- amarokNiveau 10
Comment comprenez vous le sens du vers 3 : " Bref, c'est pitié d'entre nous rimailleurs (car vous trouvez assez de rimes ailleurs)"..? je séche.
- doctor whoDoyen
amarok a écrit:Comment comprenez vous le sens du vers 3 : " Bref, c'est pitié d'entre nous rimailleurs (car vous trouvez assez de rimes ailleurs)"..? je séche.
Je ne saisis pas exactement la syntaxe de la première proposition, mais je paraphraserais ainsi :
Bref, c'est vraiment dommage pour nous, poètes (car vous trouvez assez de poèmes ailleurs, chez les autres poètes.
Peut-être une variante de la tournure "pitié de nous".
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- IphigénieProphète
oui c'est ça,le "ailleurs " renvoie en fait au roi lui même qui à ses heures,écrit des vers( c'est une flatterie)
- doctor whoDoyen
iphigénie a écrit:oui c'est ça,le "ailleurs " renvoie en fait au roi lui même qui à ses heures,écrit des vers( c'est une flatterie)
Tu es sûre ? J'aurais plutôt dit les poètes concurrents.Le vers suivant fait référence au roi-poète, mais il est coordonné par un "et" qui introduit une deuxième explication à la pitié due au poète. La suite évoque les pensions et les présents accordés aux poètes par le roi. On est bien dans la situation d'une "offre" poétique nombreuse, le comble étant que même le roi est un rude concurrent.
En m'ébattant je fais rondeaux en rime,
Et en rimant bien souvent, je m'enrime ;
Bref, c'est pitié d'entre nous rimailleurs,
Car vous trouvez assez de rime ailleurs,
Et quand vous plait, mieux que moi rimassez,
Des biens avez et de la rime assez :
Mais moi, à tout ma rime et ma rimaille,
Je ne soutiens (dont je suis marri) maille.
Or ce me dit (un jour quelque rimart)
« Vien ça, Marot, trouves tu en rime art
Qui serve aux gens, toi qui as rimassé ?
- Oui vraiment, réponds-je, Henry Macé ;
Car, vois-tu bien, la personne rimante
Qui va au jardin de son sens la rime ente,
Si elle n'a des biens en rimoyant,
Elle prendra plaisir en rime oyant.
Et m'est avis, qui si je ne rimois,
Mon pauvre corps ne serait nourri mois,
Ne demi-jour. Car la moindre rimette,
C'est le plaisir, où faut que mon ris mette. »
Si vous supplie, qu'à ce jeune rimeur
Fassiez avoir par sa rime heur,
Affin qu'on dise, en prose ou en rimant ;
« Ce rimailleur, qui s'allait enrimant,
Tant rimassa, rima et rimonna,
Qu'il a connu quel bien par rime on a. »
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- IphigénieProphète
c'est pitié d'entre nous rimailleurs,
Car vous trouvez assez de rime ailleurs,
et quand vous plaît,mieux que moi rimassez
d'un côté il y a les poètes (Marot et concurrents":les rimailleurs (avec dimintif péjoratif)
"ailleurs" c'est chez le Roi lui même:Marot ne se répand pas en flagorneries,mais quand même,la flatterie s'impose,d'autant qu'elle s'appuie sur une vérité,le Roi compose....
Enfin,je le lis ainsi en tout cas...
Je vois néanmoins que dans les éditions scolaires (itinéraires) on te donnerait plutôt raison en lisant derrière "entre nous":le roi et le poète.,ce qui ferait de "ailleurs" les autres poètes concurrents.Cette lecture me paraît bien audacieuse,vu l'âge et la condition de Marot.Bien sûr il joue dans le poème sur cette "connivence" mais justement avec subtilité,en restant "sur le fil".Lire "nous=le roi et moi" me paraît très outrecuidant....
La différence de lecture vient de l'interprétation que l'on donne à "c'est pitié d'entre nous":je ne pense pas que ce soit la même chose que s'il y avait:"c'est pitié entre nous rimailleurs" le "de" a pour moi de sens de "au sujet de ":c'est pitié en ce qui concerne parmi nous les rimailleurs,car vous....
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