Page 1 sur 2 • 1, 2
- V.MarchaisEmpereur
Bonsoir,
Vous êtes plusieurs à demander comment ça marche, écrire un manuel, comment on est "recruté" (ben on l'est pas !), comment se passe le travail, s'il y a beaucoup de boulot (ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ), etc. Alors plutôt que de raconter en boucle ma propre expérience, plutôt limitée, comme je sais qu'il y a sur le forum d'autres auteurs de manuel, j'ouvre ce fil. Vous pourrez y poser vos questions.
Pierre et les autres, venez en renfort !
Vous êtes plusieurs à demander comment ça marche, écrire un manuel, comment on est "recruté" (ben on l'est pas !), comment se passe le travail, s'il y a beaucoup de boulot (ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ), etc. Alors plutôt que de raconter en boucle ma propre expérience, plutôt limitée, comme je sais qu'il y a sur le forum d'autres auteurs de manuel, j'ouvre ce fil. Vous pourrez y poser vos questions.
Pierre et les autres, venez en renfort !
- V.MarchaisEmpereur
D'abord, une lapalissade : pour publier un manuel, il faut avoir un manuel à proposer.
Les éditeurs n'embauchent pas pour des commandes précises - enfin, pas sur ce type d'ouvrage. Mais j'ai une copine qui fait des bouquins genre "profil d'une oeuvre", pour un éditeur : ça, oui, c'est des commandes, mais c'est encore autre chose que les manuels.
Pour un manuel, on a un projet, envie de proposer un contenu particulier, on présente le concept, on élabore un sommaire et on rédige un ou deux chapitre pour illustrer tout cela concrètement. On envoie tout ça aux éditeurs sur la place, et on attend. Si certains sont intéressés, ils vous donnent un RV pour en causer. Sinon, non.
C'est pas plus compliqué que ça.
Les éditeurs n'embauchent pas pour des commandes précises - enfin, pas sur ce type d'ouvrage. Mais j'ai une copine qui fait des bouquins genre "profil d'une oeuvre", pour un éditeur : ça, oui, c'est des commandes, mais c'est encore autre chose que les manuels.
Pour un manuel, on a un projet, envie de proposer un contenu particulier, on présente le concept, on élabore un sommaire et on rédige un ou deux chapitre pour illustrer tout cela concrètement. On envoie tout ça aux éditeurs sur la place, et on attend. Si certains sont intéressés, ils vous donnent un RV pour en causer. Sinon, non.
C'est pas plus compliqué que ça.
- AëmielExpert
C'est juste des tonnes de boulot, quoi.V.Marchais a écrit: C'est pas plus compliqué que ça.
_________________
Auteur
- V.MarchaisEmpereur
En fait, c'est quand on signe un contrat que les emmerdes commencent...
C'est dur physiquement, mais c'est aussi très gratifiant, très stimulant.
C'est dur physiquement, mais c'est aussi très gratifiant, très stimulant.
- AëmielExpert
J'imagine, oui, que c'est extrêmement stimulant... sauf financièrement !
_________________
Auteur
- V.MarchaisEmpereur
Ben là, honnêtement, ça devrait aller mieux.
Mais il y a eu des années à perte, c'est sûr.
Mais il y a eu des années à perte, c'est sûr.
- Pierre_au_carréGuide spirituel
V.Marchais a écrit:
Pierre et les autres, venez en renfort !
J'aurais dû garder les multiples messages privés que j'ai envoyés depuis 2 ans, alors...
La rédaction d'un manuel, ça fait très peu d'auteurs : quelques grandes maisons, 3 ou 4 auteurs par manuel, ça fait peu...
Il y a beaucoup plus d'auteurs dans le parascolaire de façon (beaucoup) plus large.
J'avais travaillé pour un manuel (non paru finalement ) où je répondais à une commande justement, mais c'était une petite maison à peine créée et payé "forfaitairement" car il y avait des mises à jour.
Sinon j'ai travaillé pour des cahiers d'exercice ce printemps qui doivent sortir sans doute cet automne, mais c'est encore une (toute) petite maison, alors...
