- LoreleyNiveau 1
Bonsoir à tous,
Je m'interroge depuis ma rentrée sur les capacités de lecture et de compréhension de mes élèves. Je suis prof d'histoire-géo dans un lycée qui n'est pas le meilleur de la ville (OK, c'est le pire...tous les collèges du coin sont ZEP). J'ai deux classes en section Abibac : pas de problèmes chez ceux là, ce sont de très bons élèves pour la plupart. En revanche, les élèves de ma classe de seconde standard ont de très grosses lacunes : lecture lente et incertaine, ignorance d'un vocabulaire simple, et surtout de grandes difficultés de compréhension et d'analyse des textes...Pour moi, cela relève vraiment de l'illettrisme : ils sont fondamentalement perdus dans le domaine de l'écrit (et je ne parle pas ici de l'orthographe, qui en devient un problème très secondaire).
Que faites-vous avec ces élèves ? Toutes les exigences que l'on a envers eux et qui sont largement construites en fonction des épreuves du bac me paraissent un peu vaines. Il y a un monde entre leur vivacité et leur capacité de compréhension à l'oral et le passage à l'écrit.
Je sais que j'enfonce des portes ouvertes, mais je suis preneuse de tout commentaire, témoignage ou conseil.
Je m'interroge depuis ma rentrée sur les capacités de lecture et de compréhension de mes élèves. Je suis prof d'histoire-géo dans un lycée qui n'est pas le meilleur de la ville (OK, c'est le pire...tous les collèges du coin sont ZEP). J'ai deux classes en section Abibac : pas de problèmes chez ceux là, ce sont de très bons élèves pour la plupart. En revanche, les élèves de ma classe de seconde standard ont de très grosses lacunes : lecture lente et incertaine, ignorance d'un vocabulaire simple, et surtout de grandes difficultés de compréhension et d'analyse des textes...Pour moi, cela relève vraiment de l'illettrisme : ils sont fondamentalement perdus dans le domaine de l'écrit (et je ne parle pas ici de l'orthographe, qui en devient un problème très secondaire).
Que faites-vous avec ces élèves ? Toutes les exigences que l'on a envers eux et qui sont largement construites en fonction des épreuves du bac me paraissent un peu vaines. Il y a un monde entre leur vivacité et leur capacité de compréhension à l'oral et le passage à l'écrit.
Je sais que j'enfonce des portes ouvertes, mais je suis preneuse de tout commentaire, témoignage ou conseil.
- Hermione0908Modérateur
Je n'ai pas de solution non plus. Je me suis rendu compte avec effarement que certains de mes troisièmes savent à peine lire : ils ânonnent, mélangent des lettres, des mots, et ne comprennent manifestement pas un traître mot de ce qu'ils lisent. Mon témoignage ne fait pas avancer le schmilblick, mais je ne sais pas comment faire pour reprendre de telles bases. Je suis comme toi, preneuse de solution. Surtout qu'ils ont bien du soutien, mais une heure par quinzaine, je doute de l'efficacité de la chose...
- MélaneNiveau 6
Salut,
Moi je suis prof de français et tu imagines ce que cela peut être que d'avoir une classe remplie à 70% de quasi illettrés en seconde... Vertigineux. Tout ce que je peux te dire, c'est que nous sommes pris dans un système désespérant, impossible, qui nous met dans l'échec, profs comme élèves.
Maintenant, on peut choisir de se battre et de faire avec les moyens du bord. Face à ce genre de classe, en français, je refais le programme de grammaire de collège (j'ai des heures en 1/2 groupe) et, lorsque j'étudie un texte littéraire, je leur fais apprendre par coeur l'orthographe et la définition de mots de vocabulaire. Je me concentre avant tout sur le sens littéral de ce que nous lisons.
La méthode que j'applique consiste à garder un contenu qui observe les consignes des programmes, mais à donner une forme "école primaire" au cours. Etre très simple, très basique, aller lentement, dicter lentement ce qui est à noter, bien insister sur la présentation, etc. Réduire les informations à une épure...
Et puis, pour le travail, les obliger à apprendre par coeur... une méthode qui n'est plus du tout populaire mais qui seule peut les faire sortir de leur misère linguistique - à mon très humble avis.
Moi je suis prof de français et tu imagines ce que cela peut être que d'avoir une classe remplie à 70% de quasi illettrés en seconde... Vertigineux. Tout ce que je peux te dire, c'est que nous sommes pris dans un système désespérant, impossible, qui nous met dans l'échec, profs comme élèves.
Maintenant, on peut choisir de se battre et de faire avec les moyens du bord. Face à ce genre de classe, en français, je refais le programme de grammaire de collège (j'ai des heures en 1/2 groupe) et, lorsque j'étudie un texte littéraire, je leur fais apprendre par coeur l'orthographe et la définition de mots de vocabulaire. Je me concentre avant tout sur le sens littéral de ce que nous lisons.
La méthode que j'applique consiste à garder un contenu qui observe les consignes des programmes, mais à donner une forme "école primaire" au cours. Etre très simple, très basique, aller lentement, dicter lentement ce qui est à noter, bien insister sur la présentation, etc. Réduire les informations à une épure...
Et puis, pour le travail, les obliger à apprendre par coeur... une méthode qui n'est plus du tout populaire mais qui seule peut les faire sortir de leur misère linguistique - à mon très humble avis.
- LoreleyNiveau 1
Merci pour vos réponses !
Je suis aussi passée au cours intégralement dicté (enfin, vidéoprojeté, moins de fautes), j'explique systématiquement tout mot qui leur pose problème, j'insiste pour qu'ils m'interrogent sur tout ce qui leur échappe, je donne des définitions (pas seulement d'histoire-géographie !), je fais un peu d'étymologie...Bref, je fais du français par moments (et à dire vrai j'aime plutôt ça !).
Mais il faudrait les mettre à une lecture continue, et ça... Mon collègue de français a commencé par les faire écrire (beaucoup) : une nouvelle, une fable, que ça jusqu'aux vacances, et ça me paraît très judicieux.
Bref, si certains ont d'autres avis, voire un message optimiste à transmettre...
Je suis aussi passée au cours intégralement dicté (enfin, vidéoprojeté, moins de fautes), j'explique systématiquement tout mot qui leur pose problème, j'insiste pour qu'ils m'interrogent sur tout ce qui leur échappe, je donne des définitions (pas seulement d'histoire-géographie !), je fais un peu d'étymologie...Bref, je fais du français par moments (et à dire vrai j'aime plutôt ça !).
Mais il faudrait les mettre à une lecture continue, et ça... Mon collègue de français a commencé par les faire écrire (beaucoup) : une nouvelle, une fable, que ça jusqu'aux vacances, et ça me paraît très judicieux.
Bref, si certains ont d'autres avis, voire un message optimiste à transmettre...
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