La déontologie de M6 et des "grands" médias

Bonjour,

Je suis journaliste, et je prépare actuellement pour la chaine M6, un documentaire de 120 minutes sur l’école et plus particulièrement sur le métier de professeur de collège.
Le but de notre documentaire de 120 minutes est de découvrir la réalité du terrain et de ce métier, à travers le regard, le témoignage et l’expérience de quelques uns.

Vos commentaires ont retenu mon attention.
Nous souhaiterions justement tout particulièrement nous intéresser au cas d'un professeur TZR, à cheval sur plusieurs établissements, ou qui enchaine les remplacements... situations dont on ne parle pas beaucoup.

Nous sommes donc à la recherche de prof, un peu partout en France, pour nous faire partager leur quotidien, leur histoire, leurs doutes et leurs victoires.

Je suis à votre disposition pour en parler soit par tel au 01.53.17.99.11 ou 06.98.34.88.98, soit par mail : marion.prosperi@gmail.com
Un simple coup de fil ne vous engage à rien, je vous rassure, mais nous aide à avancer !

Merci d'avance pour votre précieuse collaboration et à très bientôt je l'espère.

Marion Prosperi


Marion Prosperi, vous avez déjà tenté d'obtenir des témoignages sur le site du snsfp.

Je vous ai contacté afin de témoigner de ce qu'est devenue l 'Education nationale. Je vous ai communiqué mon téléphone. Dans notre entretien, vous m'expliquâtes que votre mission était fondamentalement de réaliser des portraits positifs de professeurs joyeux d'être spoliés et méprisés.
Je vous ai mis en garde sur le caractère factice de votre démarche.

Vous ne m'avez pas recontacté, ce qui ne me vexe pas, et me surprend moins encore.

Le mieux est de ne pas chercher des témoignages qui vont dans un sens gouvernemental sur un site syndical.
Surtout celui-ci, qui rassemble les damnés de l'EN.
Ca paraît simple à comprendre, mais les repères déontologiques de votre profession sont désormais massivement tels que les décrit notamment ACRIMED.

Un dernier conseil, si décidément vous avez du mal à trouver des pigeons.
Utilisez donc les méthodes de journalisme du Point, qui parvient à transformer un Abdel en une Bintou. Non pas qu'Abdel soit spécialement efféminé, mais la transformation devient possible quand on ne se donne pas la peine de se rendre sur le terrain, d'observer, d'analyser , et de refuser de travailler pour remplir une mission idéologique.

Je suis convaincu que les services ministériels sauront vous tirer de ce mauvais pas...
Avez-vous déjà oublié, Madame Prosperi, la manière dont l'ex- DRH de la maison Bettancourt avait finement convoqué dans un supermarché des ménagères UMP en plein mois d'août afin de vanter sa politique à l'approche de la rentrée scolaire scolaire ?

Sans rancune, Madame Prosperi.
Les enseignants n'ont pas plus d'illusions que le reste de la population sur les petits soldats du journalisme.

Tu ne mâches pas tes mots, Rémy ! :lol:

Ma violence est une caresse par rapport à celle des petits soldats.
Eux sont en guerre. Contre nous, notamment.

En même temps cette dame avait une démarche intéressante et pour l'avoir eu au tél et avoir été en contact avec elle , je vous trouve sévère...

Je l'ai trouvée vraiment sympa et intègre !

Remi F a écrit:Ma violence est une caresse par rapport à celle des petits soldats.
Eux sont en guerre. Contre nous, notamment.

elle en guerre ? mais au contraire

désolée mais regardez le parcours de la dame ( notamment sa formation de journaliste ) et vous changerez sûrement d'avis : le tout à 26 ans seulement !

Tu penses ce que tu veux de la démarche de cette personne et tu es totalement libre de la désapprouver, mais je pense que tu ne devrais pas te permettre d'afficher ses numéros de téléphone et son mail comme ça sans autorisation.

Et pourquoi ces généralisations? Elle ne représente pas plus "les journalistes" que tu ne représentes "les enseignants".

Moi non plus je ne répondrais pas favorablement à ce type de demande, mais de là à faire un lynchage public...

