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- TimNiveau 5
Je viens rechercher vos tuyaux, vos idées, ce qui marche, pour rendre un cours de grammaire un peu plus sexy qu'une leçon des années 50.
Je suis assez militaire dans ma manière d'aborder la grammaire, et du coup, tout en liant la rigueur et le sérieux à cette discipline, j'ai vraiment l'impression de rendre l'ensemble très pénible et lourd. Bref, les élèves s'ennuient, ça se voit. Et un élève qui s'ennuie, ça ne retient pas, ça n'a pas envie d'apprendre.
Alors, il faut bien, ils font donc l'effort, mais franchement, comment faire pour que ça bouge un peu ?
Je fais
- des exercices en cahier de grammaire pour le côté stimulant, efficace, application concrète
- des synthèses de cours pour le côté pratique, mémo clair et concis
- j'essaye de faire percevoir des liens avec des textes (de manière vraiment peu convaincante je crois)
Résultat, certes, j'avance, mais qu'est-ce que c'est plan plan !
J'ai la sensation d'avancer, avec les textes, tout en étant beaucoup plus funky.
Comment rendre la grammaire drôle et sympathique ? J'essaye aussi les exemples à la noix, mais en fait ça les déconcentre plus que ça ne les aide à apprendre, je crois. Ou alors ça leur donne une bouffée d'air où ils ont le temps de se dire "ouuufffff !"
Quels sont vos méthodes ?
Je suis assez militaire dans ma manière d'aborder la grammaire, et du coup, tout en liant la rigueur et le sérieux à cette discipline, j'ai vraiment l'impression de rendre l'ensemble très pénible et lourd. Bref, les élèves s'ennuient, ça se voit. Et un élève qui s'ennuie, ça ne retient pas, ça n'a pas envie d'apprendre.
Alors, il faut bien, ils font donc l'effort, mais franchement, comment faire pour que ça bouge un peu ?
Je fais
- des exercices en cahier de grammaire pour le côté stimulant, efficace, application concrète
- des synthèses de cours pour le côté pratique, mémo clair et concis
- j'essaye de faire percevoir des liens avec des textes (de manière vraiment peu convaincante je crois)
Résultat, certes, j'avance, mais qu'est-ce que c'est plan plan !
J'ai la sensation d'avancer, avec les textes, tout en étant beaucoup plus funky.
Comment rendre la grammaire drôle et sympathique ? J'essaye aussi les exemples à la noix, mais en fait ça les déconcentre plus que ça ne les aide à apprendre, je crois. Ou alors ça leur donne une bouffée d'air où ils ont le temps de se dire "ouuufffff !"
Quels sont vos méthodes ?
- clochetteNeoprof expérimenté
Tim a écrit:Je viens rechercher vos tuyaux, vos idées, ce qui marche, pour rendre un cours de grammaire un peu plus sexy qu'une leçon des années 50.
Je suis assez militaire dans ma manière d'aborder la grammaire, et du coup, tout en liant la rigueur et le sérieux à cette discipline, j'ai vraiment l'impression de rendre l'ensemble très pénible et lourd. Bref, les élèves s'ennuient, ça se voit. Et un élève qui s'ennuie, ça ne retient pas, ça n'a pas envie d'apprendre.
Alors, il faut bien, ils font donc l'effort, mais franchement, comment faire pour que ça bouge un peu ?
Je fais
- des exercices en cahier de grammaire pour le côté stimulant, efficace, application concrète
- des synthèses de cours pour le côté pratique, mémo clair et concis
- j'essaye de faire percevoir des liens avec des textes (de manière vraiment peu convaincante je crois)
Résultat, certes, j'avance, mais qu'est-ce que c'est plan plan !
J'ai la sensation d'avancer, avec les textes, tout en étant beaucoup plus funky.
Comment rendre la grammaire drôle et sympathique ? J'essaye aussi les exemples à la noix, mais en fait ça les déconcentre plus que ça ne les aide à apprendre, je crois. Ou alors ça leur donne une bouffée d'air où ils ont le temps de se dire "ouuufffff !"
Quels sont vos méthodes ?
Alors ca, j'aimerais bien le savoir !
