- ChocolatGuide spirituel
Aurore a écrit:
Je suis globalement d'accord avec toi Chocolat, mais la "souplesse" (et la débilité...) des programmes n'est pas la même selon les matières. Idem pour la souplesse - très relative - de certains inspecteurs...
Bref, les programmes ne font pas tout, certes, mais affirmer que les programmes ne sont pour rien dans la situation actuelle, c'est un peu réducteur, non ?
Je n'ai pas affirmé cela; j'ai simplement rappelé le fait que les programmes, à eux seuls, ne pouvaient pas garantir un enseignement de qualité, et qu'il ne pouvaient donc pas être considérés comme étant les problèmes n° 1 et 2 de l'EN.
- AuroreEsprit éclairé
Chocolat a écrit:Aurore a écrit:
Je suis globalement d'accord avec toi Chocolat, mais la "souplesse" (et la débilité...) des programmes n'est pas la même selon les matières. Idem pour la souplesse - très relative - de certains inspecteurs...
Bref, les programmes ne font pas tout, certes, mais affirmer que les programmes ne sont pour rien dans la situation actuelle, c'est un peu réducteur, non ?
Je n'ai pas affirmé cela; j'ai simplement rappelé le fait que les programmes, à eux seuls, ne pouvaient pas garantir un enseignement de qualité, (...)
Là, nous sommes parfaitement d'accord.
Mais tout à l'heure tu écrivais que "le problème de l'EN ne vient pas des programmes en vigueur" (je ne fais que te citer). Ce n'est pas la même chose...
- ChocolatGuide spirituel
Aurore a écrit:
Là, nous sommes parfaitement d'accord.
Mais tout à l'heure tu écrivais que "le problème de l'EN ne vient pas des programmes en vigueur" (je ne fais que te citer). Ce n'est pas la même chose...
Il n'y a, hélas, pas qu'un seul problème, au sein de l'EN.
Le problème n°1, ainsi que le problème n°2, ne viennent pas des programmes en vigueur.
Il y a des tas d'autres problèmes, après...
Je vieux bien que tu me cites, mais sans interpréter mes propos.
_________________
- AuroreEsprit éclairé
marquisedemerteuil a écrit:pour le 1er point, je pense que les collégiens ayant déjà une idée précise de la voie professionnelle qu'ils voulaient suivre sont rares. (...)
Pour le 3e point, certes des familles unies qui ne suivent pas leur enfant existent, mais quand en plus la séparation des parents rend la communication sur la scolarité de celui-ci plus difficile, ça n'arrange rien.
et s'il y a des gens au chômage qui se lèvent le matin, il y en a 100% parmi ceux qui travaillent...
1er point : tu as raison, mais à mon sens ce n'est pas pour autant qu'il faille les maintenir à tout prix dans une filière générale dans laquelle ils perdent leur temps tout en faisant perdre celui des autres (les lacunes accumulées depuis le primaire et l'idéologie anti-redoublement n'y sont certes pas pour rien !).
3e point : bien d'accord avec ce que tu écris, mais ce n'est pas pour autant une raison pour "excuser" certains comportements et victimiser à tout va. Encore une fois, les conditions matérielles n'ont jamais été aussi favorables qu'à l'heure actuelle pour une immense majorité de la population française. Alors la crise et les divorces... ils ont décidément bon dos ! Et en dehors de quelques cas effectivement bien compliqués sur le plan social, une bonne partie des élèves "en échec" n'ont besoin que d'une chose pour se mettre au travail : la console de jeux à la poubelle, et un bon coup de pied au derrière ! :lol:
Mais évidemment, tout cela n'est pas très politiquement correct...
- AuroreEsprit éclairé
Chocolat a écrit:Aurore a écrit:
Là, nous sommes parfaitement d'accord.
Mais tout à l'heure tu écrivais que "le problème de l'EN ne vient pas des programmes en vigueur" (je ne fais que te citer). Ce n'est pas la même chose...
Il n'y a, hélas, pas qu'un seul problème, au sein de l'EN.
Le problème n°1, ainsi que le problème n°2, ne viennent pas des programmes en vigueur.
Il y a des tas d'autres problèmes, après...
Je vieux bien que tu me cites, mais sans interpréter mes propos.
Sur le fond nous sommes visiblement d'accord ! :lol:
Après, entre le n°1 et le n°2... quoi qu'il en soit, je ne sous-estimerais pas l'importance des programmes dans la situation actuelle. Mais en réalité, peu importe, car tous les points soulevés depuis tout à l'heure sont inextricablement liés.
