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- Jean-FrançoisNiveau 4
Bonjour,
Ce message et les suivants m'ont redonné quelque espoir quant aux conditions possibles d'enseignement :
https://www.neoprofs.org/l-enseignement-au-quotidien-f1/premiere-heure-de-cours-t21580-45.htm#393100
Les exemples de Circé et yasyas sont impressionnants je trouve. Je remarque d'ailleurs que les deux viennent du secteur privé, une expérience qui les a sans doute rendues plus dures et résistantes qu'une jeune fille de 23 ans fraîche émoulue de l'IUFM, sans compter le recul face à des situations qu'elles peuvent jugées maîtrisables et acceptables au regard de ce qu'elles ont pu vivre professionnellement par ailleurs (j'y reviendrai dans un autre fil).
Adoptez-vous également la stratégie "incorruptible pitbull au regard qui tue" ? Aimeriez-vous pouvoir l'adopter ? Considérez-vous que c'est une approche inadaptée ? Arrivez-vous à tenir votre classe par d'autres voies ?
Merci !
JF.
Ce message et les suivants m'ont redonné quelque espoir quant aux conditions possibles d'enseignement :
https://www.neoprofs.org/l-enseignement-au-quotidien-f1/premiere-heure-de-cours-t21580-45.htm#393100
Les exemples de Circé et yasyas sont impressionnants je trouve. Je remarque d'ailleurs que les deux viennent du secteur privé, une expérience qui les a sans doute rendues plus dures et résistantes qu'une jeune fille de 23 ans fraîche émoulue de l'IUFM, sans compter le recul face à des situations qu'elles peuvent jugées maîtrisables et acceptables au regard de ce qu'elles ont pu vivre professionnellement par ailleurs (j'y reviendrai dans un autre fil).
Adoptez-vous également la stratégie "incorruptible pitbull au regard qui tue" ? Aimeriez-vous pouvoir l'adopter ? Considérez-vous que c'est une approche inadaptée ? Arrivez-vous à tenir votre classe par d'autres voies ?
Merci !
JF.
- PasseroseNeoprof expérimenté
L'approche "killeuse" ne me conviendrait pas : ce serait par trop déformer ma nature. En revanche, j'aime "casser" celui ou celle qui abuse pour le/la remettre à sa place, sans remise en cause personnelle de l'élève (sans me moquer d'un de ses défauts, par exemple). J'use de l'humour le plus souvent possible, je n'hésite pas non plus à punir. Quant à la notion de justice, c'est là qu'il faut être blindé et foncer droit devant car ils jouent toujours sur cette corde-là. Ce n'est jamais juste, pour eux. Ils sont si rares, ceux qui assument et reconnaissent une bêtise (même quand tu t'apprêtes à punir un autre camarade), qu'il m'est arrivé de ne pas punir un élève qui s'auto-désignait.
- KenseiNiveau 8
Tutafé ^^ J'adopte la stratégie "incorruptible pitbull au regard qui tue" au CDI en début d'année, mais juste pour le "regard qui tue" pas pour l'aboiement. Vous allez me rétorquer que ce n'est pas pareil qu'en classe, ben si, ça peut être le bordel infini dans un CDI où le/la doc ne fait pas preuve d'autorité. Ce n'est pas parce qu'un élève va au CDI qu'il va soudainement devenir calme, sympathique et studieux. Ce serait merveilleux, mais ce n'est pas un lieu magique qui transforme les dindes en carpes ou les roquets en gentils toutous, etc.
Ayant travaillé 10 ans en collège Ambition Réussite dans le 93, j'y ai appris la règle essentielle de l'autorité qui est d'appliquer les menaces. Il ne sert à rien de récupérer les carnets de liaison si l'on ne met jamais aucun mot ni heure de colle alors qu'on en menace l'élève régulièrement. Les élèves vont vite comprendre que vous êtes un guignol que l'on peut manipuler, et en trois jours tout le collège est au courant, et ce, pour toutes les années suivantes.