_________________
"Sans grain de folie, il n'est point d'homme raisonnable"
La Rochefoucauld
http://clochette06.canalblog.com/
- EmeraldiaÉrudit
Je fais tellement l'andouille qd j'entends une bêtise sur un exercice que ça devient drôle...et je les envoie au tableau corriger...
Je pars toujours des textes et vu (je l'admets) que j'avais, au collège, en tant qu'élève, une approche intuitive de la langue, je n'aimais pas apprendre par coeur la grammaire...
Donc, je pars des textes, j'aime la linguistique depuis q j'ai perçu son côté pragmatique... Je montre bien q c'est un outil, par ex, un adjectif, ça sert à décrire... C'est basique mais vu les lacunes de certains, c'est nécessaire...
Je retape toutes les leçons, elles sont résumées et simplifiées...Puis, je fais vraiment attention que les exercices soient bien ciblés...On corrige en plaisantant...Et ils ont des DS de grammaire...mais aucun par coeur, des exercices notés : je leur dis que la grammaire sert à mieux écrire, à mieux comprendre les textes, pas à réciter une leçon...
Sans me vanter, ça marche..les mauvaises classes sont même plus réceptives à ça qu'au reste...
Je pars toujours des textes et vu (je l'admets) que j'avais, au collège, en tant qu'élève, une approche intuitive de la langue, je n'aimais pas apprendre par coeur la grammaire...
Donc, je pars des textes, j'aime la linguistique depuis q j'ai perçu son côté pragmatique... Je montre bien q c'est un outil, par ex, un adjectif, ça sert à décrire... C'est basique mais vu les lacunes de certains, c'est nécessaire...
Je retape toutes les leçons, elles sont résumées et simplifiées...Puis, je fais vraiment attention que les exercices soient bien ciblés...On corrige en plaisantant...Et ils ont des DS de grammaire...mais aucun par coeur, des exercices notés : je leur dis que la grammaire sert à mieux écrire, à mieux comprendre les textes, pas à réciter une leçon...
Sans me vanter, ça marche..les mauvaises classes sont même plus réceptives à ça qu'au reste...
- V.MarchaisEmpereur
Dans quel type d'établissement enseignes-tu, Tim ?
Je suis en ZEP et, avec mes loulous qui n'en fichent pas une, j'ai dû déployer de tels trésors d'énergie pour leur faire mémoriser l'essentiel que ni eux ni moi n'avons plus le temps de nous ennuyer.
Nous fonctionnons beaucoup à l'oral et c'est spectacle permanent. Non mais je vous jure, j'en fais des tonnes pour frapper leurs petites cervelles de moineaux et que ça s'imprime.
En début de cours, je fais systématiquement réciter le cours, on scande en chœur, on chante presque les listes de classes grammaticales, de prépositions, de conjonctions de subordination... Non mais faudrait me voir : on dirait un pasteur pentecôtiste juste avant la transe. Il me faudrait un micro et une veste pailletée. J'interpelle Machin, qui n'apprend jamais ses leçons : "Allez, vas-y, la liste des conjonctions de coordination." Évidemment, Machin sait pas. D'autres ricanent. "Allez, Bidule, dis-lui." Bidule récite. "Répète, Machin." Machin répète. "Répète encore." Machin rerépète. "Encore une fois." Temps de surprise, rires, mais Machin rerépète. "Ok, ça ira pour cette fois. Chouette, les prépositions." Chouette récite. Chose, les conjonctions de subordination : Chose récite. Et ainsi de suite. Tout à coup, je reviens à Machin : "Machin, les conjonctions de coordination" : Machin a déjà oublié, les autres se marrent. Et Machin rerépète trois fois. Et on recommence. Et je reviens à Machin qui, cette fois, me les sort, ses conjonction. Je crie YEEEEEEEEEEEES ! Et on continue. Je reviens à Machin : "Machin, les conjonction de subordination" et bien évidemment il me sort les conjonctions de coordination, et on se marre tous, un peu à ses dépens, ses vrais, mais à force, même Machin retient des choses. Et c'est comme ça tous les jours.
Numéro permanent, je te dis. Pour fixer les choses, surtout des exercices oraux. Et je contrains à un rythme soutenu. Je buzze quand c'est trop lent et je passe la parole à un autre pour revenir aussitôt enquiquiner le lambin, jusqu'à ce qu'il suive et imprime la méthode. L'écrit, c'est un à la fin de l'heure et à la maison.