- Reine MargotDemi-dieu
filière générale ou envoi dans une filière techno ne change rien finalement. quand j'étais élève et qu'on avait des 6e-5e en 3 ans et des 4e-3e techno, l'élève faible avait un mauvais dossier: bof, bof, il a fait 6e-5e en 3 ans, puis 4e-3e techno, donc mauvais. Et il restait faible, puisqu'on sait que mettre les faibles ensemble ne les fait que stagner.
Maintenant on le garde jusqu'en 3e. tout au long du collège cet élève va accumuler les notes mauvaises ou moyennes, et de mauvaises appréciations dans ses bulletins. Il va être noyé dans la masse des autres, et restera faible de toute façon. et il aura un brevet des collèges qui ne vaut rien, puisque pour arriver aux statistiques des 100% de réussite au brevet, on a des consignes de rabaissement des exigences. et ce brevet ne vaudra rien sur le marché du travail.
la question est: comment on remédie à la difficulté scolaire?
ce qui nous a plombé, c'est qu'à cause de la crise il n'y a plus d'emploi, notamment peu ou pas qualifié, ce qui nous condamne à devoir donner le plus de diplômes possible, donc à rabaisser les exigences.
Maintenant on le garde jusqu'en 3e. tout au long du collège cet élève va accumuler les notes mauvaises ou moyennes, et de mauvaises appréciations dans ses bulletins. Il va être noyé dans la masse des autres, et restera faible de toute façon. et il aura un brevet des collèges qui ne vaut rien, puisque pour arriver aux statistiques des 100% de réussite au brevet, on a des consignes de rabaissement des exigences. et ce brevet ne vaudra rien sur le marché du travail.
la question est: comment on remédie à la difficulté scolaire?
ce qui nous a plombé, c'est qu'à cause de la crise il n'y a plus d'emploi, notamment peu ou pas qualifié, ce qui nous condamne à devoir donner le plus de diplômes possible, donc à rabaisser les exigences.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- JCPNiveau 7
Petites précisions à l'attention d'Aurore, pour clarifier mes propos...
En conclusion : je crains que tu ne mésinterprètes ce que j'ai écrit... "Festina lente!"
Aurore a écrit:
Ton discours est du pain béni pour les pédagogistes, pour lesquels il faut "prendre acte" des mutations de la société et "s'adapter" à cette dernière. C'est ravaler la fonction de l'école au rang d'une garderie sociale.
Ces conclusions n'engagent que toi... Qu'il faille s'adapter à son public me semble évident. Sinon, on enseigne dans le vide et ça ne sert à rien ! Enseigner, c'est transmettre. Je crois être assez loin de Meirieu & Co, non ?... Et la transmission suppose une médiation convenable. Sans médiation adaptée, alors oui l'école se transforme en garderie sociale, mais sans moi !
1. Le collège unique date de 1975, pas de 1965.
Mea culpa, ma phrase était ambivalente: la massification de l'école commence au milieu des années 60 et le collège unique date effectivement de 1975 (réforme Haby), avec mise en place en 1977.
La nuance est de taille. Il est donc parfaitement possible de démocratiser véritablement l'enseignement (l'ouvrir quantitativement à tous les élèves provenant de toutes les classes sociales) sans le "massifier", le dénaturer, et sans le vider de sa substance. Notamment en différenciant les parcours dès le collège (ce que le collège unique permettait d'ailleurs à ses débuts), et en permettant ainsi à chaque élève d'aller au plus haut de ses capacités dans le domaine qui l'intéresse.
À quelle époque bénie fais-tu allusion ?... À la fin des années 70, il y avait les CPPN et l'orientation en CAP dès la cinquième...
Être pauvre ne veut pas dire être sot, comme le laissent entendre les sociologues institutionnels. On peut donc obtenir des classes hétérogènes quant à la provenance sociale des élèves mais homogènes sur le plan du niveau.
J'espère que tu ne me prêtes pas ces a priori...
2.Le maintien d'un enseignement exigeant, allié au respect effectif des règles de la vie en commun, relativise considérablement l'influence néfaste du "jeunisme", de l'enfant-roi, etc. Il suffit à l'école de se faire respecter en se donnant les moyens de ses ambitions, tant sur le plan de la pédagogie qu'au niveau des règles de discipline, et en jugulant l'influence trop souvent néfaste des parents et des chefs d'établissement dont la devise est "pas de vague".
Donc ton discours programmatique est suffisant... Tant mieux !
3. La pauvreté, l'exclusion sociale et le chômage sont tout sauf des nouveautés et ne sont pas le propre de notre époque. On n'a jamais si bien vécu (matériellement) qu'aujourd'hui, à l'heure de la société de consommation !
Le travail est vecteur d'intégration sociale. Que les conditions de vie soient confortables n'y change rien !