Ok j'enlève...tu as raison ...mais elle nous l'avait mis elle même en ligne à plusieurs reprises et même son portable, donc je ne vois pas le problème sur un forum de profs ayant signé une charte et modérés

Mais ok j'enlève

Je rajoute que je fais toujours une enquête google avant de "donner " ma confiance à quelqu'un...et que je suis très méfiante !!! Donc là nous avons affaire à une journaliste engagée et puis c'est tout.

De plus je rajoute : elle a une secrétaire et filtre donc ses appels

et puis j'en sais rien, ce sont des hypothèses, je ne la connais pas perso moi cette dame !

Nateka, je pense que Liliepingouin s'adressait à Rémi F...

miss sophie a écrit:Nateka, je pense que Liliepingouin s'adressait à Rémi F...

Ah désolée ...Liliepingouin va souvent dans le même sens que moi

Je ne connais pas cette journaliste, mais je constate que M6 est une chaîne qui a su montrer certaines facettes de notre métier (la gestion navrante des remplacements en particulier) qu'on ne voit pas toujours sur les autres chaînes.

L’entretien que tu as eu avec cette dame était privé. Je me vois mal le commenter.

Provence a écrit:Je ne connais pas cette journaliste, mais je constate que M6 est une chaîne qui a su montrer certaines facettes de notre métier (la gestion navrante des remplacements en particulier) qu'on ne voit pas toujours sur les autres chaînes.

L’entretien que tu as eu avec cette dame était privé. Je me vois mal le commenter.

Moi aussi...j'ai juste répondu à ses questions comme vous l'avez fait aussi...et puis j'ai passé un seul coup de fil pour dire que je ne souhaitais pas témoigner car je suis de nature discrète et plutôt facilement intimidée

miss sophie a écrit:Nateka, je pense que Liliepingouin s'adressait à Rémi F...

Oui oui je confirme, je m'adressais à Rémi F.
C'était d'ailleurs une simple remarque: cette journaliste a certainement diffusé elle-même largement ses coordonnées donc ce n'est pas un secret d'état. C'est juste le principe de donner comme ça les coordonnées de quelqu'un d'autre qui m'interpelle. Il est vrai que ce sont des numéros professionnels, alors je me suis peut-être monté le bourrichon pour pas grand chose.

Ce qui me gênait un peu plus dans le message de Rémi, c'est le sentiment, en particulier dans la dernière phrase, d'une généralisation de tous les journalistes d'un côté et tous les enseignants de l'autre. J'ai eu l'impression qu'il parlait au nom de tous les profs, et ça m'a un peu agacée. (D'où peut-être un peu d'agressivité dans ma réponse. Désolée si c'était le cas)

liliepingouin a écrit:

miss sophie a écrit:Nateka, je pense que Liliepingouin s'adressait à Rémi F...

Oui oui je confirme, je m'adressais à Rémi F.
C'était d'ailleurs une simple remarque: cette journaliste a certainement diffusé elle-même largement ses coordonnées donc ce n'est pas un secret d'état. C'est juste le principe de donner comme ça les coordonnées de quelqu'un d'autre qui m'interpelle. Il est vrai que ce sont des numéros professionnels, alors je me suis peut-être monté le bourrichon pour pas grand chose.

Ce qui me gênait un peu plus dans le message de Rémi, c'est le sentiment, en particulier dans la dernière phrase, d'une généralisation de tous les journalistes d'un côté et tous les enseignants de l'autre. J'ai eu l'impression qu'il parlait au nom de tous les profs, et ça m'a un peu agacée. (D'où peut-être un peu d'agressivité dans ma réponse. Désolée si c'était le cas)

Je n'ai jamais vu la moindre agressivité dans tes messages

La connivence des journalistes avec le pouvoir est régulièrement pointée.
Il n'y a qu'à aller comme le dit Rémi F sur Acrimed, lire le bouquin de Ruffin "les petits soldats du journalisme", ou voir les films de Carles.
En plus, dans cette affaire, il semble que la journaliste lui ait dit clairement qu'elle n'avait pas l'intention de faire un travail fidèle à la réalité !
Ceci dit, je n'étais pas là pendant leur entretien ...

Dani a écrit:La connivence des journalistes avec le pouvoir est régulièrement pointée.
Il n'y a qu'à aller comme le dit Rémi F sur Acrimed, lire le bouquin de Ruffin "les petits soldats du journalisme", ou voir les films de Carles.
En plus, dans cette affaire, il semble que la journaliste lui ait dit clairement qu'elle n'avait pas l'intention de faire un travail fidèle à la réalité !
Ceci dit, je n'étais pas là pendant leur entretien ...

