Le socle commun dans mon établissement : dénouement extraordinaire !

Je vous la raconte, celle-là, quand même, car elle est fort de café. Suite à notre prise de position commune affichée en salle des profs, nous pensions pouvoir signaler notre avis lors de la réunion, par exemple au début.

Nous n'en avons pas eu besoin : nous avons découvert aujourd'hui une réponse de notre principale au bas de la feuille (celle affichée en salle des profs, oui, qu'on ne lui avait pas transmise donc), fort peu amène au demeurant.

La fin de la réponse laissait planer le doute, mais nous eûmes vite confirmation : notre principale ET notre principale adjointe ont boudé et ne sont pas venues à la réunion (rattrapage du lundi de Pentecôte) qu'elles avaient convoquée ! Nous n'en sommes pas revenus.

Bilan : nous nous sommes tranquillement réparti les connaissances entre nous, techno-man a mis tout ça dans un joli tableau que nous avons imprimé et remis à la principale (occupée par les répartitions de service) et à la principale adjointe (chaleureuse comme un glaçon sur une banquise).

Je dois dire que je n'en reviens toujours pas…

Waouh, l'ambiance...

Mais au final, vous avez pu faire ce que vous souhaitiez. Elles cesseront vite de bouder (quand le confit de canard sera meilleur à la cantine )

Nell a écrit:(quand le confit de canard sera meilleur à la cantine )

AH mais s'il y a une compétence confit de canard à la cantine, ça change tout...je suis pour le S3C : où c'est qu'on signe?

Excellent ! Bien joué !

Nell a écrit:Mais au final, vous avez pu faire ce que vous souhaitiez. Elles cesseront vite de bouder (quand le confit de canard sera meilleur à la cantine )

Haha ! Notre principale part en retraite, de toute manière. En revanche, il est possible qu'on conserve notre principale-adjointe, et là, ça risque d'être sympa !

Non mais quand même, elle ne sont pas venues après nous avoir seriné que c'était la journée de solidarité juste parce qu'un papier en salle des profs leur déplaisait… :shock:

Sinon, effectivement, on a fait ce qu'on a voulu comme on a voulu, et c'était très bien.

nous c'est jeudi pendant les corrections du brevet: c'est balloooooooooot !

Une collègue (à qui j'ai fait lire ton blog et qui apprécie beaucoup) vient de pondre une pétition contre le socle, on est en train de discuter de ce que l'on en fait. Notre réunion est vendredi.
Une autre collègue vient de lire le livre de Claire Mazeron (notre VN) et elle a a-do-ré, elle était très enthousiaste aujourd'hui et voulait imprimer des pages et en faire aussi une pétition à faire signer par tous les collègues de France et de Navarre et cerise sur le gâteau, elle voulait même offrir le livre à notre CDE adjoint qui part sur un poste de chef. C'est un jeune dirigeant idéaliste et à fond dans ces délires pédagogo.

La journée d'aujourd'hui a été abominable.

Notre principale a pris une de mes collègues de lettres à part pour nous démonter, nous, notre implication et notre répartition. Elle nous a fait ensuite ce qui s'appelle du chantage, exigeant que nous prenions 2 heures de l'option DP3, sans quoi elle déciderait elle-même (ce qu'elle a effectivement parfaitement le droit de faire) et couperait toutes les classes en 2 (!!). Mes 3 autres collègues présentes sont venues assister ma collègue, et s'en sont pris 2/3 sur le socle commun de la principale adjointe au passage.

Vu la répartition, pour des questions de nombre d'heures de classe entière, devinez qui se retrouve avec les 2 heures de DP3 l'année prochaine…

Je me sens horriblement mal, car

1) je suis prof de français, et si j'ai fui l'école de commerce plus jeune, c'est parce que le monde de l'entreprise ne me plaisait pas du tout, alors je ne me vois pas faire de découverte professionnelle sans m'ennuyer grandement.

2) j'ai cédé à un chantage, et ça, ça ne passe pas : je n'ai pas été élevé comme ça. Je sais pourtant que c'était la bonne décision (y compris et surtout pour moi, car je préfère avoir les classes prévues), mais rien à faire, ça ne passe pas.

Je compte aller voir le nouveau principal à la rentrée pour lui expliquer la situation. D'ici là, je pense que les collègues ne viendront pas au pot de départ (youpi la retraite de la principale). Je pense également faire un e-mail détaillé à mon syndicat pour expliquer ce qui s'est passé : ça ne peut pas faire de mal.

Avez-vous des idées ? Sinon, juste un petit mot de soutien, je prends aussi

NB : heureusement, j'avais un rencard après, où j'ai smacké un charmant Breton : c'est toujours ça qui est à sauver de cette journée

Celeborn a écrit:

NB : heureusement, j'avais un rencard après, où j'ai smacké un charmant Breton : c'est toujours ça qui est à sauver de cette journée

c'est dingue, c'est tout ce qui a retenu mon attention dans ce message...

Sinon, je pense en effet que tu devrais écrire un mot à ton syndicat.

Je revois mes collègues demain (correction du brevet) : je leur demanderai très précisément ce qui s'est passé pour écrire le message le + complet possible à mon syndicat.