Quant à l'éclatement des familles, je ne suis pas certaine qu'il soit pire qu'un maintien forcé et artificiel d'une famille en train de se déchirer. Cet argument tombe donc à l'eau.
Vraiment ? Alors la désagrégation de l'autorité familiale, ce n'est que dans mes rêves ! Content de l'apprendre...
4. La dévalorisation du statut du professeur et du savoir ne sont qu'une conséquence des politiques successives depuis 30 ou 40 ans, et surtout pas une cause dont il faut "prendre acte". C'est une question de choix politiques - et financiers, car le pouvoir d'achat des professeurs s'est érodé de 20% en 20 ans ! - davantage qu'une évolution de la société.
Ai-je jamais parlé de salaires ? Non, je parle en termes d'icônes sociales. Le savoir et le professeur qui l'incarne ne suscite plus guère de respect. Et l'école en souffre ! Société de consommation, société du spectacle... Nous sommes "has been" !
En conclusion : je crains que tu ne mésinterprètes ce que j'ai écrit... "Festina lente!"
_________________
" Penser, c'est dire non." Alain.
" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. " Beaumarchais.
"L’abandon des illusions suppose la publication des faits, et les faits peuvent être désagréables." George Orwell.
- AuroreEsprit éclairé
marquisedemerteuil a écrit:filière générale ou envoi dans une filière techno ne change rien finalement. quand j'étais élève et qu'on avait des 6e-5e en 3 ans et des 4e-3e techno, l'élève faible avait un mauvais dossier: bof, bof, il a fait 6e-5e en 3 ans, puis 4e-3e techno, donc mauvais. Et il restait faible, puisqu'on sait que mettre les faibles ensemble ne les fait que stagner.
Maintenant on le garde jusqu'en 3e. tout au long du collège cet élève va accumuler les notes mauvaises ou moyennes, et de mauvaises appréciations dans ses bulletins. Il va être noyé dans la masse des autres, et restera faible de toute façon. et il aura un brevet des collèges qui ne vaut rien, puisque pour arriver aux statistiques des 100% de réussite au brevet, on a des consignes de rabaissement des exigences. et ce brevet ne vaudra rien sur le marché du travail.
la question est: comment on remédie à la difficulté scolaire?
ce qui nous a plombé, c'est qu'à cause de la crise il n'y a plus d'emploi, notamment peu ou pas qualifié, ce qui nous condamne à devoir donner le plus de diplômes possible, donc à rabaisser les exigences.
La différence (et elle est de taille), c'est qu'en sortant les perturbateurs et en les mettant à part (au moins pour un temps, car des passerelles doivent exister), on sauve l'immense majorité des autres élèves. Ainsi, l'élève faible mais de bonne volonté pourra travailler dans le calme et s'accrochera aux moyens qui à leur tour seront stimulés par les plus forts qui, quant à eux ne seront plus systématiquement freinés et ne passeront pas leur temps à s'ennuyer.
Quant aux emplois "manuels", on manque de candidats, notamment dans l'artisanat, il existe plein de postes qui ne sont pas pourvus, et qui sont pourtant des moyens honnêtes et hautement respectables de (bien) gagner sa vie. Le problème, c'est que ces métiers sont mal vus, à la fois par le parent lambda qui veut que son enfant fasse à tout prix HEC ou ingé informatique, et les élèves eux-même qui, rappelons-le, sont de moins en moins habitués à fournir des efforts (notamment à l'école). Forcément, il ne faut pas compter ses heures, ça demande des efforts, et ça restreint l'usage de la console de jeux... :lol:
- AuroreEsprit éclairé
JCP a écrit:Petites précisions à l'attention d'Aurore, pour clarifier mes propos...Aurore a écrit:
Ton discours est du pain béni pour les pédagogistes, pour lesquels il faut "prendre acte" des mutations de la société et "s'adapter" à cette dernière. C'est ravaler la fonction de l'école au rang d'une garderie sociale.
Ces conclusions n'engagent que toi... Qu'il faille s'adapter à son public me semble évident. Sinon, on enseigne dans le vide et ça ne sert à rien ! Enseigner, c'est transmettre. Je crois être assez loin de Meirieu & Co, non ?... Et la transmission suppose une médiation convenable. Sans médiation adaptée, alors oui l'école se transforme en garderie sociale, mais sans moi !
1. Le collège unique date de 1975, pas de 1965.
Mea culpa, ma phrase était ambivalente: la massification de l'école commence au milieu des années 60 et le collège unique date effectivement de 1975 (réforme Haby), avec mise en place en 1977.