Pour faire rire les élèves, pas besoin d'inventer des exemples à la Yack Rivais (pas mon truc). Il suffit de surjouer le cours.
Exemple.
"Aujourd'hui, on va voir les subordonnées. Accrochez-vous, c'est super dur." (Là, déjà, les élèves rigolent parce qu'ils trouvent jamais ça dur, ce que je leur raconte. D'ailleurs, ils se reposent un peu trop sur moi, mais ça, c'est sûremen ma faute.)
[D'abord rappel des listes de conjonctions de subordination (bien sûr, c'est Machin qui s'y colle, encore pris au dépourvu) et des pronoms relatifs.]
"Alors c'est super dur :
- une proposition subordonnée qui commence par un pronom relatif est une porposition subordonnée relative.
- une proposition subordonnée qui commence par une conjonction de subordination est une porposition subordonnée conjonctive.
Vous avez vu ? C'est compliqué, pas vrai ? D'ailleurs, dans quelques mois, on verra un autre type de subordonnée, attention attention c'est LA grande difficulté de quatrième, je vous interdis de retenir ça tout de suite, c'est bien trop difficile : une proposition subordonnée qui commence par un mot interrogatif est une porposition subordonnée..."
Et bien évidemment tous les élèves de brailler "interrogative" et de ricaner "Ben c'est pas dur, Madame." Et ils se souviennent.
Je bouscule, je chahute, je vais chercher précisément celui qui maugréait "Pas moi", je fais semblant de gifler celui qui sort une bêtise, je promets de botter les fesses de Machin s'il ne sait pas me réciter ses conjonctions le lendemain. (Je trouve qu'on est bien peu payés pour tout ça.)
Bref, de l'oral, de l'oral, de l'oral, pour compenser le fait qu'il n'apprennent rien, pour imposer un rythme, courir après le temps, jouer la comédie, rigoler... S'ennuyer, dans tout ça, c'est pas possible.
Rideau.
Je suis en ZEP et, avec mes loulous qui n'en fichent pas une, j'ai dû déployer de tels trésors d'énergie pour leur faire mémoriser l'essentiel que ni eux ni moi n'avons plus le temps de nous ennuyer.
Nous fonctionnons beaucoup à l'oral et c'est spectacle permanent. Non mais je vous jure, j'en fais des tonnes pour frapper leurs petites cervelles de moineaux et que ça s'imprime.
En début de cours, je fais systématiquement réciter le cours, on scande en chœur, on chante presque les listes de classes grammaticales, de prépositions, de conjonctions de subordination... Non mais faudrait me voir : on dirait un pasteur pentecôtiste juste avant la transe. Il me faudrait un micro et une veste pailletée. J'interpelle Machin, qui n'apprend jamais ses leçons : "Allez, vas-y, la liste des conjonctions de coordination." Évidemment, Machin sait pas. D'autres ricanent. "Allez, Bidule, dis-lui." Bidule récite. "Répète, Machin." Machin répète. "Répète encore." Machin rerépète. "Encore une fois." Temps de surprise, rires, mais Machin rerépète. "Ok, ça ira pour cette fois. Chouette, les prépositions." Chouette récite. Chose, les conjonctions de subordination : Chose récite. Et ainsi de suite. Tout à coup, je reviens à Machin : "Machin, les conjonctions de coordination" : Machin a déjà oublié, les autres se marrent. Et Machin rerépète trois fois. Et on recommence. Et je reviens à Machin qui, cette fois, me les sort, ses conjonction. Je crie YEEEEEEEEEEEES ! Et on continue. Je reviens à Machin : "Machin, les conjonction de subordination" et bien évidemment il me sort les conjonctions de coordination, et on se marre tous, un peu à ses dépens, ses vrais, mais à force, même Machin retient des choses. Et c'est comme ça tous les jours.
Numéro permanent, je te dis. Pour fixer les choses, surtout des exercices oraux. Et je contrains à un rythme soutenu. Je buzze quand c'est trop lent et je passe la parole à un autre pour revenir aussitôt enquiquiner le lambin, jusqu'à ce qu'il suive et imprime la méthode. L'écrit, c'est un à la fin de l'heure et à la maison.
