maman conteste note rédaction

Bonjour,

Ce matin un élève m'a rendu une rédaction que j'ai donné en début de semaine avec un mot de sa maman à l'intérieur. Je suis très embêtée et je ne sais pas trop comment réagir. Voici les griefs de la maman à mon égard:
1- La maman me signale que j'ai compté faux 3 participes alors qu'ils étaient justes. J'avoue mon tort, la maman a raison, je ne sais pas où j'avais la tête quand je corrigeais....Ca arrive, j'ai honte, je suis prof de frçs et je me suis trompée.
2- Elle conteste l'usage de l'imparfait que je signalais dans la copie et elle avance que selon elle le passé simple convenait tout aussi bien. Franchement c'est contestable.
3- Elle me demande de justifier mon barème.
Je suis très gênée parce que pour le 1 elle n'a pas tort...La lettre était très bien écrite, sans faute mais le ton était hautain...d'ailleurs je me demande si elle-même n'est pas prof. Je n'ai pas rendu la copie à l'élève ni répondu à la lettre. je veux prendre mon temps pour savoir ce que je dois faire. et ce que vous me conseillez. Voici ce que j'ai pensé:
1- demander rendez-vous à la maman pour qu'on s'explique de vive voix.
2- répondre à la maman et lui dire 'oui je reconnais mes torts mais qu'attendez-vous de moi? Que je change la note de votre fils, me prouver que je suis nulle."
3- ne rien dire, faire comme si je n'avais rien vu, lu, entendu.

Dites-moi ce que vous en pensez. Merci!

pfff ! pour qui elle se prend elle !

pour le 1), tu penses à force de lire des âneries+ la fatigue...
pour le 2) tu fais ce que tu veux et le 3) qu'elle aille se faire f***

je ne répondrais même pas...

Al les mères profs de français

Les parents ne sont pas des inspecteurs ni des clients. Ne réponds pas, ignore-la, ne te justifie surtout pas! N'écris pas pour reconnaître tes torts: ce serait accepter le contrôle parental.

Mais il a eu combien, ce gamin, à la rédac?

Provence a écrit:Les parents ne sont pas des inspecteurs ni des clients. Ne réponds pas, ignore-la, ne te justifie surtout pas! N'écris pas pour reconnaître tes torts: ce serait accepter le contrôle parental.

Je pense qu'il vaudrait mieux essayer de désamorcer la bombe; parce que s'il s'agit d'une procédurière, elle est capable d'ameuter le principal, l'inspection académique et le président!

Regarde le règlement intérieur, il y a peut-être un paragraphe indiquant quelque chose comme: "les élèves sont évalués selon les modalités fixées par l'enseignant". Si c'est le cas, tu te contentes de répondre sans t'étendre:

"madame, je vous renvoie à la lecture du paragraphe 3.5 du règlement intérieur" et tu signes, sans expliquer davantage. Pas la peine d'argumenter avec des gens de mauvaise foi.

Moi, je n'écrirais pas pour ne pas qu'elle le porte contre moi,
mais je prendrais le temps de la voir, pour en discuter, désamorcer et que ça en reste là et que ça retombe.

Tout mon soutien, amicalement, leyade.

Chocolat a écrit:

Provence a écrit:Les parents ne sont pas des inspecteurs ni des clients. Ne réponds pas, ignore-la, ne te justifie surtout pas! N'écris pas pour reconnaître tes torts: ce serait accepter le contrôle parental.

Je pense qu'il vaudrait mieux essayer de désamorcer la bombe; parce que s'il s'agit d'une procédurière, elle est capable d'ameuter le principal, l'inspection académique et le président!

justement elle le fera si on lui donne de l'importance en répondant. perso je ne répondrais pas. une fois dans un sujet de rédaction j'avais écrit "schéma" "shéma" et le parent m'avait corrigé, quand l'élève m'a montré j'ai dit "moui, faute de frappe", et c'était tout.

Moi je ne proposerais pas de rdv et je ne répondrais pas par écrit à la mère; je reprendrais la copie, je rajouterais 0,5p pour les trois participes, je noterais en rouge "rectifié" et je signerais.

C'est ce que j'appelle "désamorcer"

Je crois que je répondrais pour les participes, en reconnaissant que je me suis trompée, que j'ai fait une erreur, que je la remercie de me l'avoir fait remarquer, sans m'aplatir pour autant, personne n'étant infaillible. Y a vraiment pas à culpabiliser parce qu'on se trompe.
Pour le reste, je dirais que je ne reviendrai pas dessus. Si tu as évoqué le barème avec les élèves, en leur expliquant un peu comment tu notais, je lui dirais que toutes les explications ont été données aux élèves et point barre, sinon je crois que je retiendrais l'élève pendant la récré ( ) pour lui expliquer sa note (sans justifier, juste tu n'as pas bien fait ça ça et ça et c'est pour ça) en coupant court à toute tentative de contestation (s'il dit qu'on aurait pu mettre le passé simple je lui dirais que non et que c'est moi qui corrige et qui décide).
Et je finirais en rappelant qu'une note c'est purement indicatif, que ça n'a aucune valeur en soi et d'ailleurs peu d'intérêt, et que seul compte le travail fourni et les progrès en cours d'année. (et donc que ça me saoule qu'on vienne râler pour un ou deux points)

edit: je viens de lire le post de Chocolat ci-dessus et j'aime beaucoup son idée en fait.

Chocolat a écrit:Moi je ne proposerais pas de rdv et je ne répondrais pas par écrit à la mère; je reprendrais la copie, je rajouterais 0,5p pour les trois participes, je noterais en rouge "rectifié" et je signerais.

+1

La solution de Chocolat me semble très bien.

Ceci dit, nous avons notre lot de parents demandeurs de modification de notes cette année, avec les 5e (déjà 4 fois avec ma collègue !)

Voici, en substance, ce que ma collègue a répondu à une maman qui contestait la note de rédaction de son fils :

"Madame,

je m'interroge sur le sens de votre démarche. Votre méfiance flagrante envers ma notation et donc ma qualité de professeur place votre enfant en porte-à-faux vis-à-vis de mon enseignement. En effet, comment voulez-vous qu'il progresse et suive correctement l'enseignement que je lui prodigue si, le soir venu, vous inspectez et critiquez mon travail vous-même devant lui ? Comprenez-vous dans quelle situation inextricable vous placez votre enfant ? Il vaudrait mieux, pour que cet enseignement porte ses fruits, que vous m'accordiez votre confiance et votre soutien, afin qu'ensemble nous aidions votre enfant à progresser."


Ce n'était pas exactement ces mots, mais j'avoue avoir gardé l'idée sous le coude pour la prochaine fois où je recevrai un petit mot d'une maman.

leyade a écrit:Moi, je n'écrirais pas pour ne pas qu'elle le porte contre moi,
mais je prendrais le temps de la voir, pour en discuter, désamorcer et que ça en reste là et que ça retombe.

Tout mon soutien, amicalement, leyade.

Discuter avec ce genre de parent peut être sportif voire improductif.

Chocolat a écrit:Moi je ne proposerais pas de rdv et je ne répondrais pas par écrit à la mère; je reprendrais la copie, je rajouterais 0,5p pour les trois participes, je noterais en rouge "rectifié" et je signerais.

Je ne modifierais pas la note, surtout après avoir reçu un mot aussi désagréable. La copie a dû être évaluée dans son ensemble, ce ne sont pas trois participes qui vont changer grand chose. Ce n'est pas désamorcer mais céder.

Mélisande a écrit:La solution de Chocolat me semble très bien.

Ceci dit, nous avons notre lot de parents demandeurs de modification de notes cette année, avec les 5e (déjà 4 fois avec ma collègue !)

Voici, en substance, ce que ma collègue a répondu à une maman qui contestait la note de rédaction de son fils :

"Madame,

je m'interroge sur le sens de votre démarche. Votre méfiance flagrante envers ma notation et donc ma qualité de professeur place votre enfant en porte-à-faux vis-à-vis de mon enseignement. En effet, comment voulez-vous qu'il progresse et suive correctement l'enseignement que je lui prodigue si, le soir venu, vous inspectez et critiquez mon travail vous-même devant lui ? Comprenez-vous dans quelle situation inextricable vous placez votre enfant ? Il vaudrait mieux, pour que cet enseignement porte ses fruits, que vous m'accordiez votre confiance et votre soutien, afin qu'ensemble nous aidions votre enfant à progresser."