Je suis toujours sur le cul, sinon : je n'arrive pas à en revenir…

La bonne nouvelle c'est que tu changes de chef l'année prochaine (si j'ai tout bien suivi). ça pourra peut-être aller mieux avec une nouvelle tête.

elle est sacrément gonflée ta chef !!
bisou du sud Celeborn !!!

philip a écrit:

Celeborn a écrit:

NB : heureusement, j'avais un rencard après, où j'ai smacké un charmant Breton : c'est toujours ça qui est à sauver de cette journée

c'est dingue, c'est tout ce qui a retenu mon attention dans ce message...

Sinon, je pense en effet que tu devrais écrire un mot à ton syndicat.

Oui, heureusement que toute notre vie ne se passe pas au boulot, et qu'on trouve des plaisirs ailleurs aussi !
Et en effet, il faut en informer ton syndicat, pour que ces pratiques ne restent pas inaperçues !
En tout cas, vous n'avez rien à regretter sur le socle, vous avez dit ce qu'il y avait à dire, et il vaut mieux ça plutôt que la "servitude volontaire" !
Au passage, mes collègues ont aussi beaucoup aimé ton exemple de mise en oeuvre du socle comique ! :lol:

vive les bretons!!!

Je ne regrette rien. Au contraire. Merci pour votre soutien.

Mais je me sens quand même pas en forme.

P , quelle ... Je rajoute mon soutien à celui des autres.
Les anecdotes ahurissantes sur les différents moyens de pression utilisés par les CDE pour imposer ce qui les arrange ou tenter d'étouffer toute contestation face à des conneries magistrales se multiplient et on touche vraiment le fond avec certains.

Pour parler de choses moins ... Alors tu as succombé à un regard de Breizh?

Mon soutien, Céléborn!

Soutien aussi.

Je les vois bien rédiger un dictionnaire !

Mais Celeborn, c'est très bien la liaison Collège / Entreprise…
Durant mes années au Neubourg, dans l'Eure, nous visitions souvent avec les élèves les abattoirs de la SOCOPA, où travaillent leurs papas.
C'était très plaisant. Quand j'en sortais, l'odeur du sang sur moi l'avait emporté sur Guerlain. Un must — pendant les longs trajets-retour (2h1/2, quand même), j'avais l'ipression que les gens me dévisageaient comme si j'étais Landru.
Tiens, j'ai trouvé un joli compte-rendu rédigé par des élèves, justement. Ça vous donnera une idée de ce que l'on peut faire, quand on est un enseignant de terrain. Un vrai. Disponible sur http://www.cfaboucherieepb.over-blog.com/article-les-apprentis-a-l-abattoir-du-neubourg-39438986.html
Et tant qu'à faire, comme vous n'irez pas voir, je vous livre le texte, plein de jolis mots nouveaux et complexes :
"Après deux bonnes heures de car, les jeunes sont
répartis en quatre groupes chacun accompagné d’un cadre de l’abattoir. Notre
guide nous informe sur les consignes d’hygiène et de sécurité à respecter et
nous nous équipons de charlottes, de blouses, de sur chaussures et de casques.
La visite commence par la découpe et le conditionnement des morceaux de bœuf
pour remonter jusqu’à l’animal sur pied (du secteur propre au secteur sale).
Après avoir vu la coupe, le désossage, le parage et l’épluchage à la machine,
nous nous dirigeons vers la salle d’abattage. Il y a beaucoup de bruit et les
apprentis doivent se rapprocher le plus près possible de notre guide pour bien
entendre ce qui est dit. Nous voyons l’habillage des carcasses, l’éviscération,
la fente, l’émoussage, l’inspection vétérinaire, le marquage, la pesée, le
ressuage. Chaque phase de la chaîne d’abattage des gros bovins est expliquée
avec précision. Les apprentis sont très intéressés et ils posent beaucoup de
questions « Pourquoi est-ce qu’ils font ceci ? Pourquoi est-ce qu’ils
font cela ?... ». Ensuite nous voyons la mise à mort des animaux, puis
nous rentrons dans la bouverie, qui est un lieu très calme où sont stockés les
animaux. "

Oh punaise ! On a pas fini de rire à l'EN avec des chefs aussi folklo !

Ps : j'aime le mien, qui pars, et je vénère celle qui arrive, hein... Bien sur, hou là...

Haut les coeurs Celeborn
Sinon une de mes collègues de français en avait hérité une année et elle non plus n'en voulait pas donc ce fut : l'art du CV et de la lettre de motivation, code du travail, une seule et unique visite puis l'art du compte-rendu de visite. Les élèves râlaient, les parents ont fait remonter ... elle n'a plus eu les DP3 !!!

Ceci dit , depuis 3 ans je fais 1h30 l'option alternance en 4°, pour les élèves qui peuvent aller en dp6.Ce n'est pas non plus inintéressant pendant 2 h de faire autre chose , et puis il faut rédiger les rapports de stage, et là les gamins que tu n'as jamais réussi à faire écrire en français s-y mettent et s'appliquent .

Celeborn, tu as connu le pire, l'année prochaine ne peut qu'être plus douce (je ne parle pas du Breton) !

Courage Celeborn! Tout mon soutien!
En même temps, je suis partagée. A la fois, je te souhaiterais d'échapper à ce qui t'apparaît comme une corvée (comme je te comprends!)-mais est-ce encore possible?- et à la fois, j'avoue que très égoïstement, je me délecte d'avance des billets truculents que ne manqueront pas de t'inspirer ces nouvelles expériences...