Pour faire rire les élèves, pas besoin d'inventer des exemples à la Yack Rivais (pas mon truc). Il suffit de surjouer le cours.
Exemple.
"Aujourd'hui, on va voir les subordonnées. Accrochez-vous, c'est super dur." (Là, déjà, les élèves rigolent parce qu'ils trouvent jamais ça dur, ce que je leur raconte. D'ailleurs, ils se reposent un peu trop sur moi, mais ça, c'est sûremen ma faute.)
[D'abord rappel des listes de conjonctions de subordination (bien sûr, c'est Machin qui s'y colle, encore pris au dépourvu) et des pronoms relatifs.]
"Alors c'est super dur :
- une proposition subordonnée qui commence par un pronom relatif est une porposition subordonnée relative.
- une proposition subordonnée qui commence par une conjonction de subordination est une porposition subordonnée conjonctive.
Vous avez vu ? C'est compliqué, pas vrai ? D'ailleurs, dans quelques mois, on verra un autre type de subordonnée, attention attention c'est LA grande difficulté de quatrième, je vous interdis de retenir ça tout de suite, c'est bien trop difficile : une proposition subordonnée qui commence par un mot interrogatif est une porposition subordonnée..."
Et bien évidemment tous les élèves de brailler "interrogative" et de ricaner "Ben c'est pas dur, Madame." Et ils se souviennent.
Je bouscule, je chahute, je vais chercher précisément celui qui maugréait "Pas moi", je fais semblant de gifler celui qui sort une bêtise, je promets de botter les fesses de Machin s'il ne sait pas me réciter ses conjonctions le lendemain. (Je trouve qu'on est bien peu payés pour tout ça.)
Bref, de l'oral, de l'oral, de l'oral, pour compenser le fait qu'il n'apprennent rien, pour imposer un rythme, courir après le temps, jouer la comédie, rigoler... S'ennuyer, dans tout ça, c'est pas possible.
Rideau.
- V.MarchaisEmpereur
Emeraldia a écrit:je leur dis que la grammaire sert à mieux écrire, à mieux comprendre les textes, pas à réciter une leçon...
La grammaire sert à ça et à former le raisonnement, développer la pensée abstraite, la conscience de la langue.
Réciter la leçon n'est pas une fin, mais pour bien des élèves limités (et j'en ai des tombereaux, en ZEP), c'est plus facile de donner la nature d'une subordonnée à partir de la liste (très courte) apprise des pronoms relatifs qu'à partir d'une analyse fonctionnelle dans laquelle ils ont toutes les chances de se planter. Pour les élèves fragiles, on alourdit souvent leur charge cognitive en leur évitant d'apprendre.
J'édite : j'ajoute que ma démarche très scolaire rassure les élèves faibles qui deviennent plus actifs, sont contents de s'y retrouver, de réussir des choses aussi couillonnes qu'apprendre un bout de leçon. Je ne dis pas ça pour insinuer que cette démarche serait meilleure que celle d'Emeraldia, complètement différente, mais pour dire qu'il faut se garder du préjugé qui consisterait à penser qu'avec des élèves faibles, il faudrait forcément éviter le "classicisme" en grammaire.
- TimNiveau 5
V.Marchais, merci mille fois pour tes messages, déjà, qui m'ont vraiment fait rire (le 1er, en fait) et m'ont fait vivre le cours. Une réponse concrète, vivante, à mes interrogations. Merci. En te lisant, je me suis dit qu'en fait, rien de plus facile que de rendre quelque chose d'a priori chiant, passionnant, l'inverse étant plus dur. C'est comme en littérature, en fait. Faire un commentaire rigolo sur un texte déjà rigolo risque de devenir chiant, alors que sur un truc plus dur, résistant, aride, ça peut devenir vraiment sympa. Mais comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?
En fait, j'ai un peu la même façon de faire cours que toi, assez "questions pour un champion", assez Machin, Chose et Bidule qui tournent et que j'assaisonne de la ritournelle pour vérifier si ça rentre, en faisant appel aux autres. Mais je crois que finalement, avec le temps, j'ai dû m'assécher, et que je vais devoir me reLepersiser pour le prochain cours. En fait, un cours de grammaire demande d'arriver vraiment avec la gnak, avec la chemise à paillettes, comme tu dis !
