refus tutorat stagiaire 18h: que faire?

grr...j'avais écrit un long post qui a disparu, je la refais en rapide: qu'en est-il ds vos établissement des tuteurs potentiels? y a-t-il des volontaires? et si votre équipe a fait une lettre de refus, est-elle entendue? Dans mon lycée nous refusons cette charge qui reviendrait à cautionner ce système abject de stagiaire 18h, on a fait des courriers, mais l'une de mes collègues est harcelée par l'inspecteur, qui lui IMPOSE d'être tutrice! Elle ne sait plus quoi faire, car elle n'arrive pas à faire comprendre les raisons pour lesquelles elle refuse le tutorat.
Pouvez-vous me donner vos expériences, merci!

cecile23 a écrit:grr...j'avais écrit un long post qui a disparu, je la refais en rapide: qu'en est-il ds vos établissement des tuteurs potentiels? y a-t-il des volontaires? et si votre équipe a fait une lettre de refus, est-elle entendue? Dans mon lycée nous refusons cette charge qui reviendrait à cautionner ce système abject de stagiaire 18h, on a fait des courriers, mais l'une de mes collègues est harcelée par l'inspecteur, qui lui IMPOSE d'être tutrice! Elle ne sait plus quoi faire, car elle n'arrive pas à faire comprendre les raisons pour lesquelles elle refuse le tutorat.
Pouvez-vous me donner vos expériences, merci!

elle ne peut pas lui imposer puisque cela ne fait pas partie des obligations de service

Elle n'a qu'à lui expliquer qu'elle refuse d'être complice, elle, de ce massacre et pas besoin d'argumenter au delà !

elle dit non, tout simplement... personne ne peut lui imposer d'être tutrice.

Elle n'a pas de raison à donner : elle refuse, point barre. Il n'y a pas à se justifier ; le tutorat ne fait pas (encore) partie de nos obligations de service. Bien évidemment, la résistance individuelle est toujours délicate et difficile face à une hiérarchie qui ne va pas reculer facilement.

mais je vous jure, elle a déjà dit non, au nom d'elle-même et d el'équipe, par voie hiérarchique (téléphone et courrier), et ses arguments ne sont pas reçus! en plus, ils ne veulent pas comprendre que c'est un refus collectif, et c'est donc pour elle très pénible de donner l'impression qu'elle plaide uniquement SA cause...
Disons qu'elle "risque" de se faire mal voir par la hiérarchie alors que chacun de nous d'ans l'équipe refuserait aussi, mais le harcèlement pèse sur elle...
Tout le monde accepte d'être tuteur dans vos établissements?

Et puis, même si on refuse d'être tuteur (hors de question de cautionner), ils mettront quand même le stagiaire en poste. On ne peut pas le regarder se casser la gueule devant la somme de boulot sans rien faire. Alors on l'aide, sans aucune contrepartie financière/aménagement du temps/???.
Et c'est encore l'éduc nat' qui gagne. On fait le boulot comme des cons, et on est fier de ne pas avoir baissé notre pantalon. J'adore.
Je refuserai quand même, évidemment, mais je suis légèrement agacée de constater qu'on se fait toujours avoir. Pour rester polie.

sérafina a écrit:Et puis, même si on refuse d'être tuteur (hors de question de cautionner), ils mettront quand même le stagiaire en poste. On ne peut pas le regarder se casser la gueule devant la somme de boulot sans rien faire. Alors on l'aide, sans aucune contrepartie financière/aménagement du temps/???.

comme on peut aider un collègue en difficulté

Avec le nouveau système, le tuteur va prendre une place plus grande dans l'évaluation du stagiaire (il n'y aura plus que son rapport avant l'inspection, avant il y avait l'IUFM, le maître de stage de pratique accompagnée, etc ...) : veux tu vraiment prendre cette responsabilité ?

sérafina a écrit:Et puis, même si on refuse d'être tuteur (hors de question de cautionner), ils mettront quand même le stagiaire en poste. On ne peut pas le regarder se casser la gueule devant la somme de boulot sans rien faire. Alors on l'aide, sans aucune contrepartie financière/aménagement du temps/???.
Et c'est encore l'éduc nat' qui gagne. On fait le boulot comme des cons, et on est fier de ne pas avoir baissé notre pantalon. J'adore.
Je refuserai quand même, évidemment, mais je suis légèrement agacée de constater qu'on se fait toujours avoir. Pour rester polie.

J'ai vu un de mes IPR à l'œuvre lors d'une réunion la semaine dernière, il a vraiment essayé de "dédramatiser" la situation pour que 2 collègues acceptent !

