- Philippus magisterNiveau 7
Bonjour à tous,
je suis à la recherche de textes théoriques sur le réalisme pour donner en lecture complémentaires: préface de pierre et Jean ,evidemment, mais aussi critiques ou écrivains contemporains (même en art) J'ai trouvé les échanges entre Courbet et Champfleury pour aller à la source du mot, mais cela ne me semble pas très folichon pour les élèves. Je cherche des textes qui ne soient pas forcément faciles (je les ferai en extraits de toute façon) mais qui soient abordables pour les élèves (j'ai relu Barthes et l'effet de réel, c'est illisible pour nos élèves du secondaire) qui puissent les faire réfléchir sur les mécanismes du réalisme dans la littérature ou dans l'art.
Si quelqu'un a une idée...
Philippe
je suis à la recherche de textes théoriques sur le réalisme pour donner en lecture complémentaires: préface de pierre et Jean ,evidemment, mais aussi critiques ou écrivains contemporains (même en art) J'ai trouvé les échanges entre Courbet et Champfleury pour aller à la source du mot, mais cela ne me semble pas très folichon pour les élèves. Je cherche des textes qui ne soient pas forcément faciles (je les ferai en extraits de toute façon) mais qui soient abordables pour les élèves (j'ai relu Barthes et l'effet de réel, c'est illisible pour nos élèves du secondaire) qui puissent les faire réfléchir sur les mécanismes du réalisme dans la littérature ou dans l'art.
Si quelqu'un a une idée...
Philippe
- ysabelDevin
La préface de la Fortune des Rougon est sympa : courte et claire.
En général, quand je donne des textes théoriques je me contente de cela et d'extraits de la préface de Pierre et Jean (c'est hyper chiant pour les élèves les textes théoriques, je préfère qu'ils lisent des œuvres).
En général, quand je donne des textes théoriques je me contente de cela et d'extraits de la préface de Pierre et Jean (c'est hyper chiant pour les élèves les textes théoriques, je préfère qu'ils lisent des œuvres).
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- cannelle21Grand Maître
Philippus, j'ai pensé à toi en lisant la présentation de cette exposition.
http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-generale/article/splendeurs-et-miseres-42671.html?tx_ttnews[backPid]=254&cHash=90a42344a6
http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-generale/article/splendeurs-et-miseres-42671.html?tx_ttnews[backPid]=254&cHash=90a42344a6
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- Philippus magisterNiveau 7
Merci infiniment, Cannelle pour cette découverte qui me donne envie d aller à Paris au plus tôt. C'est une expo qui a l'air vraiment interessante, et j'en aurais volontiers fait une sortie pour les élèves, mais arrivant tout juste dans l'établissement, il faut que je vois où je mets les pieds.
Merci à toi aussi Ysabel. Je viens de relire la préface, je vais voir ce que je peux en faire.
Cordialement,
Philippe
Merci à toi aussi Ysabel. Je viens de relire la préface, je vais voir ce que je peux en faire.
Cordialement,
Philippe
- Presse-puréeGrand sage
Tu as un volume au LdP qui réunit tous les textes théoriques de Balzac: Ecrits sur le roman. Peut-être pourrait-il t'aider un peu. Le même existe pour d'autres auteurs. En tout cas, ça me paraît mieux de faire lire des préfaces ou textes d'auteurs littéraires plutôt que de la critique pure.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- AenorNiveau 1
Comme textes théoriques, tu peut utiliser Éloge à Richarson de Diderot, tu as Zola qui à réfléchi sur le roman naturaliste dans Le roman expérimental, après tu as la préface bien connu de Balzac dans La Comédie Humaine mais aussi la préface de la Peau de chagrin qui est intéressante. La préface de Pierre et Jean est également judicieuse car Maupassant essaye de cerner l'entreprise naturaliste. Enfin je peut te conseiller de lire des extraits de Philippe Dufour Le réalisme. Tout ces textes vont te permettre de travailler la question de la mimesis dans le réalisme...je ne dis pas par contre que tous ces textes sont pour les élèves !
- Philippus magisterNiveau 7
Merci à toi Aenor,
Je vais profiter de ces conseils et actualiser mes connaissances.
Cordialement,
Philippe
Je vais profiter de ces conseils et actualiser mes connaissances.
Cordialement,
Philippe
- User5899Demi-dieu
Beaucoup d'articles de Baudelaire contre la nature et l'intérêt qu'on lui porte, vs l'art
- yranohHabitué du forum
En prolongement de la préface de Pierre et Jean, peut-être cet extrait de la Nausée ?
Sinon, il y a Platon, livre X.