La nuance est de taille. Il est donc parfaitement possible de démocratiser véritablement l'enseignement (l'ouvrir quantitativement à tous les élèves provenant de toutes les classes sociales) sans le "massifier", le dénaturer, et sans le vider de sa substance. Notamment en différenciant les parcours dès le collège (ce que le collège unique permettait d'ailleurs à ses débuts), et en permettant ainsi à chaque élève d'aller au plus haut de ses capacités dans le domaine qui l'intéresse.
À quelle époque bénie fais-tu allusion ?... À la fin des années 70, il y avait les CPPN et l'orientation en CAP dès la cinquième...
Être pauvre ne veut pas dire être sot, comme le laissent entendre les sociologues institutionnels. On peut donc obtenir des classes hétérogènes quant à la provenance sociale des élèves mais homogènes sur le plan du niveau.
J'espère que tu ne me prêtes pas ces a priori...
2.Le maintien d'un enseignement exigeant, allié au respect effectif des règles de la vie en commun, relativise considérablement l'influence néfaste du "jeunisme", de l'enfant-roi, etc. Il suffit à l'école de se faire respecter en se donnant les moyens de ses ambitions, tant sur le plan de la pédagogie qu'au niveau des règles de discipline, et en jugulant l'influence trop souvent néfaste des parents et des chefs d'établissement dont la devise est "pas de vague".
Donc ton discours programmatique est suffisant... Tant mieux !
3. La pauvreté, l'exclusion sociale et le chômage sont tout sauf des nouveautés et ne sont pas le propre de notre époque. On n'a jamais si bien vécu (matériellement) qu'aujourd'hui, à l'heure de la société de consommation !
Le travail est vecteur d'intégration sociale. Que les conditions de vie soient confortables n'y change rien !
Quant à l'éclatement des familles, je ne suis pas certaine qu'il soit pire qu'un maintien forcé et artificiel d'une famille en train de se déchirer. Cet argument tombe donc à l'eau.
Vraiment ? Alors la désagrégation de l'autorité familiale, ce n'est que dans mes rêves ! Content de l'apprendre...
4. La dévalorisation du statut du professeur et du savoir ne sont qu'une conséquence des politiques successives depuis 30 ou 40 ans, et surtout pas une cause dont il faut "prendre acte". C'est une question de choix politiques - et financiers, car le pouvoir d'achat des professeurs s'est érodé de 20% en 20 ans ! - davantage qu'une évolution de la société.
Ai-je jamais parlé de salaires ? Non, je parle en termes d'icônes sociales. Le savoir et le professeur qui l'incarne ne suscite plus guère de respect. Et l'école en souffre ! Société de consommation, société du spectacle... Nous sommes "has been" !
En conclusion : je crains que tu ne mésinterprètes ce que j'ai écrit... "Festina lente!"
Cher(e) JCP,
Je réponds point par point à tes arguments.
1. J'évoquais bien la fin des années 70 où il existait bien un compromis entre la démocratisation de l'enseignement et une certaine différentiation des parcours (CPPN, orientation post-5e) qui n'existe plus de nos jours pour des raisons essentiellement budgétaires (celles-ci étant à la source des postures idéologiques qu'on connaît et qui ne sont que des alibis).
2. Ce n'est pas un discours programmatique, et il ne vaut rien tant qu'il n'est pas appliqué. Or, pour qu'il le soit, il ne faut pas grand chose, juste un peu de volonté politique ! :lol:
3. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas sûre que les conditions de vie soient à la source des dérèglements dont on parle. Il y a d'autres facteurs bien plus importants, dont notamment le refus institutionnel de l'institution scolaire et plus largement de l'État à transmettre correctement les savoirs et à faire respecter les règles de la vie en société. Cela est à mettre plus largement en parallèle avec l'effacement de l'État et la montée de l'individu. Relire la Crise de l'Éducation d'Arendt, tout y est dit !
4. Tu ne parles pas de salaires, mais moi, si ! Dans notre société de consommation, la reconnaissance sociale se mesure précisément par le salaire et si le savoir du professeur n'est pas rémunéré à sa juste valeur, il ne faut pas chercher plus loin les raisons de sa désaffection et de sa perte de prestige.
- UranieNiveau 2
Navrée, mais c'est mal connaître le petit monde (méconnu justement) du hors-contrat. Dans ce type d'établissements on trouve aussi bien :John a écrit:C'est vrai que c'est étonnant, du hors contrat laïc. Ca prend le risque d'être mal vu par le public car c'est hors contrat, et mal vu par la majorité du hors contrat car c'est laïc.
