Amener plus de rythme dans un cours ?

Bonjour à tous !

Je travaille en Anglais avec deux classes de 6e. Dernièrement, j'ai noté que le rythme de travail avait beaucoup ralenti et cela a tendance à occasionner des bavardages qui nous ralentissent encore plus !

J'ai essayé de leur imposer des temps stricts par activité, mais cela ne fonctionne pas comme je l'avais espéré... ("Madame, vous pouvez donner plus de temps, on a pas fini ?")

Est-ce que vous avez des conseils et des idées pour corriger cela ?

Merci d'avance.

Afficher un chronomètre au tableau? Faire des activités très découpées avec des étapes affichées clairement? Si certains ont fini avant, prévoir une question bonus?

Merci beaucoup !

J'utilise le chronomètre depuis quelques temps, mais la mise au travail est laborieuse... Lundi, j'ai lancé l'activité et quand le chrono a sonné cinq minutes plus tard, beaucoup m'ont réclamé du temps en plus parce que "on a pas fini", "on avait pas compris"...
Et j'ai beaucoup de scrupules à ne pas les laisser finir une activité, parce que je sais que s'ils n'ont rien écrit, ils ne pourront pas me donner de phrases pour la correction et la TE. :|

Je ne comprends pas cette histoire de rythme. Tu veux dire que les élèves travaillent moins efficacement qu'avant et qu'ils bavardent ?

J'avais des secondes qui demandaient toujours du temps lors de séances flash. On a même fait des séances flash qui duraient 45 minutes

Depuis j'ai mis des timer qui changent la page au bout d'un moment. Au début ils se plaignaient mais très rapidement ils ont arrêté de se plaindre et ne réclament rien, même quand le temps était objectivement trop court

Au début c'est chiant, il faut lutter pour imposer et il faut sans cesse leur dire de sortir leurs cahiers parce que les questions flash sont rapides. Mais je trouve que ça va de mieux en mieux

Il faut travailler en musique.  

Spoiler:

Pas bête !

Kalimera, je pense que plus tu accepteras de leur laisser un temps supplémentaire, plus ils t'en demanderont, puisque ça leur permet de traîner. Je pense au contraire qu'il faut être inflexible au départ, comme Djogor, quitte éventuellement à réduire l'objectif (nombre de questions à traiter, de phrases à rédiger, de mots sur lesquels travailler) pour les élèves qui ont une raison d'être plus lents (dyslexiques, difficultés particulières connues). Les élèves s'y feront, car ils ne sont pas en sucre.
En français, je dois les faire écrire beaucoup, et les élèves qui me posent le plus de problème à ce niveau sont les sérieux scrupuleux soigneux. Si j'ai pitié d'eux, je n'en finis pas. Je les préviens qu'il faut accélérer le rythme quitte à écrire un peu moins proprement (nous ne sommes pas calligraphes, ça tombe bien), et je passe à la suite. Ils se font avoir une fois ou deux mais ensuite ils s'adaptent.

Si c'est la mise au travail qui est laborieuse, c'est que ça devient de la mauvaise volonté. Celle-ci n'est pas forcément consciente, simplement la difficulté va croissant au fur et à mesure que l'année avance, et les élèves ne souhaitent pas forcément s'y confronter. Pour y remédier, s'il s'agit malgré tout d'élèves sérieux, tu peux leur dire que tu ramasseras leurs travaux à la fin du temps imparti, ou que leurs retours oraux seront notés.

@Sylvain de Saint-Sylvain : Oui c'est ça. J'aimerai les bouger un peu !

De ce que vous me dites tous, j'ai l'impression que le problème vient de moi... Il faut donc que je sois moins cool et que je les speede plus. Je vais essayer ça et voir comment ça se passe ! Je pense que j'ai juste peur de perdre les plus faibles, en fait.

Kalimera, difficile de te répondre sans voir vraiment la classe.

Mais voici quelques éléments de réflexion.

Y a-t-il du flottement au démarrage des activités? Je parle ici du temps perdu à ouvrir les cahiers, à demander au voisin quelle est la consigne etc. Si c'est le cas, pour donner plus de rythme, il faut peut-être envisager de… prendre son temps. Prendre son temps pour bien finir une activité avant d'entamer la suivante. Donner 3 à 5 secondes de répit pour que les élèves puissent poser leur stylo, avant de donner la consigne. Tu balayes la classe du regard sans te fâcher, juste pour t'assurer qu'ils sont prêts à entendre ce que tu as à dire. Pour ma part, quand j'annonce un exercice, je donne toujours le numéro deux fois: "Exercice 5 p.20. Je répète exercice 5 p.20." La première fois, je capte l'attention. La deuxième fois, la consigne est vraiment entendue. Ca a l'air de rien, mais ça peut changer la vie.

