Vocabulaire "osé" pour des 6e ?

Bonjour

Je viens de télécharger un petit reportage bien ficelé ( diffusé sur ARTE) sur la création du monde dans la mythologie grecque. J'aimerais le montrer aux 6°. Or à un moment le narrateur précise qu ' Ouranos fait l'amour à Gaïa et la pénètre. Je trouve ce dernier mot un peu cru pour des 6°. Les images ne sont pas du tout choquantes. Qu'en pensez-vous?  Merci.

Attention, on écrit 6e (ou mieux, 6^e) et non 6° qui signifie 6 degrés.

Tu passes quand même le reportage sans insister sur ce détail et sinon tu réponds franchement aux questions, les 6èmes "modernes" sont quand même assez au courant des réalités de la vie.

Rien ne t'empêche de "prévenir" tes élèves. Si tu leur dis que tu as peur de les choquer, ils seront ravis de te montrer qu'ils sont assez grands pour ne pas s'en émouvoir... Et je pense sincèrement que ce qui est le plus choquant, c'est que ce genre de sujet soit abordé sans qu'on s'y attende. Donc, "désamorce" la situation en les prévenant.

Thalia de G a écrit:Attention, on écrit 6e (ou mieux, 6^e) et non 6° qui signifie 6 degrés.

Merci de me signaler cette faute de frappe.

Que le ciel pénètre la terre, ça s'est déjà vu dans les racines du ciel... iL n'y a pas de quoi s'inquiéter. Maintenant, ça dépend des parents que tu as...

Sinon tu peux aussi passer de quelques secondes l'extrait où cette phrase est prononcée. Ce n'est pas du tout dérangeant en ce qui me concerne.

Zazk a écrit:Rien ne t'empêche de "prévenir" tes élèves. Si tu leur dis que tu as peur de les choquer, ils seront ravis de te montrer qu'ils sont assez grands pour ne pas s'en émouvoir... Et je pense sincèrement que ce qui est le plus choquant, c'est que ce genre de sujet soit abordé sans qu'on s'y attende. Donc, "désamorce" la situation en les prévenant.

Merci à vous pour ces retours.
Je retiens cette idée qui me semble assez correspondre à mes élèves.

Les parents ne me semblent pas pointilleux.

J'ai pensé à une coupure mais le passage "dérangeant " est très très court.

Mon professeur de biologie en 4e nous disait: "Un chat s'appelle un chat, un testicule s'appelle un testicule".
Je crois que tu t'embêtes pour rien.

C'est peut-être vrai... Mais il suffit d'un esprit mal tourné pour que ça prenne des proportions... grotesques. J'ai déjà eu le problème il y a plusieurs années quand une explication que j'ai dû donner (franche mais pudique) sur les règles s'est transformée dans la bouche de certaines personnes en cours d'éducation sexuelle avancé et inapproprié... Maintenant je me méfie : c'est moi qui joue les "choquées" en donnant les explications nécessaires et je constate que les élèves sont ravis de me rassurer sur leur "tolérance" plus avancée certainement que la mienne !

Provence a écrit:Mon professeur de biologie en 4e nous disait: "Un chat s'appelle un chat, un testicule s'appelle un testicule".
Je crois que tu t'embêtes pour rien.

D'autant plus que volens nolens et mutatis mutandis, beaucoup de nos petits 6^es sont bien plus informés que nous ne l'étions à leur âge.

Moi, ça ne me choque pas dans la mesure où c'est le ciel et la terre, on imagine moins facilement quelque chose de concret, il me semble et le verbe "pénétrer" évoque la fusion entre les deux.

Amaliah a écrit:Moi, ça ne me choque pas dans la mesure où c'est le ciel et la terre, on imagine moins facilement quelque chose de concret, il me semble et le verbe "pénétrer" évoque la fusion entre les deux.

Tutafé. D'autant plus qu'il n'y a pas d'image à ma connaissance représantant l'union de Gaia et d'Ouranos.

Je crois aussi que tu t'embête un peu pour rien. Le mot choisit par le journaliste n'est pas cru mais neutre (il n'a pas dit Ouranos fait l'amour à Gaïa et lui fourre sa b*** bien prof*nd). L'idée de pénétration est belle dans cette histoire et symbolique. Il rentre à l'intérieur et fusionne.
A mon avis ça ne va pas les choquer tout au plus les faire rire bêtement mais c'est normal. Si certains te disent "ouais c'est abusé madame, y'a le mot pénètre dans la vidéo c'est chaud là", tu les envoies vers un dico pour savourer toutes les acceptions du mot :

"TECHNOL. ,,Action de faire infiltrer divers liquides dans les bois`` (Littré). Synon. imprégnation.
[...]
P. méton. [L'agent du processus désigne une activité hum., une entreprise, un commerce] Politique de pénétration de l'industrie américaine, japonaise en Europe.
− P. anal. Qualité d'un regard pénétrant, profond, intelligent ou semblant apte à pénétrer au fond des choses. Acuité et pénétration (d'un regard)."