Ce n'était pas exactement ces mots, mais j'avoue avoir gardé l'idée sous le coude pour la prochaine fois où je recevrai un petit mot d'une maman.

Je trouve le mot très intéressant et bien tourné.

"Madame,

je m'interroge sur le sens de votre démarche. Votre méfiance flagrante envers ma notation et donc ma qualité de professeur place votre enfant en porte-à-faux vis-à-vis de mon enseignement. En effet, comment voulez-vous qu'il progresse et suive correctement l'enseignement que je lui prodigue si, le soir venu, vous inspectez et critiquez mon travail vous-même devant lui ? Comprenez-vous dans quelle situation inextricable vous placez votre enfant ? Il vaudrait mieux, pour que cet enseignement porte ses fruits, que vous m'accordiez votre confiance et votre soutien, afin qu'ensemble nous aidions votre enfant à progresser."

Là j'avoue c'est impérial et je garde moi aussi l'idée sous le coude

expérience a écrit:

"Madame,

je m'interroge sur le sens de votre démarche. Votre méfiance flagrante envers ma notation et donc ma qualité de professeur place votre enfant en porte-à-faux vis-à-vis de mon enseignement. En effet, comment voulez-vous qu'il progresse et suive correctement l'enseignement que je lui prodigue si, le soir venu, vous inspectez et critiquez mon travail vous-même devant lui ? Comprenez-vous dans quelle situation inextricable vous placez votre enfant ? Il vaudrait mieux, pour que cet enseignement porte ses fruits, que vous m'accordiez votre confiance et votre soutien, afin qu'ensemble nous aidions votre enfant à progresser."

Là j'avoue c'est impérial et je garde moi aussi l'idée sous le coude

+1

Le gamin a eu 10,5/20. il me semble que c'est juste et mérité par rapport à de très bonnes rédactions que j'ai lu.
J'ai peur 1- quand lui répondant cela s'envemine et qu'elle alerte toute l'EN. 2- si je lui réponds en faisant mon mea-culpa j'ai l'impression qu'ensuite elle aura une sorte de pouvoir sur moi et le droit de contester tout ce que j'ai fait / dit et donc de m'avoir à sa merci.
3- rajouter 3 points: hors de question!!
4- dans 15 jours vont avoir lieu des rencontres parents-profs, j'attends peut-être ce moment là pour en parler.
Par ailleurs, une collègue m'a effectivement dit qu'il existait un alinéa dans le RI où il était écrit que l'enseignant était seul juge de son barème, pédagogie.

Merci pour vos réponses et conseils!

Je rejoins les autres Mélisande le mot de ta collègue est bien tourné !

zabou a écrit:Le gamin a eu 10,5/20. il me semble que c'est juste et mérité par rapport à de très bonnes rédactions que j'ai lu.
J'ai peur 1- quand lui répondant cela s'envemine et qu'elle alerte toute l'EN. 2- si je lui réponds en faisant mon mea-culpa j'ai l'impression qu'ensuite elle aura une sorte de pouvoir sur moi et le droit de contester tout ce que j'ai fait / dit et donc de m'avoir à sa merci.
3- rajouter 3 points: hors de question!!
4- dans 15 jours vont avoir lieu des rencontres parents-profs, j'attends peut-être ce moment là pour en parler.
Par ailleurs, une collègue m'a effectivement dit qu'il existait un alinéa dans le RI où il était écrit que l'enseignant était seul juge de son barème, pédagogie.

Merci pour vos réponses et conseils!

Moi j'avais proposé 0.5 points (pour les participes), et non pas 3

Un fléau de plus : le clientélisme.

Le cas de cette maman me donnerait envie de lui répondre qu'elle semble parfaitement à même d'enseigner le français elle-même à son enfant et que la loi ne lui interdit pas de faire elle-même l'école à la maison,sans que son enfant ne vienne polluer ton cours au collège: l'instruction est obligatoire, pas l'école. Mais, ça ne ferait qu'envenimer les choses...!
Je suis aussi d'avis de laisser couler, d'ignorer et de fourbir mes armes pour la réunion parents-profs.

Je suis d'accord avec Provence : sur un barême partie expression on n'enlève pas des points pour chaque erreur, donc pas besoin d'en rajouter non plus.