- KatiaNiveau 1
Bonjour,
Un gros éditeur me propose un contrat d'édition et j'aimerais avoir des informations pour savoir si le contrat proposé est cohérent ou non.
Avez-vous déjà publié des livres de type "cahier d'exercice" où l'élève écrit dessus ?
Quel était le pourcentage proposé ?
A combien d'exemplaires ça peut se vendre (quelle tranche de ventes) ?
Merci !
Un gros éditeur me propose un contrat d'édition et j'aimerais avoir des informations pour savoir si le contrat proposé est cohérent ou non.
Avez-vous déjà publié des livres de type "cahier d'exercice" où l'élève écrit dessus ?
Quel était le pourcentage proposé ?
A combien d'exemplaires ça peut se vendre (quelle tranche de ventes) ?
Merci !
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Ma chaîne sur l'étude de la langue
- KilmenyEmpereur
Si c'est Ellipses, fuis...
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- kai002Niveau 9
Ca dépend de la matière: dans les grandes matières les ventes sont importantes et ça peut rapporter beaucoup, dans les petites matières les ventes sont bien moins importantes et c'est plus pour "la gloire" que l'on participe à ces manuels. Ma maison d'édition donne 7% à l'ensemble des auteurs puis elle répartit ces 7% en fonction de la production effective de chacun des auteurs tout à la fin quand le manuel est publié.
- A TuinVénérable
Comme dit plus haut,.c'est intéressant intellectuellement mais jamais tu ne recevras une somme recouvrant le temps et l'investissement susceptibles d'être mobilisés pour cette création..
- TornadoNiveau 6
Pour ma part, je n'avais pas fait de manuels scolaire mais j'avais travaillé en édition jeunesse y'a une dizaine d'années. Une partie des pratiques devrait se retrouver avec les scolaires, mais à prendre avec pincettes:
Les tarifs pratiqués sont aux alentours des 6% pour la littérature jeunesse (en dessous, c'est que le DA se sucre au passage) , et peuvent monter un peu plus haut quand on arrive à négocier (rarement voire pas du tout quand on est un illustre inconnu). Pour l'édition adulte, c'est plus aux alentours des 10%. Parait que c'est rapport aux illustrations qui coutent cher à imprimer en jeunesse, ça sent plus la bonne excuse mais comme tous les éditeurs se sont alignés...
Attention, en cas de plusieurs auteurs, ce % des ventes est à partager. Dans le cas des albums jeunesses que j'ai fait, l'usage c'est souvent 2% pour l'auteur et 4% pour l'illustrateur car le travail est quand même nettement plus long.
Concernant le tirage, l'éditeur doit être en capacité de te renseigner directement sur le nombre approximatif de tirage qu'il prévoit même si ça ne figure pas dans le contrat. C'est très variable d'une sortie à l'autre, d'un éditeur à l'autre donc personne d'autre ne pourra te renseigner.
Enfin, il y a l'usage de l'a-valoir: une avance sur droit d'auteur qui peut d'ailleurs aller au delà de ce que le premier tirage va rapporter, nécessitant un éventuel retirage pour être totalement épurée. Il n'est pas remboursable, même si les droits n'atteignent finalement pas l'a valoir versé.
Ex: tu touche 4% des ventes d'un manuel à 10€ HT. Tu demandes (et obtient) un à valoir de 1000 €. L'éditeur tire 1000 exemplaires du manuel, tes droits d'auteurs se chiffres à 0.04 * 10 000 = 400 €. Tu conserves les 1000 € quoiqu'il arrive et tu ne toucheras plus de droits d'auteurs tant que l'éditeur n'aura pas procédé à un retirage (au moins 1500 exemplaires supplémentaires pour faire les 600 € que tu as déjà touché en avance).
L'a valoir permet de financer les auteurs quand l'éditeur tire à petit tirage (ou à tirage insuffisant au vu de ce que tu aimerais toucher) sans quoi certains finiraient par être payés 100 € brut pour un livre...
Attention à bien vérifier aussi ce qui est dit dans le contrat sur les droits voisins/ de prêts/ numériques: pour les droits de prêts, j'étais à 25% en tant qu'illustrateur (25% pour l'auteur et 50% pour l'éditeur) vu qu'il n'y a plus de frais d'imprimeur, de diffuseur, de distributeurs, ces droits voisins doivent être supérieurs aux droits normaux. J'imagine que dans le cas de scolaire, comme de plus en plus de choses sont numérisées, les droits numériques ont d'autant plus d'importance. Mais là, vraiment, je ne connais pas les pratiques. Je m'assurerai à minima qu'ils sont largement supérieurs au droits d'auteurs de la version papier. S'ils ne sont pas mentionnés, vérifie dans ce cas que tu ne cèdes que les droits papiers (quitte à faire rajouter une ligne les excluant explicitement): un nouveau contrat sera alors nécessaire pour que ton éditeur puisse les utiliser.
