Aider les élèves à apprendre

Je suis PP d'une classe de 6ème très sympa, agréable en classe, qui suit et participe, mais qui obtient des résultats décevants à l'écrit, dans la plupart des matières. J'aimerais travailler sur ce problème en vie de classe, ou en remise à niveau, mais je ne sais pas comment m'y prendre, je tâtonne. Avez-vous des pistes, des conseils à me donner ?

une heure de méthodologie pour leur expliquer ce que signifie concrètement apprendre une leçon et ce que l'on attend d'eux comme travail. Quand on les questionne, on est étonné des réponses et de leur façon de travailler. Les élèves confondent apprendre souvent avec lire plusieurs fois. Mais en classe entière c'est un peu compliqué. Peux-tu diviser la classe en deux?

J'ai déjà travaillé sur ce sujet lorsque j'étais PP en ZEP. J'avais proposé une auto-analyse (dans quelle matières a-t-on des difficultés ? comment les surmonter ? qui peut vous y aider ? comment travailler de manière plus efficace ? etc) et un contrat de travail signé par l'élève qui a envie de progresser.
Je m'étais appuyée sur un travail proposé dans un Ecole des Lettres (antérieur à 2000, c'est sûr).

j'ai préparé un dossier pour une heure de soutien en lycée sur "apprendre à apprendre". Le fichier est long mais tu peux le simplifier, j'y ai intégré de petits questionnaires destinés à permettre à chacun d'évaluer ses points faibles...
si tu veux que je te l'envoie, donne-moi ton mail par MP.

Vu à l'instant sur Weblettres :
http://www.weblettres.net/pedagogie/index.php?page=news&idnot=6362

je t'ai envoyé mon fichier ! n'hésite pas à me dire ce que tu en penses, ça m'aidera à l'améliorer...

Merci beaucoup Aposiopèse ; ton document est un travail très fourni, précis et clair. Je vais m'en inspirer si ça ne te dérange pas pour mes 6èmes (en allégeant un peu bien sûr).
Merci aussi Angie, c'est sympa de m'avoir mis ce lien que je vais regarder attentivement.
Arminde, effectivement ils confondent souvent lecture du cours et apprentissage. Je vais essayer de prendre ceux qui ont plus de mal à apprendre en vie de classe.

jeanne a écrit:Je suis PP d'une classe de 6ème très sympa, agréable en classe, qui suit et participe, mais qui obtient des résultats décevants à l'écrit, dans la plupart des matières. J'aimerais travailler sur ce problème en vie de classe, ou en remise à niveau, mais je ne sais pas comment m'y prendre, je tâtonne. Avez-vous des pistes, des conseils à me donner ?

- Utiliser les heures d'ATP ???

- En effet de la méthodologie : sur la lecture des consignes en mettant l'accent sur les verbes d'action ( c'est ce que préconisait un collègue de lettres et on avançait là dessus en relation avec les cours de danse contemporaine en EPS )

- Mais il faut identifier au préalable les raisons supposées des difficultés : ont ils les bases ? est ce un manque de travail à la maison, une relation difficile ( et souvent culturelle et générationnelle ) avec l'écrit ?

Pas d'heures d'ATP chez nous.
Je voudrais vraiment axer sur l'apprentissage des leçons.

tu me diras si ça a fonctionné (les miens avaient aimé les questionnaires). Le truc qui les avait faire rire et qu'ils m'avaient promis de tester : s'imaginer en train de d'expliquer le cours à un camarade absent ou à un "ami imaginaire". Le problème est que juste après cette séance de soutien, un blocus a démarré et mes élèves ne sont plus venus en classe pendant 3 semaines, je présume donc fort qu'ils ont eu le temps d'oublier tous mes conseils.

Salit aposiopèse, si cela ne t'embête pas , je suis intéressée par ton travail.Je te dirai ce que j'en pense!
Adresse mail en MP
Merci

doc envoyé.

Jeanne, je ne veux pas te déprimer, mais à mon humble avis, ce genre de truc est voué à l'échec.
Ca fait onze ans que j'enseigne et j'ai régulièrement tenté des modules de méthodologie dans ce genre. Il y a effectivement, comme le dit Arminde, un problème de représentation de l'apprentissage : comme les élèes ont entendu dire que pour apprendre, il faut lire plusieurs fois, ils considèrent que, quand ils ont lu trois fois leur leçon, le travail est fait. Par ailleurs, comme, juste après avoir lu leur leçon, ils sont (vaguement) capables de la répétér (sans blague), ils pensent que c'est su. J'ai passé des heures et des heures, année après année, à expliquer le fonctionnement de la mémoire, la différence entre mémoire immédiate (celle qui permet de répéter le cours juste après sa lecture) et mémoire à long terme, la nécessité absolue de la répétition et donc du temps consacré au TRAVAIL de mémorisation pour fixer réellement qqc dans cette mémoire à long terme. Les élèves le comprennent et en conviennent. Le temps qu'ils sont avec moi en module, ils acceptent même, comme une sorte de jeu, le découpage d'un apprentissage (une leçon) selon un calendrier précis (lundi, je revois le ch 1, mardi je revois encore le ch 1, je commence à apprendre le ch2, mercredi, je revois les ch 1 et 2, j'ajoute le 3, jeudi, je revois tout, et vendredi, je suis prêt pour mon contrôle), ils élaborent docilement les calendriers de révisions que je leru demande d'établir à l'aide de leur cahier de texte... Ils CONSTATENT tout joyeux que ça marche et sont très fiers de me dire, la semaine suivante, que le jour du contrôle, ils savaient parfaitement leur leçon.
MAIS...
Il n'y a aucun effet long terme.
Dès que le module s'arrête, à de rares exceptions près, les élèves laissent tomber cette méthode alors même qu'ils ont constaté son efficacité.
Parce que leurs parents, dont c'est pourtant le rôle, ne remplissent pas auprès d'eux ce suivi, et que, livrés à eux-mêmes, ils ne se sentent pas le courage de continuer. NOUS NE POUVONS PAS NOUS SUBSTITUER AUX PARENTS SUR TOUS LES PONTS. C'est plutôt à eux, qu'il faudrait faire des modules d'apprentissage... de leur rôle ;
Parce que, passé le côté marrant de toute découverte, on se heurte à une réalité crue, qui est celle de l'EFFORT et que ces gamins n'ont jamais été éduqués à l'effort. C'est une notion difficile à faire acquérir à la pré-adolescence. Il faudrait pour le moins un contrôle sans faille des adultes... où l'on retombe sur le ppint précédent.
Les élèves, une fois certaines choses mises au point, comprennent fort bien ce que c'est qu'apprendre. Mais cela les fait chier, très clairement. Ils n'ont pas envie de fournir les efforts nécessaires, et l'institution, dans son fonctionnement actuel, leur démontre sans arrêt que ces efforts sont, de toute façon, superfétatoires : notes minables sans conséquence aucune, passage systématique dans la classe supérieure, DNB bradé... Après tout, ils ont raison.

Tu exprimes parfaitement ce que je pense à ce sujet, Véronique, et cela me désespère.