Atelier écriture

Bonjour à tous,
j'ai récemment fait un stage qui m'a redonné du "tonus" après une longue période de "déprime".
J'aimerais faire un atelier écriture l'an prochain mais je voudrais connaitre vos expériences.
Comment commencer? Que lire avant de commencer?
Bref, voulez-vous partager vos expériences?
Merci et bonne journée! :aab:

J'avais eu un projet similaire... on m'a découragé de le faire sous certaines formes. Tout dépend de ce que tu entends par atelier d'écriture. Dans ma tête, l'idée était au départ de prendre quelques élèves volontaires pour faire une sorte de "club", mais j'ai vite compris que je n'aurais pas foule. Par défaut, je mets sur mon blog chaque semaine une consigne d'écriture différente que les élèves qui veulent me rendent (mais c'est en train de se mettre en place).

Un bon plan, surtout si tu es en collège : réserver un temps de cours chaque semaine pour écrire dans un cahier spécialement dédié à cela, avec des sujets d'écriture qui sortent un peu de l'ordinaire : écriture libre, texte à partir d'un tableau, d'une musique, jeux oulipiens etc.

Merci Joel!
Sinon, pas d'autres tuyaux?
Ps d'autres expériences? :shock:

J'ai pratiqué diversement.
C'est dans quel cadre ? Combien de temps ? Avec quels objectifs (s'il y en a) ? En classe ? En club ?

J'en fais un avec une collègue qui a de la bouteille et qui a travaillé des années durant avec des écrivains (notamment bernard friot). Elle a de très bonnes idées.
Voici le principe :
recrutement sous forme d'option une heure par semaine à 13h00 (présence obligatoire) de la 6e à la 3e
On part sur un thème il y a deux ans c'était créer la vie d'un immeuble, cette année c'est celle d'un internat. Les élèves ont inventé des personnages. Ensuite, on les cadre énormément on donne des consignes du style rédacteur en chef :
"je veux une lettre à la grand mère pour demander une recette de gâteau pour la Noël, ensuite tu lui parleras de tes copines de chambrées etc."
Soit on colle les élèves en binôme ou plus, ils font un premier jet que l'on corrige pour la semaine suivante en demandant des précisions ou améliorations. On corrige nous-même l'orthographe.
Soit une de nous prend un groupe d'élèves moins doués, on leur présente le texte à écrire, et on le leur fait jouer à l'oral et on note sous leur dictée les idées et formules qui viennent.
On fait tourner les textes pour des corrections finales aux plus grands ou élèves plus doués.
Je publie sur le site de mon bahut. Je peux vous mettre le premier chapitre si vous voulez voir ce que cela donne mais je ne sais pas insérer un fichier.
A la fin de l'année, le livre sera publié car c'est un projet PAME

Merci Thalie, je veux bien voir ton premier chapitre!
Pseudo, je prévois ça pour l'an prochain, ce serait une hure de cours et ce serait conçu pour des élèves faibles(quatrième)
Merci à vous!

Thalie, ça ressemble aux projets de simulations globales qui avaient la côte il y a qqs années. C'est un bon support, en tout cas, et ça permet de varier drôlement les situations d'écriture.

Pavot, c'est une heure en plus de l'EDT normal, ou c'est dans leur horaire normal ? Tu as un but précis ? Tu fais ça toute seule, ou avec un collègue, tu souhaites faire intervenir des auteurs (de romans, de théâtre, slameurs, poètes, conteurs, ...), tu veux un produit fini à la fin de l'année (recueil par exemple) ou pas particulièrement, tu comptes les inscrire à des concours (genre je bouquine, ou autres) en cours de route, tu comptes coupler ça avec de la lecture, ... ?

Cette heure serait dans l'emploi du temps et mon but est que les élèves les plus faibles s'approprient les mots d'une façon différente!

En classe entière ?

Un bon plan, surtout si tu es en collège : réserver un temps de cours chaque semaine pour écrire dans un cahier spécialement dédié à cela, avec des sujets d'écriture qui sortent un peu de l'ordinaire : écriture libre, texte à partir d'un tableau, d'une musique, jeux oulipiens etc.

Dans notre établissement, on pratique en plus des rédactions classiques, une forme d'écriture journalière en ligne sur des sujets libres, avec des écritures de récits collectifs, de haïkus, calligrammes, défis d'écriture, jeux oulipiens, mais aussi des sujets où ils parlent sport, musique, lecture, partager leurs passions et centres d'intérêt ( archéologie, animaux, astronomie, dinosaure, mythologie, etc. ), de leur préoccupation ( actualité, tsunami, adolescence, tabas, etc.) mais aussi débat d'idées (pour ou contre la peine de mort, les corridas, etc. ) avec comme recommandations de réinvestir le vocabulaire appris, faire attention à leur orthographe ( et utiliser le bonpatron), et réinvestir aussi ce qu'ils apprennent dans les diverses matières. Et comme ils échangent ainsi sur ce forum d'écriture scolaire avec des élèves de divers établissements et de divers niveau, leur intérêt est accru. Les élèves participent spontanément souvent au CDI, de chez eux, parfois en salle infos. On constate de très nets progrès en vocabulaire et en orthographe chez tous les participants, surtout ceux qui étaient les plus faibles au départ.

Non Pseudo pas en classe entière!