Autre point, si les droits d'auteurs ne sont pas directement négociables, y'a parfois possibilité de négocier des droits progressifs (ce qui suppose un livre qui marche, mais on n'est jamais à l'abri du succès^^): exemple: 4% jusqu'à 10 000 exemplaires, 4.5% entre 10 et 15 0000, etc
Ces droits progressifs visent à compenser le fait que les réimpressions sont moins chères que les premières impressions. Je ne sais pas dans quelle mesure cette pratique existe dans les scolaires, quels sont les % à demander, quels sont les tirages à mettre pour les différents palliers. Pour ma part, je demandais plus en gros à partir du second retirage, mais il n'y en a finalement jamais eu et je doute qu'il y en ait pour les scolaires en fait, les manuels devenant rapidement obsolètes.
En général, on se fait toujours avoir pour son premier contrat: on ne sait pas combien de temps le travail prend (et on est en plus très lent), quelles sont les pratiques tarifaires, à quoi il faut faire attention dans le contrat, et du coup, on ne sait pas combien il faut demander. Une chose est sûre: même en négociant bien, ça reste très mal payé.
Les tarifs pratiqués sont aux alentours des 6% pour la littérature jeunesse (en dessous, c'est que le DA se sucre au passage) , et peuvent monter un peu plus haut quand on arrive à négocier (rarement voire pas du tout quand on est un illustre inconnu). Pour l'édition adulte, c'est plus aux alentours des 10%. Parait que c'est rapport aux illustrations qui coutent cher à imprimer en jeunesse, ça sent plus la bonne excuse mais comme tous les éditeurs se sont alignés...
Attention, en cas de plusieurs auteurs, ce % des ventes est à partager. Dans le cas des albums jeunesses que j'ai fait, l'usage c'est souvent 2% pour l'auteur et 4% pour l'illustrateur car le travail est quand même nettement plus long.
Concernant le tirage, l'éditeur doit être en capacité de te renseigner directement sur le nombre approximatif de tirage qu'il prévoit même si ça ne figure pas dans le contrat. C'est très variable d'une sortie à l'autre, d'un éditeur à l'autre donc personne d'autre ne pourra te renseigner.
Enfin, il y a l'usage de l'a-valoir: une avance sur droit d'auteur qui peut d'ailleurs aller au delà de ce que le premier tirage va rapporter, nécessitant un éventuel retirage pour être totalement épurée. Il n'est pas remboursable, même si les droits n'atteignent finalement pas l'a valoir versé.
Ex: tu touche 4% des ventes d'un manuel à 10€ HT. Tu demandes (et obtient) un à valoir de 1000 €. L'éditeur tire 1000 exemplaires du manuel, tes droits d'auteurs se chiffres à 0.04 * 10 000 = 400 €. Tu conserves les 1000 € quoiqu'il arrive et tu ne toucheras plus de droits d'auteurs tant que l'éditeur n'aura pas procédé à un retirage (au moins 1500 exemplaires supplémentaires pour faire les 600 € que tu as déjà touché en avance).
L'a valoir permet de financer les auteurs quand l'éditeur tire à petit tirage (ou à tirage insuffisant au vu de ce que tu aimerais toucher) sans quoi certains finiraient par être payés 100 € brut pour un livre...
Attention à bien vérifier aussi ce qui est dit dans le contrat sur les droits voisins/ de prêts/ numériques: pour les droits de prêts, j'étais à 25% en tant qu'illustrateur (25% pour l'auteur et 50% pour l'éditeur) vu qu'il n'y a plus de frais d'imprimeur, de diffuseur, de distributeurs, ces droits voisins doivent être supérieurs aux droits normaux. J'imagine que dans le cas de scolaire, comme de plus en plus de choses sont numérisées, les droits numériques ont d'autant plus d'importance. Mais là, vraiment, je ne connais pas les pratiques. Je m'assurerai à minima qu'ils sont largement supérieurs au droits d'auteurs de la version papier. S'ils ne sont pas mentionnés, vérifie dans ce cas que tu ne cèdes que les droits papiers (quitte à faire rajouter une ligne les excluant explicitement): un nouveau contrat sera alors nécessaire pour que ton éditeur puisse les utiliser.