Ne faisant que ça, je préfère les travaux du type "prestation de service" où les droits d'auteurs sont forfaitaires (on connait la somme...) mais du coup c'est un peu moins une "œuvre de l'esprit".
De toutes façons, je suis obligé de faire comme ça (et on ne me propose pas plus ).
- Pierre_au_carréGuide spirituel
sérafina a écrit:J'imagine, oui, que c'est extrêmement stimulant... sauf financièrement !
Les droits proportionnels (situation normale), c'est quitte ou double...
J'aime bien cette façon d'aborder l'enseignement ... sans les élèves.
Et de travailler et réfléchir comme un écrivain reclus. :lecteur:
- V.MarchaisEmpereur
Je suis un écrivain reclus avec des mômes hurlants qui lui courent dans les pattes...
Tout de suite, ça fait moins rêver, pas vrai ?
Tout de suite, ça fait moins rêver, pas vrai ?
- Pierre_au_carréGuide spirituel
V.Marchais a écrit:Je suis un écrivain reclus avec des mômes hurlants qui lui courent dans les pattes...
Tout de suite, ça fait moins rêver, pas vrai ?
T'inquiètes, moi aussi de temps en temps...
Mais les cloisons en torchis sont idéales pour l'isolation sonore : on n'entend même pas la musique dans la pièce d'à côté.
- User2350Niveau 7
V.Marchais a écrit:En fait, c'est quand on signe un contrat que les emmerdes commencent...
C'est dur physiquement, mais c'est aussi très gratifiant, très stimulant.
Je confirme : en ce moment, je ne dors presque plus.
Vivement le mois de mars...
- Pierre_au_carréGuide spirituel
V.Marchais a écrit:En fait, c'est quand on signe un contrat que les emmerdes commencent...
C'est dur physiquement, mais c'est aussi très gratifiant, très stimulant.
Tiens d'ailleurs, comment ça se passe : des dates de remises (échelonnées) programmées dans le contrat ?
Car j'imagine que c'est nécessaire, pour l'éditeur comme pour l'auteur...
Pour ma part les contrats me prennent souvent entre 150 et 250 h, où je rend les fichiers au fur et à mesure, mais pour un manuel il doit falloir beaucoup plus de temps.
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Miguel a écrit:V.Marchais a écrit:En fait, c'est quand on signe un contrat que les emmerdes commencent...
C'est dur physiquement, mais c'est aussi très gratifiant, très stimulant.
Je confirme : en ce moment, je ne dors presque plus.
Vivement le mois de mars...
Euh, ça reste "agréable" quand même ?
- User2350Niveau 7
Pierre_au_carré a écrit:Miguel a écrit:V.Marchais a écrit:En fait, c'est quand on signe un contrat que les emmerdes commencent...
C'est dur physiquement, mais c'est aussi très gratifiant, très stimulant.
Je confirme : en ce moment, je ne dors presque plus.
Vivement le mois de mars...
Euh, ça reste "agréable" quand même ?
C'est agréable après.
- User2350Niveau 7
Pierre_au_carré a écrit:Miguel a écrit:V.Marchais a écrit:En fait, c'est quand on signe un contrat que les emmerdes commencent...
C'est dur physiquement, mais c'est aussi très gratifiant, très stimulant.
Je confirme : en ce moment, je ne dors presque plus.
Vivement le mois de mars...
Euh, ça reste "agréable" quand même ?
Plus de soirées, plus de week-ends, plus de jours libres et un disque dur en permanence en marche forcée...
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Miguel a écrit:Pierre_au_carré a écrit:Miguel a écrit:V.Marchais a écrit:En fait, c'est quand on signe un contrat que les emmerdes commencent...
C'est dur physiquement, mais c'est aussi très gratifiant, très stimulant.
Je confirme : en ce moment, je ne dors presque plus.
Vivement le mois de mars...
Euh, ça reste "agréable" quand même ?
Plus de soirées, plus de week-ends, plus de jours libres et un disque dur en permanence en marche forcée...