Exactement: nous n'étions pas là. Autant on peut avoir un avis sur un texte publié, un discours diffusé, autant il me paraît impossible (et déplacé) de commenter une conversation qui nous est seulement rapportée.

Je l'ai également eu au téléphone, j'ai été franche. J'ai pas mal critiqué l'EN, j'ai dit ce que je pensais de la réfomre, du métier... Néanmoins, j'ai aussi expliqué que le boulot me plaisait malgré tout. Je l'ai trouvée très ouverte et elle semblait intéressée également, or elle savait très bien qu'elle n'aurait pas eu le droit au joli petit discours dont tu parles... Bref !

Je l'ai eue au téléphone aussi, et je l'ai également trouvée très ouverte, tout comme Mam'zelle. Pourtant, je n'ai pas manqué de lui dépeindre notamment la situation des TZR et je ne lui ai pas dit ni entendu dire que l'EdukNat c'était Candy au pays des Bisounours tous les jours.

Les "témoiganges" cités dans le titre, c'est sans doute par nostalgie de l'été indien. :aab:

John, comme le regretté Joe, et en attendant que Jules et Jim se prononcent, ont raison.
Mais il faut reconnaître que mon lapsus s'incrit, ces derniers temps, dans un processus d'une inflation de ce phénomène, qui est loin d'être quasi nulle.

Voici la demande de témoignages issue voici plus de deux mois de M6 sur divers sites. Elle a éré réitérée pendant plusieurs mois


Bonjour,

Je suis journaliste, et je prépare actuellement pour la chaine M6, un documentaire de 120 minutes sur l’école et plus particulièrement sur le métier de professeur de collège.
Le but de notre documentaire de 120 minutes est de découvrir la réalité du terrain et de ce métier, à travers le regard, le témoignage et l’expérience de quelques uns.

Vos commentaires ont retenu mon attention.
Nous souhaiterions justement tout particulièrement nous intéresser au cas d'un professeur TZR, à cheval sur plusieurs établissements, ou qui enchaine les remplacements... situations dont on ne parle pas beaucoup.

Nous sommes donc à la recherche de prof, un peu partout en France, pour nous faire partager leur quotidien, leur histoire, leurs doutes et leurs victoires.

Je suis à votre disposition pour en parler soit par tel au 01.53.17.99.11 ou 06.98.34.88.98, soit par mail : marion.prosperi@gmail.com
Un simple coup de fil ne vous engage à rien, je vous rassure, mais nous aide à avancer !

Merci d'avance pour votre précieuse collaboration et à très bientôt je l'espère.

Marion Prosperi

Voici la réponse qui lui sied :

Marion Prosperi, vous avez déjà tenté d'obtenir des témoignages sur le site du snsfp.

Je vous ai contacté afin de témoigner de ce qu'est devenue l 'Education nationale. Je vous ai communiqué mon téléphone. Dans notre entretien, vous m'expliquâtes que votre mission était fondamentalement de réaliser des portraits positifs de professeurs joyeux d'être spoliés et méprisés.
Je vous ai mis en garde sur le caractère factice de votre démarche.

Vous ne m'avez pas recontacté, ce qui ne me vexe pas, et me surprend moins encore.

Le mieux est de ne pas chercher des témoignages qui vont dans un sens gouvernemental sur un site syndical.
Surtout celui-ci, qui rassemble les damnés de l'EN.
Ca paraît simple à comprendre, mais les repères déontologiques de votre profession sont désormais massivement tels que les décrit notamment ACRIMED.

Un dernier conseil, si décidément vous avez du mal à trouver des pigeons.
Utilisez donc les méthodes de journalisme du Point, qui parvient à transformer un Abdel en une Bintou. Non pas qu'Abdel soit spécialement efféminé, mais la transformation devient possible quand on ne se donne pas la peine de se rendre sur le terrain, d'observer, d'analyser , et de refuser de travailler pour remplir une mission idéologique.

Je suis convaincu que les services ministériels sauront vous tirer de ce mauvais pas...
Avez-vous déjà oublié, Madame Prosperi, la manière dont l'ex- DRH de la maison Bettancourt avait finement convoqué dans un supermarché des ménagères UMP en plein mois d'août afin de vanter sa politique à l'approche de la rentrée scolaire scolaire ?