Je pense qu'il y a plusieurs temps dans le mouvement contre cette horreur :
- pour le moment c'est faire en sorte qu'aucun prof n'accepte(et qu'un max le fasse savoir) pour que les rectorats reculent avant la rentrée (il est encore temps).
- après s'ils passent en force, il y aura forcément un prof qui acceptera (sera nommé) tuteur. Je ne pense pas que (légalement) un stagiaire puisse être laisser sans tuteur. Donc se sera à lui de le gérer.

Karine, l'administration peut-elle avancer la nécessité du service pour obliger un enseignant à être tuteur ? [Quitte à ce qu'il conteste ensuite].
[Un adjoint m'avait dit que du moment qu'il ordonnait quelque chose (le débat portait sur le CDI) il fallait le faire, même si dans un second temps je pouvais contester.]

Ruthven a écrit:Karine, l'administration peut-elle avancer la nécessité du service pour obliger un enseignant à être tuteur ? [Quitte à ce qu'il conteste ensuite].
[Un adjoint m'avait dit que du moment qu'il ordonnait quelque chose (le débat portait sur le CDI) il fallait le faire, même si dans un second temps je pouvais contester.]

il ne peut pas procéder à un retrait sur salaire car ça ne fait pas partie (encore) de nos obligations, donc c'est comme une convoc pour un stage de formation continue (pour le refus d'être tuteur, on a quand même pris la peine de l'expliquer en long en large et en travers, si l'IPR passe outre, c'est son problème)

Sur le CDI, c'est autre chose : il s'agit d'une affectation dans le cadre de tes obligations de service. Or, un ordre même illégal doit être suivi (ce qui n'empêche pas d'aller au TA)

Il est clair que l'inspecteur y va sans doute pour beaucoup à l'intimidation, il veut qu'elle se sente isolée. Il cherche la mise en cause personnelle, elle ne peut pas l'éviter seule.
C'est d'ailleurs dans cette logique qu'il ne demande qu'a elle.
La question est de savoir si elle est vraiment isolée ou si des syndicats peuvent la soutenir et faire en sorte qu'elle ne soit pas cataloguée...

Ou alors, il faut réagir sur place en prenant acte des faits comme vous l'avez fait en choisissant de refuser le tutorat. Si vraiment vous croyez que ça vaut le coup, il faut répondre en accusant, en dénonçant cette stratégie d'isolement qui vise à briser la décision du groupe.

Il n'y a rien d'autre à part accepter (une décision en groupe serait aussi bienvenue afin de ne pas stigmatiser cette enseignante).

edit : j'ai raté 3 ou 4 messages au passage, donc il semble que ce soit la décision que vous prendrez. Je vous souhaite de tenir le coup dans ce bras de fer.

Karine B. a écrit:

Ruthven a écrit:Karine, l'administration peut-elle avancer la nécessité du service pour obliger un enseignant à être tuteur ? [Quitte à ce qu'il conteste ensuite].
[Un adjoint m'avait dit que du moment qu'il ordonnait quelque chose (le débat portait sur le CDI) il fallait le faire, même si dans un second temps je pouvais contester.]

il ne peut pas procéder à un retrait sur salaire car ça ne fait pas partie (encore) de nos obligations, donc c'est comme une convoc pour un stage de formation continue (pour le refus d'être tuteur, on a quand même pris la peine de l'expliquer en long en large et en travers, si l'IPR passe outre, c'est son problème)

Sur le CDI, c'est autre chose : il s'agit d'une affectation dans le cadre de tes obligations de service. Or, un ordre même illégal doit être suivi (ce qui n'empêche pas d'aller au TA)

Merci de l'éclaircissement.

Je croyais que même le syndicat des IPR était contre les stagiaires à 18 h ?

Traîtresse ! :colere:

Chez nous, lettre collective de refus de notre part et de la part des collègues d'anglais (les 2 matières concernées).
Transmis au cde, inspecteurs, recteur.
Après ta collègue a juste à dire non, il n'y a pas à argumenter, on ne peut pas lui imposer.
L'inspecteur ne la piste pas dans l'établissement, j'imagine, donc elle lui écrit que non et ne répond pas aux mails/courriers qui insistent.
Quant à ceux qui pensent que de toute façon il n' y a rien à faire à part dire oui, qu'ils assument et se proposent comme tuteurs.

Pauvres stagiaires.....ils vont commencer à temps plein sans être accompagnés ou en étant accompagnés par des profs qui ne voulaient pas être tuteur....Ils ont intérêt à savoir se débrouiller.....

Dans mon lycée certains collègues disent que les stagiaires de cette année (qui n'ont pas signé de pétition) pourront être tuteurs à la rentrée....Je me vois bien tutrice en septembre tiens!

Karine B. a écrit: veux tu vraiment prendre cette responsabilité ?

