- yellosubNiveau 8
Que répondre à des parents perdus qui traitent sous votre nez leur enfant "d'incapable" et de "bon à rien qui ne fera jamais rien de sa vie" ? J'ai eu beau relativiser en disant aux parents que certes X** avait de petits problèmes de comportement et de concentration mais qu'il était loin d'être idiot, rien n'y a fait, je me suis retrouvée face à un mur, à des parents totalement désabusés et au bout du rouleau...
Idem pour les parents qui vous demandent des conseils pour cadrer leur gamin, qui en 6e, assiste aux cours en touriste et les mène par le bout du nez...
Je me doute qu'il n'y a pas de réponse... enfin après cette réunion parents-profs 6e, j'ai un autre regard sur certains de mes élèves.
Idem pour les parents qui vous demandent des conseils pour cadrer leur gamin, qui en 6e, assiste aux cours en touriste et les mène par le bout du nez...
Je me doute qu'il n'y a pas de réponse... enfin après cette réunion parents-profs 6e, j'ai un autre regard sur certains de mes élèves.
- DinaaaExpert spécialisé
Oui, je crois que c'est un des plus durs aspects de notre métier. Un jour à une réunion parents-profs, j'ai dis à un Papa que son fils avait passé le dernier cours à faire des dessins, et que ce genre de comportement n'allait pas l'aider à réussir le contrôle. Eh bien le père a enlevé sa ceinture et a commencé à battre son fils à coups de ceinturon devant moi... je suis restée la bouche ouverte de sidération plusieurs secondes avant de comprendre ce qui se passait, puis c'est un collègue (homme) qui est intervenu pour dire au père que ce n'était pas une solution...
J'ai énormément culpabilisé d'avoir dit ça, parce que je sais que le gamin s'est fait tabasser le soir en rentrant à la maison. Depuis, je vérifie à qui j'ai affaire avant de parler.
Dans ta situation, je crois que j'essayerais de valoriser le moindre élément positif du gamin (même en-dehors du scolaire) pour faire évoluer le regard de ces gens... mais ça reste dur.
J'ai énormément culpabilisé d'avoir dit ça, parce que je sais que le gamin s'est fait tabasser le soir en rentrant à la maison. Depuis, je vérifie à qui j'ai affaire avant de parler.
Dans ta situation, je crois que j'essayerais de valoriser le moindre élément positif du gamin (même en-dehors du scolaire) pour faire évoluer le regard de ces gens... mais ça reste dur.
- yellosubNiveau 8
Effectivement, je suis particulièrement sensible à la violence verbale, alors je ne sais vraiment pas comment j'aurais réagi face à de la violence physique !
Même si je doute de l'effet que cela aura sur sa famille (si jamais cela a un effet) il est certain que je vais continuer à valoriser cet élève.
Même si je doute de l'effet que cela aura sur sa famille (si jamais cela a un effet) il est certain que je vais continuer à valoriser cet élève.
- PseudoDemi-dieu
Leur conseiller de ne pas en faire un deuxième, et encore moins un troisième ? Ils en ont déjà 5 ?! Ah...
- Reine MargotDemi-dieu
je ne suis pas sûré qu'on puisse faire grand chose...l'éducation ça commence à la naissance. ce n'est pas à 11- 12 ans qu'on rattrappe le temps perdu.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- LoraNeoprof expérimenté
Je réponds parce que pour une fois, je suis du côté des parents. Je vis la même chose avec mon fils. Mon mari et moi sommes tellement désespérés que ce week-end, on a parlé sérieusement de le mettre en "pension". Puisqu'on est incapable de l'élever correctement, peut-être que d'autres y arriveront et que nous ne "gâcherons" plus notre enfant (dans sa petite enfance, il était ADORABLE et maintenant, il n'obéit jamais et est pire à l'école : coups, insultes, jets de pierres, gestes déplacés...).
Maintenant que la pression est retombée, nous avons abandonné cette idée, mais je vais prendre rendez-vous avec un spécialiste à l'hôpital pour qu'il me dise ce qui ne tourne pas rond dans la tête de mon fils et surtout, comment l'aider et l'éduquer.