Et ben, je me dirais vite que "après" c'est aussi "avant"...
- DaphnéDemi-dieu
Juste une question aux "pros" : peut-on en vivre ??
Financièrement j'entends.
Ou est-ce que ça ne peut se concevoir qu'en plus ?
Financièrement j'entends.
Ou est-ce que ça ne peut se concevoir qu'en plus ?
- User2350Niveau 7
Daphné a écrit:Juste une question aux "pros" : peut-on en vivre ??
Financièrement j'entends.
Ou est-ce que ça ne peut se concevoir qu'en plus ?
Non, on ne peut pas en vivre. Par ailleurs, les éditeurs pour lesquels je travaille veulent justement des professeurs en exercice, participant aux jurys bac ou de BTS. Ils cherchent une expérience de terrain.
- DaphnéDemi-dieu
Miguel a écrit:Daphné a écrit:Juste une question aux "pros" : peut-on en vivre ??
Financièrement j'entends.
Ou est-ce que ça ne peut se concevoir qu'en plus ?
Non, on ne peut pas en vivre. Par ailleurs, les éditeurs pour lesquels je travaille veulent justement des professeurs en exercice, participant aux jurys bac ou de BTS. Ils cherchent une expérience de terrain.
OK, merci.
- V.MarchaisEmpereur
Je ne pense pas non plus qu'il soit possible d'en vivre.
Ca fait quatre ans que je bosse sur TDL. J'ai pris un 80% pour faire face et, pendant trois ans, cela a été à perte : mes droits d'auteur ne compensaient pas, loin de là, la perte de salaire due au temps partiel. Cette année, je sais que je vais rentrer dans mes frais, et même faire des bénéfices, parce que le livre a bien marché. Mais de toute façon, ramené à un salaire annuel, on reste dans une petite fraction, qui ne permet pas de faire vivre une famille.
Par ailleurs, je suis d'accord avec Miguel. Il ne serait pas très réaliste de prétendre écrire un livre à destination d'élèves qu'on ne fréquente plus. Les bonnes idées, les exercices efficaces, les explications qui passent, on les trouve au quotidien, en se frottant aux élèves et à leurs difficultés.
Si TDL 4e marche aussi bien que celui de 5e, je pourrai enfin me permettre de diminuer mon temps partiel pour mieux équilibrer travail et vie de famille, mais je n'imagine pas ne plus exercer mon métier et continuer de créer des supports pour les collègues.
Ca fait quatre ans que je bosse sur TDL. J'ai pris un 80% pour faire face et, pendant trois ans, cela a été à perte : mes droits d'auteur ne compensaient pas, loin de là, la perte de salaire due au temps partiel. Cette année, je sais que je vais rentrer dans mes frais, et même faire des bénéfices, parce que le livre a bien marché. Mais de toute façon, ramené à un salaire annuel, on reste dans une petite fraction, qui ne permet pas de faire vivre une famille.
Par ailleurs, je suis d'accord avec Miguel. Il ne serait pas très réaliste de prétendre écrire un livre à destination d'élèves qu'on ne fréquente plus. Les bonnes idées, les exercices efficaces, les explications qui passent, on les trouve au quotidien, en se frottant aux élèves et à leurs difficultés.
Si TDL 4e marche aussi bien que celui de 5e, je pourrai enfin me permettre de diminuer mon temps partiel pour mieux équilibrer travail et vie de famille, mais je n'imagine pas ne plus exercer mon métier et continuer de créer des supports pour les collègues.
- V.MarchaisEmpereur
Pierre_au_carré a écrit:V.Marchais a écrit:En fait, c'est quand on signe un contrat que les emmerdes commencent...
C'est dur physiquement, mais c'est aussi très gratifiant, très stimulant.
Tiens d'ailleurs, comment ça se passe : des dates de remises (échelonnées) programmées dans le contrat ?
Car j'imagine que c'est nécessaire, pour l'éditeur comme pour l'auteur...
Pour ma part les contrats me prennent souvent entre 150 et 250 h, où je rend les fichiers au fur et à mesure, mais pour un manuel il doit falloir beaucoup plus de temps.
