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- Singing in The RainHabitué du forum
Je cherche des idées de textes sur la nourriture, tout ce qui vous vient à l'esprit (des extraits, des romans...) !
- JPhMMDemi-dieu
Pline ?
Apicius ?
Apicius ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- thrasybuleDevin
Pétrone
Le repas de mariage dans l'Assommoiir
Le repas de mariage dans l'Assommoiir
- toubyExpert
Repas de mariage aussi dans Mme Bovary (si mes souvenirs sont bons)
- miss teriousDoyen
Il me semble aussi qu'il y a une scène de repas intéressante dans Le Ventre de Paris, au retour du bagnard (Jean ?) chez son frère (Le Quenu ?).
Il n'y a pas une liste de ce genre sur Weblettres ? Tu as regardé ?
Il n'y a pas une liste de ce genre sur Weblettres ? Tu as regardé ?
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- InvitéeHrÉrudit
Oui je confirme pour Le ventre de Paris, et après pour illustrer tu leur passes au choix la scène culte dans Fellini Roma ou l'intégralité de La grande bouffe, histoire de les traumatiser ces petits
- thrasybuleDevin
Niveau ciné, le top c'est Cannibal Holocaust ou bien Le silence des Agneaux( avec un peu de Chianti... :lol: )
- TournesolÉrudit
heather a écrit:Oui je confirme pour Le ventre de Paris, et après pour illustrer tu leur passes au choix la scène culte dans Fellini Roma ou l'intégralité de La grande bouffe, histoire de les traumatiser ces petits
Ben dis donc, t'es pas une tendre, toi ! :lol!:
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J'habite près de mon silence
à deux pas du puits et les mots
morts d'amour doutant que je pense
y viennent boire en gros sabots
comme fantômes de l'automne
mais toute la mèche est à vendre
il est tari le puits, tari.
(G. Perros)
Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours. (Gandhi)
- JPhMMDemi-dieu
Proust
Rabelais
Saint Simon
Rabelais
Saint Simon
"J’ai deux passions, les épinards et Saint-Simon !"
Stendhal
Stendhal
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- henrietteMédiateur
Le Festin de Babette, soit la nouvelle de K. Blixen, soit le film.
En poésie, Le Melon de Saint-Amant, La Pomme de terre de Ponge.
En poésie, Le Melon de Saint-Amant, La Pomme de terre de Ponge.
- Hermione0908Modérateur
Dans Bel-Ami, le chapitre 5 si je ne m'abuse, il y a le récit d'un repas auquel participent Bel-Ami, Charles et Madeleine Forestier et Clotilde de Marelle, dans un salon privé d'un restaurant, et ce qu'ils mangent et boivent est décrit.
- nuagesGrand sage
henriette a écrit:Le Festin de Babette, soit la nouvelle de K. Blixen, soit le film.
En poésie La Pomme de terre de Ponge.
oui ma première idée: le festin de Babette (superbe)
Ponge: le pain
plus dur: la disparition de la nourriture dans Fin de partie de Beckett
- papillonbleuEsprit éclairé
A vau-l'eau de Huysmans !!!
- papillonbleuEsprit éclairé
Joris-Karl Huysmans
A VAU L’EAU
Il faudrait traverser l’eau pour dîner, se répétait M. Folantin, mais un profond dégoût le saisissait dès qu’il franchissait la rive gauche ; puis il avait peine à marcher avec sa jambe qui clochait, et il abominait les omnibus. Enfin, l’idée de faire des étapes, le soir, pour chercher pâture, l’horripila. Il préféra tâter de tous les marchands de vins, de tous les bouillons qu’il n’avait pas encore visités, dans les alentours de son domicile.
Et tout aussitôt il déserta le gargot où il mangeait d’habitude ; il hanta d’abord les bouillons, eut recours aux filles dont les costumes de sœur évoquent l’idée d’un réfectoire d’hôpital. Il y dîna quelques jours, et sa faim, déjà rabrouée par les graillonnants effluves de la pièce, se refusa à entamer des viandes insipides, encore affadies par les cataplasmes des chicorées et des épinards. Quelle tristesse dégageaient ces marbres froid, ces tables de poupées, cette immuable carte, ces parts infinitésimales, ces bouchées de pain ! Serrés en deux rangs placés en vis-à-vis, les clients paraissaient jouer aux échecs, disposant leurs ustensiles, leurs bouteilles, leurs verres, les uns au travers des autres, faute de place ; et, le nez dans un journal, M. Folantin enviait les solides mâchoires de ses partners qui broyaient les filaments des aloyaux dont les chairs fuyaient sous la fourchette. Par dégoût des viandes cuites au four, il se rabattait sur les œufs ; il les réclamait sur le plat et très cuits ; généralement, on les lui apportait presque crus et il s’efforçait d’éponger avec de la mie de pain, de recueillir avec une petite cuiller le jaune qui se noyait dans des tas de glaires. C’était mauvais, c’était cher et surtout c’était attristant. En voilà assez, se dit M. Folantin, essayons d’autre chose. Mais partout il en était de même ; les inconvénients variaient en même temps que les râteliers ; chez les marchands de vins distingués, la nourritures était meilleure, le vin moins âpre, les parts plus copieuses, mais en thèse générale, le repas durait deux heures, le garçon étant occupé à servir les ivrognes postés en bas devant le comptoir ; d’ailleurs, dans ce déplorable quartier, la boustifaille se composait d’un ordinaire, de côtelettes et de beefstecks qu’on payait bon prix parce que, pour ne pas vous mettre avec les ouvriers, le patron vous enfermait dans une salle à part et allumait deux branches de gaz.
