- JohnMédiateur
C'est l'heure du bilan pour la campagne intitulée Homo, bi, hétéro ? L'orientation sexuelle n'est pas toujours simple, qui avait été lancé en avril dernier, sous la pression associative, dans les collèges et lycées par le ministère de l'Education nationale. Un kit de communication, contenant affiches et cartes, avait été envoyé à chaque établissement scolaire. Le but étant de renvoyer les adolescents en questionnement sur leur sexualité vers la Ligne Azur (qui agit sur le modèle de SOS homophobie mais en matière de sexualité).
Six mois plus tard, le bilan est plutôt mitigé. La porte-parole du Collectif Éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire, Natacha Taurrisson, ne s'en cache d'ailleurs pas, «mais c'est un premier pas» relève-t-elle. D'après les chiffres obtenus par le collectif, près de la moitié des établissements indiquent ne pas avoir reçu de kit. «On ne se l'explique pas, mais on doute que La Poste ait perdu la moitié des envois» ironise-t-elle. Toujours selon cette étude, certains ont rangé la campagne en attendant la rentrée, tandis que d'autres l'ont jugée inappropriée. Pire, quand celle-ci est mise en place, dans 41% des cas, elle est confinée aux murs de l'infirmerie, restant du coup très peu visible.
Appels en augmentation
Malgré sa diffusion tardive et un peu confidentielle, la campagne a eu un véritable impact: le nombre d'appelants de la Ligne Azur a augmenté de 171%. «Cela prouve la nécessité de la campagne» souligne Natacha Taurrisson. L'analyse de 400 appels a permis de donner quelques informations sur le profil des adolescents: ceux-ci sont majoritairement des filles (à 52%, contre 18% l'an dernier) et appellent pour la première fois. A noter également l'importance du site internet, qui permet d'entrer en contact avec un interlocuteur par e-mail.
Alors que la diffusion de la campagne dans les collèges avait été l'un des principaux point de discorde entre les associations et le ministre Luc Chatel – «Il estimait qu'avant le lycée, on ne se pose pas de questions sur sa sexualité!» s'étonne encore la porte-parole. Le résultat donne raison aux associatifs, puisque près de 40% des appelants sont âgés de moins de 15 ans. De quoi également relancer le débat sur la prévention contre l'homophobie à l'école primaire, ce dont le ministère refuse toujours d'entendre parler (lire «Le Baiser de la lune»: tollé après l'opposition du ministre de l'Education).
«Il faut continuer»
Les membres du collectif s'accordent cependant pour dire qu'«Il faut donc continuer» les efforts. «Nous voulons d'abord que la campagne soit reconduite dès cette rentrée» revendique Natacha Taurisson. Egalement réclamée: la mise en place de groupes de travail au sein du ministère de l'Education, avant le prochain remaniement gouvernemental «qui nous ferait repartir à zéro». Ainsi qu'une vraie formation des personnels éducatifs qui se retrouvent parfois démunis face aux questions relatives à la sexualité ou à l'homophobie. De quoi se donner les moyens d'une campagne cette fois… totalement réussie.
Ligne Azur: 0 810 20 30 40 ou www.ligneazur.org.
Six mois plus tard, le bilan est plutôt mitigé. La porte-parole du Collectif Éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire, Natacha Taurrisson, ne s'en cache d'ailleurs pas, «mais c'est un premier pas» relève-t-elle. D'après les chiffres obtenus par le collectif, près de la moitié des établissements indiquent ne pas avoir reçu de kit. «On ne se l'explique pas, mais on doute que La Poste ait perdu la moitié des envois» ironise-t-elle. Toujours selon cette étude, certains ont rangé la campagne en attendant la rentrée, tandis que d'autres l'ont jugée inappropriée. Pire, quand celle-ci est mise en place, dans 41% des cas, elle est confinée aux murs de l'infirmerie, restant du coup très peu visible.
Appels en augmentation
Malgré sa diffusion tardive et un peu confidentielle, la campagne a eu un véritable impact: le nombre d'appelants de la Ligne Azur a augmenté de 171%. «Cela prouve la nécessité de la campagne» souligne Natacha Taurrisson. L'analyse de 400 appels a permis de donner quelques informations sur le profil des adolescents: ceux-ci sont majoritairement des filles (à 52%, contre 18% l'an dernier) et appellent pour la première fois. A noter également l'importance du site internet, qui permet d'entrer en contact avec un interlocuteur par e-mail.
Alors que la diffusion de la campagne dans les collèges avait été l'un des principaux point de discorde entre les associations et le ministre Luc Chatel – «Il estimait qu'avant le lycée, on ne se pose pas de questions sur sa sexualité!» s'étonne encore la porte-parole. Le résultat donne raison aux associatifs, puisque près de 40% des appelants sont âgés de moins de 15 ans. De quoi également relancer le débat sur la prévention contre l'homophobie à l'école primaire, ce dont le ministère refuse toujours d'entendre parler (lire «Le Baiser de la lune»: tollé après l'opposition du ministre de l'Education).
«Il faut continuer»
Les membres du collectif s'accordent cependant pour dire qu'«Il faut donc continuer» les efforts. «Nous voulons d'abord que la campagne soit reconduite dès cette rentrée» revendique Natacha Taurisson. Egalement réclamée: la mise en place de groupes de travail au sein du ministère de l'Education, avant le prochain remaniement gouvernemental «qui nous ferait repartir à zéro». Ainsi qu'une vraie formation des personnels éducatifs qui se retrouvent parfois démunis face aux questions relatives à la sexualité ou à l'homophobie. De quoi se donner les moyens d'une campagne cette fois… totalement réussie.
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