’y avait qu’un
point sur lequel ils étaient tous d’accord, et c’était
qu’un individu vendant de si mauvais morceaux sous le nom
de " bœuf " méritait d’être poursuivi
pour fraude. Sur quoi l’aubergiste, qui savait que le magistrat
local n’était pas philosophe, s’effraya, et offrit
un autre rôti, qui donna satisfaction à tous.
Le sens de cette parabole est
que la question des " universaux " n’est pas simplement
une question de mots, mais qu’elle se pose lorsque l’on
veut énoncer des énoncés de faits. "
Bertrand Russell, in Histoire de mes idées philosophiques,
chap. XIV, Les universaux, les particuliers et les noms, p. 194-95
groupe de philosophes de diverses écoles qui voyageaient
dans une région écartée du continent. Ils
trouvèrent une auberge modeste où ils commandèrent
à dîner ; l’aubergiste leur promit un rôti
de bœuf. Mais le rôti, quand il arriva, n’était
pas appétissant.
L’un des philosophes, disciple
de Hume et voyageur plein d’expérience, fit venir
notre hôte et lui dit :
" Ce n’est pas
du bœuf, c’est du cheval. "
Il ne savait pas que l’aubergiste
avait connu de meilleurs jours, mais que négligeant ses
affaires, il s’était ruiné par amour de la
philosophie ; il fut donc étonné lorsque l’aubergiste
lui répondit :
"Monsieur, je suis surpris
de vous entendre dire quelque chose que vous croyez dépourvu
de sens. " Bœuf " et " cheval ", selon
vous, ne sont que des mots, et ne désignent rien dans le
monde du non-langage. La discussion ne concerne donc que des mots.
Si vous préférez le mot " cheval ", c’est
bel et bien ; mais je trouve le mot " bœuf " plus
profitable. "
A cette réplique, tous
les philosophes se mirent immédiatement à discuter.
" L’aubergiste
a raison, dit un disciple
de Roscelin, " bœuf " et " cheval "
ne sont que des sons proférés par le souffle de
l’homme, et aucun d’eux ne peut désigner cet
abominable et très coriace morceau de viande. –
Absurdité, répliqua un platonicien, ce
rôti vient d’un animal qui, lorsqu’il était
vivant, était une copie du cheval éternel qui se
tient au ciel, et non d’un bœuf éternel.
"
Un Augustinien fit remarquer
:
" Bœuf "
et " cheval " sont des idées dans l’esprit
de Dieu, et je suis certain que l’idée divine du bœuf
est quelque chose de très différent. "
Il n’y avait qu’un
point sur lequel ils étaient tous d’accord, et c’était
qu’un individu vendant de si mauvais morceaux sous le nom
de " bœuf " méritait d’être poursuivi
pour fraude. Sur quoi l’aubergiste, qui savait que le magistrat
local n’était pas philosophe, s’effraya, et offrit
un autre rôti, qui donna satisfaction à tous.
Le sens de cette parabole est
que la question des " universaux " n’est pas simplement
une question de mots, mais qu’elle se pose lorsque l’on
veut énoncer des énoncés de faits. "
Bertrand Russell, in Histoire de mes idées philosophiques,
chap. XIV, Les universaux, les particuliers et les noms, p. 194-95
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Aredius, Nantes,http://lefenetrou.blogspot.com
"Homo sum et nihil humani a me alienum puto" (Terence)
"Quis custodiet ipsos custodes? " (Juvenal)
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
« Ce que les anciens scribes ont appelé improprement 'magie', 'formule magique', 'sortilège', je sais aujourd'hui qu'on le doit à ça : à cette capacité — jamais suffisamment sentie dans son extension pourtant incroyable — d'articuler par nous-mêmes du vent vif. De le générer à partir de nos propres poumons, ce vent, pour ensuite le séquencer et l'accélérer à coups de glotte, jusqu'à atteindre cette vitesse intérieure de souffle qui, sous la forme si particulière des mots et des sons qui peuvent fuser de nos gorges, s'expulsent alors en vortexte. Vortexte ? J'entends par ce terme une spirale automotrice et autoconsistante de mots-souffles qui acquièrent, hors de nous, force de métamorphose. »
La horde du contrevent, A. Damasio
La horde du contrevent, A. Damasio
- LoEsprit sacré
Albert Cohen, Le Livre de ma mèreOui, les mots, ma patrie, les mots, ça console et ça venge.
- Shakespeare-in-loveNiveau 6
"Je me demande si je ne suis pas en train de jouer avec les mots. Et si les mots étaient faits pour ça ?"
Boris Vian
"Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d'eux."
René Char
Un proverbe suisse dit que les mots sont comme les abeilles, ils ont le miel et l'aiguillon.
Boris Vian
"Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d'eux."
René Char
Un proverbe suisse dit que les mots sont comme les abeilles, ils ont le miel et l'aiguillon.
- MufabGrand Maître
Entre deux mots, il faut choisir le moindre (Paul Valéry, Tel quel, 1941).
Il ne faut pas cracher sur les jeux de mots. Les plus mauvais vont aux meilleurs amis. C'est l'ineffable prix de l'intimité (Daniel Pennac, Messieurs les enfants, 1997).
Ce sont des mots, il n’y a que ça, il faut continuer (Samuel Beckett, l'Innommable, 1949).
Il ne faut pas cracher sur les jeux de mots. Les plus mauvais vont aux meilleurs amis. C'est l'ineffable prix de l'intimité (Daniel Pennac, Messieurs les enfants, 1997).
Ce sont des mots, il n’y a que ça, il faut continuer (Samuel Beckett, l'Innommable, 1949).
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