- ThalieGrand sage
http://www.lepoint.fr/societe/un-livre-brise-le-tabou-sur-le-harcelement-et-les-brimades-entre-eleves-27-08-2010-1229584_23.php
LA FACE CACHÉE DE LA VIOLENCE SCOLAIRE. Un livre brise le tabou sur le harcèlement et les brimades entre élèves
Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette livrent les clés pour enrayer la progression des violences scolaires. Par Laurence Neuer
Un livre brise le tabou sur le harcèlement et les brimades entre élèves. Plus de 20 % des élèves harcelés reconnaissent ne jamais en parler
Le sentiment d'insécurité envahit les cours d'école. Jean-Pierre Bellon, professeur de philosophie, et Bertrand Gardette, conseiller principal d'éducation,* en dressent le constat au terme d'une enquête menée auprès de 3.000 collégiens. Un élève sur cinq élèves interrogés déclare éprouver ce sentiment-là au sein du collège et 10 % reconnaissent être régulièrement victimes de harcèlement. Principal responsable ? Le "school bullying", une expression anglaise désignant notamment les moqueries, agressions et mesures d'ostracisme infligées de manière répétée aux élèves jusqu'à engendrer chez leurs victimes des traumatismes irréversibles.
Les outils du parfait harceleur sont souvent les mêmes : rumeur faisant croire qu'untel est une "balance" ou qu'une telle est une "chienne d'intello", brimades, coups de projectile, dégradations vestimentaires, auxquels s'ajoute l'arme du XXIe siècle : le cyberharcèlement via des blogs ou par SMS. L'agression commence souvent par une remarque apparemment bénigne, par exemple un surnom épinglant une fille ayant un grand nez ou un garçon à la coiffure hérissée. Mais, de "brosse à chiottes" à l'agression physique, il n'y a qu'un pas. La victime se transforme rapidement en boule de "flipper" dans les couloirs du collège et devient la cible d'un acharnement en escalade. Or, bien souvent, par peur ou par honte, elle s'enferme dans le silence, et les spectateurs pratiquent l'inertie, voire l'indifférence. Comment enrayer cette violence à bas bruit qui touche tous les milieux et toutes les classes sociales ?
Sensibiliser les victimes et former les enseignants
Depuis 1998, une loi britannique oblige les établissements scolaires à mettre en place des mesures de prévention contre le harcèlement assorties de sanctions ("anti-bullying policy"), ce qui n'est pas le cas en France. "Même si les textes sur la violence scolaire sont clairs, les pouvoirs publics ignorent le phénomène du harcèlement et sous-estiment la souffrance qu'il inflige aux victimes", déplore Jean-Pierre Bellon.
Le plus important est de briser la loi du silence. Plus de 20 % des élèves harcelés reconnaissent, en effet, ne jamais en parler. "Ce qui fait mal, c'est ce mutisme des enfants victimes, comme s'ils redoutaient qu'une intervention maladroite des adultes majore la situation, décrypte Jean-Pierre Bellon. Or il est essentiel que cette parole s'exprime auprès d'un interlocuteur, quel qu'il soit." D'où l'importance de développer la réceptivité de tous les acteurs de l'école, mais aussi des parents d'élèves, et ceci, le plus précocement possible. Mais ces actions demeureront des gouttes d'eau dans l'océan sans une décision politique définissant un plan d'ensemble de prévention. "Faut-il attendre que le harcèlement soit reconnu comme la cause directe de décès par suicide d'adolescents pour qu'on se décide à prendre le problème au sérieux ?" s'inquiètent les auteurs, qui appellent à la naissance d'un nouveau droit : "celui des élèves de se rendre à l'école sans y être importunés".
*Harcèlement et brimades entre élèves - La face cachée de la violence scolaire, par Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette (Fabert, 201 pages, 20 euros)
LA FACE CACHÉE DE LA VIOLENCE SCOLAIRE. Un livre brise le tabou sur le harcèlement et les brimades entre élèves
Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette livrent les clés pour enrayer la progression des violences scolaires. Par Laurence Neuer
Un livre brise le tabou sur le harcèlement et les brimades entre élèves. Plus de 20 % des élèves harcelés reconnaissent ne jamais en parler
Le sentiment d'insécurité envahit les cours d'école. Jean-Pierre Bellon, professeur de philosophie, et Bertrand Gardette, conseiller principal d'éducation,* en dressent le constat au terme d'une enquête menée auprès de 3.000 collégiens. Un élève sur cinq élèves interrogés déclare éprouver ce sentiment-là au sein du collège et 10 % reconnaissent être régulièrement victimes de harcèlement. Principal responsable ? Le "school bullying", une expression anglaise désignant notamment les moqueries, agressions et mesures d'ostracisme infligées de manière répétée aux élèves jusqu'à engendrer chez leurs victimes des traumatismes irréversibles.
Les outils du parfait harceleur sont souvent les mêmes : rumeur faisant croire qu'untel est une "balance" ou qu'une telle est une "chienne d'intello", brimades, coups de projectile, dégradations vestimentaires, auxquels s'ajoute l'arme du XXIe siècle : le cyberharcèlement via des blogs ou par SMS. L'agression commence souvent par une remarque apparemment bénigne, par exemple un surnom épinglant une fille ayant un grand nez ou un garçon à la coiffure hérissée. Mais, de "brosse à chiottes" à l'agression physique, il n'y a qu'un pas. La victime se transforme rapidement en boule de "flipper" dans les couloirs du collège et devient la cible d'un acharnement en escalade. Or, bien souvent, par peur ou par honte, elle s'enferme dans le silence, et les spectateurs pratiquent l'inertie, voire l'indifférence. Comment enrayer cette violence à bas bruit qui touche tous les milieux et toutes les classes sociales ?
