Livret de compétences en maternelle

Elle a été obligée par qui?

Et si vous ne faites pas de livrets de compétences en maternelle ça veut dire que jusqu'au CP vous ne rendez aucune forme de récapitulatif des acquisitions? Doublecasquette par exemple tu rendais leurs bilans notés aux CP et CE1 mais rien aux GS c'est ça?

Et sur les travaux des élèves, qui circulent dans les familles, mettez-vous des bonhommes qui sourient et compagnie?

Tinsel a écrit:Elle a été obligée par qui?

Et si vous ne faites pas de livrets de compétences en maternelle ça veut dire que jusqu'au CP vous ne rendez aucune forme de récapitulatif des acquisitions? Doublecasquette par exemple tu rendais leurs bilans notés aux CP et CE1 mais rien aux GS c'est ça?

Et sur les travaux des élèves, qui circulent dans les familles, mettez-vous des bonhommes qui sourient et compagnie?

Si, je rendais ça , en décembre, avril et fin d'année, mais contrainte et forcée . Pas de 1, 2, 3, seulement la date quand c'est considéré comme acquis.

Pour ma part, depuis 9 ans en maternelle, j'explique aux parents que les apprentissages se font souvent pas "déclic", pas forcément au même moment.

On va évaluer un enfant à un moment donné, cela peut ne pas être acquis alors qu'une semaine après il aura ce déclic...

En gros je leur fais comprendre que le livret, c'est contre ma volonté mais obligatoire et que je préfère de loin m'entretenir avec eux sur l'évolution de leur enfant, les soucis si besoin...

Pour en revenir au "je sais qu'il sait mais il n'a pas réussi à le faire à ce moment là..." :shock:

Lorsque je remplis le livret d'un enfant, je sais ce que je vais y mettre, je connais son niveau, ses capacités, ce qu'il a acquis ou non!
En aucun cas le livret ne sera rempli sur "un moment précis", souvent effectué par les collègues en fin d'année scolaire, sur plusieurs jours de suite, lorsque la fatigue est à son comble.

Je déteste faire les livrets, d'ailleurs je suis toujours en retard pour les rendre...

Par contre, je fais toujours une longue remarque qui reflète son parcours et son évolution tout au long de l'année.


D'un autre côté, l'école maternelle souffre encore beaucoup de l'image de "garderie", ce n'est pas important, ils font de la peinture, écoutent des histoires et chantent... Ils sont si petits encore...

Malheureusement, certains parents ne remarquent le travail effectué que lorsqu'ils reçoivent le livret "ohhhhhhh il a appris tout ça?"

Un entretien oral sur les difficultés d'un enfant, pour certains parents n'a d'effet que lorsque c'est "noté" "écrit"..

Nous avons le cas tous les ans d'au moins un parent qui ne nous "écoutent" pas, pendant les 3 ans de maternelle, nous essayons chacune notre tour (3 instits) de faire passer le message, nous passons pour des mégères, il faut bien le dire alors qu'il suffit qu'il entre au cp, à l'école primaire, pour que ce message soit enfin compris et pris au sérieux...

Et ce besoin de prouver l'importance de la maternelle tourne parfois à l'excès: en Alsace, il y a en grande section des évaluations départementales, quelques exemples?: connaître tous les nombres jusqu'à 30 (pas la comptine numérique, bien l'écriture des nombres)
Reconnaître des majuscules en cursives...
Des évaluations qui parfois peuvent mettre en échec un élève qui a des capacités tout à fait normales dans les apprentissages.

Pour des enseignants débutants, j'imagine bien le forcing sur ce point pour réussir les évaluations alors qu'il y a tant de choses essentielles à voir en maternelle!
Le développement de la personnalité, la confiance en soi, la communication orale, la découverte des sons, de la langue, du plaisir de faire du graphisme pour tracer de belles lettres, de développer son imagination, son sens artistique, de prendre conscience de son corps etc etc etc...
C'est tellement vaste!

Alors apprendre par coeur juste pour les reconnaître le nombre 28 ou 23...

Surtout que l'apprentissage par cœur pour quelque chose d'aussi logique que la numération décimale, on se tue à répéter que ce n'est pas la panacée, loin de là et que leur manie de la file numérique a causé bien des ravages dans la compréhension du concept de nombre par l'enfant de moins de sept ans !

Tinsel a écrit:Elle a été obligée par qui?

Et si vous ne faites pas de livrets de compétences en maternelle ça veut dire que jusqu'au CP vous ne rendez aucune forme de récapitulatif des acquisitions? Doublecasquette par exemple tu rendais leurs bilans notés aux CP et CE1 mais rien aux GS c'est ça?