Autre point, si les droits d'auteurs ne sont pas directement négociables, y'a parfois possibilité de négocier des droits progressifs (ce qui suppose un livre qui marche, mais on n'est jamais à l'abri du succès^^): exemple: 4% jusqu'à 10 000 exemplaires, 4.5% entre 10 et 15 0000, etc
Ces droits progressifs visent à compenser le fait que les réimpressions sont moins chères que les premières impressions. Je ne sais pas dans quelle mesure cette pratique existe dans les scolaires, quels sont les % à demander, quels sont les tirages à mettre pour les différents palliers. Pour ma part, je demandais plus en gros à partir du second retirage, mais il n'y en a finalement jamais eu et je doute qu'il y en ait pour les scolaires en fait, les manuels devenant rapidement obsolètes.
En général, on se fait toujours avoir pour son premier contrat: on ne sait pas combien de temps le travail prend (et on est en plus très lent), quelles sont les pratiques tarifaires, à quoi il faut faire attention dans le contrat, et du coup, on ne sait pas combien il faut demander. Une chose est sûre: même en négociant bien, ça reste très mal payé.
- ysabelDevin
kai002 a écrit:Ca dépend de la matière: dans les grandes matières les ventes sont importantes et ça peut rapporter beaucoup, dans les petites matières les ventes sont bien moins importantes et c'est plus pour "la gloire" que l'on participe à ces manuels. Ma maison d'édition donne 7% à l'ensemble des auteurs puis elle répartit ces 7% en fonction de la production effective de chacun des auteurs tout à la fin quand le manuel est publié.
Avec le programme imposé en 1e en lettres, c'est vrai que ça doit pouvoir être intéressant je suppose, même si j'ai vraiment que les élèves n'échètent plus vraiment ce type de parascolaire, ils vont plutôt sur le net.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- KatiaNiveau 1
Merci beaucoup à tous pour vos réponses, toutes très utiles.
Les missions d'auteur m'ont toujours paru être payées convenablement. Mais il semblerait que les livres payés en droit d'auteur le soient largement moins.
Et un grand merci à Tornado d'avoir pris le temps de tout détailler ! J'avais pensé à demander un pourcentage variable (même si ça a été refusé), mais pas pour un second tirage. Et je n'avais vraiment pas pensé à l'idée de préciser les conditions pour le numérique.
Une question, si quelqu'un a une idée.
L'éditeur refuse une avance sur droits d'auteur. Est-ce que cela peut vouloir dire qu'ils ne parient pas sur la réussite de ce cahier d'exercices ?
Les missions d'auteur m'ont toujours paru être payées convenablement. Mais il semblerait que les livres payés en droit d'auteur le soient largement moins.
Et un grand merci à Tornado d'avoir pris le temps de tout détailler ! J'avais pensé à demander un pourcentage variable (même si ça a été refusé), mais pas pour un second tirage. Et je n'avais vraiment pas pensé à l'idée de préciser les conditions pour le numérique.
Une question, si quelqu'un a une idée.
L'éditeur refuse une avance sur droits d'auteur. Est-ce que cela peut vouloir dire qu'ils ne parient pas sur la réussite de ce cahier d'exercices ?
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- TornadoNiveau 6
Tu es toujours payée en "droits d'auteurs", c'est une obligation légale.
En fait, soit le tirage est défini à l'avance (ex: presse/ affichage) et dans ce cas on te verse tes droits d'auteurs en sachant dès le départ combien y'en aura, soit il ne l'est pas auquel cas c'est formulé en mode x% des ventes HT (entre 2 mais c'est du vol et 10 voire 12 % pour les auteurs à succès, à diviser par le nombre de contributeurs). En général, quand le tirage est défini à l'avance, c'est un gros tirage d'où l'impression que c'est plus juteux.
Je sais pas trop ce que tu appelles une avance sur droits d'auteurs car y'a deux pratiques:
- l'avance, versée au départ avant de toucher un crayon, préalablement au travail. Des arhes en somme, si le contrat venait à ne pas se faire et parce que ceux qui vivent de ça ont des frais et ne peuvent tout avancer. Très difficile à obtenir à moins d'être professionnel et reconnu et si ton éditeur a compris ça, pas étonnant qu'il ait refusé.
- l'à valoir, versé au moment de la publication du livre, qui est une avance sur les droits d'auteurs à percevoir, car normalement, tu es payé sur les ventes, qui elles ne sont comptabilisées qu'au bout d'un an. Donc au moment de la publication, si tu n'étais payé qu'en droit d'auteur, tu ne toucherais strictement rien.