J'explique aux élèves en début d'année quelles sont les règles propres au CDI. Quand un élève dérape, je le préviens 1 fois, 2 fois, et à la 3e je sanctionne. Systématiquement. Je n'ai jamais crié. Je parle doucement, mais je n'hésite pas à casser et à utiliser l'humour. Mais je m'efforce toujours d'être juste, et apparemment, les élèves le savent (j'ai eu des retours indirects). Je suis sévère quand on ne respecte pas les règles, mais toujours disponible et souriante quand tout se passe bien. Et j'évite de passer mes nerfs sur un élève innocent et gentil, alors que je viens juste de me prendre la tête avec un pénible.
Résultat, ma principale peut bien passer à l'improviste à n'importe quel moment, ce sera toujours calme.
Ayant travaillé 10 ans en collège Ambition Réussite dans le 93, j'y ai appris la règle essentielle de l'autorité qui est d'appliquer les menaces. Il ne sert à rien de récupérer les carnets de liaison si l'on ne met jamais aucun mot ni heure de colle alors qu'on en menace l'élève régulièrement. Les élèves vont vite comprendre que vous êtes un guignol que l'on peut manipuler, et en trois jours tout le collège est au courant, et ce, pour toutes les années suivantes.
J'explique aux élèves en début d'année quelles sont les règles propres au CDI. Quand un élève dérape, je le préviens 1 fois, 2 fois, et à la 3e je sanctionne. Systématiquement. Je n'ai jamais crié. Je parle doucement, mais je n'hésite pas à casser et à utiliser l'humour. Mais je m'efforce toujours d'être juste, et apparemment, les élèves le savent (j'ai eu des retours indirects). Je suis sévère quand on ne respecte pas les règles, mais toujours disponible et souriante quand tout se passe bien. Et j'évite de passer mes nerfs sur un élève innocent et gentil, alors que je viens juste de me prendre la tête avec un pénible.
Résultat, ma principale peut bien passer à l'improviste à n'importe quel moment, ce sera toujours calme.
- V.MarchaisEmpereur
Non. Ce n'est pas mon genre. J'aime une ambiance de classe fondée sur l'échange et la bonne humeur. Ca arrive, des classes que je dois tenir à la force du poignet, sans pouvoir lâcher une plaisanterie sans que ça ne dégénère, et je le regrette toujours. Mais dans l'ensemble, pas besoin de jouer les dures pour faire régner l'ordre.
Il n'est pas nécessaire de se donner des airs de pitbull pour avoir de l'autorité. Il faut rassurer là-dessus ceux qui ne se sentent aucune disposition à l'aboiement. La douceur ferme, celle d'une "mère" bienveillante mais exigeante, passe très bien, surtout dans les zones difficiles où les oppositions frontales peuvent se durcir très vite. Dans ma ZEP, beaucoup de grands dadais, si on leur aboie dessus, surtout en public, vont monter au créneau ; par contre, si, sans interrompre le cours, très discrètement, on se rapproche d'eux pour les faire taire d'un geste discret, on si on leur dit gentiment "Tu me déranges" ou qu'on les remet à leur place avec une petite blague sans méchanceté (pas question pour moi de "casser", comme on dit), on obtient souvent beaucoup. Si les élèves sont convaincus de notre légitimité à cause de notre travail en classe et de notre bienveillance manifeste envers eux, et si on refuse de discuter les règles sans faire une histoire du moindre problème ("Nous verrons cela à la fin de l'heure, pour l'instant, il y a cours"), le plus souvent, ça se passe bien.
Je crois qu'il ne faut pas forcer sa nature mais chercher ce qui nous correspond, ce qui nous permettra d'être vrai, donc crédible.
Il n'est pas nécessaire de se donner des airs de pitbull pour avoir de l'autorité. Il faut rassurer là-dessus ceux qui ne se sentent aucune disposition à l'aboiement. La douceur ferme, celle d'une "mère" bienveillante mais exigeante, passe très bien, surtout dans les zones difficiles où les oppositions frontales peuvent se durcir très vite. Dans ma ZEP, beaucoup de grands dadais, si on leur aboie dessus, surtout en public, vont monter au créneau ; par contre, si, sans interrompre le cours, très discrètement, on se rapproche d'eux pour les faire taire d'un geste discret, on si on leur dit gentiment "Tu me déranges" ou qu'on les remet à leur place avec une petite blague sans méchanceté (pas question pour moi de "casser", comme on dit), on obtient souvent beaucoup. Si les élèves sont convaincus de notre légitimité à cause de notre travail en classe et de notre bienveillance manifeste envers eux, et si on refuse de discuter les règles sans faire une histoire du moindre problème ("Nous verrons cela à la fin de l'heure, pour l'instant, il y a cours"), le plus souvent, ça se passe bien.
