- AemiliaExpert
Je suis en train de préparer la correction d'un exercice avec mes latinistes et j'ai un doute très bête et très gênant !
dans la phrase "le roi Numa passe pour avoir comblé les Romains de ses bienfaits" quelle est la fonction de "de ses bienfaits" ?
Instinctivement, j'ai pensé complément circonstanciel de moyen, mais n'est-ce pas plutôt un COI ?
dans la phrase "le roi Numa passe pour avoir comblé les Romains de ses bienfaits" quelle est la fonction de "de ses bienfaits" ?
Instinctivement, j'ai pensé complément circonstanciel de moyen, mais n'est-ce pas plutôt un COI ?
- NellGuide spirituel
C'est un COS je pense.
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Impose ta chance, sers ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront. (R. Char)
- MélisandeNeoprof expérimenté
Je plussoie Nell. Je mettrais le nom au datif.
- MéluEmpereur
Moi j'y vois plutôt un moyen quand même. Le COS, c'est plutôt "donner quelque chose à quelqu'un", et pas au moyen de quelqu'un. Je ne suis pas très claire. Je le mettrais à l'ablatif.
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"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- AemiliaExpert
humm... je demanderai aussi à ma collègue lundi parce que le doute subsiste. Je trouve les 2 réponses logiques...
- derouteÉrudit
Je le mettrais aussi aussi à l'ablatif. "Grâce à ses bienfaits"
- NellGuide spirituel
Pour ma part, il s'agit bien d'un double régime, sur le même mode que donner justement. Mais je n'arrive à trouver la réponse dans le Grévisse.
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Impose ta chance, sers ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront. (R. Char)
- DerborenceModérateur
Comme Mélu et Deroute : c'est un cc de moyen, donc, ablatif.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- AemiliaExpert
Mon coeur penche toujours du côté de l'ablatif, mais ça m'embête de ne pas avoir d'explication "incontestable". Je risque de ne pas être trop crédible si j'accepte les 2 réponses quand mes 5e arriveront avec leur exercice... non ?
- MélisandeNeoprof expérimenté
Ta remarque m'interpelle, Melu.
c'est vrai que l'inversion quelque chose/quelqu'un dans les CO est peu courante.
Du coup, j'ai trouvé cela, sur le net :
1. [L'obj. désigne une pers.] Combler [qqn] de [qqc.]. Donner quelque chose en surabondance à quelqu'un, au-delà de la mesure normale. Combler de bienfaits, de dons, de présents. Ce que tu m'apprends du mariage d'Adrien, (...) m'a fait un extrême plaisir. Dis-lui bien que cette nouvelle me comble de joie (J.-J. Ampère, Correspondance, 1827, p. 479).
Donc, ce serait bien un datif.
En fait, ce qu'il faudrait surtout regarder, c'est comment se construit le verbe latin qui signifie "combler".
c'est vrai que l'inversion quelque chose/quelqu'un dans les CO est peu courante.
Du coup, j'ai trouvé cela, sur le net :
1. [L'obj. désigne une pers.] Combler [qqn] de [qqc.]. Donner quelque chose en surabondance à quelqu'un, au-delà de la mesure normale. Combler de bienfaits, de dons, de présents. Ce que tu m'apprends du mariage d'Adrien, (...) m'a fait un extrême plaisir. Dis-lui bien que cette nouvelle me comble de joie (J.-J. Ampère, Correspondance, 1827, p. 479).
Donc, ce serait bien un datif.
En fait, ce qu'il faudrait surtout regarder, c'est comment se construit le verbe latin qui signifie "combler".
- DerborenceModérateur
Beneficiis cumulare ou ornare... ça ne nous dit pas si c'est du D ou de l'Ab !
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"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- AudreyOracle
réponse ici, c'est bien de l'ablatif: Dico français-latin
L'article de "combler" indique clairement la construction, et donne plusieurs exemples de verbes et d'expressions l'utilisant..
L'article de "combler" indique clairement la construction, et donne plusieurs exemples de verbes et d'expressions l'utilisant..
- derouteÉrudit
Tu en choisis un et tu l'imposes, ils n'iront pas vérifier dans le Grévisse! (rho je devrais avoir honte de tenir de pareils propos )
- VioletEmpereur
+ 1 Audrey
A chaque fois la construction indique "re aliquem"
A chaque fois la construction indique "re aliquem"
- AemiliaExpert
Voilà qui m'aide bien au final ! merci pour vos recherches
- DerborenceModérateur
Violet a écrit:+ 1 Audrey
A chaque fois la construction indique "re aliquem"
+ 2 Nous nous coucherons toutes moins bêtes ce soir ! :lol: :lol!:
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"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- AudreyOracle
Mélisande a écrit:Ta remarque m'interpelle, Melu.
c'est vrai que l'inversion quelque chose/quelqu'un dans les CO est peu courante.