Les parents que tu as vus ont-il exploré cette piste ? Ca leur permettrait peut-être d'y voir plus clair.
Maintenant que la pression est retombée, nous avons abandonné cette idée, mais je vais prendre rendez-vous avec un spécialiste à l'hôpital pour qu'il me dise ce qui ne tourne pas rond dans la tête de mon fils et surtout, comment l'aider et l'éduquer.
Les parents que tu as vus ont-il exploré cette piste ? Ca leur permettrait peut-être d'y voir plus clair.
- PseudoDemi-dieu
Bon, pour vous rassurer (quoique....) ma mère a failli devenir chèvre lors de mon adolescence. Je me souviens de son air désespéré le jour où elle a lu sur le mur de ma chambre : "la femme est l'avenir de l'homme et la femme n'est l'avenir de rien". "Toute une éducation à refaire" a-t-elle constaté dans un soupir à fendre l'âme avant de claquer la porte de rage. Je n'ai toujours pas compris où était le problème. :lol:
- Scarabee15Habitué du forum
Je voudrais aussi donner mon témoignage de parent.
Au "détail" près que je n'ai jamais ni dénigré ni frappé mon fils (au contraire, j'ai toujours encouragé le moindre fait positif), eh bien je me suis souvent retrouvée dans cette situation : un enfant hyperactif (avec bien sûr le déficit d'attention associé, LE truc épuisant pour les profs), devenu un adolescent "décrocheur", le suivi et les incessantes et exaspérantes convocations par tout ce que le milieu éducativo-scolaire a en stock (en vrac : CMPP, psy scolaire, médecin, infirmière, instits et profs de tout poil, principal et adjoints, conseiller d'orientation, conseils d'éducation, conseils de discipline... etc, etc, et le tout à un rythme soutenu).
Et tous ces entretiens vains avec les profs (le collège a eu pour effet de démultiplier les profs et donc les convocations)...
Et à chaque fois, une question : "Que me conseillez-vous ? ". Oui, j'étais très sincèrement prète à suivre tout bon conseil pour soutenir le travail de mon fiston.
Et à chaque fois, un regard de merlu décérébré en retour...
Parfois une suggestion : "Avez-vous pensé à consulter un psy ?"
Réponse : "Oui, il est suivi depuis son entrée en primaire. Et maintenant on fait quoi ? je veux dire vous, en tant que professionnel de l'éducation, que me conseilleriez-vous pour l'aider à apprendre et à mieux se comporter ?"
J'ai jamais eu de réponse. Peut-être parce qu'il n'y en avait pas...
Alors pour répondre à ta question, et même si j'ai bien conscience qu'au départ ce n'est pas ton rôle, je te conseillerais, lorsque tu t'entretiens avec des parents pour un souci avec leur enfant, de préparer aussi quelques conseils à mettre en oeuvre à la maison car après le signalement du problème, il faut aussi prévoir sa résolution. Et ça permet de clore l'entretien sur une dynamique positive.
De nombreux parents sont désemparés devant l'attitude de leur enfant en classe, et une fois le petit numéro de morale fait devant le prof pour le principe, de retour à la maison ils ne savent pas quoi mettre en place pour que ça change.
Bon courage
Au "détail" près que je n'ai jamais ni dénigré ni frappé mon fils (au contraire, j'ai toujours encouragé le moindre fait positif), eh bien je me suis souvent retrouvée dans cette situation : un enfant hyperactif (avec bien sûr le déficit d'attention associé, LE truc épuisant pour les profs), devenu un adolescent "décrocheur", le suivi et les incessantes et exaspérantes convocations par tout ce que le milieu éducativo-scolaire a en stock (en vrac : CMPP, psy scolaire, médecin, infirmière, instits et profs de tout poil, principal et adjoints, conseiller d'orientation, conseils d'éducation, conseils de discipline... etc, etc, et le tout à un rythme soutenu).
Et tous ces entretiens vains avec les profs (le collège a eu pour effet de démultiplier les profs et donc les convocations)...
Et à chaque fois, une question : "Que me conseillez-vous ? ". Oui, j'étais très sincèrement prète à suivre tout bon conseil pour soutenir le travail de mon fiston.