Donc, de l'oral, beaucoup, un numéro d'oral, en fait, des questions, beaucoup, de la récapitulation, à gogo, et de l'écrit en fin d'heure pour calmer tout le monde et surtout, surtout, donner le sentiment au plus possible de ressortir en sachant déjà quelque chose, et si possible, des enchaînements, des listes, comme tu donnes en exemple. J'y crois à fond !
Je suis dans un collège plutôt cool, mais beaucoup d'élèves sont j'menfoutistes avec la grand-mère.
Merci encore pour le message, qui me donne la pêche.
En fait, j'ai un peu la même façon de faire cours que toi, assez "questions pour un champion", assez Machin, Chose et Bidule qui tournent et que j'assaisonne de la ritournelle pour vérifier si ça rentre, en faisant appel aux autres. Mais je crois que finalement, avec le temps, j'ai dû m'assécher, et que je vais devoir me reLepersiser pour le prochain cours. En fait, un cours de grammaire demande d'arriver vraiment avec la gnak, avec la chemise à paillettes, comme tu dis !
Donc, de l'oral, beaucoup, un numéro d'oral, en fait, des questions, beaucoup, de la récapitulation, à gogo, et de l'écrit en fin d'heure pour calmer tout le monde et surtout, surtout, donner le sentiment au plus possible de ressortir en sachant déjà quelque chose, et si possible, des enchaînements, des listes, comme tu donnes en exemple. J'y crois à fond !
Je suis dans un collège plutôt cool, mais beaucoup d'élèves sont j'menfoutistes avec la grand-mère.
Merci encore pour le message, qui me donne la pêche.
- harry jamesNeoprof expérimenté
véronique est une sainte....je vous le dis u-n-e sain-te :lol:
_________________
Merdre lachez tout! Partez sur les routes!
Out of sorrow entire worlds have been built
Out of longing great wonders have been willed
[...]
Outside my window, the world has gone to war
Are you the one that I've been waiting for?
- CelebornEsprit sacré
La Grammaire, c'est un domaine où je vois ET mes progrès (et je remercie ce forum et en particulier la collègue qui a posté un peu au-dessus) ET ceux de mes élèves. C'est très satisfaisant pour tout le monde.
Je crois que c'est quand même la base, en grammaire : à partir du moment où les élèves COMPRENNENT, tout est tellement + simple ! Donc moi aussi, j'encourage, je fais réciter, j'explique, je m'enthousiasme devant la précision des appellations grammaticales, devant ce système qui coulisse merveilleusement, et parfois je leur fais voir qu'il grince un peu quand même. Une fois qu'on y croit et qu'on leur montre qu'ils peuvent y arriver, c'est tellement chouette, la grammaire ! Voir la tête d'un gamin en perdition s'illuminer un bref instant parce que oui, il l'a trouvé le COD, parce que oui, cette circonstance, c'est bien la cause et pas le but ou la conséquence, parce que oui, c'est du plus-que-parfait passif… c'est vraiment génial, en fait.
Je crois que c'est quand même la base, en grammaire : à partir du moment où les élèves COMPRENNENT, tout est tellement + simple ! Donc moi aussi, j'encourage, je fais réciter, j'explique, je m'enthousiasme devant la précision des appellations grammaticales, devant ce système qui coulisse merveilleusement, et parfois je leur fais voir qu'il grince un peu quand même. Une fois qu'on y croit et qu'on leur montre qu'ils peuvent y arriver, c'est tellement chouette, la grammaire ! Voir la tête d'un gamin en perdition s'illuminer un bref instant parce que oui, il l'a trouvé le COD, parce que oui, cette circonstance, c'est bien la cause et pas le but ou la conséquence, parce que oui, c'est du plus-que-parfait passif… c'est vraiment génial, en fait.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- AëmielExpert
V.Marchais a écrit:Non mais faudrait me voir : on dirait un pasteur pentecôtiste juste avant la transe.
Je me reconnais tout à fait ! Je n'avais jamais pensé à faire ce parallèle, mais c'est exactement ça ! :lol: :lol: :lol:
- V.MarchaisEmpereur
Syntax is gonna save us ! YEEEAAAAAAAAAAAAAH !
Syntax is my Lord !
Oh ! Yeah !
Come on sing with me !
Grammar taugh me how to analyse
O happy day
When I understood.
O yeah !