Ton éditeur peut ne pas vouloir t'en verser pour deux raisons:
1/ il ne veut pas s'engager sur un tirage minimum et/ ou il est très mal diffusé et tes droits d'auteurs vont être ridicules
2/ il prévoit plein de contributeurs et ça va diviser d'autant les droits d'auteurs et tes droits d'auteurs vont être ridicules
Dans les deux cas, ça ne sent pas bon si c'est bien l'à valoir qu'il refuse (il est à mentionner dans le contrat si tu veux qu'il ait une valeur légale) car ça veut dire que tu n'as strictement aucune idée de ce que tu vas toucher (et s'il refuse l'à valoir, c'est que ça risque de ne pas être grand chose).
Après, faut être clair: si tu n'es pas l'auteur principal pour ne pas dire exclusif du livre, et que tu ne proposes par ailleurs pas un travail irremplaçable par le premier auteur/ illustrateur interchangeable venu (et y'en a des auteurs et illustrateurs talentueux sur le marché!), ton pouvoir de négociation est très faible pour ne pas dire nul.
Si tu es l'auteur exclusif ou quasi et/ou que tu as un travail original qui a de bonnes chances d'être publié ailleurs, c'est déjà pas la même chose. Précise bien que ce que tu veux ce n'est pas une avance mais un à valoir et demande lui ce qu'il est prêt à te fournir dans ce cadre, étant entendu, entre nous monsieur l'éditeur, qu'au vu du travail à engager, moi il me faut un minimum par principe au moment de la publication du livre, mais je sais me montrer raisonnable, ou truc du genre. Comme ça tu verras bien ce qu'il te propose. Et puis s'il ne veut toujours pas, bin c'est à prendre ou à laisser suivant si ce que tu cherches, c'est à te faire payer ou à publier quitte à le faire gratuitement ou presque, certains n'hésitant pas : d'un côté, ça casse le marché et rend la négociation plus dure pour les suivants, de l'autre, faut bien commencer quelque part et on ne peut avoir dès son premier livre des prétentions d'auteur reconnu^^
En fait, soit le tirage est défini à l'avance (ex: presse/ affichage) et dans ce cas on te verse tes droits d'auteurs en sachant dès le départ combien y'en aura, soit il ne l'est pas auquel cas c'est formulé en mode x% des ventes HT (entre 2 mais c'est du vol et 10 voire 12 % pour les auteurs à succès, à diviser par le nombre de contributeurs). En général, quand le tirage est défini à l'avance, c'est un gros tirage d'où l'impression que c'est plus juteux.
Je sais pas trop ce que tu appelles une avance sur droits d'auteurs car y'a deux pratiques:
- l'avance, versée au départ avant de toucher un crayon, préalablement au travail. Des arhes en somme, si le contrat venait à ne pas se faire et parce que ceux qui vivent de ça ont des frais et ne peuvent tout avancer. Très difficile à obtenir à moins d'être professionnel et reconnu et si ton éditeur a compris ça, pas étonnant qu'il ait refusé.
- l'à valoir, versé au moment de la publication du livre, qui est une avance sur les droits d'auteurs à percevoir, car normalement, tu es payé sur les ventes, qui elles ne sont comptabilisées qu'au bout d'un an. Donc au moment de la publication, si tu n'étais payé qu'en droit d'auteur, tu ne toucherais strictement rien.
Ton éditeur peut ne pas vouloir t'en verser pour deux raisons:
1/ il ne veut pas s'engager sur un tirage minimum et/ ou il est très mal diffusé et tes droits d'auteurs vont être ridicules
2/ il prévoit plein de contributeurs et ça va diviser d'autant les droits d'auteurs et tes droits d'auteurs vont être ridicules
Dans les deux cas, ça ne sent pas bon si c'est bien l'à valoir qu'il refuse (il est à mentionner dans le contrat si tu veux qu'il ait une valeur légale) car ça veut dire que tu n'as strictement aucune idée de ce que tu vas toucher (et s'il refuse l'à valoir, c'est que ça risque de ne pas être grand chose).
Après, faut être clair: si tu n'es pas l'auteur principal pour ne pas dire exclusif du livre, et que tu ne proposes par ailleurs pas un travail irremplaçable par le premier auteur/ illustrateur interchangeable venu (et y'en a des auteurs et illustrateurs talentueux sur le marché!), ton pouvoir de négociation est très faible pour ne pas dire nul.