Et sur les travaux des élèves, qui circulent dans les familles, mettez-vous des bonhommes qui sourient et compagnie?

Elle a été obligée par la directrice, qui a elle-même été obligée par l'inspecteur, bien sûr. Ca s'appelle la chaîne hiérarchique. Je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais la tolérance sur les pratiques individuelles est en baisse constante depuis 15 ans. Du "faites un peu ce que vous voulez du moment que ça marche, vous avez la liberté pédagogique", on est passé à "vous avez la liberté pédagogique à condition de faire exactement ce qu'on vous dit de faire, avec le petit doigt sur la couture du pantalon. Mais on vous laisse choisir entre la méthode bleue et la méthode verte, chacun ses goûts, hein, c'est personnel".

Non, jusqu'au CP, je n'ai jamais voulu rendre de récapitulatif des acquisitions. Je pense que la maternelle fait ça uniquement parce qu'elle a un complexe : peur que ce soit l'école qui ne soit pas prise au sérieux. Alors, on évalue les gamins (avec les risques que ça comporte, et ils sont énormes) pour "faire comme les grands". Et oui, on obtient ce qu'on a semé : des enfants de 3 ans en échec scolaire. Waouh.

Quant au bonhomme qui sourit ou qui fait la gueule, je ne le supporte pas, celui-là, je suis limite allergique. Si on veut noter, qu'on note pour de vrai ! De 0 à 10 ! Ce truc affectivo-moral, où bien entendu l'enfant se sent jugé pour lui-même (et franchement, ce n'est pas immaturité de sa part, vous ne vous sentez pas jugés, vous, quand on vous fait la gueule ?), ne sert à rien de rien.

Pour moi, mettre un bonhomme qui fait la gueule équivaut à une sanction. J'ai une copine en GS, elle utilise le bonhomme comme j'utilise le zéro : pour noter "tu te fiches de moi, là". En CP, je ne note pas sur 10 les travaux quotidiens avant au moins le troisième trimestre, mais si un gamin fait n'importe quoi et ne s'applique pas, je menace du "zéro". Grosse crainte. Et si vraiment il persiste, je mets une belle bulle rouge sur sa feuille. Ces notes ne sont ni inclues dans des moyennes (puisqu'il n'y en a pas), ni relevées, mais le zéro, c'est la grosse crainte des gamins.

Pour la GS, je n'en ai jamais vraiment fait, j'ai fait surtout de la MS, et non, je ne mettais aucun bonhomme. Et je n'ai pas eu l'impression que les enfants apprenaient moins bien. Par contre, quand les travaux d'un enfant me posaient problème, je montrais au parent le travail dans la pile des autres, pour qu'ils puissent comparer. Souvent, les gens n'ont aucune idée de ce qu'un gamin est censé produire, et quand ils voient la différence, ils se disent "tiens, c'est bizarre".

Cela dit, mon fils ratait très consciencieusement ses travaux de moyenne section parce qu'il n'aimait pas trop les faire. Il adorait l'école — la maîtresse, les copains, la cantine, les jeux — mais pas trop le travail (il n'aime toujours pas trop ça, à 20 ans... :| ). La maîtresse m'a dit qu'il n'avait pas les prérequis (ça n'existe plus trop, les prérequis, mais à l'époque c'était la grande mode) pour apprendre à lire. Sauf que... il savait lire ! La maîtresse ne s'en était pas rendue compte, parce qu'il ne lisait pas à l'école. Il aurait eu "tout faux" aux évaluations, et ça m'aurait stressée...

Au sujet du "bonhomme pas content", cela vous est-il arrivé avec les "radars pédagogiques" ?
Je ne sais pas vous, mais pour moi, c'est horrible à chaque fois.
Il y en a un à l'entrée de la petite ville à côté de chez moi, à un endroit où on est encore très facilement à 52 ou 53, et à chaque fois que ce petit c** fait la gueule alors qu'il est visible que j'ai fait de gros efforts pour ralentir, je me sens coupable, pire que si je m'étais fait arrêter par les gendarmes qui, en plus, à 52 ou 53, se seraient sans doute contentés d'une petite remarque gentillette, eux !

Bien d'accord Rikki pour le bonhomme ! Je n'ai jamais compris si le bonhomme représente la tête de la maîtresse quand elle corrige ou celle de l'élève. Mais je ne fais pas la gueule à un enfant qui a raté et je ne souhaite pas qu'il me la fasse.

Alors je n'utilise pas le bonhomme.