Du coup, j'ai trouvé cela, sur le net :
1. [L'obj. désigne une pers.] Combler [qqn] de [qqc.]. Donner quelque chose en surabondance à quelqu'un, au-delà de la mesure normale. Combler de bienfaits, de dons, de présents. Ce que tu m'apprends du mariage d'Adrien, (...) m'a fait un extrême plaisir. Dis-lui bien que cette nouvelle me comble de joie (J.-J. Ampère, Correspondance, 1827, p. 479).
Donc, ce serait bien un datif.
En fait, ce qu'il faudrait surtout regarder, c'est comment se construit le verbe latin qui signifie "combler".
Attention, un COS n'est pas forcément une personne, ou un être animé..
Exemple: "apporter de l'eau au moulin", " donner du poids à une affirmation", etc.
On ne peut avoir de COS dans la question posée par Aemilia, le COS indiquant sur quoi/qui se porte ou se dirige l'action. Ici, les bienfaits sont bien l'instrument, l'outil grâce auquel Numa comble les Romains.
- AemiliaExpert
le COS indiquant sur quoi/qui se porte ou se dirige l'action.
ça, c'est cool comme argument/explication à avoir sous la main !
- MéluEmpereur
C'était quand même vachement simple quand on appelait ça un complément d'attribution...
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"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- User5899Demi-dieu
Bonsoir. Le datif est totalement exclu, c'est le cas utilisé pour désigner celui qui est concerné par l'action : donner, reprendre, obligation de l'adjectif verbal, etc. Si vous comblez un fossé de terre ou quelqu'un de bienfaits, vous usez bien d'un moyen. Il n'y a aucune hésitation à avoir, ce sont là les fondements de la langue latine. cumulare aliquem aliqua re ira très bien, comme cela a été écrit.
D'autre part, un COS fait partie de ce qu'on appelle les compléments essentiels ou obligatoires. "Donner" ou "reprendre", par exemple, sont analysés comme "trivalents" chez Tesnières. Mais "combler" (ou "cumuler", la formation savante parallèle) ne réclame qu'un objet.
Et de toutes façons, le COS n'est pas nécessairement un datif, comme l'accusatif n'est pas le seul cas du COD.
D'autre part, un COS fait partie de ce qu'on appelle les compléments essentiels ou obligatoires. "Donner" ou "reprendre", par exemple, sont analysés comme "trivalents" chez Tesnières. Mais "combler" (ou "cumuler", la formation savante parallèle) ne réclame qu'un objet.
Et de toutes façons, le COS n'est pas nécessairement un datif, comme l'accusatif n'est pas le seul cas du COD.
- AudreyOracle
Cripure a écrit:Bonsoir. Le datif est totalement exclu, c'est le cas utilisé pour désigner celui qui est concerné par l'action : donner, reprendre, obligation de l'adjectif verbal, etc. Si vous comblez un fossé de terre ou quelqu'un de bienfaits, vous usez bien d'un moyen. Il n'y a aucune hésitation à avoir, ce sont là les fondements de la langue latine. cumulare aliquem aliqua re ira très bien, comme cela a été écrit.
D'autre part, un COS fait partie de ce qu'on appelle les compléments essentiels ou obligatoires. "Donner" ou "reprendre", par exemple, sont analysés comme "trivalents" chez Tesnières. Mais "combler" (ou "cumuler", la formation savante parallèle) ne réclame qu'un objet.
Et de toutes façons, le COS n'est pas nécessairement un datif, comme l'accusatif n'est pas le seul cas du COD.
Oui, et c'est bien ce qui m'ennuie dans bon nombre d'exercices des manuels qui demandent d'analyser des fonctions françaises et ensuite d'en déduire le cas latin qui serait utilisé...
- IphigénieProphète
toute façon,COI et COS ça n'a pas de sens en latin,puisque ça ne s'applique qu'à la construction du verbe en français....C'est d'ailleurs pour cela que les analyses qui s'en tiennent à la construction et pas au sens me gênent considérablement, dans la grammaire française,il y a déjà eu de nombreux fils épiques à ce sujet.
Apporter de l'eau au moulin,pour moi c'est un CC de lieu,plutôt qu' un COS,même si on peut hésiter étant donné le sens métaphorique...alors qu'apporter des galettes à la grand-mère est bien un COS.
Mais bon....C'est vrai que passer de la fonction française au cas latin est un exercice assez risqué,avec la déconnection des terminologies de la grammaire française et et de la grammaire latine...Le complément d'attribution",plus restrictif que la notion de COS, était plus simple pour nous...
Apporter de l'eau au moulin,pour moi c'est un CC de lieu,plutôt qu' un COS,même si on peut hésiter étant donné le sens métaphorique...alors qu'apporter des galettes à la grand-mère est bien un COS.
Mais bon....C'est vrai que passer de la fonction française au cas latin est un exercice assez risqué,avec la déconnection des terminologies de la grammaire française et et de la grammaire latine...Le complément d'attribution",plus restrictif que la notion de COS, était plus simple pour nous...
- JeanNiveau 8
Moi je ne parle que de complément d'attribution (désigne le destinataire, le bénéficiaire de l'action du verbe), jamais de COS. Le COI désigne l'objet de l'action du verbe , comme le COD, mais avec une préposition (seule différence).
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