Je crois qu'il ne faut pas forcer sa nature mais chercher ce qui nous correspond, ce qui nous permettra d'être vrai, donc crédible.
- ArtémisHabitué du forum
+1 Je me reconnais assez dans ce que tu dis. Et ça fonctionne.V.Marchais a écrit: Je crois qu'il ne faut pas forcer sa nature mais chercher ce qui nous correspond, ce qui nous permettra d'être vrai, donc crédible.
- lene75Prophète
V.Marchais a écrit:Il n'est pas nécessaire de se donner des airs de pitbull pour avoir de l'autorité. Il faut rassurer là-dessus ceux qui ne se sentent aucune disposition à l'aboiement.
Ça me rassure. Pour l'instant, j'ai du mal avec les élèves un peu difficiles parce que je suis trop gentille, mais j'ai bien peur que ça ne fasse pas naturel si je fais le pitbull... Du coup je me demande un peu comment m'y prendre.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- pandora51Niveau 10
Je suis d'une nature blagueuse, j'aime rire. En classe, je chahute volontiers les élèves, je ris à leur blague ou je me moque gentiment. En revanche, ils savent qu'il y a des règles à respecter et que si ce n'est pas le cas, je suis intransigeante. Comme je suis depuis 7 ans dans mon collège, j'ai une "réputation": gentille mais faut pas l'énerver (j'ai appris ça dans une intervention en CM1 dans une école du réseau).
Je suis d'accord avec ce qui a été dit, il faut être en accord avec sa nature et la bienveillance envers les enfants est ce qui fonctionne le mieux.
Je suis d'accord avec ce qui a été dit, il faut être en accord avec sa nature et la bienveillance envers les enfants est ce qui fonctionne le mieux.
- mimileDoyen
Merci pour ce post V.Marchais... Je me sens beaucoup plus "mère" que "pitbull".
- PoupsSage
Tu as si bien décrit ma pensée Véronique ! Merci pour le post aussi !
Les élèves m'ont ditq u'ils se sentaient bien avec moi....
Je suis tout àfait d'accord avec toi : la douceur ferme mais exigeante !
Les élèves m'ont ditq u'ils se sentaient bien avec moi....
Je suis tout àfait d'accord avec toi : la douceur ferme mais exigeante !
- lulucastagnetteEmpereur
D'accord avec tous les avis précédents : il ne faut pas forcer sa nature. Etre trop agressif dès le début peut avoir le contraire de l'effet escompté avec certaines classes.
Au début on tâte et puis ensuite on apprend de ses erreurs et on se taille un rôle à sa mesure.
Moi ça dépend des classes. Avec certaines je ne plaisante pas, c'est boulot boulot, je n'admets aucun écart : dans ces classes, ça roule sans bruits mais je m'ennuie.
Dans d'autres je me permets de petites digressions, des taquineries, des moments plus "cool" tout en redressant si besoin (et surtout pas trop cool au début) : je m'y sens bien, les élèves sont contents de venir en français (du moins la plupart).
Pas facile parfois de les "dresser" (ne soyez pas choqués), les canaliser, les intéresser, les passionner, tout cela en même temps !
Au début on tâte et puis ensuite on apprend de ses erreurs et on se taille un rôle à sa mesure.
Moi ça dépend des classes. Avec certaines je ne plaisante pas, c'est boulot boulot, je n'admets aucun écart : dans ces classes, ça roule sans bruits mais je m'ennuie.
Dans d'autres je me permets de petites digressions, des taquineries, des moments plus "cool" tout en redressant si besoin (et surtout pas trop cool au début) : je m'y sens bien, les élèves sont contents de venir en français (du moins la plupart).
Pas facile parfois de les "dresser" (ne soyez pas choqués), les canaliser, les intéresser, les passionner, tout cela en même temps !