En fait je n'utilise plus rien. Je regarde en principe le travail de chaque enfant avec lui (classes multi-niveaux, donc pas trop d'enfants dans chaque niveau). On commente, je barre ce qui est encore faux (en principe, je les fais essayer jusqu'à ce que ce soit juste, sauf si c'est manifestement trop tôt ou pas adapté) Et c'est tout. Mais chaque enfant sait ce que je pense de son travail et est d'accord.

Quant au livret de compétences... Je le remplis un minimum, en brave fille... Mais "à la tête du client" c'est à dire en me référant à ce que je sais du niveau de l'enfant pour l'avoir quotidiennement observé et non en me référant à une fiche d'évaluation particulière.

Moi je mettais des bonhommes jusqu'à présent mais en effet, comme Rikki et son zéro. C'était en fait une appréciation de l'effort fourni par l'enfant... Enfin un travail bâclé à la va vite pouvait avoir :-( alors qu'un enfant qui s'appliquait à fond en graphisme même pour un résultat médiocre pouvait avoir :-)
Mais si on ne met rien, qu'on ne rend aucun livret, les parents ne risquent-ils pas de penser qu'on ne corrige rien..?
J'ai connu une instit' qui mettait juste un soleil si c'était vraiment parfait.
Ou alors je serais tentée de mettre carrément une appréciation: tb, b, ab...

Oups... vous allez me dire que vous ne mettez pas ce genre d'appréciations aux élémentaires...?

Pour que les parents soient convaincus qu'on corrige, il suffit de mettre une petite griffe rouge en haut.

J'aime bien les appréciations tb, b... Mais le problème se pose pour les travaux (je parle surtout pour mes CM) qui sont très médiocres. Passable, je ne vois pas ce que je veux dire. Insuffisant, c'est objectif, mais pas très constructif. Alors j'accompagne d'une phrase qui pointe ce qui ne va pas et qu'il faut améliorer.

mflo a écrit:

J'aime bien les appréciations tb, b... Mais le problème se pose pour les travaux (je parle surtout pour mes CM) qui sont très médiocres.

Ma maîtresse de CP (ça remonte !) mettait TB, B, AB et… "Vu". On savait que "Vu", c'était pas bien. Et il suffisait de voir ce qui était en rouge sur la feuille pour comprendre pourquoi on avait "Vu".

Moi je mets des bonhommes qui sourient quand le travail le mérite (ça peut ne pas être parfait, c'est selon l'enfant, selon le travail etc etc...)
Il m'arrive de mettre des "Bravo!" aussi

Jamais de bonhommes qui ont la bouche droite ou qui ne sourient pas, bouh, pour le parent, je mets alors un "Vu".

Ahoui, j'avais oublié, moi aussi je mets un "bravo" quand c'est excellent et un "vu" quand c'est désespéré.
:aao:

En élémentaire, depuis plusieurs années maintenant, je mets des notes de 0 à 10.
Et un 10 sur 10, au CP, c'est un bon-point !

Les notes, je trouve ça compliqué à gérer quand ça ne repose pas sur un barème précis. J'aurais tendance à mettre une note moyenne à out le monde...

Pour des évaluations qui supposaient des réponses précises (histoire, étude de la langue...) je notais le nombre de réponses justes sur le total des réponses. Mais ça donne parfois des nombres impossibles.

J'ai pratiqué le bon-point en cp-ce1. Il récompensait l'effort et l'attitude plus que le résultat. Et était confisqué en cas de bavardage. Très efficace...
Au bout de 10, ils choisissaient une image.

Mais je crois que j'en donnais beaucoup trop. On devait faire le point chaque jour, c'était horrible, j'oubliais, on n'avait plus le temps en fin de journée... C'est cette organisation qui me ferait y renoncer.
Comment fais-tu ? Quand les donnes-tu ?

mflo a écrit:Bien d'accord Rikki pour le bonhomme ! Je n'ai jamais compris si le bonhomme représente la tête de la maîtresse quand elle corrige ou celle de l'élève. Mais je ne fais pas la gueule à un enfant qui a raté et je ne souhaite pas qu'il me la fasse.

Alors je n'utilise pas le bonhomme.

En fait je n'utilise plus rien. Je regarde en principe le travail de chaque enfant avec lui (classes multi-niveaux, donc pas trop d'enfants dans chaque niveau). On commente, je barre ce qui est encore faux (en principe, je les fais essayer jusqu'à ce que ce soit juste, sauf si c'est manifestement trop tôt ou pas adapté) Et c'est tout. Mais chaque enfant sait ce que je pense de son travail et est d'accord.

Quant au livret de compétences... Je le remplis un minimum, en brave fille... Mais "à la tête du client" c'est à dire en me référant à ce que je sais du niveau de l'enfant pour l'avoir quotidiennement observé et non en me référant à une fiche d'évaluation particulière.