Syntax is my Lord !
Oh ! Yeah !
Come on sing with me !
Grammar taugh me how to analyse
O happy day
When I understood.
O yeah !
- Invité31Sage
C'est marrant je fonctionne vraiment comme toi, Véronique même type d'établissement en plus.
- namilhaNiveau 9
Dans ma classe, c'est défilé permanent au tableau et même les "grands" jouent le jeu! On finit souvent le cours par un petit concours. Ex: cours sur les déterminants et la distinction ces/ses. "Rédigez un court texte (5 lignes) en utilisant le plus possible ces déterminants. Ensuite, qqs élèves lisent leur "production" et les autres comptent au fur et à mesure... Bon, ce matin encore, un élève m'a demandé ce qu'il gagnait, je lui ai répondu "la gloire", il m'a regardé l'air perplexe et m'a demandé "mais qu'est-ce que c'est???" :shock: .
- EmeraldiaÉrudit
Nos démarches ne sont pas complétement différentes : je dis que je ne fais pas apprendre par coeur de grandes leçons, comme j'en ai connues et qui ne m'apprenaient pas plus que si elles avaient été simplifiées... Les leçons sont courtes mais à apprendre... Il vaut mieux éviter de photocopier une leçon dans un manuel... Elles sont toujours alambiquées et soporifiques...V.Marchais a écrit:Emeraldia a écrit:je leur dis que la grammaire sert à mieux écrire, à mieux comprendre les textes, pas à réciter une leçon...
La grammaire sert à ça et à former le raisonnement, développer la pensée abstraite, la conscience de la langue.
Réciter la leçon n'est pas une fin, mais pour bien des élèves limités (et j'en ai des tombereaux, en ZEP), c'est plus facile de donner la nature d'une subordonnée à partir de la liste (très courte) apprise des pronoms relatifs qu'à partir d'une analyse fonctionnelle dans laquelle ils ont toutes les chances de se planter. Pour les élèves fragiles, on alourdit souvent leur charge cognitive en leur évitant d'apprendre.
J'édite : j'ajoute que ma démarche très scolaire rassure les élèves faibles qui deviennent plus actifs, sont contents de s'y retrouver, de réussir des choses aussi couillonnes qu'apprendre un bout de leçon. Je ne dis pas ça pour insinuer que cette démarche serait meilleure que celle d'Emeraldia, complètement différente, mais pour dire qu'il faut se garder du préjugé qui consisterait à penser qu'avec des élèves faibles, il faudrait forcément éviter le "classicisme" en grammaire.
J'insiste sur le fait que la grammaire est logique, pragmatique, si on comprend, on retient mieux mais quand un élève me dit ne pas avoir compris la consigne, alors qu'il ne connaît pas sa leçon, je réponds qu'en français, il y a des notions à apprendre, que ça ne s'invente pas...
- leyadeEsprit sacré
V.Marchais a écrit:Syntax is gonna save us ! YEEEAAAAAAAAAAAAAH !
Syntax is my Lord !
Oh ! Yeah !
Come on sing with me !
Grammar taugh me how to analyse
O happy day
When I understood.
O yeah !
_________________
Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- PasseroseNeoprof expérimenté
J'aime l'exemple qui est donné par Véronique, et je suis comme ça... avec les classes où je suis à l'aise seulement. Je n'y arrive pas quand je les sens réticents. Je n'ai pas assez confiance en moi. Un acteur joue et entraîne le public, il n'est pas tout de suite en osmose avec le public. Moi, j'ai besoin d'un environnement qui me stimule et presque m'encourage : des yeux admiratifs, qui me suivent, qui sont là, maintenant, avec moi.
Je retiens l'idée du cours résumé et simple, je donne des fiches déjà prêtes (que je fais moi-même) pour la grammaire, et je pense qu'elles sont parfois trop longues. Est-ce que vous les leur faites copier, ces synthèses ?
Je retiens l'idée du cours résumé et simple, je donne des fiches déjà prêtes (que je fais moi-même) pour la grammaire, et je pense qu'elles sont parfois trop longues. Est-ce que vous les leur faites copier, ces synthèses ?
