Ouverture de Scolaria Excellence

Il me semble toutefois que scolaria excellence n'a pas répondu à l'objection sur les salaires des enseignants qui toutes charges déduites seraient fort bas... Est-ce le cas ? Et si oui, pensez-vous que la seule nouvelle pédagogie permettra d'attirer les enseignants ?

Juste le temps de vous répondre avant de retrouver mes douces sixièmes... Les professeurs de collèges lycées seront rémunérés 2 200 € nets , l'équivalent d'un 10e échelon de certifié actuel sur 20 heures de cours effectives, avec possibilité d'effectuer un certain nombre d'heures supplémentaires.
Pas d'auto entrepreneurs parmi eux, excepté peut être pour des temps partiels et éventuellement de jeunes retraités recrutés.
Cordialement.

Merci d'avoir pris le temps de répondre.

Scolaria Excellence a écrit:Je n'ai après tout que faire du mépris sentencieux des hussards noirs qui tentent encore de se persuader qu'ils peuvent sauver Willy.

Bonjour Scolaria. La phrase que j'ai relevée m'a heurtée. Non que je me considère comme sentencieuse, et encore moins méprisante. Mais mon optique actuelle, puisque je suis dans le public est : les réformes passent, je tiens bon ma barque. Je donne le meilleur possible à mes élèves, j'essaie de leur donner des méthodes, de la culture, de les élever le plus possible, malgré la pauvreté des programmes. Je suis fière quand j'arrive à les intéresser, à les faire progresser, et quand je n'y arrive pas, je me dis plus volontiers que c'est parce que je dois m'améliorer, que parce que le système est pourri (même s'il l'est). Est-ce que ça aussi ce n'est pas du courage ? De mon point de vue de prof, si je postulais pour enseigner à Scolaria je considèrerais que j'ai du courage en ce qui concerne les risques financiers (mais à la limite...), par contre je me dirais aussi que j'ai bien de la chance parce que je vais avoir affaire à des élèves plus motivés, avec un bon niveau, et la possibilité d'échapper aux quelques rares stupidités auxquelles je dois sacrifier.
Vous n'avez pas répondu à ma question : 15 élèves sur 5 niveaux avec un seul instit et des EIP ?

Chère Uranie, j'ai ajouté un peu plus loin tout le bien que je pensais des professeurs. Et ma phrase était, je le reconnais un peu déplacée et facile.

Quant à la classe de primaire, il faut bien commencer un jour, Il est évident que je souhaiterais dès septembre 2011 pouvoir engager deux ou trois instituteurs (j'aime ce mot) pour deux ou trois classes, mais nous verrons bien; encore une fois il faut bien débuter un jour et l'instituteur que j'ai choisi possède sur ce point l'expérience nécessaire.

Pas certain que ce type d'établissement accueille uniquement de très bons élèves....A mon avis , il y aura bien qq élèves "caractériels" dont les parents ne trouvent plus de "pensionnat à l'ancienne"... mais qui cependant ont les moyens financiers...

je pense que justement, même si les parents paient, ils ne garderont pas ces élèves, car ils auront à garantir les conditions d'étude des autres et préserver leur réputation.

marquisedemerteuil a écrit:je pense que justement, même si les parents paient, ils ne garderont pas ces élèves, car ils auront à garantir les conditions d'étude des autres et préserver leur réputation.

C'est un peu le challenge de départ...Au début, il faudra quand même que l'argent rentre... La "réputation" viendra plus tard, si elle arrive!

Il est évident que certains parents voudront se "débarrasser" de leurs enfants et déléguer leur éducation.
J'ai reçu des demandes d'internat complet (sauf vacances et encore) pour des enfants de CP! Certains parents ne savent tout simplement plus quoi faire et se trouvent dépassés et débordés.
Le règlement intérieur borne cependant les comportements délictueux, et lors du recrutement, les tests d'entrée permettent tout de même de voir l'ampleur des dégâts supposés.

Je me pose quand même une question: il faut quand même un budget conséquent au départ pour créer ce genre d'établissement, non ?

En internat complet dès le CP !!! C'est triste...
Comment avez-vous prévu de faire face à la détresse affective de petiots de primaire séparés de leur famille ? Vous évoquez sur votre site "encadré par un personnel formé et compétent", c'est-à-dire ? Plusieurs maîtres/maîtresses d'internat ? une sorte de "gouvernante" ? des familles d'accueil pour les week-end ? Il vous faudra donc aussi un infirmier (normalement obligatoire avec un internat, je crois...). Cela fait beaucoup de monde !
Que des parents puissent envisager de se séparer de leur enfant de 6 ans sur une si longue période, même pour un très bon enseignement, me laisse sans voix...