Sensibiliser les victimes et former les enseignants
Depuis 1998, une loi britannique oblige les établissements scolaires à mettre en place des mesures de prévention contre le harcèlement assorties de sanctions ("anti-bullying policy"), ce qui n'est pas le cas en France. "Même si les textes sur la violence scolaire sont clairs, les pouvoirs publics ignorent le phénomène du harcèlement et sous-estiment la souffrance qu'il inflige aux victimes", déplore Jean-Pierre Bellon.
Le plus important est de briser la loi du silence. Plus de 20 % des élèves harcelés reconnaissent, en effet, ne jamais en parler. "Ce qui fait mal, c'est ce mutisme des enfants victimes, comme s'ils redoutaient qu'une intervention maladroite des adultes majore la situation, décrypte Jean-Pierre Bellon. Or il est essentiel que cette parole s'exprime auprès d'un interlocuteur, quel qu'il soit." D'où l'importance de développer la réceptivité de tous les acteurs de l'école, mais aussi des parents d'élèves, et ceci, le plus précocement possible. Mais ces actions demeureront des gouttes d'eau dans l'océan sans une décision politique définissant un plan d'ensemble de prévention. "Faut-il attendre que le harcèlement soit reconnu comme la cause directe de décès par suicide d'adolescents pour qu'on se décide à prendre le problème au sérieux ?" s'inquiètent les auteurs, qui appellent à la naissance d'un nouveau droit : "celui des élèves de se rendre à l'école sans y être importunés".
*Harcèlement et brimades entre élèves - La face cachée de la violence scolaire, par Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette (Fabert, 201 pages, 20 euros)
- Reine MargotDemi-dieu
il y a 3 ans, j'étais dans un étb (de campagne très tranquille) où des sociologues de la fac étaient venus pendant 1 an enquêter sur le bullying, et les résultats étaient édifiants, y compris entre profs. En fait, c'est un enjeu démocratique, pendant longtemps on a admis que les élèves "se dressaient entre eux" et que l'adulte ne devait pas intervenir -ce qui empirait les choses- or cette pratique en fait entérine une loi du plus fort anti-démocratique, et intervenir remet de l'ordre.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- llaimaHabitué du forum
Trop longtemps on a laissé faire en disant "c'est normal les enfants sont méchants entre eux" en fait ça a donné l'instauration d'une loi de la jungle dans les établissements. Non il faut intervenir contre ces comportements inadmissibles!
- sandGuide spirituel
Si seulement les média pouvaient faire la publicité nécessaire à cet ouvrage !
- InvitéNGrand sage
Merci. C'est un article intéressant.
je trouve aussi - et même entre nous celà devient catastrophique - que le climat est de moins en moins serein dans les établissements. Et les adultes que nous sommes (aussi susceptibles d'être victimes ) sommes parfois trop pré-occupés par leur propre situation : luttes de pouvoir, d'influences, enjeux multiples de reconnaissance, course après les heures sups, les courses que je dois faire en rentrant vite de la réunion car je dois aller vite chercher mes enfants et passer voir mes parents malades ....Je ne juge pas et ne dénigre pas et me mets dans le lot mais je constate.
Nous vivons dans un monde impitoyable et pitoyable !
je trouve aussi - et même entre nous celà devient catastrophique - que le climat est de moins en moins serein dans les établissements. Et les adultes que nous sommes (aussi susceptibles d'être victimes ) sommes parfois trop pré-occupés par leur propre situation : luttes de pouvoir, d'influences, enjeux multiples de reconnaissance, course après les heures sups, les courses que je dois faire en rentrant vite de la réunion car je dois aller vite chercher mes enfants et passer voir mes parents malades ....Je ne juge pas et ne dénigre pas et me mets dans le lot mais je constate.
Nous vivons dans un monde impitoyable et pitoyable !
- roxanneOracle
Enfin , le harcélement scolaire a toujours existé et était même peut-être moins réprimé à une époque.
- InvitéNGrand sage
Oui mais les relations peuvent se tendre dans certains établissements du fait de certains contextes ( pressurisation des personnels, gestion démagogique des cde,etc...) d'où une plus grande vigilance...
- llaimaHabitué du forum
roxanne a écrit:Enfin , le harcélement scolaire a toujours existé et était même peut-être moins réprimé à une époque.
Je pense aussi qu'il a toujours existé (ma pire année : la maternelle en 1982, j'y ai pas survécu plus d'une 1/2journée heureusement que ma mère ne travaillait pas car je ne vois pas comment j'aurais survécu dans ce zoo) mais c'est pas une raison pour laisse faire!!!! Un peu comme le bizutage, il est temps d'arrêter ce genre de chose indigne d'un monde qui se dit civilisé!
- JohnMédiateur
Ca a l'air d'un très bon livre.
Si jamais quelqu'un le souhaite, il peut nous en proposer en compte rendu à l'occasion. Je vais essayer de m'y atteler également, donc si vous souhaitez faire un compte rendu, prévenez-moi : ce n'est peut-être pas la peine qu'on fasse deux comptes rendus sur le même livre.
Si jamais quelqu'un le souhaite, il peut nous en proposer en compte rendu à l'occasion. Je vais essayer de m'y atteler également, donc si vous souhaitez faire un compte rendu, prévenez-moi : ce n'est peut-être pas la peine qu'on fasse deux comptes rendus sur le même livre.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- InvitéNGrand sage
Depuis que je suis sur neoprofs j'ai une liste de livres à lire qui s'allonge tellement que je ne peux pas dire que j'aurai le temps en plus d'en faire des compte rendu ( même si celà me ferait du bien d'écrire un peu plus )
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