- InvitéePhMonarque
V.Marchais a écrit:Non. Ce n'est pas mon genre. J'aime une ambiance de classe fondée sur l'échange et la bonne humeur. Ca arrive, des classes que je dois tenir à la force du poignet, sans pouvoir lâcher une plaisanterie sans que ça ne dégénère, et je le regrette toujours. Mais dans l'ensemble, pas besoin de jouer les dures pour faire régner l'ordre.
Il n'est pas nécessaire de se donner des airs de pitbull pour avoir de l'autorité. Il faut rassurer là-dessus ceux qui ne se sentent aucune disposition à l'aboiement. La douceur ferme, celle d'une "mère" bienveillante mais exigeante, passe très bien, surtout dans les zones difficiles où les oppositions frontales peuvent se durcir très vite. Dans ma ZEP, beaucoup de grands dadais, si on leur aboie dessus, surtout en public, vont monter au créneau ; par contre, si, sans interrompre le cours, très discrètement, on se rapproche d'eux pour les faire taire d'un geste discret, on si on leur dit gentiment "Tu me déranges" ou qu'on les remet à leur place avec une petite blague sans méchanceté (pas question pour moi de "casser", comme on dit), on obtient souvent beaucoup. Si les élèves sont convaincus de notre légitimité à cause de notre travail en classe et de notre bienveillance manifeste envers eux, et si on refuse de discuter les règles sans faire une histoire du moindre problème ("Nous verrons cela à la fin de l'heure, pour l'instant, il y a cours"), le plus souvent, ça se passe bien.
Je crois qu'il ne faut pas forcer sa nature mais chercher ce qui nous correspond, ce qui nous permettra d'être vrai, donc crédible.
Exactement pareil!
J'ajoute que surtout, surtout, il faut être humain, ne jamais rabaisser un élève même s'il est horripilant, ça ça paye vraiment.
Je me répète (autre topic) mais il faut poser ses propres règles, et pas des tonnes: juste ce qui vous importe vraiment et s'y tenir. Avoir de l'humour aussi!
- Jean-FrançoisNiveau 4
Merci pour ces témoignages. Une chose me surprend (enfin deux, mais on verra l'autre plus tard) : où se cachent les profs qui ont des problèmes de tenue de classe ? A part lene75, tout le monde semble gérer, que ce soit en version "pitbull" ou en version "maman". Pourtant, à lire de nombreux messages sur ce forum, ce n'est pas la fête tous les jours niveau discipline. Pouvez-vous m'aider à comprendre ?
- PoupsSage
J'ai déjà eu des classes très dures....Mais ces classes n'étaient pas méchantes.
Je travaillais" dans le dialogue" tout le temps.Je les ai eus avec des cours structurés....Ils avaient mis le professeur que je remplaçais en dépréssion.Je les ai valorisés, encouragés....
Il y en a un qui a essayé de m'insulter une fois mais s'est vite excusé sinon je lui rentrai dans le lard.
Cette année,j'ai eu une classe de troisième difficile . Beaucoup de bavardages et de parésseux .Et j'ai puni.Il fallait les tirer....
Je sais qu'il ya pire....
Je travaillais" dans le dialogue" tout le temps.Je les ai eus avec des cours structurés....Ils avaient mis le professeur que je remplaçais en dépréssion.Je les ai valorisés, encouragés....
Il y en a un qui a essayé de m'insulter une fois mais s'est vite excusé sinon je lui rentrai dans le lard.
Cette année,j'ai eu une classe de troisième difficile . Beaucoup de bavardages et de parésseux .Et j'ai puni.Il fallait les tirer....
Je sais qu'il ya pire....
- V.MarchaisEmpereur
Je crois qu'il faut nuancer, Jean-François.
D'abord, tu n'as pas ici un échantillon très représentatif.
Dire que ça se passe bien, globalement, ça ne veut pas dire qu'il n'y a jamais de problème. Je travaille en ZEP et il y a toujours quelques gugus, dans les classes, qui posent problème à tout le monde. Je n'échappe pas à la règle, ceux-là me font ch... aussi, mais dans
l'ensemble, on s'en sort, on fait cours. On apprend à s'adapter à l'alchimie des groupes et aux individus. Fayçal a besoin d'être cadré
très sévèrement, je le sais, et je le fais ; Tiffany marche à l'affectif et il vaut mieux ne pas la heurter, nous avancerons plus
efficacement dans la discussion - mais en aparté, pas en classe ; Anthony est très soupa au lait, je sais qu'il ne faut surtout pas
élever le ton avec lui, mais l'aider à se calmer, prendre sur soi pour faire baisser la pression. Bref, il n'y a pas de loi générale, mais une
capacité d'écoute et d'adaptation que nous développons avec l'expérience.