Si tu es l'auteur exclusif ou quasi et/ou que tu as un travail original qui a de bonnes chances d'être publié ailleurs, c'est déjà pas la même chose. Précise bien que ce que tu veux ce n'est pas une avance mais un à valoir et demande lui ce qu'il est prêt à te fournir dans ce cadre, étant entendu, entre nous monsieur l'éditeur, qu'au vu du travail à engager, moi il me faut un minimum par principe au moment de la publication du livre, mais je sais me montrer raisonnable, ou truc du genre. Comme ça tu verras bien ce qu'il te propose. Et puis s'il ne veut toujours pas, bin c'est à prendre ou à laisser suivant si ce que tu cherches, c'est à te faire payer ou à publier quitte à le faire gratuitement ou presque, certains n'hésitant pas : d'un côté, ça casse le marché et rend la négociation plus dure pour les suivants, de l'autre, faut bien commencer quelque part et on ne peut avoir dès son premier livre des prétentions d'auteur reconnu^^
- KatiaNiveau 1
Merci beaucoup, tout ce tu dis est très éclairant.
En fait, j’ai employé le terme « avance », mais en précisant « avance une fois que le travail est terminé ». Je pense que l’éditrice a bien compris que c’était « à valoir » que je voulais dire.
Pour la suite des négociations, j’emploierai le bon terme.
L’ensemble des autrices toucherait 5,8% (dont 0,60% de direction d’ouvrage, ce qui enlève du pourcentage à ma coautrice et à moi)
2,60% pour moi pour 50% du nombre de pages.
J’ai dit que je trouvais cela faible ; elle m’a répondu qu’il s’agissait d’un cahier d’exercices et que c’était pareil pour tous les éditeurs. Et cela alors qu’il s’agit d’un nouveau format, qui demande des choix spécifiques.
En plus, l’éditrice a parlé de faire des exercices en ligne en complément à chaque chapitre (sans parler de rémunération supplémentaire).
J’ai bien conscience que mon pouvoir de négociation est faible, mais j’accorde davantage d’importance au fait de ne pas me faire avoir qu’au fait d’avoir mon nom sur un livre.
J'ai déjà travaillé sur de la "mission d'auteur" (conception de contenu numérique - payé une seule fois, mais plutôt bien - ou encore réflexion pour un appel d'offre), y compris chez cet éditeur. D'ailleurs, j'ai un contrat en cours chez eux pour réfléchir à une refonte d'une gamme de manuels. Et cela inclut une réflexion sur ce livre-là.
Et là, c'est un contrat au forfait pour une tâche précise.
En fait, j’ai employé le terme « avance », mais en précisant « avance une fois que le travail est terminé ». Je pense que l’éditrice a bien compris que c’était « à valoir » que je voulais dire.
Pour la suite des négociations, j’emploierai le bon terme.
L’ensemble des autrices toucherait 5,8% (dont 0,60% de direction d’ouvrage, ce qui enlève du pourcentage à ma coautrice et à moi)
2,60% pour moi pour 50% du nombre de pages.
J’ai dit que je trouvais cela faible ; elle m’a répondu qu’il s’agissait d’un cahier d’exercices et que c’était pareil pour tous les éditeurs. Et cela alors qu’il s’agit d’un nouveau format, qui demande des choix spécifiques.
En plus, l’éditrice a parlé de faire des exercices en ligne en complément à chaque chapitre (sans parler de rémunération supplémentaire).
J’ai bien conscience que mon pouvoir de négociation est faible, mais j’accorde davantage d’importance au fait de ne pas me faire avoir qu’au fait d’avoir mon nom sur un livre.
J'ai déjà travaillé sur de la "mission d'auteur" (conception de contenu numérique - payé une seule fois, mais plutôt bien - ou encore réflexion pour un appel d'offre), y compris chez cet éditeur. D'ailleurs, j'ai un contrat en cours chez eux pour réfléchir à une refonte d'une gamme de manuels. Et cela inclut une réflexion sur ce livre-là.
Et là, c'est un contrat au forfait pour une tâche précise.
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- TornadoNiveau 6
Le DA qui se sucre, c'est hélas une pratique qui existe ailleurs mais que je trouve pour ma part abjecte, en particulier quand les droits d'auteurs sont déjà à 6% et que le DA n'amène pas ou peu de valeur ajoutée (ce qui est le cas quand tu es illustrateur et que tu fais un livre d'édition, c'est l'illustrateur le da).
Ca devrait être pris sur la part éditeur: après tout, c'est son travail.
Là, pour du scolaire, y'a peut etre beaucoup plus à diriger (notamment tout ce qui est charte graphique de la collection), ça se justifie peut être je ne sais pas. Là dessus tu ne pourras pas négocier.
