- dandfNiveau 9
Bonjour je fais une fois de plus appel à vos lumières!!! Je fais une petite séquence sur l'argumentation pour préparer l'étude de Claude Gueux et je sèche un peu sur le choix des textes. Hormis Hugo, Badinter, Maurice Barrès et Des Délits et des peines commenté par Voltaire, auriez vous des idées à me suggérer? Sioupléé... Pfff c'est difficile de remettre le cerveau en marche en cette fin d'année...
- dandfNiveau 9
Merci Nuages pour cette réponse hyper rapide, je pars à la recherche de ce texte immédiatement!
- cannelle21Grand Maître
Lors de ma première inspection j'avais comparé la fin du livre Le pull over rouge à la fin du téléfilm sur l'affaire Ranucci. Les deux s'intéressent à ce fait divers qui est plutôt proche et pose la question de la culpabilité car nous ne sommes toujours pas certains que Ranussi ait été coupable.
Pour le discours de Badinter, je le leur montre: tu peux le trouver sur You tube.
Pour le discours de Badinter, je le leur montre: tu peux le trouver sur You tube.
- cannelle21Grand Maître
Il y a aussi une planche de BD issue des Idées Noires de Franquin. Je leur fais écouter la Marche au supplice dans La Symphonie fantastique.
Je leur fais également travailler sur Je suis pour, de Sardou
Et j'ai une séance recherche internet toute prête.
Si quelque chose dans tout ça t'intéresse, n'hésite pas.
Je leur fais également travailler sur Je suis pour, de Sardou
Et j'ai une séance recherche internet toute prête.
Si quelque chose dans tout ça t'intéresse, n'hésite pas.
- dandfNiveau 9
Merci pour tout Cannelle 21!
Je viens de trouver le BD de Franquin et je vais l'utiliser car elle est vraiment géniale!!
Peux-tu me dire sur quoi porte ta recherche internet? Leur demandes-tu des dates? des faits? Je n'y avais pas pensé mais c'est vrai que ça clarifierai peut être les choses pour eux!
Je retiens ton idée sur l'affaire Ranucci pour l'an prochain car je n'ai pas lu le livre ni vu le téléfilm donc ça fait juste pour cette année! Mais tu es une très bonne source d'inspiration!! Merci encore!
Je viens de trouver le BD de Franquin et je vais l'utiliser car elle est vraiment géniale!!
Peux-tu me dire sur quoi porte ta recherche internet? Leur demandes-tu des dates? des faits? Je n'y avais pas pensé mais c'est vrai que ça clarifierai peut être les choses pour eux!
Je retiens ton idée sur l'affaire Ranucci pour l'an prochain car je n'ai pas lu le livre ni vu le téléfilm donc ça fait juste pour cette année! Mais tu es une très bonne source d'inspiration!! Merci encore!
- cannelle21Grand Maître
La recherche porte sur des faits, des arguments, des chiffres... le tout afin d'alimenter une rédaction.
- dandfNiveau 9
Allez il ne me reste plus qu'à me mettre au travail , je pense vraiment reprendre l'idée de ton questionnaire!
- julie3Niveau 8
Il y a aussi ce texte qui a le mérite de présenter des arguments simples et efficaces qui permettent de discuter sur les "idées reçues".
Le discours d'Aristide Briand
Le discours d'Aristide Briand
Journal officiel, Annales de la Chambre des Députés, 1908Recherchons si la peine de mort présente les qualités que doit avoir un châtiment dans une société civilisée.
Elle devrait être tout à la fois moralisatrice et intimidante (...).
Moralisatrice ? Il n'est personne parmi les partisans de la peine de mort qui ait osé soutenir que la mort soit moralisatrice.
Elle l'est si peu que ceux qui en demandent le maintien sont d'accord pour qu'elle soit appliquée dans l'obscurité.
De même que le meurtre privé se cache par crainte, vous demandez que le meurtre social se cache par honte (...)
La peine de mort est-elle du moins exemplaire ? On vous a rappelé combien de criminels, au moment de l'exécution, ont avoué avoir assisté antérieurement à de tels spectacles.
Je suis arrivé au point le plus intéressant du problème : la peine de mort exercerait-elle une intimidation sur les malfaiteurs ?