Et à chaque fois, un regard de merlu décérébré en retour...
Parfois une suggestion : "Avez-vous pensé à consulter un psy ?"
Réponse : "Oui, il est suivi depuis son entrée en primaire. Et maintenant on fait quoi ? je veux dire vous, en tant que professionnel de l'éducation, que me conseilleriez-vous pour l'aider à apprendre et à mieux se comporter ?"
J'ai jamais eu de réponse. Peut-être parce qu'il n'y en avait pas...
Alors pour répondre à ta question, et même si j'ai bien conscience qu'au départ ce n'est pas ton rôle, je te conseillerais, lorsque tu t'entretiens avec des parents pour un souci avec leur enfant, de préparer aussi quelques conseils à mettre en oeuvre à la maison car après le signalement du problème, il faut aussi prévoir sa résolution. Et ça permet de clore l'entretien sur une dynamique positive.
De nombreux parents sont désemparés devant l'attitude de leur enfant en classe, et une fois le petit numéro de morale fait devant le prof pour le principe, de retour à la maison ils ne savent pas quoi mettre en place pour que ça change.
Bon courage
- AbraxasDoyen
Et encore, tout cela n'est rien : c'est parfois pire avec les parents qui ne se déplacent même pas. Dans mes années de collège (en Normandie), dans mes années de ZEP, j'avais une majorité de parents qui ne venaient pas - à qui ça ne serait même jamais venu à l'idée de se déplacer dans un établissement scolaire. Une bonne part de l'irrespect des gosses est dans l'irrespect des parents.
Et ça m'est arrivé aussi d'arrêter en plein élan la main d'un père qui allait torgnoler son garnement devant moi. Comme l'a constaté Dinaaa plus haut, c'est parfois commode d'être un homme - et costaud.
Mais sur ce qui se passe à la maison, évidemment, on ne peut rien. Et on ne peut pas en plus se charger d'éduquer les parents, qui eux-mêmes reproduisent des schémas qui...
Et ça m'est arrivé aussi d'arrêter en plein élan la main d'un père qui allait torgnoler son garnement devant moi. Comme l'a constaté Dinaaa plus haut, c'est parfois commode d'être un homme - et costaud.
Mais sur ce qui se passe à la maison, évidemment, on ne peut rien. Et on ne peut pas en plus se charger d'éduquer les parents, qui eux-mêmes reproduisent des schémas qui...
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Pseudo a écrit:Leur conseiller de ne pas en faire un deuxième, et encore moins un troisième ? Ils en ont déjà 5 ?! Ah...
ça dépend ... au lycée avec moi, un élève brillant qui est peut-être véto maintenant et son petit frère qui faisait le code avec moi et n'a pas passé la barre de moins de 30 fautes, le temps que j'y étais...
Nous c'est notre fils de 2ans et demi qui nous "insulte" :
on a le droit à des "allez maman, va travailler !" et idem pour moi...
- AdèleNiveau 6
Pierre_au_carré a écrit:Pseudo a écrit:Leur conseiller de ne pas en faire un deuxième, et encore moins un troisième ? Ils en ont déjà 5 ?! Ah...
ça dépend ... au lycée avec moi, un élève brillant qui est peut-être véto maintenant et son petit frère qui faisait le code avec moi et n'a pas passé la barre de moins de 30 fautes, le temps que j'y étais...
Nous c'est notre fils de 2ans et demi qui nous "insulte" :
on a le droit à des "allez maman, va travailler !" et idem pour moi...
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Adèle a écrit:Pierre_au_carré a écrit:Pseudo a écrit:Leur conseiller de ne pas en faire un deuxième, et encore moins un troisième ? Ils en ont déjà 5 ?! Ah...
ça dépend ... au lycée avec moi, un élève brillant qui est peut-être véto maintenant et son petit frère qui faisait le code avec moi et n'a pas passé la barre de moins de 30 fautes, le temps que j'y étais...
Nous c'est notre fils de 2ans et demi qui nous "insulte" :
on a le droit à des "allez maman, va travailler !" et idem pour moi...