NB : P. anal signifie "par analogie" et n'est pas un mot cru  

Je procède de la même manière quand on rencontre le mot "érection", en leur expliquant qu'on érige aussi une statue, y'a rien de choquant dans le mot.

Si on commence à trouver ça choquant alors on ne fait plus étudier beaucoup de choses à nos 6e, rien de plus "perturbant" que l'étude du Chaperon rouge qui "pénètre" à l'intérieur du loup

Mais franchement je pense que certains ne connaissent pas le mot "pénétrer" ni "pénétration". Tu leur expliqueras qu'ils fusionnent et puis basta.

J'avais vu le petit film très bien fait mais ce passage m'avait fait tiquer.
Je l'aurais accéléré devant des élèves.

dorémy a écrit:Je crois aussi que tu t'embête un peu pour rien. Le mot choisit par le journaliste n'est pas cru mais neutre (il n'a pas dit Ouranos fait l'amour à Gaïa et lui fourre sa b*** bien prof*nd). L'idée de pénétration est belle dans cette histoire et symbolique. Il rentre à l'intérieur et fusionne.
A mon avis ça ne va pas les choquer tout au plus les faire rire bêtement mais c'est normal. Si certains te disent "ouais c'est abusé madame, y'a le mot pénètre dans la vidéo c'est chaud là", tu les envoies vers un dico pour savourer toutes les acceptions du mot :

"TECHNOL. ,,Action de faire infiltrer divers liquides dans les bois`` (Littré). Synon. imprégnation.
[...]
P. méton. [L'agent du processus désigne une activité hum., une entreprise, un commerce] Politique de pénétration de l'industrie américaine, japonaise en Europe.
− P. anal. Qualité d'un regard pénétrant, profond, intelligent ou semblant apte à pénétrer au fond des choses. Acuité et pénétration (d'un regard)."

NB : P. anal signifie "par analogie" et n'est pas un mot cru  

Je procède de la même manière quand on rencontre le mot "érection", en leur expliquant qu'on érige aussi une statue, y'a rien de choquant dans le mot.

Si on commence à trouver ça choquant alors on ne fait plus étudier beaucoup de choses à nos 6e, rien de plus "perturbant" que l'étude du Chaperon rouge qui "pénètre" à l'intérieur du loup

Mais franchement je pense que certains ne connaissent pas le mot "pénétrer" ni "pénétration". Tu leur expliqueras qu'ils fusionnent et puis basta.

Ce n'est absolument pas ce que je crains. Ce n'est pas le genre de mes élèves. Je crains juste que certains soient mal à l'aise.

Je ne toucherais rien.
Ce n'est pas un "gros mot" et c'est correct.
Ça fait partie des moments spéciaux avec les 6es, comme quand on parle d'Athéna Niké par exemple.

Ils ne feront pas forcément attention. Le "et ne branlez pas !" de Scapin à Géronte enfermé dans le sac ne les fait pas toujours réagir... Et quand ils réagissent, eh bien on explique le sens du mot, il y a des rires mais rien de bien sérieux.

Si on a un élève qui rit pour un mot comme celui-là ("baiser", "capote", etc.), il suffit de lui demander s'il a envie de témoigner. Généralement, ça en reste là.

Oui ne prenons pas trop de précautions tout le temps. Il suffit d'expliquer les choses simplement et sincèrement et ça passera très bien.

C'est toujours bien passé quand je racontais que Cronos avait émasculé Ouranos et avait subi le même sort. Un petit moment d'effarement, rien de plus et je n'ai jamais eu de remontées de parents.

En plus, il n' y a rien de pire que de se précipiter pour accélérer le passage , ils comprennent qu'il y a un truc et c'est là que ça prend des proportions. Pénétrer ici peut très bien s'expliquer.

Merci à vous pour vos retours.
J'ai passé le documentaire sans faire de coupures. Quelques petits sourires de deux garçons, autrement pas de problèmes. J'ai expliqué que les Grecs avaient l'habitude de dire la réalité du monde.