Le problème peut aussi venir de ce que tu n'es pas toujours claire sur les modalités de l'exercice. Je ne dis pas que c'est forcément le cas. A toi de voir. S'agit-il d'un exercice à faire par écrit? A faire à l'oral? A préparer au brouillon ou à rédiger soigneusement? A-t-on le droit de parler à son voisin pour lui demander conseil ou faut-il obligatoirement travailler en silence? Quelle sorte de reprise y aura-t-il derrière? Est-ce que les élèves font l'exercice avec un résultat précis en tête: je devrai présenter mes réponses au tableau, je devrai rendre l'exercice sur une feuille volante bien propre. Je crois qu'il y a beaucoup de possibilités, mais qu'il faut être super explicite sur ses attentes. Si c'est flou pour toi, ça le sera encore plus pour les élèves. Vas-y sans trop de scrupules. Il est plus important de prendre une décision que de chercher la meilleure décision.

Peut-être que tu es juste fatiguée et ta fatigue rejaillit sur la classe. Dans ce cas, prends soin de toi.

Ca peut aussi tenir à un manque de suivi durant l'activité elle-même. Circuler dans les rangs, observer les élèves, regarder les cahiers, pointer du doigt une erreur, féliciter, débloquer celui qui sèche en lui donnant un indice. C'est vraiment essentiel. Il s'agit à la fois de repérer les difficultés et de montrer aux élèves que ça compte pour toi. Il ne s'agit pas de les embêter en leur disant à tout bout de champ: "Allez, on se motive!" Juste d'avoir de la considération pour leur travail. De la considération visible. Est-ce qu'ils sont contents de te montrer qu'ils ont réussi un exercice?
Au passage, quand ce suivi devient une routine, tu ne te poses plus trop la question du temps nécessaire. Tu constates par toi-même quand tu peux arrêter, sans avoir besoin de demander aux élèves s'ils ont fini.

Et puis peut-être qu'il y a aussi des problèmes extérieurs à ta classe. Peut-être qu'ils n'ont juste pas la tête à ça. Est-ce qu'il s'agit d'un petit coup de mou passager ou d'une démotivation plus profonde? Ou plus simplement d'élèves qui prennent leurs aises sans être démotivés?

Sinon, dans certains cas, le travail par équipes peut donner de bons résultats, en mettant les élèves en compétition pour donner la réponse le plus vite possible. Peut-être pas à faire tout le temps, mais ça peut redonner un petit shot d'adrénaline bien venu. On peut facilement faire ça avec des flashcards pour le vocabulaire par exemple.
Quelques pistes ici: http://egomet.sanqualis.com/how-to-make-a-lesson-look-like-a-game/
et ici: http://egomet.sanqualis.com/games-for-language-lessons/
L'anglais n'est pas impeccable, j'ai écrit ça pour des professeurs cambodgiens, mais si ça peut aider...

@egomet, c'est vraiment très intéressant. 
Je pense qu'il doit y avoir plusieurs facteurs, en plus du fait qu'ils se sentent à l'aise parce qu'ils savent que je suis cool : 
1) je veux avoir le temps de terminer mon cours correctement pour avoir une trace écrite et rester dans les temps et je n'attends donc pas forcément qu'ils soient tous prêts à m'écouter (ce qui est d'autant plus vrai que j'ai la visite évaluative très bientôt et que c'est une des premières choses qui vont être vérifiées),
2) mes consignes doivent être un peu "touffues" pour eux, et donc compliquées à comprendre. J'ai commencé à corriger ça (une action par phrase dans la consigne et retour à la ligne quand j'ajoute une précision) et je sais qu'il faut que j'y fasse attention et que je prenne aussi le temps de leur faire reformuler la consigne.

Avec ce que tu me dis, je rajoute "bien expliciter les modalités de l'exercice" (ce qui va de pair avec la consigne).

J'ai aussi commencé à les faire travailler en groupes, mais encore une fois j'ai l'impression que ce n'est pas vraiment efficace et qu'ils prennent ça pour du temps de bavardages plus que pour du temps de travail... Je le vois bien quand je passe dans les rangs : si je passe du temps avec un groupe pour expliquer / donner un indice / encourager / vérifier que tout va bien, certains autres ne sont pas au travail...

Merci aussi d'avoir partagé les liens de tes deux articles, je les garde précieusement et je m'en inspirerai sans doute pour une prochaine séquence ! 

Pour le travail de groupe, c'est une affaire compliquée. Ca mériterait une formation à part entière. Il se trouve que j'ai aussi un article sur le sujet. C'est un peu sommaire, mais n'hésite pas à poser des questions ou à faire des commentaires. Je n'ai pas la connaissance absolue de la pédagogie, juste un peu d'expérience et quelques observations.

http://egomet.sanqualis.com/group-discussion/

Merci beaucoup ! Je m'y plonge de ce pas.