Même des fois quand il ne veut pas s'en aller de la crèche...
- AdèleNiveau 6
Elevée à la dure, avec des parents qui ne mâchaient ni leurs mots ni ne réfléchissaient avant de me coller une baffe, je peux dire que c'est malgré tout grâce à cela que j'ai réussi à rester une bonne élève .
Je me suis pris des coups de cahiers sur la tête, je tremblais à chaque réunion parents profs en me demandant ce que mes parents allaient me faire comme compte-rendu (je n'avais pas le droit d'y aller, ce que je trouve normal, d'ailleurs), mais au final, ils étaient fermes et intraitables avec l'école et je peux les remercier.
J'ai eu aussi une fois, une mère qui a flanqué une baffe à son fils devant moi, et honnêtement, il ne l'avait pas volée.
Je donne TOUJOURS des conseils à ceux dont je vois qu'ils ne maîtrisent pas le système ou qui ont les enfants qui leur marchent sur la tête.
Je fais super attention aux parents trop "violents", en restant le plus neutre possible dans mes commentaires autant en réunion que sur le bulletin. J'essaie de retarder le moment de la punition autant que faire se peut .
Je préfère mille fois les parents qui foutent une baffe aux parents qui sont à la limite de me dire que leur pauvre petit est tellement un petit chéri que vous comprenez, madame, je ne sais plus comment m'y prendre avec lui. Là, j'ai beaucoup, beaucoup de mal à ne pas faire de commentaire, alors j'essaie d'expliquer avec beaucoup de sérieux que ce qu'attend l'enfant, c'est justement un MUR, un mur en parpaings, pas un mur en torchis, et qu'ils ne doivent pas céder parce qu'ils ont pitié. Je leur donne un mode d'emploi, ce n'est pas forcément génial, surtout en 10-15 minutes, mais si ça peut aider à leur ouvrir les yeux....
Je me suis pris des coups de cahiers sur la tête, je tremblais à chaque réunion parents profs en me demandant ce que mes parents allaient me faire comme compte-rendu (je n'avais pas le droit d'y aller, ce que je trouve normal, d'ailleurs), mais au final, ils étaient fermes et intraitables avec l'école et je peux les remercier.
J'ai eu aussi une fois, une mère qui a flanqué une baffe à son fils devant moi, et honnêtement, il ne l'avait pas volée.
Je donne TOUJOURS des conseils à ceux dont je vois qu'ils ne maîtrisent pas le système ou qui ont les enfants qui leur marchent sur la tête.
Je fais super attention aux parents trop "violents", en restant le plus neutre possible dans mes commentaires autant en réunion que sur le bulletin. J'essaie de retarder le moment de la punition autant que faire se peut .
Je préfère mille fois les parents qui foutent une baffe aux parents qui sont à la limite de me dire que leur pauvre petit est tellement un petit chéri que vous comprenez, madame, je ne sais plus comment m'y prendre avec lui. Là, j'ai beaucoup, beaucoup de mal à ne pas faire de commentaire, alors j'essaie d'expliquer avec beaucoup de sérieux que ce qu'attend l'enfant, c'est justement un MUR, un mur en parpaings, pas un mur en torchis, et qu'ils ne doivent pas céder parce qu'ils ont pitié. Je leur donne un mode d'emploi, ce n'est pas forcément génial, surtout en 10-15 minutes, mais si ça peut aider à leur ouvrir les yeux....
- LoraNeoprof expérimenté
Le problème c'est que moi, en tant que prof, je n'ai aucune solution à leur donner. Je ne suis pas psy, je n'ai eu aucune formation en éducation, je ne sais pas ce qu'on doit dire à des parents quand leur enfant n'écoute rien. Déjà que je n'y arrive pas avec le mien alors que je pensais faire pour le mieux (pas comme les parents dans Super Nanny, en tout cas :diable: ), je me vois mal donner des conseils.
Avant d'avoir des enfants, je ne comprenais pas que les parents n'élèvent pas mieux leurs enfants. J'ai d'ailleurs entendu encore cette année des profs qui ne sont pas mamans être exaspérées par le fait que les parents disent : " Oui, je sais, il est comme ça. " Mais maintenant que je vois le peu de prise que les parents peuvent avoir sur leurs enfants à l'école, je ne fais que compatir.