Le problème des gros éditeurs, c'est qu'ils ont des pratiques "à prendre ou à laisser" très défavorables aux auteurs et qu'ils ont en général toujours plein d'autres auteurs pour te remplacer au pied levé si tu deviens exigeant... Et le deuxième problème que tu as, c'est que tu as déjà travaillé avec cet éditeur, que c'est donc potentiellement un client futur avec lequel il faut éviter de se fâcher si tu comptes rebosser avec lui, et que tu n'en as pas d'autres chez qui publier donc pas d'alternative.
Difficile dans ces deux conditions de négocier et ton éditeur le sait bien car pour négocier correctement, faut être en capacité de refuser le contrat et ne pas être remplaçable.
Les exercices en plus, méfiance: c'est clairement de l'abus là. C'est du travail en plus qui ne peut s'entendre que s'il est payé, sauf si vraiment ça te prend cinq minutes. Moi je circonscrirai ça à quelques exercices gratuits (pas plus d'une demi journée voire une journée de travail pour le livre), et après il paie, en lui indiquant tout de suite quel tarif j'en veux, quitte à en proposer deux: un pour les exercices d'applications rapide à faire et un pour des exercices plus longs avec un vrai travail d'énoncé. Mais je dis ça sans rien connaître de l'édition scolaire alors à prendre avec pincettes. En tout cas, je circonscrirai tout de suite le truc.
Ca devrait être pris sur la part éditeur: après tout, c'est son travail.
Là, pour du scolaire, y'a peut etre beaucoup plus à diriger (notamment tout ce qui est charte graphique de la collection), ça se justifie peut être je ne sais pas. Là dessus tu ne pourras pas négocier.
Le problème des gros éditeurs, c'est qu'ils ont des pratiques "à prendre ou à laisser" très défavorables aux auteurs et qu'ils ont en général toujours plein d'autres auteurs pour te remplacer au pied levé si tu deviens exigeant... Et le deuxième problème que tu as, c'est que tu as déjà travaillé avec cet éditeur, que c'est donc potentiellement un client futur avec lequel il faut éviter de se fâcher si tu comptes rebosser avec lui, et que tu n'en as pas d'autres chez qui publier donc pas d'alternative.
Difficile dans ces deux conditions de négocier et ton éditeur le sait bien car pour négocier correctement, faut être en capacité de refuser le contrat et ne pas être remplaçable.
Les exercices en plus, méfiance: c'est clairement de l'abus là. C'est du travail en plus qui ne peut s'entendre que s'il est payé, sauf si vraiment ça te prend cinq minutes. Moi je circonscrirai ça à quelques exercices gratuits (pas plus d'une demi journée voire une journée de travail pour le livre), et après il paie, en lui indiquant tout de suite quel tarif j'en veux, quitte à en proposer deux: un pour les exercices d'applications rapide à faire et un pour des exercices plus longs avec un vrai travail d'énoncé. Mais je dis ça sans rien connaître de l'édition scolaire alors à prendre avec pincettes. En tout cas, je circonscrirai tout de suite le truc.
- KatiaNiveau 1
Effectivement, le DA qui récupère un pourcentage alors que tu fais toute l'illustration, ça paraît choquant !
Est-ce que tu sais à qui correspond le DA dans mon cas ? A la directrice éditoriale avec qui on a des réunions ? Ou à quelqu'un d'autre que je ne connais pas ?
La personne qui a 0,60%, c'est une ancienne autrice avec beaucoup d'expérience et qui vient donner des conseils.
Mon hypothèse (ce n'est qu'une hypothèse), c'est :
- je suis considérée comme calée en numérique (j'ai d'ailleurs été démarchée dans l'optique de développer leur numérique, même si je fais tout sauf ça - je ne fais rien de ce que l'on m'a promis au départ)
- l'éditeur pense qu'un nouvel auteur doit être mal payée
- Conséquence : l'éditeur veut faire un bêta-test, à la fois sur le nouveau livre à écrire, mais aussi sur le numérique lié à ce livre (5 ou 6 exercices sur chaque chapitre - avec un étayage qui demande du temps de conception), en payant le moins possible.
Du coup, la seule possibilité pour moi, c'est comme tu le dis, de demander un paiement à part des exercices avec session des droits.
Intéressante, l'idée de fixer moi-même le tarif de conception des exercices numériques. Ils n'en ont pas, donc ne doivent pas avoir de grilles.
De fortes chances d'échec de la négociation, car ça leur demanderait un budget : la proposition de contrat sans aucun à valoir veut dire qu'ils n'ont pas l'intention d'investir. Je suis remplaçable - la coautrice, beaucoup moins exigeante que moi, étant capable de mettre en place les nouveautés sur les exercices ; j'ai déjà fait tout le boulot de réflexion avec mon contrat actuel, y compris le schéma simplifié de présentation visuelle des leçons et le sommaire du livre.