L'aisance avec les classes, cela s'acquiert dans le temps, il faut se faire confiance, sur ce point. C'est rarement inné. Il y a probablement des personnes pour qui c'est plus facile que d'autres, mais il ne faut pas croire que c'est foutu parce que c'est difficile la première année. Tout le monde apprend. Et le contexte aide beaucoup : ce n'est pas la même chose si tu peux t'appuyer sur une direction qui tient le coup et sur des collègues sympa ou si tu galères tout seul au milieu d'un système défaillant. Dans ce dernier cas, c'est très dur, mais la personne n'est pas en cause. Et de toute façon, la première année quelque part est toujours plus difficile : les élèves testent, c'est dans l'ordre des choses - y compris quand on a quinze ans de métier et qu'on a une mut.
C'est un ensemble de choses qui fait qu'on parvient, seul face à ses élèves mais aussi en équipe, à gérer les classes. Et je crois que ce n'est jamais complètement acquis. J'ai vu une collègue chevronnée malmenée par une direction qui l'a prise en gripe craquer et lâcher prise peu à peu. C'est un excellent professeur mais, en ce moment, elle a besoin d'aide. Le fait que ça marche pour chacun, c'est aussi une responsabilité collective, une affaire d'étayage et de transmission.
D'abord, tu n'as pas ici un échantillon très représentatif.
Dire que ça se passe bien, globalement, ça ne veut pas dire qu'il n'y a jamais de problème. Je travaille en ZEP et il y a toujours quelques gugus, dans les classes, qui posent problème à tout le monde. Je n'échappe pas à la règle, ceux-là me font ch... aussi, mais dans
l'ensemble, on s'en sort, on fait cours. On apprend à s'adapter à l'alchimie des groupes et aux individus. Fayçal a besoin d'être cadré
très sévèrement, je le sais, et je le fais ; Tiffany marche à l'affectif et il vaut mieux ne pas la heurter, nous avancerons plus
efficacement dans la discussion - mais en aparté, pas en classe ; Anthony est très soupa au lait, je sais qu'il ne faut surtout pas
élever le ton avec lui, mais l'aider à se calmer, prendre sur soi pour faire baisser la pression. Bref, il n'y a pas de loi générale, mais une
capacité d'écoute et d'adaptation que nous développons avec l'expérience.
L'aisance avec les classes, cela s'acquiert dans le temps, il faut se faire confiance, sur ce point. C'est rarement inné. Il y a probablement des personnes pour qui c'est plus facile que d'autres, mais il ne faut pas croire que c'est foutu parce que c'est difficile la première année. Tout le monde apprend. Et le contexte aide beaucoup : ce n'est pas la même chose si tu peux t'appuyer sur une direction qui tient le coup et sur des collègues sympa ou si tu galères tout seul au milieu d'un système défaillant. Dans ce dernier cas, c'est très dur, mais la personne n'est pas en cause. Et de toute façon, la première année quelque part est toujours plus difficile : les élèves testent, c'est dans l'ordre des choses - y compris quand on a quinze ans de métier et qu'on a une mut.
C'est un ensemble de choses qui fait qu'on parvient, seul face à ses élèves mais aussi en équipe, à gérer les classes. Et je crois que ce n'est jamais complètement acquis. J'ai vu une collègue chevronnée malmenée par une direction qui l'a prise en gripe craquer et lâcher prise peu à peu. C'est un excellent professeur mais, en ce moment, elle a besoin d'aide. Le fait que ça marche pour chacun, c'est aussi une responsabilité collective, une affaire d'étayage et de transmission.
- sandGuide spirituel
Avoir l'air sûr de soi, de son autorité est une autre clé.