- ChocolatGuide spirituel
Véronique, je suis pliée de rire, on dirait moi! :lol!:
Et comme ce n'est pas la peur du ridicule qui risque de m'achever, je fais aussi des schémas et des dessins au tableau; et c'est laid, mais laid... (je suis nulle, en dessin) mais ils copient et surtout, ils retiennent!
J'adore la grammaire, alors je suis prête à tout pour en faire, avec les gamins!
Et comme ce n'est pas la peur du ridicule qui risque de m'achever, je fais aussi des schémas et des dessins au tableau; et c'est laid, mais laid... (je suis nulle, en dessin) mais ils copient et surtout, ils retiennent!
J'adore la grammaire, alors je suis prête à tout pour en faire, avec les gamins!
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- clochetteNeoprof expérimenté
Et faut voir les élèves "se battre" pour aller conjuguer au tableau !
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"Sans grain de folie, il n'est point d'homme raisonnable"
La Rochefoucauld
http://clochette06.canalblog.com/
- V.MarchaisEmpereur
Bientôt, Chocolat et moi, on monte un numéro de grammaire...
- Reine MargotDemi-dieu
comme ça:
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- CavaGrand sage
Véronique, je comprends mieux ton besoin de nourriture riche ... car tu dois en dépenser de l'énergie pendant ces heures!
Ca m'a fait du bien de lire ces échanges, il refile la pêche!
Merci!
Ca m'a fait du bien de lire ces échanges, il refile la pêche!
Merci!
- V.MarchaisEmpereur
Ouaip. Le cuisinier du collège m'a repérée. Mardi, c'est : "Je sors de deux heures de 3e, m'sieur, il me faut double portion - OK, pas de problème."
- CavaGrand sage
:lol!: J'imagine bien la scène! Quand il te voit arriver, il doit même prendre les devants maintenant! C'est sympa de faire partager ces moments ... il ne te reste plus qu'à publier ça un jour!V.Marchais a écrit:Ouaip. Le cuisinier du collège m'a repérée. Mardi, c'est : "Je sors de deux heures de 3e, m'sieur, il me faut double portion - OK, pas de problème."
- IphigénieProphète
pourquoi en lycée je n'ai jamais d'élèves qui sortent de vos classes?.....
pour eux la grammaire c'est "on n'y comprend rien" "ça sert à rien" "de toute façon j'ai toujours été nul" ...
et même les latinistes:leur tête,c'est de la bouillie bien mixée:
le mode du verbe?
c'est DE l'imparfait.
Le Mode j'ai dit:ah oui,c'est le DU passif....
Mais enfin (le ton monte)c'est quoi le MODE?
cod
Bon ,ne nous énervons pas,on va reprendre.....
reprise du cours de Véronique....Mais c'est trop tard:non seulement ils ne savent pas,mais tout est monté à l'envers dans leur tête:impossible d'effacer le disque dur.
Oui,oui,je sais,je suis en phase déprime de fin de trimestre.
pour eux la grammaire c'est "on n'y comprend rien" "ça sert à rien" "de toute façon j'ai toujours été nul" ...
et même les latinistes:leur tête,c'est de la bouillie bien mixée:
le mode du verbe?
c'est DE l'imparfait.
Le Mode j'ai dit:ah oui,c'est le DU passif....
Mais enfin (le ton monte)c'est quoi le MODE?
cod
Bon ,ne nous énervons pas,on va reprendre.....
reprise du cours de Véronique....Mais c'est trop tard:non seulement ils ne savent pas,mais tout est monté à l'envers dans leur tête:impossible d'effacer le disque dur.
Oui,oui,je sais,je suis en phase déprime de fin de trimestre.
- val09Neoprof expérimenté
namilha a écrit:. Bon, ce matin encore, un élève m'a demandé ce qu'il gagnait, je lui ai répondu "la gloire", il m'a regardé l'air perplexe et m'a demandé "mais qu'est-ce que c'est???" :shock: .
:lol!:
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Plus vraiment "néo" : prof de LM depuis 2001
- FrisouilleEnchanteur
V.Marchais a écrit:Syntax is gonna save us ! YEEEAAAAAAAAAAAAAH !
Syntax is my Lord !
Oh ! Yeah !
Come on sing with me !
Grammar taugh me how to analyse
O happy day
When I understood.
O yeah !
J'ai bien rien en te lisant !
et maintenant, j'ai la musique de Genesis dans la tête ! :lol!:
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