Mon fils, à la maison, peut être désobéissant, mais à l'école, c'est une terreur : il frappe, il dit des insultes, il lance des pierres, fait des gestes déplacés... Franchement, j'ai l'impression que ce n'est pas mon fils ! Où a-t-il appris ces insultes ? Nous ne disons jamais de gros mots à la maison (enfin presque ) mais lui, en tout cas, n'en dit jamais ! Du coup, je ne sais pas comment réagir. Que faire ?
Avant d'avoir des enfants, je ne comprenais pas que les parents n'élèvent pas mieux leurs enfants. J'ai d'ailleurs entendu encore cette année des profs qui ne sont pas mamans être exaspérées par le fait que les parents disent : " Oui, je sais, il est comme ça. " Mais maintenant que je vois le peu de prise que les parents peuvent avoir sur leurs enfants à l'école, je ne fais que compatir.
Mon fils, à la maison, peut être désobéissant, mais à l'école, c'est une terreur : il frappe, il dit des insultes, il lance des pierres, fait des gestes déplacés... Franchement, j'ai l'impression que ce n'est pas mon fils ! Où a-t-il appris ces insultes ? Nous ne disons jamais de gros mots à la maison (enfin presque ) mais lui, en tout cas, n'en dit jamais ! Du coup, je ne sais pas comment réagir. Que faire ?
- AdèleNiveau 6
On a en classe un autre enfant que celui de la maison, souvent.
Et moi, je pars de celui que j'ai en face de moi et je parle de cet enfant-là.
Ensuite, je donne des conseils, parce que je comprends vite les personnalités, que je connais bien mes élèves.
S'il se trouve que je ne connais pas trop bien l'élève, je reste sur la réserve, je pose des questions "Est-ce que X est plus calme en faisant ceci ou cela ? Avez-vous envisagé de l'inscrire à tel sport? A-t-il un moment rien qu'à lui ? " Enfin, toutes les questions adaptées au pb posé par l'enfant, parce que les parents ne connaissent pas l'élève, ils connaissent leur propre enfant.
Le tien se lâche sans doute à l'école parce qu'à la maison il y a des règles et qu'il sait très bien qu'il n'a pas intérêt à les transgresser, mais qu'avec des plus faibles, c'est l'éclate (et là, tu peux lui dire que non, c'est pas l'éclate), il a peut-être besoin de s'affirmer parce qu'en classe il ose moins le faire, tandis qu'à la maison, il est bien, il n'a pas besoin d'avoir à exister plus, vu qu'il existe à vos yeux, il ne supporte peut-être pas de ne pas être avec vous/toi/son papa, il a peut-être profondément peur de l'école ou des autres et pour ne pas se perdre, il joue au gros dur, va savoir...Il peut y avoir mille explications .
Et puis c'est peut-être que ton fils fonctionne comme ça et puis c'est tout, c'est SA personnalité, et ça, tu ne pourras rien faire pour le contrecarrer, juste amortir un peu, parce que ça va être invivable pour tous .
Et moi, je pars de celui que j'ai en face de moi et je parle de cet enfant-là.
Ensuite, je donne des conseils, parce que je comprends vite les personnalités, que je connais bien mes élèves.
S'il se trouve que je ne connais pas trop bien l'élève, je reste sur la réserve, je pose des questions "Est-ce que X est plus calme en faisant ceci ou cela ? Avez-vous envisagé de l'inscrire à tel sport? A-t-il un moment rien qu'à lui ? " Enfin, toutes les questions adaptées au pb posé par l'enfant, parce que les parents ne connaissent pas l'élève, ils connaissent leur propre enfant.