- CarabasVénérable
Je ne peux parler que pour moi : je me suis barrée.Jean-François a écrit:Merci pour ces témoignages. Une chose me surprend (enfin deux, mais on verra l'autre plus tard) : où se cachent les profs qui ont des problèmes de tenue de classe ? A part lene75, tout le monde semble gérer, que ce soit en version "pitbull" ou en version "maman". Pourtant, à lire de nombreux messages sur ce forum, ce n'est pas la fête tous les jours niveau discipline. Pouvez-vous m'aider à comprendre ?
Moi aussi j'admire la gestion impeccable des néoprofs.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- sandGuide spirituel
En ce qui me concerne, je me garderais bien de qualifier ma gestion d'"impeccable". Ce qui marche pour l'instant ne marchera peut-être pas toujours, et j'ai vu des profs très respectés avoir les pires soucis.
- YolatengoHabitué du forum
sand a écrit:Avoir l'air sûr de soi, de son autorité est une autre clé.
Et j'ajouterais : sûr du travail que l'on fait et qu'on exige d'eux.
- leyadeEsprit sacré
Un élément de réponse : certaines classes, je gère, d'autres me bouffent, et pourtant je ne suis qu'une seule et même prof :
la première année : bordélisée,
la deuxième année : bordélisée, sauf dans une classe de gentils
et la troisième année :
- 2 classes vissées au cordeau, cours porte ouverte, gamins qui respirent à peine, qui lèvent la main pour demander une cartouche au voisin, collègues fin jaloux, la petite maison dans la prairie quoi.
-1 classe un peu remuante,
-1 classe qui me bordélise, parfois je me planque derrière mon bureau et les laisse brailler en regardant ma montre.
la première année : bordélisée,
la deuxième année : bordélisée, sauf dans une classe de gentils
et la troisième année :
- 2 classes vissées au cordeau, cours porte ouverte, gamins qui respirent à peine, qui lèvent la main pour demander une cartouche au voisin, collègues fin jaloux, la petite maison dans la prairie quoi.
-1 classe un peu remuante,
-1 classe qui me bordélise, parfois je me planque derrière mon bureau et les laisse brailler en regardant ma montre.
- InvitéePhMonarque
Dans mon cas : Première année de titulaire en lycée pro avec certaines classes de mecs complètement bourrins. Très formateur! Alors, les petits collégiens, c'est tranquillou (MAIS je ne suis pas en zep)
Sinon, j'ajoute que si tu te fais chier, que tu leur balances un cours pompé, pas personnel et que toi-même tu trouves chiant, planqué derrière ton bureau, c'est difficile...Bref: être à fond et rentrer crevé!
Sinon, j'ajoute que si tu te fais chier, que tu leur balances un cours pompé, pas personnel et que toi-même tu trouves chiant, planqué derrière ton bureau, c'est difficile...Bref: être à fond et rentrer crevé!
- gabulleNiveau 6
+1 avec leyade...ça dépend vraiment des classes et des moments de l'année...
Pour moi: 1 classe top depuis ma reprise ( janvier), par contre je n'ai pas réussi à les tenir durant tout le mois de juin...
1 classe "dure"... un pur bonheur depuis le mois d'avril ! ( ils sont top: sympa, essaient de travailler, bon esprit jusqu'au bout, alors qu'ils étaient infects en début d'année)
Pour moi: 1 classe top depuis ma reprise ( janvier), par contre je n'ai pas réussi à les tenir durant tout le mois de juin...
1 classe "dure"... un pur bonheur depuis le mois d'avril ! ( ils sont top: sympa, essaient de travailler, bon esprit jusqu'au bout, alors qu'ils étaient infects en début d'année)
- PasseroseNeoprof expérimenté
- J'ai eu le bazar ma première année, j'étais TZR sans voiture, je m'en allais à perpet et j'étais mal, en plus.
- Les 2e et 3e années, j'ai eu encore du mal mais j'ai été soutenue et épaulée par des principales super, compréhensives et qui avaient confiance en moi (alors même que je ne la ressentais pas, cette confiance !). Pourtant, j'ai failli craquer une fois dans l'année à chaque fois.
- J'ai passé trois ans bien, et j'ai à nouveau eu des difficultés lorsque j'ai été fragilisée par la maladie, puis la mort de mon père.