(Ils refusent l'à valoir donc pensent que le livre ne se vendra pas, et à côté de ça, le refus de pourcentage variable en fonction des ventes laisse penser qu'ils envisagent l'éventualité de ventes inespérées ; ils veulent le beurre et l'argent du beurre : ne pas perdre si ça ne se vend pas, et gagner beaucoup si ça se vend ; ce n'est pas à moi de prendre le risque pour l'éditeur, mais de lui laisser le jackpot en cas de coup de chance)
Je suis en capacité de refuser le contrat, car j'enseigne à temps plein (et j'ai une chaîne YouTube qui a quand même de la visibilité ; si un jour il me prend l'idée d'écrire un livre qui rapporte trois fois rien, j'en aurai l'opportunité sans problème).
Est-ce que tu sais à qui correspond le DA dans mon cas ? A la directrice éditoriale avec qui on a des réunions ? Ou à quelqu'un d'autre que je ne connais pas ?
La personne qui a 0,60%, c'est une ancienne autrice avec beaucoup d'expérience et qui vient donner des conseils.
Mon hypothèse (ce n'est qu'une hypothèse), c'est :
- je suis considérée comme calée en numérique (j'ai d'ailleurs été démarchée dans l'optique de développer leur numérique, même si je fais tout sauf ça - je ne fais rien de ce que l'on m'a promis au départ)
- l'éditeur pense qu'un nouvel auteur doit être mal payée
- Conséquence : l'éditeur veut faire un bêta-test, à la fois sur le nouveau livre à écrire, mais aussi sur le numérique lié à ce livre (5 ou 6 exercices sur chaque chapitre - avec un étayage qui demande du temps de conception), en payant le moins possible.
Du coup, la seule possibilité pour moi, c'est comme tu le dis, de demander un paiement à part des exercices avec session des droits.
Intéressante, l'idée de fixer moi-même le tarif de conception des exercices numériques. Ils n'en ont pas, donc ne doivent pas avoir de grilles.
De fortes chances d'échec de la négociation, car ça leur demanderait un budget : la proposition de contrat sans aucun à valoir veut dire qu'ils n'ont pas l'intention d'investir. Je suis remplaçable - la coautrice, beaucoup moins exigeante que moi, étant capable de mettre en place les nouveautés sur les exercices ; j'ai déjà fait tout le boulot de réflexion avec mon contrat actuel, y compris le schéma simplifié de présentation visuelle des leçons et le sommaire du livre.
(Ils refusent l'à valoir donc pensent que le livre ne se vendra pas, et à côté de ça, le refus de pourcentage variable en fonction des ventes laisse penser qu'ils envisagent l'éventualité de ventes inespérées ; ils veulent le beurre et l'argent du beurre : ne pas perdre si ça ne se vend pas, et gagner beaucoup si ça se vend ; ce n'est pas à moi de prendre le risque pour l'éditeur, mais de lui laisser le jackpot en cas de coup de chance)
Je suis en capacité de refuser le contrat, car j'enseigne à temps plein (et j'ai une chaîne YouTube qui a quand même de la visibilité ; si un jour il me prend l'idée d'écrire un livre qui rapporte trois fois rien, j'en aurai l'opportunité sans problème).
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- TornadoNiveau 6
Je pense que là tout de même, pour toute la partie numérique, il faudrait que tu trouves quelqu'un qui a l'habitude de faire du scolaire pour mieux te conseiller que moi. Les pratiques doivent être très différentes de ce qui se pratique en littérature jeunesse et quand je publiais encore, c'était le début du numérique donc tout sauf systématique.
En scolaire maintenant, j'ai l'impression que c'est un peu une obligation d'en avoir et je n'ai aucune idée de si les auteurs font ces exercices à l'oeil en mode "ca fait partie du package" ou qu'au contraire, ce type de travail fait l'objet systématique d'un avenant voire d'un deuxième contrat.
DA c'est direction artistique. Mais après ce que ça recouvre, aucune idée. Ca m'a du coup toujours paru être un maillon inutile à nourrir dans la chaîne du livre. Je n'en avais pas avec mon petit éditeur, c'est un de mes potes qui avait découvert le concept en bossant une fois avec un gros éditeur commençant par Hach pour ne pas le nommer.
J'imagine que ça doit être ça effectivement: un conseiller en matière de charte graphique, rédaction, présentation, relecture, ou que sais je, dans l'idée d'intégrer ton livre dans une plus vaste collection, pour présenter une certaine unité avec le reste de la collection d'une part, et d'autre part, bénéficier de conseil pour le rendre plus percutant, lisible, ou que sais je d'autre.