Le tien se lâche sans doute à l'école parce qu'à la maison il y a des règles et qu'il sait très bien qu'il n'a pas intérêt à les transgresser, mais qu'avec des plus faibles, c'est l'éclate (et là, tu peux lui dire que non, c'est pas l'éclate), il a peut-être besoin de s'affirmer parce qu'en classe il ose moins le faire, tandis qu'à la maison, il est bien, il n'a pas besoin d'avoir à exister plus, vu qu'il existe à vos yeux, il ne supporte peut-être pas de ne pas être avec vous/toi/son papa, il a peut-être profondément peur de l'école ou des autres et pour ne pas se perdre, il joue au gros dur, va savoir...Il peut y avoir mille explications .
Et puis c'est peut-être que ton fils fonctionne comme ça et puis c'est tout, c'est SA personnalité, et ça, tu ne pourras rien faire pour le contrecarrer, juste amortir un peu, parce que ça va être invivable pour tous .
- LoraNeoprof expérimenté
Adèle, c'est dingue comme tu as réussi à cerner mon fils ! Apparemment, depuis le début de l'année, il est la tête de turc de sa classe. La psy qui le suit dit qu'il ne connaît que la bagarre comme jeu. Mais lui, il ne sait pas que ce n'est pas ça, jouer.
Et puis, il a tellement besoin d'être avec moi (et peut-être avec son père aussi) !
Bon, pardon, mon fils n'est pas le sujet de ce post. Mais ça se passe tellement mal en ce moment que je n'ai que ça dans la tête.
Et puis, il a tellement besoin d'être avec moi (et peut-être avec son père aussi) !
Bon, pardon, mon fils n'est pas le sujet de ce post. Mais ça se passe tellement mal en ce moment que je n'ai que ça dans la tête.
- eauderoseNiveau 10
Moi aussi, depuis que je suis maman, je suis BEAUCOUP plus indulgente avec les parents de mes élèves, même si pour l'instant je n'ai pas de problèmes particuliers avec mes enfants. Je crois que, dans une éducation, on ne maîtrise pas tout, même avec la meilleure volonté du monde. Se faire aider par des pro (psy, éducateurs ...) me semble la meilleure solution et souvent ça paie ... mais ça demande du temps . Ne pas lâcher aussi : souvent ces enfants "violents" sont super angoissés et si les parents lâchent, ça démultiplie leurs angoisses. Ils ont besoin de rocs face à eux. Mais je sais à quel point ça peut être épuisant.
Je conseille aussi aux parents d'éviter que l'école, le travail scolaire et les résultats (souvent médiocres dans ces cas-là) ne soient les seuls échanges entre eux et leurs enfants : faire du sport ensemble, aller au ciné, aux champignons, que sais-je ! Mais ouvrir un espace qui ne soit pas conflictuel mais qui soit un lieu de complicité et de plaisir gratuit. Beaucoup de parents qui ont peur de l'avenir pour leurs enfants les "réduisent" à leur rôle d'élève (en voulant bien faire !)
Je m'intéresse beaucoup à ces questions ... je n'ai pas de solutions , ce n'est pas toujours facile d'être parent, surtout quand l'école s'en mêlent et ne renvoient que des messages négatifs !
PS : Courage Lora !
Je conseille aussi aux parents d'éviter que l'école, le travail scolaire et les résultats (souvent médiocres dans ces cas-là) ne soient les seuls échanges entre eux et leurs enfants : faire du sport ensemble, aller au ciné, aux champignons, que sais-je ! Mais ouvrir un espace qui ne soit pas conflictuel mais qui soit un lieu de complicité et de plaisir gratuit. Beaucoup de parents qui ont peur de l'avenir pour leurs enfants les "réduisent" à leur rôle d'élève (en voulant bien faire !)
Je m'intéresse beaucoup à ces questions ... je n'ai pas de solutions , ce n'est pas toujours facile d'être parent, surtout quand l'école s'en mêlent et ne renvoient que des messages négatifs !
PS : Courage Lora !
- AdèleNiveau 6
Lora a écrit:Adèle, c'est dingue comme tu as réussi à cerner mon fils ! Apparemment, depuis le début de l'année, il est la tête de turc de sa classe. La psy qui le suit dit qu'il ne connaît que la bagarre comme jeu. Mais lui, il ne sait pas que ce n'est pas ça, jouer.
Et puis, il a tellement besoin d'être avec moi (et peut-être avec son père aussi) !