Uranie a écrit:En internat complet dès le CP !!! C'est triste...
Comment avez-vous prévu de faire face à la détresse affective de petiots de primaire séparés de leur famille ? Vous évoquez sur votre site "encadré par un personnel formé et compétent", c'est-à-dire ? Plusieurs maîtres/maîtresses d'internat ? une sorte de "gouvernante" ? des familles d'accueil pour les week-end ? Il vous faudra donc aussi un infirmier (normalement obligatoire avec un internat, je crois...). Cela fait beaucoup de monde !
Que des parents puissent envisager de se séparer de leur enfant de 6 ans sur une si longue période, même pour un très bon enseignement, me laisse sans voix...

Tu sais, lorsque j'étais en lycée français à l'étranger, j'ai vu des enfants de maternelle laissés à la garde de nounous indonésiennes presque toute l'année, les parents étant toujours par monts et par vaux (et il fallait voir comment ces nounous étaient considérées et traitées...). On mesure souvent mal en effet la détresse affective de ces enfants, qui peut dans certains cas presque s'apparenter à de la maltraitance. Du reste souvent à l'adolescence ces jeunes posent problème...

Infirmière, maître et maîtresse d'internat sont prévus pour l'internat primaire. Dans l'esprit gouvernante anglaise. Pas question de dépasser les 4 nuits d'internats par semaine. Les parents les récupèrent le weekend.
Il est évident que dans une structure comme la nôtre (on ne dépassera pas les 200 internes au final), il est indispensable de créer un esprit de famille pour compenser le manque affectif certain des plus jeunes.

Scolaria, il me semble qu'on ne vous a pas posé la question suivante :

Est-ce que vous pouvez nous dire quels sont vos liens avec Anne Coffinier et la Fondation pour l'Ecole ?

Bonjour John,

Pour répondre à votre question, il n'y a actuellement aucun lien avec Anne Coffinier. Nous avons été répertoriés à notre demande dans leur liste d'établissements hors contrat et je lui ai envoyé une présentation de notre projet, mais il n'y a aucune autre relation ni subvention si je suis bien le fond de votre pensée. Le fait d'être avant tout un établissement laïc peut rendre perplexe le hors contrat, je le concède, mais c'est une donnée fondamentale que je ne changerai pas.

Cordialement,

David Barbaud

Et demander à se faire répertorier par Mme Coffinier, ce n'est pas déjà un lien ?

Je ne diaboliserai jamais personne et je resterai toujours pragmatique. Si mon établissement peut être référencé ici ou là, c'est très bien. L'important est son contenu. Ce sont les parents qui décident après en toute connaissance de cause.

Merci pour votre réponse !

C'est vrai que c'est étonnant, du hors contrat laïc. Ca prend le risque d'être mal vu par le public car c'est hors contrat, et mal vu par la majorité du hors contrat car c'est laïc.

J'ai une certaine affection pour les gens qui essaient de tirer le meilleur de deux camps, et qui finissent par être mal vus dans les deux camps. Mais le problème de ce principe, c'est qu'il peut donner de très bonnes choses comme de très mauvaises.

Eh bien permettez-moi de croire des les très bonnes choses.
Je sais aussi qu'il existe des parents qui veulent placer leurs enfants dans un hors contrat, mais qui ne veulent pas forcément d'un enseignement religieux obligatoire.
Je veux donner cette possibilité.

Étrange objet en vérité que cette école "Scolaria Excellence"... École virtuelle au demeurant, puisqu'il semble qu'elle n'ouvrira que l'an prochain !
Je passe sur les frais d'inscription rédhibitoires pour la majorité des plébéiens que nous sommes. C'est le prix à payer pour un cadre apparemment idyllique : des élèves sélectionnés, un campus isolé, à l'américaine, l'uniforme qui nivelle les différences, un encadrement suffisant et carré... Toutes ces recettes peuvent évidemment s'avérer fécondes et faciliter la tâche des enseignants.
Cependant, je m'inquiète de la qualité de l'enseignement qui y sera dispensé, surtout lorsque je constate que le site de présentation est truffé de fautes de Français et de maladresses stylistiques. Ce site ayant été apparemment ouvert en 2008, cela laissait le temps d'en corriger les imperfections, me semble-t-il. L'excellence revendiquée ne souffre pas tant d'erreurs.
De plus, sans tomber dans les travers d'un "pédagogisme" dont je me méfie, je m'interroge sur le pedigree des professeurs qui enseigneront peut-être un jour dans cette école : il ne suffit pas d'être "surdiplômé" pour s'instaurer bon pédagogue... En termes d'apprentissages des savoirs, qu'est-ce que cette école apportera de plus que l'Éducation Nationale ne fournit déjà ?... On nous parle de nouveaux programmes... Le seul accessible aujourd'hui est celui d'Histoire-Géographie... Et franchement, il n'y a là rien de nouveau sous le soleil...
Soyons pragmatiques : cette école n'est qu'une structure virtuelle pour le moment, et vide d'élèves. En outre, son site de présentation ne revendique modestement que 40 membres. C'est peu, surtout quand il faut trouver assez d'enfants fortunés pour rendre ce projet économiquement viable. Si tant est que cette école existe réellement un jour, nous verrons combien de leurs élèves se retrouvent ensuite en CPEG puis à l'ENS...
Jusque-là, "beaucoup de bruit pour rien", comme dirait Shakespeare.

"Wait and see!"

Cher JCP,

Avant d'exister, il faut un projet. Passons sur les "fautes" qui émaillent le site du projet. Elles sont régulièrement corrigées. Je vous défie d'en trouver une seule sur le site définitif de l'établissement autre qu'une coquille éventuelle.
Quant aux programmes du collège et du lycée, ils arrivent, comme je l'ai déjà expliqué sur ce forum. A deux ans de l'ouverture, le délai semble raisonnable. Les professeurs choisis le sont non seulement sur leur "pedigree" mais également sur leur capacité à travailler ensemble et sur leurs idées pédagogiques. Enfin cette phrase surréaliste : "En termes d'apprentissages des savoirs, qu'est-ce que cette école apportera de plus que l'Éducation Nationale ne fournit déjà ?" ne mérite au mieux qu'un sourire amusé quand on sait l'absence de savoir et d'apprentissages que véhiculent les programmes actuels.
Pour terminer, cette jolie phrase de Shakespeare pourrait largement s'appliquer à votre critique. Comme vous le dites si bien, attendons une vingtaine d'années de pratique avant de juger sur pièce les vertus de cet établissement.
Cordialement
David Barbaud

Scolaria Excellence a écrit:
Enfin cette phrase surréaliste : "En termes d'apprentissages des savoirs, qu'est-ce que cette école apportera de plus que l'Éducation Nationale ne fournit déjà ?" ne mérite au mieux qu'un sourire amusé quand on sait l'absence de savoir et d'apprentissages que véhiculent les programmes actuels.

Je me permets d'intervenir parce que je trouve que vos propos dérivent de plus en plus, en prenant des accents populistes, très à la mode actuellement. Vous savez très bien (comme nous tous) que le problème de l'EN ne vient pas des programmes en vigueur.

Proposez les vôtres, avant de critiquer, si vous souhaitez rester crédible.

Chocolat a écrit:

Scolaria Excellence a écrit:
Enfin cette phrase surréaliste : "En termes d'apprentissages des savoirs, qu'est-ce que cette école apportera de plus que l'Éducation Nationale ne fournit déjà ?" ne mérite au mieux qu'un sourire amusé quand on sait l'absence de savoir et d'apprentissages que véhiculent les programmes actuels.

Je me permets d'intervenir parce que je trouve que vos propos dérivent de plus en plus, en prenant des accents populistes, très à la mode actuellement. Vous savez très bien (comme nous tous) que le problème de l'EN ne vient pas des programmes en vigueur.

Proposez les vôtres, avant de critiquer, si vous souhaitez rester crédible.

C'est une blague ???
Mais alors, Chocolat, il vient d'où selon toi, le problème ?
Pour ma part je trouve qu'en musique (c'est ma matière), le problème principal, c'est précisément l'indigence extrême des programmes en vigueur...

Et les programmes Viala en français, ce n'est pas un problème ?
Et le détricotage des programmes du primaire à partir des années 1970-80, ce n'est pas un problème ?
Il y a aussi les non-programmes : "l'histoire des arts" au collège, la "littérature et société" au lycée : le vide absolu.
Et sans parler de l'esprit dans lequel on nous demande d'enseigner ces programmes :
- prépondérance de "thématiques" en musique et en histoire au détriment de la chronologie,
- "interdisciplinarité" (???),
- le tout dans un esprit d'"exploration" (surtout, ne pas approfondir...),
etc.

Chocolat,

Où donc voyez vous du populisme? Ne pas se rendre compte dans sa propre pratique pédagogique de l'indigence des programmes c'est quand même inquiétant..
Bon dimanche à tous, je crois avoir fait le tour de ce qui pouvait être dit sur le sujet.

Scolaria Excellence a écrit:Chocolat,

Où donc voyez vous du populisme? Ne oas se rendre compte dans sa propre pratique pédagogique de l'indigence des programmes c'est quand même inquiétant..
Bon dimanche à tous, je crois avoir fait le tour de ce qui pouvait être dit sur le sujet.

Tout à fait d'accord avec vous, Scolaria.

Les programmes sont assez souples pour qu'on puisse vraiment faire qqch d'ambitieux en lettres, notamment les oeuvres classiques au programme, si on les étudie à fond (et non pas de petits extraits).

- les oeuvres de l'antiquité en 6e, gros morceau
- la littérature médiévale, Renart et Rabelais, sans compter les grandes découvertes, de quoi faire.

Pour moi en lettres l'indigence ne vient pas des programmes mais de la façon de les appliquer.