En scolaire maintenant, j'ai l'impression que c'est un peu une obligation d'en avoir et je n'ai aucune idée de si les auteurs font ces exercices à l'oeil en mode "ca fait partie du package" ou qu'au contraire, ce type de travail fait l'objet systématique d'un avenant voire d'un deuxième contrat.
DA c'est direction artistique. Mais après ce que ça recouvre, aucune idée. Ca m'a du coup toujours paru être un maillon inutile à nourrir dans la chaîne du livre. Je n'en avais pas avec mon petit éditeur, c'est un de mes potes qui avait découvert le concept en bossant une fois avec un gros éditeur commençant par Hach pour ne pas le nommer.
J'imagine que ça doit être ça effectivement: un conseiller en matière de charte graphique, rédaction, présentation, relecture, ou que sais je, dans l'idée d'intégrer ton livre dans une plus vaste collection, pour présenter une certaine unité avec le reste de la collection d'une part, et d'autre part, bénéficier de conseil pour le rendre plus percutant, lisible, ou que sais je d'autre.
- KatiaNiveau 1
Ne t'inquiète pas, j'avais l'intention de négocier le numérique avant que tu m'en parles.
Que ce soit une pratique courante ou non aujourd'hui, peu importe.
Mais de mon point de vue :
- Soit il y a un fort pourcentage de droits d'auteur, car on parie que la présence de beaucoup de numérique va vendre.
- Soit il y a un paiement à part
Mais pas un faible pourcentage avec du boulot gratuit en plus. Il faut choisir.
Concrètement, je note qu'il y a peu d'exercices numériques chez les autres éditeurs (juste quelques uns alors qu'on me demande quelque chose de complet et de novateur), que certains sont faits par des comédiens (enregistrements audio etc.), donc avec contrat à part, et que, chez d'autres, il y a un pack numérique payable à part, donc payé à part pour les auteurs.
Merci pour toutes les informations que tu m'as données !
Que ce soit une pratique courante ou non aujourd'hui, peu importe.
Mais de mon point de vue :
- Soit il y a un fort pourcentage de droits d'auteur, car on parie que la présence de beaucoup de numérique va vendre.
- Soit il y a un paiement à part
Mais pas un faible pourcentage avec du boulot gratuit en plus. Il faut choisir.
Concrètement, je note qu'il y a peu d'exercices numériques chez les autres éditeurs (juste quelques uns alors qu'on me demande quelque chose de complet et de novateur), que certains sont faits par des comédiens (enregistrements audio etc.), donc avec contrat à part, et que, chez d'autres, il y a un pack numérique payable à part, donc payé à part pour les auteurs.
Merci pour toutes les informations que tu m'as données !
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- TornadoNiveau 6
Je pense que les éditeurs où y'a peu d'exercices en plus sont ceux pour lesquels les auteurs n'ont pas été payé
Proposer un vrai contenu numérique interactif et tout, c'est un boulot de dingue.
Proposer un vrai contenu numérique interactif et tout, c'est un boulot de dingue.
- AudreyOracle
Katia a écrit:Ne t'inquiète pas, j'avais l'intention de négocier le numérique avant que tu m'en parles.
Que ce soit une pratique courante ou non aujourd'hui, peu importe.
Mais de mon point de vue :
- Soit il y a un fort pourcentage de droits d'auteur, car on parie que la présence de beaucoup de numérique va vendre.
- Soit il y a un paiement à part
Mais pas un faible pourcentage avec du boulot gratuit en plus. Il faut choisir.
Concrètement, je note qu'il y a peu d'exercices numériques chez les autres éditeurs (juste quelques uns alors qu'on me demande quelque chose de complet et de novateur), que certains sont faits par des comédiens (enregistrements audio etc.), donc avec contrat à part, et que, chez d'autres, il y a un pack numérique payable à part, donc payé à part pour les auteurs.
Merci pour toutes les informations que tu m'as données !
Eh, oh, pas trop vite quand même, il y a la collection TDLab chez Nathan, qui propose un sacré outil informatique!
- KatiaNiveau 1
Oui, Tornado, c'est un boulot dingue si on utilise les possibilités offertes par le numériques (et c'est ce qu'on me demande).
Je ne dis pas le contraire, Audrey. Il y a très peu d'exercices accessibles gratuitement avec un QR code par exemple.
Chez TD Lab, c'est une souscription à part. Donc l'auteur a été payé.
Je ne dis pas le contraire, Audrey. Il y a très peu d'exercices accessibles gratuitement avec un QR code par exemple.
Chez TD Lab, c'est une souscription à part. Donc l'auteur a été payé.
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