Si la peine de mort a une puissance d'intimidation, sa suppression doit amener immédiatement une recrudescence de crimes ; si cette recrudescence ne se manifeste pas, c'est que l'abolition demeure sans effet.
Or, c'est la conclusion à laquelle on aboutit quand on considère les différents pays où la peine de mort a été supprimée, et quand on ne prend pas les chiffres d'une année pour les opposer arbitrairement à ceux d'une autre année ; quand on prend des périodes suffisamment longues, des périodes de dix ans par exemple (...).
- cannelle21Grand Maître
dandf a écrit:Allez il ne me reste plus qu'à me mettre au travail , je pense vraiment reprendre l'idée de ton questionnaire!
Si tu veux gagner du temps, je peux t'envoyer mon cours.
- dandfNiveau 9
C'est très gentil de ta part Cannelle mais je ne veux pas abuser mais par contre si tu as le questionnaire dans tes archives ça m'arrangerait effectivement!
Merci Julie3, je ne connaissais pas non plus ce etxte...Décidément...
Merci Julie3, je ne connaissais pas non plus ce etxte...Décidément...
- cannelle21Grand Maître
Voici le questionnaire sur la peine de mort avec un travail de lexique en amont.
- dandfNiveau 9
Merci Cannelle!Cela me permet de gagner du temps ce qui est loin d'être anodin à quelques jours de la reprise:
- InvitéInvité
Il y a aussi Julien Clerc L'Assassin assassiné à comparer avec Sardou, et bien sûr Hugo, préface du Dernier Jour d'un Condamné. Dans"La peine de mort" de Voltaire à Badinter, GF, il y a plein de supports! Et là un débat est intéressant en classe! Bon travail!
- nuagesGrand sage
Tu as sans doute déjà ce poème
VICTOR HUGO (1802 - 1885 ) les quatre vents de l’esprit
Œil pour œil ! Dent pour dent ! Tête pour tête ! À mort !
Justice ! L'échafaud vaut mieux que le remords.
Talion! Talion! -Silence aux cris sauvages !
Non ! Assez de malheur, de meurtre et de ravages !
Assez d'égorgement ! Assez de deuil ! Assez
De fantômes sans tête et d'affreux trépassés !
Assez de visions funèbres dans la brume !
Assez de doigts hideux, montrant le sang qui fume,
Noirs, et comptant les trous des linceuls dans la nuit !
Pas de suppliciés dont le cri nous poursuit !
Pas de spectres jetant leur ombre sur nos têtes !
Nous sommes ruisselants de toutes les tempêtes ;
Il n'est plus qu'un devoir et qu'une vérité,
C'est, après tant d'angoisse et de calamité,
Homme, d'ouvrir son cœur, oiseau, d'ouvrir son aile
Vers ce ciel que remplit la grande âme éternelle !
Le peuple, que les rois broyaient sous leurs talons,
Est la pierre promise au temple, et nous voulons
Que la pierre bâtisse et non qu'elle lapide !
Pas de sang ! Pas de mort ! C'est un reflux stupide
Que la férocité sur la férocité.
Un pilier d'échafaud soutient mal la cité.
Tu veux faire mourir ! Moi je veux faire naître !
Je mure le sépulcre et j'ouvre la fenêtre.
Dieu n'a pas fait le sang, à l'amour réservé,
Pour qu'on le donne à boire aux fentes du pavé.
S'agit-il d'égorger ? Peuples, il s'agit d'être.
Quoi ! Tu veux te venger, passant ? De qui ? Du maître ?
Si tu ne vaux pas mieux, que viens-tu faire ici ?
VICTOR HUGO (1802 - 1885 ) les quatre vents de l’esprit
Œil pour œil ! Dent pour dent ! Tête pour tête ! À mort !
Justice ! L'échafaud vaut mieux que le remords.
Talion! Talion! -Silence aux cris sauvages !
Non ! Assez de malheur, de meurtre et de ravages !
Assez d'égorgement ! Assez de deuil ! Assez
De fantômes sans tête et d'affreux trépassés !
Assez de visions funèbres dans la brume !
Assez de doigts hideux, montrant le sang qui fume,
Noirs, et comptant les trous des linceuls dans la nuit !
Pas de suppliciés dont le cri nous poursuit !
Pas de spectres jetant leur ombre sur nos têtes !
Nous sommes ruisselants de toutes les tempêtes ;
Il n'est plus qu'un devoir et qu'une vérité,
C'est, après tant d'angoisse et de calamité,
Homme, d'ouvrir son cœur, oiseau, d'ouvrir son aile
Vers ce ciel que remplit la grande âme éternelle !
Le peuple, que les rois broyaient sous leurs talons,
Est la pierre promise au temple, et nous voulons
Que la pierre bâtisse et non qu'elle lapide !
Pas de sang ! Pas de mort ! C'est un reflux stupide
Que la férocité sur la férocité.
Un pilier d'échafaud soutient mal la cité.
Tu veux faire mourir ! Moi je veux faire naître !
Je mure le sépulcre et j'ouvre la fenêtre.
Dieu n'a pas fait le sang, à l'amour réservé,
Pour qu'on le donne à boire aux fentes du pavé.
S'agit-il d'égorger ? Peuples, il s'agit d'être.
Quoi ! Tu veux te venger, passant ? De qui ? Du maître ?
Si tu ne vaux pas mieux, que viens-tu faire ici ?
- nuagesGrand sage
texte de Camus:
ALBERT CAMUS, Réflexions sur la guillotine, 1957
Le châtiment, qui sanctionne sans prévenir, s'appelle en effet la vengeance. C'est une réponse quasi arithmétique que fait la société à celui qui enfreint sa loi primordiale. Cette réponse est aussi vieille que l'homme : elle s'appelle le talion. Qui m'a fait mal doit avoir mal ; qui m'a crevé un oeil, doit devenir borgne ; qui, a tué enfin doit mourir. Il s'agit d'un sentiment, et particulièrement violent, non d'un principe. Le talion est de l'ordre de la nature et de l'instinct, il n'est pas de l'ordre de la loi. La loi, par définition, ne peut obéir aux mêmes règles que la nature. Si le meurtre est dans la nature de l'homme, la loi n'est pas faite pour imiter ou reproduire cette nature. Elle est faite pour la corriger. Or je talion se borne à ratifier et à donner force de loi à un pur mouvement de nature. Nous avons tous connu ce mouvement, souvent pour notre honte, et nous connaissons sa puissance : il nous vient il nous vient des forêts primitives. À cet égard, nous autres Français qui nous indignons, à juste titre, de voir le roi du pétrole, en Arabie séoudite, prêcher la démocratie internationale et confier à un boucher le soin de découper au couteau la main du voleur, nous vivons aussi dans une sorte de Moyen Age qui n'a même pas les consolations de la foi. Nous définissons encore la justice selon les règles d'une arithmétique grossière. Peut-on dire du moins que cette arithmétique est exacte et que la justice, même élémentaire, même limitée à la vengeance légale, est sauvegardée par la peine de mort ? Il faut répondre que non.
Laissons de côté le fait que la loi du talion est inapplicable et qu'il paraîtrait aussi excessif de punir l'incendiaire en mettant le feu à sa maison qu'insuffisant de châtier le voleur en prélevant sur son compte en banque une somme équivalente à son vol. Admettons qu'il soit juste et nécessaire de compenser le meurtre de la victime par la mort du meurtrier. Mais l'exécution capitale n'est pas simplement la mort. Eue est aussi différente, en son essence, de la privation de vie, que le camp de concentration l'est de la prison. Elle est un meurtre, sans doute, et qui paie arithmétiquement le meurtre commis. Mais elle ajoute à la mort un règlement, une préméditation publique et connue de la future victime, une organisation, enfin, qui est par elle-même une source de souffrances morales plus terribles que la mort. Il n'y a donc pas équivalence. Beaucoup de législations considèrent comme plus grave le crime prémédité que le crime de pure violence. Mais qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres, auquel aucun forfait de criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? Pour qu'il y ait équivalence, il faudrait que la peine de mort châtiât un criminel qui aurait averti sa victime de l'époque où il lui donnerait une mort horrible et qui, à partir de cet instant, l'aurait séquestrée à merci pendant des mois. Un tel monstre ne se rencontre pas dans le privé.
ALBERT CAMUS, Réflexions sur la guillotine, 1957
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