Raison de plus pour tester, si tu les accompagnes en petits groupes dans des travaux d'écriture stimulants et variés, ce sera encore plus efficace (et plus facile encore à mettre en oeuvre car tu peux passer dans les rangs, conseiller )

Les ateliers théâtre ( qui se prêtent aussi à des phases d'écriture) et les ateliers d'écriture en ligne sont parmi les activités les plus stimulantes et enrichissantes qu'on puisse leur proposer. Elles leur donnent de l'enthousiasme et en plus le goût d'écrire correctement.

Le problème Serge c'est que je ne sais comment commencer???????????

sérafina a écrit:Thalie, ça ressemble aux projets de simulations globales qui avaient la côte il y a qqs années. C'est un bon support, en tout cas, et ça permet de varier drôlement les situations d'écriture.

Oui l'immeuble je pense que la collègue avait trouvé cela dans les SG. Il y avait une petite présentation dans les accompagnements des anciens programmes.
Nous cela marche bien mais nos élèves sont des volontaires donc a priori des enfants qui aiment écrire et qui ont un goût pour raconter des histoires. Certains sont doués c'est un vrai plaisir, avec d'autres c'est plus difficile car il leur manque du vocabulaire. Nous avons une vingtaine d'élèves de la 6e à la 3e et nous sommes deux.

SG?????????????

pavot a écrit:SG?????????????

les simulations globales citées par Sérafina. Je mettrai mon chapitre demain j'ai oublié ma clé au collège aujourd'hui.

OK Thalie!

Tiens, voici un lien sur la simulation globale.

http://www.francparler.org/dossiers/simulations.htm


Je leur en fais faire aussi de cette façon, en français et même un peu en latin l'an dernier ! Le côté interactif rend la chose assez intéressante pour eux.

Merci, j'y vais de ce pas!

Pas mal d'autres choses sont encore possibles en simulation globale via un forum d'écriture scolaire justement ( histoire de cumuler les possibilités d'apprentissages, la souplesse et les avantages d'un tel support) :

http://www.francparler.org/dossiers/simulations_projet.htm

Tout en permettant aussi de faire des travaux d'écriture d'un niveau simple ou complexe, adaptés à chacun et à tes objectifs.

Merci à tous et bonne soirée!!!

En fait, dans ton cas, je choisirais un thème (inspiré des SG, je trouve l'idée excellente, et n'y avais jamais pensé), du genre : une île, ou un vaisseau spatial, ou ??.
Ensuite, je commencerais pdt qqs semaines à les "décoincer", c'est à dire à utiliser des jeux d'écriture très simples, type oulipo et autres (des acrostiches, des anagrammes, des tautogrammes, des haikus, des exercices genre cent mille milliards de poèmes, des phrases à écrire à partir d'embrayeurs, tu trouveras plein d'idées sur le net), juste pour les désinhiber.

Ensuite, je passerais à l'écriture de textes courts (en relation avec ton thème, si tu choisis de fonctionner comme cela. Un exemple à chaud et complétement au hasard, si tu choisis le thème de l'île : un guide touristique farfelu, des articles sur des bestioles inventées, des poèmes ou des chansons des habitants de l'île, des lettres des explorateurs, des textes écrits à partir d'une photo, d'une musique, ...).

Et enfin, tu passes à des textes plus consistants, plus longs, où tu mêles actions, sensations, sentiments,...

C'est exactement ça, il faut une approche progressive, alliant souplesse et une certaine liberté (au sein évidemment de contraintes créatrices à respecter. )

C'est intéressant, mais comment articuler cela avec des rédacs plus traditionnelles, liées aux textes lus en classe ? CEla prend beaucoup de temps...

Du tout, au contraire.

La modération ne prend pas de temps, on est nombreux. En plus, les élèves se responsabilisent, se modèrent et se conseillent souvent entre eux. On a mis au point des tas d'astuce pour qu'ils puissent s'autogérer au maximum, et des mise en place de stratégies en orthographe et vocabulaire. L'écriture est souvent spontanée (en dehors de mise en ligne d'exposés et de rédactions traditionnelles), même si souvent on suggère tel ou tel défi d'écriture en rapport avec les leçons de grammaire, de vocabulaire ou d'orthographe du moment, ou encore si on aborde le théâtre, la poésie, le genre de la lettre, du portrait, etc. Dans certains cas, les enseignants décident de valoriser un peu à la louche les productions écrites régulières comme d'autres valorisent des participations orales, selon trois critères : le vocabulaire, l'orthographe/grammaire et le contenu (style, idée, etc.).

D'ailleurs l'écriture régulière est de plus en plus recommandée au coeur de notre enseignement pour fixer les savoirs par la mise en pratique. L'écriture brève n'est pas perçue comme un pensum, c'est là aussi sa force. Mais ils peuvent pourtant y travailler davantage la qualité que la quantité, et là même les élèves en difficulté tirent leur épingle du jeu. Pour ma part, une fois par mois, passage en salle info avec un bilan personnalisé des progrès et des conseils pour s'améliorer. On propose des activités différenciées à certains. Ceci confère une grande souplesse et liberté. Mes élèves s'autoévaluent souvent d'ailleurs et font leurs propres analyses, que je complète au besoin. Chacun s'approprient comme il le sent l'outil. Les élèves progressent à leur rythme et de façon plus efficace que dans les seules rédactions traditionnelles car ils deviennent plus vigilants à leur orthographe de façon régulière et sur de courtes phrases. De même, le vocabulaire réinvesti régulièrement (mais aussi lu chez les autres) se fixe bien plus durablement. Ils se voient progresser rapidement et ça, ça n'a pas de prix.