Bon, pardon, mon fils n'est pas le sujet de ce post. Mais ça se passe tellement mal en ce moment que je n'ai que ça dans la tête.
Oui, ben ne cherche pas, il est mal à l'école et même peut-être avec tout groupe de personnes .
- PatateFidèle du forum
Aux réunions parents-profs, je trouve délicat (mais j'ai sûrement tort) de donner des conseils sur l'éducation des enfants, du haut de mes 27 ans. Pourtant, des fois j'ai bien mon idée: notamment lorsque le parent arrive à moitié bourré à la réunion et me demande: "que faire???". La solution est évidente, et pourtant je n'ai jamais osé dire: "Il faut commencer par arrêter de boire".
J'ai sûrement tort et n'ai pas assez de cran pour dire les choses jusqu'au bout.
Je me contente de donner des conseils pour tout ce qui est scolaire. Par exemple, lorsqu'un gamin n'y arrive pas parce qu'il ne fout rien, je le dis. Et je conseille aux parents de vérifier tous les jours si les devoirs sont faits, juste en prenant le cahier de texte. Je me propose aussi de signer le cahier de texte tous les jours afin que les parents puissent savoir si les devoirs sont bien copiés.
Mais pour tout ce qui concerne l'éducation, généralement je n'y arrive pas parce que j'ai l'impression que les parents vont me dire "Mais pour qui elle se prend, celle-là?".
Quand il y a des problèmes d'insolence ou de comportement, et que le parent me demande quoi faire, c'est vrai que je n'ai pas de réponse.
Depuis que je suis maman par contre j'évite de juger trop vite. L'éducation n'explique pas tout: la preuve quand deux enfants de la même famille sont le jour et la nuit.
J'ai sûrement tort et n'ai pas assez de cran pour dire les choses jusqu'au bout.
Je me contente de donner des conseils pour tout ce qui est scolaire. Par exemple, lorsqu'un gamin n'y arrive pas parce qu'il ne fout rien, je le dis. Et je conseille aux parents de vérifier tous les jours si les devoirs sont faits, juste en prenant le cahier de texte. Je me propose aussi de signer le cahier de texte tous les jours afin que les parents puissent savoir si les devoirs sont bien copiés.
Mais pour tout ce qui concerne l'éducation, généralement je n'y arrive pas parce que j'ai l'impression que les parents vont me dire "Mais pour qui elle se prend, celle-là?".
Quand il y a des problèmes d'insolence ou de comportement, et que le parent me demande quoi faire, c'est vrai que je n'ai pas de réponse.
Depuis que je suis maman par contre j'évite de juger trop vite. L'éducation n'explique pas tout: la preuve quand deux enfants de la même famille sont le jour et la nuit.
- DinaaaExpert spécialisé
Pour rebondir sur le message de Patate, je dirais qu'effectivement, donner des conseils d'éducation à des parents, je trouverais ça complètement déplacé. Qui sommes-nous et quelle autorité avons-nous pour dire à des parents "faites comme ceci" ???
Notre expérience de parents ne devrait même pas interférer avec notre métier : nous ne sommes pas formés pour donner des conseils d'éducation à des parents, alors je trouverais très présomptueux de le faire.
En revanche, (re)donner à l'enfant destabilisé le goût d'apprendre, le valoriser au sein du groupe-classe pour qu'il (ré)apprenne à aimer l'école, favoriser une ambiance de travail détendue et des activités qui motivent les plus faibles, ça oui, c'est dans notre champ d'intervention.
Notre expérience de parents ne devrait même pas interférer avec notre métier : nous ne sommes pas formés pour donner des conseils d'éducation à des parents, alors je trouverais très présomptueux de le faire.
En revanche, (re)donner à l'enfant destabilisé le goût d'apprendre, le valoriser au sein du groupe-classe pour qu'il (ré)apprenne à aimer l'école, favoriser une ambiance de travail détendue et des activités qui motivent les plus faibles, ça oui, c'est dans notre champ d'intervention.
- AdèleNiveau 6
Patate a écrit:Aux réunions parents-profs, je trouve délicat (mais j'ai sûrement tort) de donner des conseils sur l'éducation des enfants, du haut de mes 27 ans. Pourtant, des fois j'ai bien mon idée: notamment lorsque le parent arrive à moitié bourré à la réunion et me demande: "que faire???". La solution est évidente, et pourtant je n'ai jamais osé dire: "Il faut commencer par arrêter de boire".
J'ai sûrement tort et n'ai pas assez de cran pour dire les choses jusqu'au bout.
Je me contente de donner des conseils pour tout ce qui est scolaire. Par exemple, lorsqu'un gamin n'y arrive pas parce qu'il ne fout rien, je le dis. Et je conseille aux parents de vérifier tous les jours si les devoirs sont faits, juste en prenant le cahier de texte. Je me propose aussi de signer le cahier de texte tous les jours afin que les parents puissent savoir si les devoirs sont bien copiés.
Mais pour tout ce qui concerne l'éducation, généralement je n'y arrive pas parce que j'ai l'impression que les parents vont me dire "Mais pour qui elle se prend, celle-là?".
Quand il y a des problèmes d'insolence ou de comportement, et que le parent me demande quoi faire, c'est vrai que je n'ai pas de réponse.
Depuis que je suis maman par contre j'évite de juger trop vite. L'éducation n'explique pas tout: la preuve quand deux enfants de la même famille sont le jour et la nuit.
Tu peux le faire sous forme d'interrogations . C'est ainsi que je procède, en soignant mes questions, et en sachant ce que je peux dire au sujet de tel élève en fonction de ce qu'il me dit, de qui il est en classe, et une fois que j'ai les parents devant moi, en 2 minutes, je sais jusqu'où je peux aller. Tu les vois, les regards désespérés, les parents qui avancent timidement vers toi, qui s'asseoient gentiment comme les élèves. Et tu vois vite aussi, à la poignée de mains, par exemple, si au contraire, tu as des parents sur qui compter, eux, ils avancent de manière déterminée, te regardent droit dans les yeux, ont parfois un papier dans la main pour noter ce qui se dit d'une matière à l'autre (et là, faire attention jusqu'à quel point tu peux dire les choses ou pas si tu sens l'excès de zèle) .
- PseudoDemi-dieu
Je fais une remontée de topic parce qu'il existe désormais des solutions pour les parents qui en ont ras la couette de leurs gosses : http://www.lematin.ch/fr/actu/monde/au-nebraska-les-parents-se-debarrassent-des-ados_10-313038
Moi ça m'a fait hurler de rire... Mais je crains que tout le monde ne partage pas mon humour !
Moi ça m'a fait hurler de rire... Mais je crains que tout le monde ne partage pas mon humour !
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Dinaaa a écrit:Pour rebondir sur le message de Patate, je dirais qu'effectivement, donner des conseils d'éducation à des parents, je trouverais ça complètement déplacé. Qui sommes-nous et quelle autorité avons-nous pour dire à des parents "faites comme ceci" ???
Mais dans l'autre sens, les parents ne se gênent pas, des fois, pour le faire aux profs.
- SaraswatiNeoprof expérimenté
Pseudo j'ai lu l'article, il est terrible ! ça doit être drôlement traumatisant !
Sinon à propos du sujet, c'est vrai qu'il est délicat de faire des remarques sur l'éducation (en même temps nous sommes employés par le Ministère de l'Education, n'est-ce pas, et non plus de l'Instruction ...). Mais en ce qui concerne la télé et l'ordi à gogo et dans la chambre, moi je leur dis tout net qu'il faut revoir les arrangements et que ça me semble incompatible avec le travail !
C'est un des rares trucs que je me permets j'avoue...
Sinon à propos du sujet, c'est vrai qu'il est délicat de faire des remarques sur l'éducation (en même temps nous sommes employés par le Ministère de l'Education, n'est-ce pas, et non plus de l'Instruction ...). Mais en ce qui concerne la télé et l'ordi à gogo et dans la chambre, moi je leur dis tout net qu'il faut revoir les arrangements et que ça me semble incompatible avec le travail !
C'est un des rares trucs que je me permets j'avoue...
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