- GombrichNiveau 5
Bonjour, je travaille actuellement sur une séquence sur le théâtre, et plus précisément sur la dispute, le conflit au théâtre (manuel Belin 4ème). Je suis en train de construire une séance de vocabulaire sur ce thème, et là je sèche un peu... J'ai prévu :
- un exercice sur les synonymes de se disputer et donc les différents niveaux de langue (ça permet aussi de réviser les verbes pronominaux et l'accord du pp).
- un exercice sur les antonymes de conflit (il y en a beaucoup moins que les synonymes... sans réfléchir, j'ai trouvé paix, concorde, entente et éventuellement réconciliation).
- des mots croisés avec les synonymes de conflit.
- je pensais aussi un exercice sur les familles de mots pour repérer quelques faits orthographiques : genre combat /combattant/combatif
- je pensais aussi travailler sur guerre au sens propre et figuré, et j'aurais aimé travailler en contexte. L'idéal aurait été que je trouve un magnifique extrait avec le champ lexical de la guerre au sens propre (au pire je prends Candide, même si je peux trouver mieux...), et en regard un splendide extrait avec guerre au sens figuré (j'ai désespérément cherché du côté de Racine mais en vain).
Auriez-vous des idées de textes, des idées d'exercices pour enrichir ou améliorer mon affaire ? Je vous enverrai la fiche une fois terminée, si vous êtes intéressés.
Mille mercis
- un exercice sur les synonymes de se disputer et donc les différents niveaux de langue (ça permet aussi de réviser les verbes pronominaux et l'accord du pp).
- un exercice sur les antonymes de conflit (il y en a beaucoup moins que les synonymes... sans réfléchir, j'ai trouvé paix, concorde, entente et éventuellement réconciliation).
- des mots croisés avec les synonymes de conflit.
- je pensais aussi un exercice sur les familles de mots pour repérer quelques faits orthographiques : genre combat /combattant/combatif
- je pensais aussi travailler sur guerre au sens propre et figuré, et j'aurais aimé travailler en contexte. L'idéal aurait été que je trouve un magnifique extrait avec le champ lexical de la guerre au sens propre (au pire je prends Candide, même si je peux trouver mieux...), et en regard un splendide extrait avec guerre au sens figuré (j'ai désespérément cherché du côté de Racine mais en vain).
Auriez-vous des idées de textes, des idées d'exercices pour enrichir ou améliorer mon affaire ? Je vous enverrai la fiche une fois terminée, si vous êtes intéressés.
Mille mercis
- AbraxasDoyen
Relire Qui a peur de Virginia Woolf… Question conflit, ça se pose un peu là.
- henrietteMédiateur
Pour la guerre au sens figuré, , Dom Juan I,2 :
DOM JUAN: Quoi? tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux! Non, non: la constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cours. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d'une conquête à faire. Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs: je me sens un cœur à aimer toute la terre; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.
DOM JUAN: Quoi? tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux! Non, non: la constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cours. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d'une conquête à faire. Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs: je me sens un cœur à aimer toute la terre; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.
- GombrichNiveau 5
Merci pour cette tirade de don Juan, c'est parfait !
- JohnMédiateur
Tandis que je parlais ainsi, je sentais son cœur palpiter avec violence ; j’observais l’altération de sa figure ; je voyais surtout les larmes la suffoquer, & ne couler cependant que rares & pénibles. Ce ne fut qu’alors que je pris le parti de feindre de m’éloigner ; aussi me retenant avec force : "Non, écoutez-moi, dit-elle vivement. - Laissez-moi, répondis-je. - Vous m’écouterez, je le veux. - Il faut vous fuir, il le faut ! - Non ! s’écria-t-elle…" A ce dernier mot elle se précipita, ou plutôt tomba évanouie entre mes bras. Comme je doutais encore d’un si heureux succès, je feignis un grand effroi ; mais tout en m’effrayant, je la conduisais, ou la portais, vers le lieu précédemment désigné pour le champ de ma gloire ; & en effet, elle ne revint à elle que soumise & déjà livrée à son heureux vainqueur.
Jusque-là, ma belle amie, vous me trouverez, je crois, une pureté de méthode qui vous fera plaisir ; & vous verrez que je ne me suis écarté en rien des vrais principes de cette guerre, que nous avons remarqué souvent être si semblable à l’autre. Jugez-moi donc comme Turenne ou Frédéric. J’ai forcé à combattre l’ennemi qui ne voulait que temporiser ; je me suis donné, par de savantes manœuvres, le choix du terrain & celui des dispositions ; j’ai su inspirer la sécurité à l’ennemi, pour le joindre plus facilement dans sa retraite ; j’ai su y faire succéder la terreur, avant d’en venir au combat ; je n’ai rien mis au hasard, que par la considération d’un grand avantage en cas de succès, & la certitude des ressources en cas de défaite ; enfin, je n’ai engagé l’action qu’avec une retraite assurée, par où je puisse couvrir & conserver tout ce que j’avais conquis précédemment. C’est, je crois, tout ce qu’on peut faire ; mais je crains, à présent, de m’être amolli comme Annibal dans les délices de Capoue. Voilà ce qui est arrivé depuis.
Les Liaisons dangereuses, lettre 125.
Jusque-là, ma belle amie, vous me trouverez, je crois, une pureté de méthode qui vous fera plaisir ; & vous verrez que je ne me suis écarté en rien des vrais principes de cette guerre, que nous avons remarqué souvent être si semblable à l’autre. Jugez-moi donc comme Turenne ou Frédéric. J’ai forcé à combattre l’ennemi qui ne voulait que temporiser ; je me suis donné, par de savantes manœuvres, le choix du terrain & celui des dispositions ; j’ai su inspirer la sécurité à l’ennemi, pour le joindre plus facilement dans sa retraite ; j’ai su y faire succéder la terreur, avant d’en venir au combat ; je n’ai rien mis au hasard, que par la considération d’un grand avantage en cas de succès, & la certitude des ressources en cas de défaite ; enfin, je n’ai engagé l’action qu’avec une retraite assurée, par où je puisse couvrir & conserver tout ce que j’avais conquis précédemment. C’est, je crois, tout ce qu’on peut faire ; mais je crains, à présent, de m’être amolli comme Annibal dans les délices de Capoue. Voilà ce qui est arrivé depuis.
Les Liaisons dangereuses, lettre 125.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
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- invite_EHNiveau 3
Salut je suis assez interessée par ta séance, pourrais tu me lenvoyer ? peut etre ai je quelque chose qui peut tinteresser aussi.
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