1) les fameux "Cours" (Montaigne, Lafayette etc.) qui sont parfois des "cours particuliers de groupe", tant les effectifs sont réduits. C'est la base dans l'histoire du hors-contrat. Ils sont presque tous laïcs, et niveau lycée. Ils sont destinés aux enfants de bonne famille qui ont une forêt de poils dans la main, aux "cancres (ou plutôt glandeurs) fortunés". Les parents ne savent plus quoi faire d'eux, et payent des fortunes pour qu'ils arrivent au moins à avoir leur bac. Parfois on trouve aussi parmi eux des élèves en grande difficulté, qui ne rentrent dans aucune case de l'enseignement traditionnel.
2) on trouve donc aussi des établissements laïcs spécialisés cette fois dans les élèves à problème. Notre système a encore du mal à intégrer tous les "dys-", peine avec les autistes, les caractériels... et à une époque (il y a 20 ans), c'était pire. Le hors-contrat peut être une planche de salut pour ces enfants. On trouve des écoles qui appliquent des méthodes type Montessori ou autres.
3) les "nouvelles écoles", issues du ras-le-bol des nouvelles méthodes pédagogiques estampillées IUFM. Cela concerne le primaire essentiellement. Parfois elles sont nées de mères de familles qui faisaient l'école à la maison puis se sont regroupées. Certaines, par exemple dans les Yvelines ont évolué ensuite en collège/lycée pour suivre les élèves formés en primaire. Mais leur force reste le primaire, avec leurs deux atouts incontestables, qui font qu'on les recherche : l'apprentissage de la lecture purement syllabique (méthode Boscher, Léo et Léa...) et l'enseignement de l'histoire, très nettement supérieur à tous les autres établissements. Certaines sont laïques, d'autres sont confessionnelles.
4) les établissements confessionnels. Pas forcément les plus anciens, car longtemps les catholiques ont mis leurs enfants dans le privé traditionnel, sous tutelle diocésaine ou d'une congrégation, et quasiment tous sous contrat. Quelques "intégristes" ont créé leur propre établissement, où la scolarité et la pratique religieuse vont de pair. Le plus célèbre est sans doute Saint pie X à Saint Cloud.
Vous voyez donc que, finalement, le hors contrat est minoritairement catho, et que Scolaria se positionne dans un créneau encore peu exploité.
- UranieNiveau 2
JCP a écrit:
De plus, sans tomber dans les travers d'un "pédagogisme" dont je me méfie, je m'interroge sur le pedigree des professeurs qui enseigneront peut-être un jour dans cette école : il ne suffit pas d'être "surdiplômé" pour s'instaurer bon pédagogue... En termes d'apprentissages des savoirs, qu'est-ce que cette école apportera de plus que l'Éducation Nationale ne fournit déjà ?...
Avoir de bons diplômes ne garantit assurément pas d'être un bon professeur ! Notre système de recrutement des profs en France est assez hallucinant. J'ai toujours considéré qu'il vaudrait mieux imposer un stage aux candidats avant qu'ils ne passent le concours, ne serait-ce que pour qu'ils se rendent compte de la réalité du métier. Un bon prof, ça se juge sur le terrain, pas dans des épreuves de concours.
L'avantage des hors-contrat, c'est que si un prof est mauvais (il y en a !), on peut s'en défaire au plus vite : le prof a donc intérêt à "se défoncer".
Les profs qui choisiront ce type d'établissement devront sans doute accepter de faire beaucoup d'heures, de s'investir à fond. Cela opèrera un tri entre les motivés et les autres. Mais c'est déjà le cas dans le privé où les profs font plein d'heures non payées (sans râler), où ils achètent parfois du matériel sur leurs propres deniers... C'est une des forces du privé sous contrat.
- UranieNiveau 2
marquisedemerteuil a écrit:Les programmes sont assez souples pour qu'on puisse vraiment faire qqch d'ambitieux en lettres, notamment les oeuvres classiques au programme, si on les étudie à fond (et non pas de petits extraits).
- les oeuvres de l'antiquité en 6e, gros morceau
- la littérature médiévale, Renart et Rabelais, sans compter les grandes découvertes, de quoi faire.
Pour moi en lettres l'indigence ne vient pas des programmes mais de la façon de les appliquer.
Je suis entièrement d'accord avec vous, mais ce qui est vrai de l'enseignement des lettres en collège et surtout lycée, ne l'est pas forcément de toutes les matières, et surtout pour le primaire où les instituteurs sont davantage "fliqués".
Ma philosophie reste avant tout que même avec des réformes minables, je peux et je dois tirer au maximum les élèves vers le haut.
Pour l'instant cela reste possible, mais même au lycée on s'achemine vers des cours qui n'en sont plus (TPE), des interdictions de noter (option "Littérature et société"), des pertes de temps (Aide personnalisée), et des diminutions horaires. La fin des notes et les "Livrets de compétences" m'inquiètent...
- Scolaria ExcellenceNiveau 5
Bonjour. Passionnantes discussions depuis dimanche à ce que je vois. Vous pouvez découvrir pour ceux que cela intéresse, le programme de littérature et langue françaises.
Les bases du programme d'histoire en lycée ont été également jetées en attendant d'être développées puis mises en ligne.
http://scolaria.fr/scolariaecole/articles.php?lng=fr&pg=79
Cordialement,
David Barbaud
Les bases du programme d'histoire en lycée ont été également jetées en attendant d'être développées puis mises en ligne.
http://scolaria.fr/scolariaecole/articles.php?lng=fr&pg=79
Cordialement,
David Barbaud
- UranieNiveau 2
J'ai parcouru rapidement le programme du lycée, puisque j'y enseigne cette discipline.
Voilà, mes craintes sont confirmées : votre professeur ignore visiblement par exemple qu'en terminale il y a un programme :
http://www.education.gouv.fr/cid50190/mene0931164n.html
Il ne pourra donc appliquer le sien, sinon les élèves ne pourront pas passer le programme de Lettres (NB : les oeuvres changent tous les ans pour moitié).
Deuxième remarque rapide car je n'ai pas étudié le document avec toute l'attention qu'il mérite, mais c'est si ambitieux que votre professeur a intérêt à être un génie de la pédagogie pour intéresser les élèves de 6ème, 5ème etc. à ce que j'ai pu voir ci ou là.
Voilà, mes craintes sont confirmées : votre professeur ignore visiblement par exemple qu'en terminale il y a un programme :
http://www.education.gouv.fr/cid50190/mene0931164n.html
Il ne pourra donc appliquer le sien, sinon les élèves ne pourront pas passer le programme de Lettres (NB : les oeuvres changent tous les ans pour moitié).
Deuxième remarque rapide car je n'ai pas étudié le document avec toute l'attention qu'il mérite, mais c'est si ambitieux que votre professeur a intérêt à être un génie de la pédagogie pour intéresser les élèves de 6ème, 5ème etc. à ce que j'ai pu voir ci ou là.
- Scolaria ExcellenceNiveau 5
Bonsoir Uranie,
Vous avez raison, le programme est très ambitieux, à la hauteur de ce qu'il aurait dû rester. N'oubliez pas qu'il s'adresse à des enfants qui ont déjà passé un examen d'entrée en sixième. Pour le reste, c'est exact, tout dépend du degré de passion que le professeur saura insuffler dans sa classe. mais ca, c'est partout et de tous temps. Je fais le pari que plus on est exigeant avec un élève, plus on le respecte et plus on aura son adhésion.
Quant au programme de terminale, selon les sections, un programme de modules parallèle au système permettra de préparer le bac "national".
Vous avez raison, le programme est très ambitieux, à la hauteur de ce qu'il aurait dû rester. N'oubliez pas qu'il s'adresse à des enfants qui ont déjà passé un examen d'entrée en sixième. Pour le reste, c'est exact, tout dépend du degré de passion que le professeur saura insuffler dans sa classe. mais ca, c'est partout et de tous temps. Je fais le pari que plus on est exigeant avec un élève, plus on le respecte et plus on aura son adhésion.
Quant au programme de terminale, selon les sections, un programme de modules parallèle au système permettra de préparer le bac "national".
- ArtémisHabitué du forum
Quel beau programme !
La Poétique d'Aristote en 6e, Phèdre en 4e, Les Faux-Monnayeurs en 3e... Je ne suis pas allée plus loin, mais je pense qu'en 2nde on commente Mallarmé !
Ca me laisse quand même perplexe... J'ai l'impression qu'on n'a jamais vu un élève de collège à Scolaria Excellence... Quant à la langue, c'est bien pompeux tout cela (j'ai d'ailleurs été arrêtée par l'hipotaxe et les microstructules en 4e... )
La Poétique d'Aristote en 6e, Phèdre en 4e, Les Faux-Monnayeurs en 3e... Je ne suis pas allée plus loin, mais je pense qu'en 2nde on commente Mallarmé !
Ca me laisse quand même perplexe... J'ai l'impression qu'on n'a jamais vu un élève de collège à Scolaria Excellence... Quant à la langue, c'est bien pompeux tout cela (j'ai d'ailleurs été arrêtée par l'hipotaxe et les microstructules en 4e... )
- Scolaria ExcellenceNiveau 5
Je suis professeur en collège, chère Artemis, et je peux vous dire que dans certaines classes de sixième, je pourrais aborder bien des choses qui dépasseraient ailleurs.
Pour info, les extraits étudiés (Platon, Aristote) sont bien évidemment les plus accessibles.
Quant à Gide je l'ai lu à 14 ans.
Mon frère étudiait Virgile dans le texte en quatrième.
C'était d'un autre temps direz vous? A nous de les y ramener, du moins en partie.
Pour info, les extraits étudiés (Platon, Aristote) sont bien évidemment les plus accessibles.
Quant à Gide je l'ai lu à 14 ans.
Mon frère étudiait Virgile dans le texte en quatrième.
C'était d'un autre temps direz vous? A nous de les y ramener, du moins en partie.
- AuroreEsprit éclairé
Artémis a écrit:Quel beau programme !
La Poétique d'Aristote en 6e, Phèdre en 4e, Les Faux-Monnayeurs en 3e... Je ne suis pas allée plus loin, mais je pense qu'en 2nde on commente Mallarmé !
Ca me laisse quand même perplexe... J'ai l'impression qu'on n'a jamais vu un élève de collège à Scolaria Excellence... Quant à la langue, c'est bien pompeux tout cela (j'ai d'ailleurs été arrêtée par l'hipotaxe et les microstructules en 4e... )
Le pire, c'est que c'est vrai !!!
- ArtémisHabitué du forum
On peut échanger nos élèves, ce sera instructif pour les 2... Je pense aux petits 6e de ZEP que j'ai eus, il y a quelques années et je souris...Scolaria Excellence a écrit:Je suis professeur en collège, chère Artemis, et je peux vous dire que dans certaines classes de sixième, je pourrais aborder bien des choses qui dépasseraient ailleurs.
Pour info, les extraits étudiés (Platon, Aristote) sont bien évidemment les plus accessibles.
Quant à Gide je l'ai lu à 14 ans.
Mon frère étudiait Virgile dans le texte en quatrième.
C'était d'un autre temps direz vous? A nous de les y ramener, du moins en partie.
Ah oui, c'est vrai, ce programme ne s'adresse pas à eux, suis-je bête !
- Scolaria ExcellenceNiveau 5
Ce sont des programmes élitistes? Oui, cent fois oui. Ceci dit, je suis intimement persuadé que si les élèves de ZEP étaient en milieu fermé et pris dès l'âge de raison du CP, l'ascenseur républicain pourraient fonctionner à nouveau. Le problème des internats d'excellence tels que le prône le gouvernement, c'est la teneur extrêmement "light" de leurs programmes. Mesure démagogique et gâchis de ce qui aurait pu être une formidable occasion.
Mon école pour le moment est réservée à ceux qui peuvent payer, je le sais parfaitement. Je ne désespère pas de trouver plus tard le moyen de la rendre accessible à tous dans la limite du mérite personnel et du travail.
Mon école pour le moment est réservée à ceux qui peuvent payer, je le sais parfaitement. Je ne désespère pas de trouver plus tard le moyen de la rendre accessible à tous dans la limite du mérite personnel et du travail.
- ChocolatGuide spirituel
Scolaria Excellence a écrit:Bonjour. Passionnantes discussions depuis dimanche à ce que je vois. Vous pouvez découvrir pour ceux que cela intéresse, le programme de littérature et langue françaises.
Les bases du programme d'histoire en lycée ont été également jetées en attendant d'être développées puis mises en ligne.
http://scolaria.fr/scolariaecole/articles.php?lng=fr&pg=79
Cordialement,
David Barbaud
Merci pour ce lien.
J'ai commencé à parcourir le programme proposé et... je cite:
"CINQUIEME SESSION (en 4e)
Le préromantisme
Jean Jacques Rousseau Rêverie du promeneur du soir"
Heu...
_________________
- UranieNiveau 2
Bonsoir monsieur Scolaria.Scolaria Excellence a écrit:Bonsoir Uranie,
Quant au programme de terminale, selon les sections, un programme de modules parallèle au système permettra de préparer le bac "national".
Votre programme de modules parallèles devra donc commencer dès la 1ère, car là aussi vous êtes hors programme : examinatrice de bac depuis quelques années, je puis vous certifier que l'enseignement proposé en 1ère ne permet pas d'avoir une liste de bac qui aborde tous les objets d'étude requis.
Autre remarque qui me vient comme ça : ce programme est très précis concernant les textes abordés. Le problème est que ces oeuvres sont choisies par 1 professeur, qui a donc choisi parmi la richesse extraordinaire du patrimoine littéraire français et européen ce qui lui convenait et lui plaisait. Cela suppose 2 choses :
1) il fera tous les ans les mêmes oeuvres (quel ennui !)
2) les futurs profs de lettres que vous recruterez devront se plier à ce programme, même si les oeuvres sélectionnées ne leur plaisent pas
(personnellement, je change mon programme tous les ans, ce qui me demande du travail mais me permet de garder la flamme, et je choisis des oeuvres qui m'intéressent, parce que c'est plus difficile d'intéresser les élèves à des oeuvres que l'on n'aime pas du tout ex : La religieuse ou Les gommes).
Dernier point : il fut un temps où l'on abordait très tôt certaines oeuvres. Parfois aussi trop tôt et cela dégoûtait les élèves. D'un très bon niveau en français, d'une famille grande lectrice, j'ai pourtant lu trop tôt certains romans de Balzac ou de Mauriac. En effet, le développement intellectuel est une chose, la maturité intellectuelle en est une autre. cela me fait penser aux parents qui laissent voir trop tôt certains films à leurs enfants : arrivés à l'âge de les voir, il ne leur reste plus ce plaisir (sans compter qu'ils ont pris l'habitude de voir sans comprendre...)
- UranieNiveau 2
Chocolat a écrit:Scolaria Excellence a écrit:Bonjour. Passionnantes discussions depuis dimanche à ce que je vois. Vous pouvez découvrir pour ceux que cela intéresse, le programme de littérature et langue françaises.
Les bases du programme d'histoire en lycée ont été également jetées en attendant d'être développées puis mises en ligne.
http://scolaria.fr/scolariaecole/articles.php?lng=fr&pg=79
Cordialement,
David Barbaud
Merci pour ce lien.
J'ai commencé à parcourir le programme proposé et... je cite:
"CINQUIEME SESSION (en 4e)
Le préromantisme
Jean Jacques Rousseau Rêverie du promeneur du soir"
Heu...
On est solitaire, le soir, au fond des bois...
- cléanteNiveau 1
Je suis le responsable de l'ensemble de programmes. Et je voudrais répondre à Uranie. Je sais pertinemment qu'il y a un programme de lettres en Terminale. Heureusement, il n'est pas du tout comparable à celui qui a été conçu pour Scolaria. Il y a beaucoup de films à regarder. Le problème chez les l'élèves, entre autres, est le manque absolu de lecture. Désormais on fait recours, au milieu d'une passivité horrible à l'immédiateté d'où les films, vidéos, etc...
Beckett? à quoi bon, ils l'auront déjà lu en 1°.
Pourquoi masquer les noms techniques comme l'élément pertubateur à la place de "problématique" ou "conflit". Les élève arrivent en 1° sans savoir définir le concept de "problématique". HONTEUX!!!
Oui aux "figures microstructurales" celles qui se trouvent aisément dans une microstructure (deux mots ou phrase litote, oxymore) qui forment les macrostructurales (ironie ou paradoxe) identifiables dans un grand contexte comme un passage. Pourquoi les privès dès le commencement à savoir identifier pour les nommer après.
C'est un programme ambitieux, je suis entièrement d'accord. Mais cela a été conçu pour des élèves ambitieux.
Le mot clef est la PERTINENCE argumentative et dans le langage (oral et écrit)
Et ou, en 2° Sthéphane Mallarmé, Beaudelaire, Verlaine, Rimbaud entre autres.
Beckett? à quoi bon, ils l'auront déjà lu en 1°.
Pourquoi masquer les noms techniques comme l'élément pertubateur à la place de "problématique" ou "conflit". Les élève arrivent en 1° sans savoir définir le concept de "problématique". HONTEUX!!!
Oui aux "figures microstructurales" celles qui se trouvent aisément dans une microstructure (deux mots ou phrase litote, oxymore) qui forment les macrostructurales (ironie ou paradoxe) identifiables dans un grand contexte comme un passage. Pourquoi les privès dès le commencement à savoir identifier pour les nommer après.
C'est un programme ambitieux, je suis entièrement d'accord. Mais cela a été conçu pour des élèves ambitieux.
Le mot clef est la PERTINENCE argumentative et dans le langage (oral et écrit)
Et ou, en 2° Sthéphane Mallarmé, Beaudelaire, Verlaine, Rimbaud entre autres.
- ChocolatGuide spirituel
Uranie a écrit:
On est solitaire, le soir, au fond des bois...
:lol:
Plus sérieusement, entre le style ampoulé, les oeuvres inaccessibles et les erreurs... je ne suis pas vraiment rassurée...
_________________
- cléanteNiveau 1
... promeneur solitaire!!! Sorry Et j'assume la responsabilité, confusion avec un texte de Voiture.
C'est beaucoup plus simple la critique littéraire qu'écrire un livre!!!
C'est beaucoup plus simple la critique littéraire qu'écrire un livre!!!
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum