La vraie vie des profs...

Bonjour à tous,

Je suis journaliste, et je prépare actuellement pour la chaine M6 un documentaire sur l’école et plus particulièrement sur le métier de professeur.
Je viens de parcourir quelques discussions sur le forum... elles sont criantes de vérité. Ce que vous décrivez de votre quotidien d’enseignants m’intéresse beaucoup.

L'idée de ce documentaire est de suivre de l’intérieur, au fil de l'année scolaire, une équipe d’enseignants dans un collège. Et à travers leurs regards, leurs témoignages et leurs expériences, découvrir la réalité du terrain.

J'ai cru comprendre que celle reflétée par les médias ou les politiques de manière générale est loin de vos véritables préoccupations. C’est justement votre vrai quotidien que nous voulons mettre en avant dans notre film, vous qui avez les mains dans le cambouis ! Et pas seulement à Paris et sa région... trop souvent mis en avant.

A quoi ressemble le métier d’enseignant aujourd’hui ? La passion et la vocation sont-elles suffisantes ? Vous sentez-vous compris ? Quelles difficultés rencontrez-vous ? Mais aussi, quelles satisfactions en retirez-vous ?
Voilà, entre autres, les questions auxquelles nous voulons répondre.

Qu’en pensez-vous ?

J'attends vos remarques, suggestions, propositions... et motivations !
Je suis joignable au 06 98 34 88 98. Ou laissez-moi vos coordonnées pour que je vous contacte. Un coup de fil n’engage à rien, je vous rassure ☺
Belle journée, bonne rentrée… et à très bientôt j’espère,

Marion Prosperi

cela me semble plein de bonnes intentions, mais qu'en sera-t-il une fois le "produit fini"?
Allez vous parler des stagiaires balancés sans formation, sans tuteur, parfois dans plusieurs établissements?
Allez vous parler des TZR corvéables à merci, envoyés sur 3 voire 4 établissements en même temps du jour au lendemain? de ceux qui n'ont même plus l'espoir d'avoir un poste fixe tant le nombre de postes supprimés est grand? de ceux qu'on envoie enseigner une matière différente de la leur? de tous qui doivent se battre pour tout simplement faire respecter la loi? De ceux qui se ruinent sur leur fond propre parce que l'EN met des mois à payer ce qu'elle doit en frais de déplacement?
Allez vous parler de ces profs démotivés parce que simplement ils ne rentrent pas chez eux le week end, parce qu'ils ont du laisser leur famille à 400km de là?
Et de tout ceux qui affrontent tous les jours les incivilités les violences de ces gamins à qui on laisse tout passer parce que c'est "jamais de leur faute"?

...

désolé de paraitre cynique mais je n'ai jamais vu un seul reportage sur notre métier qui colle à notre réalité et pas celle gentiment contée par notre ministre qui visiblement n'a pas foutu un orteil dans une classe depuis sa propre scolarité...

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J'aurais pu appliquer à moi toute la première partie de ta remarque tellement j'en ai vu en 11 ans de remplacement... Je me suis même retrouvée au TA...

Je l'attends moi ce reportage édifiant sur l'EN telle qu'elle est devenue, pas une connerie de 3 minutes, non au moins trois quart d'heures sur ce métier passionnant mais usant tt on charge la mule, un reportage sur le manque de respect qui sévit partout, forcément, la hiérarchie commence par donner le mauvais exemple...

quelques bonnes histoire de tzr, de la vraie vie des profs comme vous dites :
http://www.cetace.org/forums/

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Si seulement cela pouvait être un reportage sur le désespoir du prof devant ses élèves illettrés et insolents en ZEP... Mais JAMAIS nous ne verrons dans un reportage la vérité de ce qui se passe dans les classes et le mal que l'institution fait aux élèves issus de milieux populaires. JAMAIS. D'ailleurs, à moins de l'avoir vécu, je crains que personne ne puisse comprendre l'horreur que peut parfois atteindre la situation.

ps: pardon pour ce coup de gueule mais je viens de rencontrer la classe de seconde dont je suis PP. 1/3 de redoublants. 2/3 de garçons. 95% de fautes d'orthographe sur leurs fiches de rentrée. Et une attitude globalement rigolarde ou nonchalante. Certains auront bientôt 18 ans. Enfin, il ne faut jamais s'arrêter sur la première impression...

Nous la 1ère chose que nous a dite notre principal: 0 redoublement et 0 exclusion. Ordre du recteur d'académie. Ca coûte trop cher: 1 redoublement = 9000 euros...
On est donc dans l'ambiance!!

Et tous ces gens qui s'en lavent les mains...

Ben oui, dans la vraie vie, notre cher Ministre qui ne la connaît pas (la vie), ne veut plus qu'on exclut les élèves deux ou trois jours en cas de problème ou de manque de respect...Non, il dit q des sanctions seront prises...mais ne dit pas lesquelles...

Demandez-vous aussi pourquoi vous avez du mal à trouver des volontaires.

Oui, commencez déjà par bien informer les gens qd on fait grève par exemple, expliquez le nombre de suppressions de postes qu'il y a puisque certains n'ont pas l'air de le savoir...et précisez bien qu'on perd une journée de salaire qd on fait grève, ce ne sont pas des vacances...

Et parler des CDE et des CPE qui défendent l'élève et non le prof (ben oui, l'élève, il est perturbé, il a des problèmes familiaux, il est jeune, il est en échec DONC il a le DROIT de nous insulter, de perturber le cours, de manquer de respect...c'est un jeune vous comprenez!)

la pression sur les CdE s'accentue. Une minorité seulement ose s'élever.

lors de la prérentrée, notre chef nous a dit que sa hiérarchie lui interdisait de virer les élèves qui ne venaient pas en cours. Que les travaux d'intérêt général étaient interdits. Qu'il ne fallait plus exclure.

En 15 ans d'enseignement, c'est la 1ere fois que j'entends un chef d'établissement critiquer publiquement des décisions du ministère.

On a touché le fond.

Et si on parlait aussi du fossé séparant ce que l'on nous demande d'enseigner aux élèves, tandis que pendant les corrections de bac par exemple, on nous réclame de passer outre les fautes d'orthographe, d'expression, voire mieux, d'accorder des points lorsqu'un mot attendu figure dans la copie????
Et si on parlait de la considération que le commun a pour le prof??
Voire même parfois la considération du propre conjoint, qui ne comprend pas que malgré toutes nos vacances, il y a toujours des "trucs" à faire???

Expliquer aussi qu'on n'a pas perdu grand-chose en supprimant les cours IUFM (même si j'admets que la réforme actuelle est loin d'être la solution...)

Non seulement ces cours n'apportaient rien, mais en plus, les formateurs, au lieu d'aider, de former, de conseiller, coulaient les stagiaires en difficulté.

Et pour les stagiaires non validés, c'est le néant. Rien, aucune aide, aucune piste.

Je propose, puisque la télé réalité est à la mode, qu'un journaliste fasse un vrai travail d'investigation et q le Ministère le laisse prendre la place d'un collègue, ne serait-ce q pendant un mois...
Là, on aurait un beau reportage...

Comme Florence Aubenas, qu'un journaliste vienne prendre la place d'un prof et fasse cours pendant 6 mois en zone sensible :malmaisbien:

marquisedemerteuil a écrit:Comme Florence Aubenas, qu'un journaliste vienne prendre la place d'un prof et fasse cours pendant 6 mois en zone sensible :malmaisbien:

ça c'est une idée !!

et si on parlait aussi des commissions d'harmonisation des notes, vous savez ces réunions où un gamin passe miraculeusement de 8 à 10 et pouf! a son brevet?

et si au lieu de faire un merveilleux montage montrant des profs épanouis en lycée huppé de centre ville, vous montriez un peu la rentrée des néotit en ZEP violence?

et si au lieu de vous lamenter sur le retard des manuels de seconde en lycée (grave certes mais il y a pire), vous expliquiez clairement la réforme aux parents?

et si vous arrêtiez de présenter les grèves comme un appel à une hausse de salaire, alors qu'on en est plus là depuis longtemps?

et si vous alliez faire un petit tour vers les médecins du rectorat? et d'expliquer pourquoi il y a tellement de dépression chez les profs... pourquoi le psychiatre que j'ai consulté l'année dernière connaissait le sigle TZR alors que j'ai du mal à l'expliquer à certains collègues?

Vous savez je doute que vous trouviez des profs à filmer dans ce système qui fuit de toute part... les profs en ont assez, on leur a assez casser du sucre sur le dos, M6 comme les autres vous ne trouvez pas?
Au fait vous avez des enfants? ça vous plait qu'ils soient à la charge d'un stagiaire qui n'a jamais vu d'élève auparavant? ou d'un TZR qui a préparer ses cours la veille vers 22h parce que c'est à ce moment là qu'on l'a prévenu?

bonne idée le coup de la télé réalité mais alors dans les vraies conditions du TZR : on l'appelle l'avant veille pour lui dire le nom de l'établissement et Démerdassek!

Et si on rappelait q c'est le métier où il y a le plus de suicides, au lieu de parler de France Télécom...

J'ai un bon a priori sur les reportages de M6 depuis que j'ai vu celui sur les remplacements. Je vous souhaite donc bonne chance dans votre projet.

Oui comme Florence Aubenas, dont je viens juste d'achever la lecture. C'est pas compliqué en plus: toutes les académies recherchent des vacataires/contractuels. Suffit d'avoir une licence. Ils ont bien ça, les journalistes?

et on pourrait aussi parler du vidage du contenu de notre enseignement par l'imposition du socle commun et le saucissonnage des "compétences"

Oui, que les médias arrêtent, lorsqu'on fait grève, de dire en 1er que c'est pour notre pouvoir d'achat, ensuite à cause des suppressions de postes et rien d'autre. Dîtes qu'on n'a pas de médecine du travail, que notre charge de travail n'a cessé d'augmenter et que nous sommes payés sur 10 mois.
Que l'on nous demande d'évaluer tout un tas de choses de tout un tas de manières, et qu'au final lors des corrections d'examens on nous fait parvenir deux à trois rectificatifs de corrigés qui au final nous disent d'accepter des fautes.

titeprof a écrit:bonne idée le coup de la télé réalité mais alors dans les vraies conditions du TZR : on l'appelle l'avant veille pour lui dire le nom de l'établissement et Démerdassek!

Je veux bien filer ma place !! TZR dans l'Académie de Lille, en voilà une idée qu'elle est bonne !!
Vous avez LA solution amis journalistes, si vous voulez, enfin, parler de ce métier tel qu'il est... Y a plus qu'à !