Enfin, en descendant plus bas, en fréquentant les purs mannezingues ou les bibines de dernier ordre, la compagnie était répulsive et la saleté stupéfiante ; la carne fétidait, les verres avaient des ronds de bouches encore marqués, les couteaux était dépolis et gras et les couverts conservaient dans leurs filets le jaune des œufs mangés.
M. Folantin se demanda si le changement était profitable, attendu que le vin était partout chargé de litharge et coupé d’eau de pompe, que les œufs n’étaient jamais cuits comme on les désirait, que la viande était partout privée de suc, que les légumes cuits à l’eau ressemblaient aux vestiges des maisons centrales ; mais il s’entêta ; – à force de chercher, je trouverai peut-être, – et il continua à rôder par les cabarets, par les crèmeries ; seulement, au lieu de se débiliter, sa lassitude s’accrut, surtout quand, descendant de chez lui, il aspirait, dans les escaliers, l’odeur des potages, il voyait des raies de lumière sous les portes, il rencontrait des gens venant de la cave, avec des bouteilles, il entendait des pas affairés courir dans les pièces ; tout, jusqu’au parfum qui s’échappait de la loge de son concierge, assis, les coudes sur la table, et la visière de sa casquette ternie par la buée montant de sa jatte de soupe, avivait ses regrets. Il en arrivait presque à se repentir d’avoir balayé la mère Chabanel, cet odieux cent-garde. – Si j’avais eu les moyens, je l’aurais gardée, malgré ses désolantes mœurs, se dit-il.
A VAU L’EAU
Il faudrait traverser l’eau pour dîner, se répétait M. Folantin, mais un profond dégoût le saisissait dès qu’il franchissait la rive gauche ; puis il avait peine à marcher avec sa jambe qui clochait, et il abominait les omnibus. Enfin, l’idée de faire des étapes, le soir, pour chercher pâture, l’horripila. Il préféra tâter de tous les marchands de vins, de tous les bouillons qu’il n’avait pas encore visités, dans les alentours de son domicile.
Et tout aussitôt il déserta le gargot où il mangeait d’habitude ; il hanta d’abord les bouillons, eut recours aux filles dont les costumes de sœur évoquent l’idée d’un réfectoire d’hôpital. Il y dîna quelques jours, et sa faim, déjà rabrouée par les graillonnants effluves de la pièce, se refusa à entamer des viandes insipides, encore affadies par les cataplasmes des chicorées et des épinards. Quelle tristesse dégageaient ces marbres froid, ces tables de poupées, cette immuable carte, ces parts infinitésimales, ces bouchées de pain ! Serrés en deux rangs placés en vis-à-vis, les clients paraissaient jouer aux échecs, disposant leurs ustensiles, leurs bouteilles, leurs verres, les uns au travers des autres, faute de place ; et, le nez dans un journal, M. Folantin enviait les solides mâchoires de ses partners qui broyaient les filaments des aloyaux dont les chairs fuyaient sous la fourchette. Par dégoût des viandes cuites au four, il se rabattait sur les œufs ; il les réclamait sur le plat et très cuits ; généralement, on les lui apportait presque crus et il s’efforçait d’éponger avec de la mie de pain, de recueillir avec une petite cuiller le jaune qui se noyait dans des tas de glaires. C’était mauvais, c’était cher et surtout c’était attristant. En voilà assez, se dit M. Folantin, essayons d’autre chose. Mais partout il en était de même ; les inconvénients variaient en même temps que les râteliers ; chez les marchands de vins distingués, la nourritures était meilleure, le vin moins âpre, les parts plus copieuses, mais en thèse générale, le repas durait deux heures, le garçon étant occupé à servir les ivrognes postés en bas devant le comptoir ; d’ailleurs, dans ce déplorable quartier, la boustifaille se composait d’un ordinaire, de côtelettes et de beefstecks qu’on payait bon prix parce que, pour ne pas vous mettre avec les ouvriers, le patron vous enfermait dans une salle à part et allumait deux branches de gaz.