Moi tout pareil. Je refuse de noter mes élèves de maternelle. Je corrige avec eux, j'efface ou fais recommencer si besoin.

Au CP, je mets des appréciations. Qui peuvent être "bien", "très bien", mais aussi "en progrès" ou "bâclé" ! Je ne les standardise pas toujours.

Les bons points, ça n'a rien à voir avec les notes. Je les donne quand je suis contente, il n'y a aucun barême, rien, c'est imprévisible. C'est "la manière de la maîtresse de dire qu'elle est contente et de dire merci". J'ai donné un bon point à un enquiquineur patenté qui avait — fatigue ? maladie ? — été tranquille pendant 15 mn !

Question langage en maternelle.

Voilà ce que je fais : pas de programmation sur les 3-4 années de maternelle, pas de progression sur l'année.

Pour la bonne ( ) raison que je considère que je fais du langage en permanence et pas seulement le jeudi parce que j'aurais écrit en août que le jeudi de la période 1 je parlerai de l'école, ou du jardin.. et parce que les écarts de niveau entre enfant sont énormes dans ce domaine et que certains PS s'expriment déjà mieux à la rentrée que des MS.

Donc je fais du langage toute la journée, quelle que soit l'activité du moment, qu'on soit en regroupement, en motricité, au pipi-room ou en manipulation et j'essaie d'amener chaque enfant le plus loin possible dans la maîtrise du langage. Il ne me semble pas indispensable d'écrire les notions grammaticales et linguistiques qu'on vise, ça me semble évident quand on parle français.

Mais quand je vois les somptueux tableaux de programmation des collègues, je me sens un peu légère. Je me dis que je devrais peut-être faire des choses plus cadrées. Mais je me sens aussi incapable d'utiliser réellement de tels documents.

Alors comment faites-vous ? Avez-vous de vrais ateliers "langage" ?

Je reviens sur le livret en lui même.
Double Casquette, ce qui me "dérange" dans tes livrets c'est que tu n'y fasse figurer que français et maths. Idem pour ceux des CE1 d'ailleurs.
Par ailleurs, moi je mets tout mais généralement je n’évalue pas, j'indique que ça a été travaillé mais non évalué. Donc finalement à quoi bon? En fait j'utilise le livret surtout pour montrer aux parents ce qu'on a fait, et que ça correspond à des programmes. Que quand on va se promener en forêt on découvre le milieu, puis en classe on travaille sur les arbre, les feuilles, le plan du parcours etc... Enfin voilà je vois le livret comme un outil de communication sur le travail effectué (et pas forcément sur les résultats de l'élève)

mflo j'ai suivi des tas d'anim péda sur les ateliers de langage... Je sais quoi faire, comment etc... Je le fais d'ailleurs souvent en sortant de l'animation... Et voilà après c'est fini... Par contre j'essaye de garder ne tête de reformuler les propos des enfants.

Tinsel a écrit:Je reviens sur le livret en lui même.
Double Casquette, ce qui me "dérange" dans tes livrets c'est que tu n'y fasse figurer que français et maths. Idem pour ceux des CE1 d'ailleurs.
Par ailleurs, moi je mets tout mais généralement je n’évalue pas, j'indique que ça a été travaillé mais non évalué. Donc finalement à quoi bon? En fait j'utilise le livret surtout pour montrer aux parents ce qu'on a fait, et que ça correspond à des programmes. Que quand on va se promener en forêt on découvre le milieu, puis en classe on travaille sur les arbre, les feuilles, le plan du parcours etc... Enfin voilà je vois le livret comme un outil de communication sur le travail effectué (et pas forcément sur les résultats de l'élève)

mflo j'ai suivi des tas d'anim péda sur les ateliers de langage... Je sais quoi faire, comment etc... Je le fais d'ailleurs souvent en sortant de l'animation... Et voilà après c'est fini... Par contre j'essaye de garder ne tête de reformuler les propos des enfants.

Les "livrets" GS et CP sont une commande de l'IEN qui tient à ce que nous évaluions le Socle à plusieurs (de la PS au CM2) et nous a donc fait fabriquer des livrets intermédiaires qui reprennent les compétences des deux paliers.
Comme le Palier 1 ne "valide" que les piliers "français", "maths" et "vivre ensemble", et que je ne suis pas une fanatique de l'évaluation par compétences, je ne suis pas allée plus loin que lui...

Quant au livret de CE1, je suis d'accord. Il me reste deux mois pour réfléchir à mon nouveau livret CE2 qui inclura "Histoire", "Géo", "Sciences" plus appréciation en EPS, Musique et Arts Visuels... Je cogite...