Mais décidément, je ne suis pas à la bonne époque.
- la Nausée:
Voici ce que j'ai pensé: pour que l'événement le plus banal devienne une aventure, il
faut et il suffit qu'on se mette à le raconter. C'est ce qui dupe les gens: un homme, c'est
toujours un conteur d'histoires, il vit entouré de ses histoires et des histoires d'autrui, il voit
tout ce qui lui arrive à travers elles; et il cherche à vivre sa vie comme s'il la racontait.
Mais il faut choisir: vivre ou raconter. [...]
Quand on vit, il n'arrive rien. Les décors changent, les gens entrent et sortent, voilà tout. Il n'y a jamais de commencements. Les jours s'ajoutent aux jours sans rime ni raison, c'est une addition interminable et monotone. De temps en temps, on fait un total partiel, on dit: voilà trois ans que je voyage, trois ans que je suis à Bouville. Il n'y a pas de fin non plus: on ne quitte jamais une femme, un ami, une ville en une fois. Et puis tout se ressemble: Shanghaï, Moscou, Alger, au bout d'une quinzaine, c'est tout pareil. Par moments -rarement - on fait le point, on s'aperçoit qu'on s'est collé avec une femme, engagé dans une sale histoire. Le temps d'un éclair. Après ça, le défilé recommence, on se remet à faire l'addition des heures et des jours. Lundi, mardi, mercredi. Avril, mai, juin. 1924, 1925,1926.
Ça, c'est vivre. Mais quand on raconte la vie, tout change; seulement c'est un
changement que personne ne remarque : la preuve c'est qu'on parle d'histoires vraies. Comme
s'il pouvait y avoir des histoires vraies; les événements se produisent dans un sens et nous les racontons en sens inverse. On a l'air de débuter par le commencement: «C'était par un beau
soir de l'automne de 1922. J'étais clerc de notaire à Marommes.» Et en réalité c'est par la fin
qu'on a commencé. Elle est là, invisible et présente, c'est elle qui donne à ces quelques mots
la pompe et la valeur d'un commencement. «Je me promenais, j'étais sorti du village sans
m'en apercevoir, je pensais à mes ennuis d'argent. » Cette phrase, prise simplement pour ce
qu'elle est, veut dire que le type était absorbé, morose, à cent lieues d'une aventure, précisément
dans ce genre d'humeur où on laisse passer les événements sans les voir. Mais la fin
est là, qui transforme tout. Pour nous, le type est déjà le héros de l'histoire. Sa morosité, ses
ennuis d'argent sont bien plus précieux que les nôtres, ils sont tout dorés par la lumière des
passions futures. Et le récit se poursuit à l'envers: les instants ont cessé de s'empiler au petit
bonheur les uns sur les autres, ils sont happés par la fin de l'histoire qui les attire et chacun
d'eux attire à son tour l'instant qui le précède: «Il faisait nuit, la rue était déserte. » La phrase
est jetée négligemment, elle a l'air superflue; mais nous ne nous y laissons pas prendre et
nous la mettons de côté: c'est un renseignement dont nous comprendrons la valeur par la
suite. Et nous avons le sentiment que le héros a vécu tous les détails de cette nuit comme des
annonciations, comme des promesses, ou même qu'il vivait seulement ceux qui étaient des
promesses, aveugle et sourd pour tout ce qui n'annonçait pas l'aventure.
Sinon, il y a Platon, livre X.
Mais décidément, je ne suis pas à la bonne époque.
- Salammb0Expert
Il y a la préface à Germinie Lacerteux également, que personne ici n'a encore évoquée.
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"Avant les Dieux, les ténèbres étaient seules, et un souffle flottait, lourd et indistinct comme la conscience d’un homme dans un rêve. Il se contracta, créant le Désir et la Nue, et du Désir et de la Nue sortit la Matière primitive. C’était une eau bourbeuse, noire, glacée, profonde."
- Spoiler:
- thrasybuleDevin
Et tout le début de Là-Bas de Huysmans, où l'on voit comment Des Hermies dézingue devant Durtal le naturalisme: "je ne reproche au naturalisme ni ses termes de pontons, ni son vocabulaire de latrines et d'hospices, ce que je reproche au naturalisme ce n'est pas le lourd badigeon de son gros style, c'est d'avoir incarné le matérialisme dans la littérature, d'avoir glorifié la démocratie de l'art", etc...juste avant la révélation et le choc esthétique devant le retable d'Issenheim par Grünewald.
- InvitéInvité
Je crois que je vais piquer le texte de Yohanr pour mon atelier d'écriture. Merci !
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