Enfin, en descendant plus bas, en fréquentant les purs mannezingues ou les bibines de dernier ordre, la compagnie était répulsive et la saleté stupéfiante ; la carne fétidait, les verres avaient des ronds de bouches encore marqués, les couteaux était dépolis et gras et les couverts conservaient dans leurs filets le jaune des œufs mangés.
M. Folantin se demanda si le changement était profitable, attendu que le vin était partout chargé de litharge et coupé d’eau de pompe, que les œufs n’étaient jamais cuits comme on les désirait, que la viande était partout privée de suc, que les légumes cuits à l’eau ressemblaient aux vestiges des maisons centrales ; mais il s’entêta ; – à force de chercher, je trouverai peut-être, – et il continua à rôder par les cabarets, par les crèmeries ; seulement, au lieu de se débiliter, sa lassitude s’accrut, surtout quand, descendant de chez lui, il aspirait, dans les escaliers, l’odeur des potages, il voyait des raies de lumière sous les portes, il rencontrait des gens venant de la cave, avec des bouteilles, il entendait des pas affairés courir dans les pièces ; tout, jusqu’au parfum qui s’échappait de la loge de son concierge, assis, les coudes sur la table, et la visière de sa casquette ternie par la buée montant de sa jatte de soupe, avivait ses regrets. Il en arrivait presque à se repentir d’avoir balayé la mère Chabanel, cet odieux cent-garde. – Si j’avais eu les moyens, je l’aurais gardée, malgré ses désolantes mœurs, se dit-il.
- Singing in The RainHabitué du forum
Merci pour ces pistes !
- Singing in The RainHabitué du forum
J'ai aussi trouvé le site "Chef Simon" qui foisonne de textes culinaires :
http://chefsimon.com/litterature/index.html
Une mine d'or de textes variés recensés par un chef cuisinier.
http://chefsimon.com/litterature/index.html
Une mine d'or de textes variés recensés par un chef cuisinier.
- henrietteMédiateur
Sinon, tu as aussi le passage de Cyrano dans la pâtisserie avec la recette rimée des tartelettes amandine par Ragueneau.
- menerveOracle
Ponge plat de poisson frit
Je vais regarder dans mes dossiers et te copier des textes...mais pour l'instant ce qui urge c'est la pintade farcie aux pommes et aux raisins secs accompagnée de radis blancs caramélisés au miel et jus d'orange!
Je vais regarder dans mes dossiers et te copier des textes...mais pour l'instant ce qui urge c'est la pintade farcie aux pommes et aux raisins secs accompagnée de radis blancs caramélisés au miel et jus d'orange!
- InvitéNGrand sage
nuages a écrit:henriette a écrit:Le Festin de Babette, soit la nouvelle de K. Blixen, soit le film.
En poésie La Pomme de terre de Ponge.
oui ma première idée: le festin de Babette (superbe)
Ponge: le pain
plus dur: la disparition de la nourriture dans Fin de partie de Beckett
J'ai adoré le Festin de babette en film
Sinon avez vous des idées de tableaux ( à part les natures mortes de cézanne ? ) et l'orange bleue de Man Ray ( qui ne se mange pas ) et les Mangeurs de pommes de terre de Van Gogh ?
Je sais je suis encore HS :boulet:
- InvitéNGrand sage
menerve a écrit:Ponge plat de poisson frit
Je vais regarder dans mes dossiers et te copier des textes...mais pour l'instant ce qui urge c'est la pintade farcie aux pommes et aux raisins secs accompagnée de radis blancs caramélisés au miel et jus d'orange!
Dis donc quel repas de fête :gouteur:
- MagisterNiveau 5
A comparer avec : Niños comiendo en una tartera
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bartolom%C3%A9_Esteban_Perez_Murillo_013.jpg
- MagisterNiveau 5
Une de mes sources préférées en matière de tableaux est la Web Gallery of Art, site hongrois : wga.hu
J'en ai un trop bien :
Le goût, le dégoût, les gouttes, le bon goût et le mauvais goût, il y a de quoi s'amuser !
J'en ai un trop bien :
- Spoiler:
Le goût, le dégoût, les gouttes, le bon goût et le mauvais goût, il y a de quoi s'amuser !
- InvitéNGrand sage
Magister a écrit:Une de mes sources préférées en matière de tableaux est la Web Gallery of Art, site hongrois : wga.hu
J'en ai un trop bien :
- Spoiler:
Le goût, le dégoût, les gouttes, le bon goût et le mauvais goût, il y a de quoi s'amuser !
En effet une orgie du plus "mauvais" dé-goût !
Merci pour ces tableaux. J'aime surtout les natures mortes .
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