Le contrat fixe une date limite pour la remise définitive du manuscrit. Mais comme tu le sais, il y a un gros travail de relecture, de correction, de mise en page, voire d'adaptation (quand les droits d'un texte nous sont refusés, par exemple, et qu'il faut remplacer ce texte au dernier moment) à faire entre la remise de manuscrit et la publication, et ce travail prend du temps. Nous convenons donc oralement d'un échelonnement des chapitres que nous corrigeons au fur et à mesure, entre septembre et février.
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Daphné a écrit:Juste une question aux "pros" : peut-on en vivre ??
Financièrement j'entends.
Ou est-ce que ça ne peut se concevoir qu'en plus ?
Ben moi je dirais que oui car sinon ... je ne le ferais pas.
Mais je ne travaille pas pour des manuels où les revenus sont incertains (car fixés sur les ventes) et donc ça ne serait pas possible pour moi.
Je fais des choses qui prennent moins de temps et "payés à l'acte", mais c'est sûr que je n'ai pas les perspectives de carrière de l'EN et la rémunération dépend des contrats.
Il se trouve que certaines rémunérations sont très compactées car justement ce sont des profs en poste (qui ont un salaire) qui font ça.
J'ai remarqué que dans mes contrats les "salaires" se ramenaient souvent à 12 € net /h donc le chiffre doit être commun.
Il se trouve que je suis payé telle somme pour tel travail, donc plus je le fais vite (et bien), plus je gagne.
Et comme je suis un peu lent (car je fignole), j'imagine qu'on peut gagner un peu plus que moi.
- Pierre_au_carréGuide spirituel
V.Marchais a écrit: Mais de toute façon, ramené à un salaire annuel, on reste dans une petite fraction, qui ne permet pas de faire vivre une famille.
Oui, mais tu ne travailles pas l'équivalent d'un temps plein sur le manuel (annuel), donc c'est normal...
Par ailleurs, je suis d'accord avec Miguel. Il ne serait pas très réaliste de prétendre écrire un livre à destination d'élèves qu'on ne fréquente plus. Les bonnes idées, les exercices efficaces, les explications qui passent, on les trouve au quotidien, en se frottant aux élèves et à leurs difficultés.
Pour un manuel, sinon dans mon cas avec de choses moins prestigieuses ça n'a jamais gêné personne.
Et même je pense que je suis "meilleur" qu'un prof en poste pour des contrats basiques car je ne fais qu'auteur (spécialisation) et pour le rythme, date de remise.
Pour un manuel, par contre c'est tout a fait normal.
- SebNiveau 7
Je suppose que dans "les autres" il doit y avoir moi
Pour travailler à un manuel, il faut avoir été contacté. Ca s'est toujours fait ainsi pour moi. Par réseau donc, par rencontres, par hasard finalement.
Les candidatures spontanées, ça marche très rarement car les éditeurs ont des cahiers de charges précis et ne laissent que très rarement place à des idées extérieures proposées de cette façon. Généralement, ça finit, si réponse il y a, par une fin de non recevoir (pas prévu dans le catalogue à venir, on vous recontacte etc...).
Je ne pense pas qu'on puisse en vivre personnellement, car c'est peu et mal payé... On le fait par plaisir généralement ou pour le C.V. (??) ou la gloriole (double???).
Pour travailler à un manuel, il faut avoir été contacté. Ca s'est toujours fait ainsi pour moi. Par réseau donc, par rencontres, par hasard finalement.
Les candidatures spontanées, ça marche très rarement car les éditeurs ont des cahiers de charges précis et ne laissent que très rarement place à des idées extérieures proposées de cette façon. Généralement, ça finit, si réponse il y a, par une fin de non recevoir (pas prévu dans le catalogue à venir, on vous recontacte etc...).
Je ne pense pas qu'on puisse en vivre personnellement, car c'est peu et mal payé... On le fait par plaisir généralement ou pour le C.V. (??) ou la gloriole (double???).
Page 1 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum