Ne pas riposter

Je suis pour la première fois PP d'une classe de 6e. La classe est plutôt sympathique mais trois élèves ont eu des mots récemment et cela commence à prendre une sale tournure (cette semaine, dans un cours : bousculades, insultes...). Chaque élève accuse l'autre d'avoir commencé, le prof n'a rien vu et ne peut donc trancher.
Nous aurions voulu les faire travailler sur un point important : ne pas riposter lorsqu'on se fait agresser (verbalement ou physiquement) mais faire appel à un adulte du collège. C'est un discours que tous les élèves de 6e, depuis leur arrivée, ont entendu à plusieurs reprises mais certains ne peuvent s'empêcher de réagir ("pour ne pas perdre la face" disent-ils).

Auriez-vous une idée du devoir à donner (texte éventuellement à faire étudier) ?
Avez-vous connu semblable situation et, si oui, qu'avez-vous fait ?

Merci pour toutes vos suggestions.

Pour répondre à ta deuxième question, oui, situation archi vécue, mais je n'ai aucune réponse à y apporter.
Peut-être parce que je considère qu'ils ont raison de "répondre", histoire de s'affirmer.
Quand les élèves font appel à moi, je m'arrange pour régler la situation sans qu'ils subissent de représailles, mais cela nécessite un tel investissement que je conçois que ce ne soit pas la réponse qui leur est majoritairement apportée. Et puis je parle de petites classes.... les autres ne disent rien et agissent.

Je dirais que le discours est bon, louable, et que je tiens le même.
Toutefois, vu où je bosse, s'ils ne ripostent pas, ils sont "morts". Le temps de prévenir un adulte, ils se font souvent démonter.
Le môme qui se fait attaquer, il doit se défendre. C'est aux autres de foncer ventre à terre chercher un adulte médiateur.

Idem, situation vécue bien des fois sans réelle solution...
Pour la première fois ce matin, j'ai même halluciné des oreilles (si, si, c'est possible) en entendant le discours de certains élèves en HVC: pour certains, répondre aux adultes, c'est normal, puisque aussi une manière de se faire respecter indispensable... :shock: ... heureusement, d'autres élèves ont réagi différemment, mais je suis sûre que les bonnes paroles n'ont pas porté. Et ce qui me fait vraiment froid dans le dos, c'est à quel point le constat était fait sur le ton de la bonne foi, sans le petit ricanement ou sourire provocateur qui peut accompagner ce genre de propos...

Je ne pense pas que le problème soit résolu en donnant un devoir à faire.
C'est un travail de fond. Pendant des années, le collège à proposé un système de médiation par les élèves pour les petits conflits. Sans intervention des adultes. Ca marchait très bien pour les gamins qui utilisaient le système. Les adultes étaient beaucoup plus circonspects. C'est peut-être en partie pour cela que le bidule a été abandonné.
Bref, tout ça pour dire que c'est un travail de longue haleine.
Mais on peut s'inspirer, au niveau de la classe, ou pour l'intervention de l'adulte (ça évite de prendre partie), des techniques de médiation. On peut aussi tenter d'apprendre aux élèves à communiquer leurs émotions de façon non-violente. Travailler la reformulation et l'écoute.
Mais je ne crois ni aux bonnes paroles, ni aux leçons de morale. Les gamins vivent dans un univers hyper violent, où leur capacité à agresser et à rendre coup pour coup est valorisée (y compris par les parents).

Je penche aussi pour les techniques de médiation, parce que le problème n'est pas qu'ils réagissent (il faut bien, effectivement, c'est pour eux une question d'honneur) mais qu'à force d'insultes ils n'aient d'autre recours que d'en venir aux mains. Le magazine Okapi avait fait tout un dossier là-dessus sur plusieurs numéros. On peut mettre en scène des situations sous forme de jeu de rôle. Il pourrait être intéressant de trouver un règlement d'arts martiaux comme judo ou karaté : un bon pratiquant ne doit pas utiliser les prises sinon pour se défendre, en cas d'urgence. Et pourtant, il est fort !