Bien sûr que non ! Je l'ai dit, et cela depuis longtemps : hors de question d'accepter. Tout comme les hsa, l'accompagnement éducatif, les remplacements-hse, et tout le reste. C'est contre mes convictions.

cecile23 a écrit:mais je vous jure, elle a déjà dit non, au nom d'elle-même et d el'équipe, par voie hiérarchique (téléphone et courrier), et ses arguments ne sont pas reçus! en plus, ils ne veulent pas comprendre que c'est un refus collectif, et c'est donc pour elle très pénible de donner l'impression qu'elle plaide uniquement SA cause...
Disons qu'elle "risque" de se faire mal voir par la hiérarchie alors que chacun de nous d'ans l'équipe refuserait aussi, mais le harcèlement pèse sur elle...
Tout le monde accepte d'être tuteur dans vos établissements?

Non
Chez nous, il y a une (sur sept) qui l'a accepté.
L'électron libre qui est toujours à contre-courant du bon sens

Dans mon petit collège, deux stagiaires l'an prochain : un en lettres, un en histoire-géo. Nous avons tous (3 profs de lettres, 2 d'histoire) refusé d'être tuteurs, conformément à la pétition que nous avions signée (demandant des conditions de formation et d'exercice décentes pour les stagiaires) et à la motion adoptée au CA (réclamant notamment que les stagiaires n'aient pas plus d'un mi-temps).
Nous savons très bien que cela n'empêchera pas les deux stagiaires d'être chez nous : c'est là qu'il y a les heures pour les accueillir... (15 heures / semaine + un jour libéré pour leur formation ! Je ne sais pas comment ils vont s'en sortir, les pauvres !)
Dans mon département, quand il n'y a pas de tuteur volontaire dans l'établissement, l'IA en trouve un ailleurs, quitte à ce que ce soit dans une autre commune... Cela aussi ne va pas rendre les choses simples pour ces débutants, mais c'est précisément en nous culpabilisant qu'on essaie de nous faire craquer.
Maintenant, il est bien évident qu'on ne va pas les laisser se débrouiller tout seuls et se noyer sous les problèmes : on est une équipe, ils auront de notre part toute l'aide dont ils ont besoin. Mais nous ne cautionnerons pas cette réforme de m... en y acceptant un rôle officiel.

eh bien merci à tous...Je vais donc lui dire que cela ne fait pas partie de ses obligations de service..Mais comme je vous le disais, elle a déjà signifié son refus et l'inspecteur passe outre (oui, il ne doit pas adhérer au syndicat des inspecteurs le nôtre). Elle est épaulée par les syndicats, mais bon...c'est quand même le règne de l'intimidation, c'est scandaleux...

Je n'ai peut-être pas tout bien suivi mais: pourquoi l'équipe ne fait-elle pas un courrier à l'IPR pour signifier qu'il s'agit d'une décision collective et que vous n'accepterez pas les intimidations individuelles?

oui, je crois que nous allons refaire un courrier de ce type...
bonne soirée à tous!

à vous lire, je me dis que j'ai vraiment bien fait de refuser pour l'an prochain! (deux relances tout de même et on me demandait de justifier le refus)

coco a écrit:à vous lire, je me dis que j'ai vraiment bien fait de refuser pour l'an prochain! (deux relances tout de même et on me demandait de justifier le refus)

Du nouveau chez moi, où le BMP que j'occupe risque d'être donné à un stagiaire : comme il va rester des heures, on me propose un BMP de 7 ou 8h + être tutrice et donc faire en début d'année les 8h que le stagiaire ne fera pas...
Du coup, j'ai l'impression d'être prise au piège : si j'accepte, je reste dans l'établissement en partie et je cautionne finalement ce système, tout en étant débordée (je n'ai jamais eu de stagiaire, forcément, puisque je suis TZR...) ; si je dis non, je dégage, avec quand même les 8h du stagiaire à faire en début d'année, et comme mes 2 autres collègues ne sont pas motivées (même pas pour de bonnes raisons liées aux changements de l'année de stage : jusque parce que ça fait trop de boulot...), le stagiaire se trouve dans la m**** et se tourne vers moi qui le remplace au début...
Le piège de l'EN...

lalilala a écrit:Pauvres stagiaires.....ils vont commencer à temps plein sans être accompagnés ou en étant accompagnés par des profs qui ne voulaient pas être tuteur....Ils ont intérêt à savoir se débrouiller.....

J'ai commencé comme contractuelle à 18 heures. Je ne trouve pas ça aussi horrible que cela. Ca existe depuis longtemps des personnes en poste, sans formation. Je me suis auto-formée. Je n'avais aps de tuteur. Et je vais très bien.
Tous les MA, contractuels et vacataires qui ont été "lancés" comme ça dans le métier, à 18 heures, voire plus avec les HS ... je ne vois pas la différence ... sauf que les stagiaires seront tout de même accompagnés.