Comment avez-vous trouvé votre sujet de maîtrise / master?

J'aimerais bien (un jour!) m'inscrire en master de Lettres (Classiques de préférence) mais je n'ai absolument aucune idée du sujet sur lequel j'aimerais travailler et je me demandais quel était votre sujet et comment vous l'aviez choisi, quelle que soit votre matière.

En fait j'ai des diplômes dans plusieurs disciplines mais l'impression de n'avoir jamais approfondi un seul sujet (à part un peu en maîtrise d'Allemand). Je suis agrégée de LM mais n'ai pas de maîtrise de Lettres, je sens que ça me titille, mais sur quoi travailler?!

Je l'ai déjà raconté ici en fait, mais je m'y recolle. Je cherchais un sujet qui ne m'ennuie pas, sur lequel je puisse travailler toute une année sans en avoir assez, et qui m'intéresse. Je ne voulais pas un truc du genre l'accent circonflexe chez Démosthène ou l'ablatif chez Quinte Curce, mais je ne trouvais rien.
J'ai eu l'illumination lors d'un cours sur Cléopâtre. Mes yeux ont ripé sur les chaussettes de mon prof, et j'ai vu qu'elles arboraient fièrement la trombine d'Obélix. A la fin de l'heure, je suis allée le trouver pour lui demander de devenir mon directeur (au prof, pas à Obélix). Il a accepté, et tout s'est enchaîné très vite. Mon sujet ? La vie quotidienne dans la ville de Rome d'après les albums d'Astérix !

En fait c'est mon directeur de mémoire qui m'a orientée. Au début je voulais travailler sur un thème sur un auteur précis, mais mon directeur m'a démontré que ce thème était trop vaste (ou n'appréciait-il pas l'auteur?)
Donc il m'a proposé un autre thème chez un autre auteur que moi je n'aimais pas, donc j'ai repris le thème qu'il me proposait mais chez un auteur qui me plaisait plus.

Rien à voir avec le projet de base, mais étrangement c'était un auteur sur lequel j'avais envie de travailler depuis longtemps, finalement.

Moi aussi c'est ma directrice de recherches qui m'a orientée car il n'y avait pas assez de sources pour le thème qui me plaisait.

Mélu a écrit:J'ai eu l'illumination lors d'un cours sur Cléopâtre. Mes yeux ont ripé sur les chaussettes de mon prof, et j'ai vu qu'elles arboraient fièrement la trombine d'Obélix.

Mélu, j'adore !!!

Mélu a écrit:Je l'ai déjà raconté ici en fait, mais je m'y recolle. Je cherchais un sujet que ne m'ennuie pas, sur lequel je puisse travailler toute une année sans en avoir assez, et qui m'intéresse. Je ne voulais pas un truc du genre l'accent circonflexe chez Démosthène ou l'ablatif chez Quinte Curce, mais je ne trouvais rien.
J'ai eu l'illumination lors d'un cours sur Cléopâtre. Mes yeux ont ripé sur les chaussettes de mon prof, et j'ai vu qu'elles arboraient fièrement la trombine d'Obélix. A la fin de l'heure, je suis allée le trouver pour lui demander de devenir mon directeur (au prof, pas à Obélix). Il a accepté, et tout s'est enchaîné très vite. Mon sujet ? La vie quotidienne dans la ville de Rome d'après les albums d'Astérix !

Ah bon, pourquoi?

En philologie latine, il y sûrement de quoi faire en comparant les systèmes syntaxique et morphologique du latin et du lituanien.

Encore faut-il parler le Lituanien

Une histoire de bonnes notes.

J'avais eu une bonne note au concours de normale sur La Fontaine, une bonne note en licence sur le commentaire d'un extrait de la Princesse de Montpensier, où Mme de Lafayette s'amuser à insérer un topos du roman baroque dans une nouvelle classique.
Plus un cours d'un de mes profs sur la postérité du roman grec au XVIème siècle.

Ca a donné : "Le genre romanesque dans les contes et les fables de La Fontaine".

Ah, je sais quand même que je voudrais travailler sur de la littérature, pas sur de la philologie! Même si le lituanien doit être drôlement intéressant (pour qui s'y intéresse!).

Zavez pas des âmes d'aventuriers, hein

Je propose "le genre romanesque dans les albums d'Astérix en version lituanienne" !

Moi, c'est parti du fait que j'avais envie de mettre en scène La Machine infernale de Cocteau. J'en ai profité pour faire une maîtrise dessus, traitant de "la perversion du mythe".

J'ai choisi mon sujet de maîtrise en fonction du directeur que je voulais avoir. Elle était spécialiste de Plaute et de Salluste.
J'ai donc choisi "Portraits et digressions dans La Conjuration de Catilina et La Guerre contre Jugurtha de Salluste".

Celeborn, ça a l'air drôlement intéressant ton truc !

Je me suis bornée à choisir mon directeur.

En licence 3, je suis tombée amoureuse du XIXème siècle, tout simplement parce qu'un professeur a su parler avec passion de Musset et de Balzac.
J'ai choisi ce professeur, qui m'a dit que tant de choses avaient été écrites sur ces deux auteurs que ce serait difficile. J'ai relevé le défi Musset en master 1, et j'ai réussi.
Pour le master 2, c'est tout simplement en travaillant dans les dédales de la bibliothèque universitaire que j'ai eu le déclic. Réparant des volumes en lambeaux d'une revue du XIXème siècle, j'ai voulu sauver des textes critiques pour ensuite m'y attaquer (clichés sur les femmes lectrices, attaques contre Balzac, " immoral"...). Ça me manque tout ça...

Je voulais absolument travailler sur Camus. Mon directeur de recherche n'était pas très chaud (il connaissait mal Camus, préférait Michaux ), mais face à ma détermination, il m'a concocté un sujet qui m'allait comme un gant :
"Distance et distanciation dans l'oeuvre romanesque et théâtrale de Camus" (j'ai travaillé essentiellement sur L'Étranger et Caligula).
J'ai passé une année de rêve à travailler sur un auteur qui me passionnait, mon directeur n'y a pas mis le nez, ne m'a rien fait refaire car il a été ravi de mon travail (qu'il a lu pour la 1re fois 15 jours avant la soutenance) et voilà !
Année idyllique !

J'ai d'abord choisi mon directeur de mémoire. Je l'avais eue en licence dans un TD sur la littérature jeunesse. Ce domaine me plaisait beaucoup à l'époque et je me voyais mal travailler sur de la linguistique.
Je suis allée la voir avec un thème de recherche : la littérature de jeunesse et la Shoah. Pourquoi? Peut-être parce que je lisais énormément ce type de roman quand j'étais jeune et que c'était une période historique qui m'a toujours intéressée.
Malheureusement ce sujet avait déjà été travaillé deux ans auparavant. Du coup, elle m'a demandé d'axer mes recherches sur la littérature de jeunesse pendant la seconde guerre mondiale, plus particulièrement sous l'Occupation. Ce qui était plus intéressant, la situation éditoriale étant bouleversée à cette époque. Au gré de mes recherches, je suis tombée sur un périodique breton (j'ai fait mes études en Bretagne) paru plus ou moins régulièrement de 1940 à 1944. Et c'est sur cette revue que j'ai travaillé.
Un sujet qui m'a passionné pendant toute mon année de maîtrise, j'ai appris beaucoup de choses sur ma région, sur cette période historique.

Mélu a écrit:Celeborn, ça a l'air drôlement intéressant ton truc !

C'est paradoxalement ce qui m'a poussé à enseigner dans le secondaire et dans le supérieur : j'ai trouvé ça complètement gratuit. Certes très stimulant intellectuellement, mais j'avais l'impression de raconter n'importe quoi, et en +, ça ne servait à rien…

Tssssss, j'adore l'inutilité ! c'est ce qui rend l'art si précieux !

Mélu a écrit:Tssssss, j'adore l'inutilité ! c'est ce qui rend l'art si précieux !

Oui, mais là, je faisais pas de l'art

mon sujet est lié à ma directrice de mémoire, professeur de Moyen Age et de la Renaissance ...
comme j'ai adoré le Décaméron, elle m'a orienté l'Heptaméron ... et c'est comme ça que j'ai traité les diverses représentations de la figure féminine dans l'œuvre de Marguerite de Navarre.

Je voulais faire quelque chose sur le Sud, j'ai fait ma maîtrise sur la décadence du Sud dans la littérature américaine contemporaine à travers deux auteurs, William Styron et Carson Mac Cullers.