- Puis 8 ans super, avec solide réputation, et cette année, à nouveau à 36 pieds sous terre, pour des raisons psychologiques qui n'avaient rien à voir avec le travail, mais qui forcément ont retenti dessus. Et encore, j'ai pu me redresser et "récupérer" mes classes. Je me sens confiante pour l'an prochain.
C'est un travail qu'il faut faire en étant bien psychologiquement, je pense que sinon il fragilise rapidement. C'est aussi ce qui fait que l'autorité passera mieux auprès des élèves, qu'ils nous sentent solides.
- Les 2e et 3e années, j'ai eu encore du mal mais j'ai été soutenue et épaulée par des principales super, compréhensives et qui avaient confiance en moi (alors même que je ne la ressentais pas, cette confiance !). Pourtant, j'ai failli craquer une fois dans l'année à chaque fois.
- J'ai passé trois ans bien, et j'ai à nouveau eu des difficultés lorsque j'ai été fragilisée par la maladie, puis la mort de mon père.
- Puis 8 ans super, avec solide réputation, et cette année, à nouveau à 36 pieds sous terre, pour des raisons psychologiques qui n'avaient rien à voir avec le travail, mais qui forcément ont retenti dessus. Et encore, j'ai pu me redresser et "récupérer" mes classes. Je me sens confiante pour l'an prochain.
C'est un travail qu'il faut faire en étant bien psychologiquement, je pense que sinon il fragilise rapidement. C'est aussi ce qui fait que l'autorité passera mieux auprès des élèves, qu'ils nous sentent solides.
- tabouNiveau 8
Ben moi j'ai beaucoup de mal à gérer mes classes surtout depuis que je suis en collège, j'ai l'impression de trop souvent me laisser bouffer ... Je me soigne mais j'ai du mal, j'ai un naturel gentil mais les élèves en profitent
- lene75Prophète
Pour moi, comme leyade, en fait, ça dépend des classes, mais peut-être pas pour les mêmes raisons : l'année dernière (1re année), bordélisée par mes deux classes, dont une vraiment odieuse (enfin, une bonne dizaine d'élèves sur 35 odieux et décidés à me faire craquer), l'autre beaucoup plus sympa mais encore plus "agitée" (c'est peu de le dire), cette année, à l'inverse, ça s'est très bien passé avec mes 4 classes, à la fois au niveau de la discipline et de l'ambiance parce que j'étais dans un lycée privilégié, mais même avec ces classes, je me rends bien compte que si ça se passe bien, ça tient à eux, je voyais bien que s'ils avaient voulu me bordéliser, je n'aurais pas pu les empêcher, je n'avais pas l'impression d'avoir prise sur eux, simplement, ils m'ont été livrés "dressés", dès le 1er jour, j'avais le silence, ils levaient la main, etc., je n'ai rien eu à faire pour ça. Donc bref, je sais que pour ma 3e année avec un autre "public", ça risque de se passer différement.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- PasseroseNeoprof expérimenté
lene75 a écrit:Pour moi, comme leyade, en fait, ça dépend des classes, mais peut-être pas pour les mêmes raisons : l'année dernière (1re année), bordélisée par mes deux classes, dont une vraiment odieuse (enfin, une bonne dizaine d'élèves sur 35 odieux et décidés à me faire craquer), l'autre beaucoup plus sympa mais encore plus "agitée" (c'est peu de le dire), cette année, à l'inverse, ça s'est très bien passé avec mes 4 classes, à la fois au niveau de la discipline et de l'ambiance parce que j'étais dans un lycée privilégié, mais même avec ces classes, je me rends bien compte que si ça se passe bien, ça tient à eux, je voyais bien que s'ils avaient voulu me bordéliser, je n'aurais pas pu les empêcher, je n'avais pas l'impression d'avoir prise sur eux, simplement, ils m'ont été livrés "dressés", dès le 1er jour, j'avais le silence, ils levaient la main, etc., je n'ai rien eu à faire pour ça. Donc bref, je sais que pour ma 3e année avec un autre "public", ça risque de se passer différement.
Donc, il faut prendre confiance pour te dire que tu l'as fait, quelle qu'en soit ton interprétation. Donc, tu pourras le refaire. Tu les as peut-être eus dréssés, mais ça ne s'est pas non plus dégradé à cause de toi.
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