Sans rancune, Madame Prosperi.
Les enseignants n'ont pas plus d'illusions que le reste de la population sur les petits soldats du journalisme.


Comment expliquer la réitération de la demande autrement que par la difficulté à trouver les témoins qui conviennent?

Non sans résistance, la dame de M6 m'a avoué qu'elle cherchait à présenter des "héros positifs", des gens mus par une sorte de foi. Je ne témoignerai donc pas auprès de la dame de M6.
Il ne s'agit manifestement pas d'un reportage neutre, mais d'une manipulation à finalité politique, dans un contexte où l'Ecole de la République a fait naufrage.
C'est cela qui importe, et non le profil psychologique et universitaire de la dame de M6, même si le fait qu'une journaliste ait fait des études de journalisme est incontestablement une immense qualité. On peut lire, comme cela a été dit par un intervenant, l'excellent bouquin de François Ruffin, les petits soldats du journalisme, qui traite de son passage homérique au Centre de Formation des Journalistes. Et l'on ne peut que se désoler de la disparition du Plan B.

J'aurais pu, si j'avais rédigé un compte de résultat ou un acte notarié, être moins virulent.
J'aurais alors pu écrire qu'il existait des enseignants, ainsi qu'une partie, croissante tout de même, de la population qui n'avaient aucune illusion sur les petits soldats du journalisme.

Mais il s'agissait avant tout de l'expression d'une colère légitime.
Tant pis si certains ont cru y voir un "lynchage", ou de manière cocasse, la divulgation de numéros de téléphone que la dame de M6 avait préalablement publiés sur internet.



Au fait, hier soir, compme tous les derniers mercredi du mois, se tenait à l'hôtel de Crillon, le dîner du siècle, entre les journalistes stipendiés et les représentants du Capital les plus influents.


Quoi ? Ils n'en ont pas parlé, sur M6 ? Pas possible....

Bonsoir Rémi,
je me suis entretenue avec cette journaliste, et honnêtement, je crois en sa bonne foi.
On parle énormément de nos galères, et c'est clair que le bateau de l'E.N. prend l'eau de toutes parts, mais il y a aussi parmi nous un grand nombre de collègues qui, s'ils ne croient plus en nos directives catastrophiques, croient toujours en leur mission d'enseignement, d'éducation.
J'aime mon métier, pourquoi ne pas faire partager mon enthousiasme, ma passion? Dans la plupart de mes classes, les élèves et moi-même travaillons dans la bonne humeur, le respect, avec une bonne dose de sérieux pour quelques moments de rigolade. ça serait sympa aussi pour les parents de voir qu'on s'occupe bien de leurs mouflets, et qu'on leur rentre des trucs dans le crâne.

Spoiler:

Bonsoir leylade,

Que tu crois en sa bonne foi est fort possible.
Le problème est que le choix de centrer son reportage sur les gens comme toi, qui ne sont pas majoritaires, à part, peut-être, sur ce forum, où les anciens semblent rares, est un choix qui reflète le contraire de ce que pense la majorité des enseignants sur ce qu'est devenu leur métier, ainsi que le démontrent régulièrement les enquêtes sur la profession.
Et que ce choix tombe à pic au moment où les gouvernants cassent le service public au profit du bénévolat des personnels...qui une fois une certaine expérience atteinte, en reviennent. Un nombre considérable sombre dans la dépression, quitte l'EN, se suicide... d'autres au contraire comprennent qu'on se moque d'eux, et commencent à lire les textes qui régissent leur carrière, et engagent la lutte avec l'administration pour qu'ils soient respectés. Le snsfp est en pointe pour cela.
Elle est dans son rôle de journaliste stipendiée par les intérêts financiers.
Cela ne correspond pas à la déontologie journalistique.

Remi F a écrit:Bonsoir leylade,

Que tu crois en sa bonne foi est fort possible.
Le problème est que le choix de centrer son reportage sur les gens comme toi, qui ne sont pas majoritaires, à part, peut-être, sur ce forum, où les anciens semblent rares, est un choix qui reflète le contraire de ce que pense la majorité des enseignants sur ce qu'est devenu leur métier, ainsi que le démontrent régulièrement les enquêtes sur la profession.
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Peut-on connaître les sources de ce que tu avances?