- JohnMédiateur
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3854
Pourquoi les gens qui parlent d'éducation sont-ils justement ceux qui ne mettent jamais les pieds dans un collège ou un lycée ?
Le baccalauréat ou l’égalité des chances malmenée - par Isabelle Backouche, historienne, EHESS (16 juin 2010)
mercredi 16 juin 2010, par laurence
Alors que des erreurs d’attribution de notes de l’épreuve anticipée de Français du baccalauréat de la session 2009 avaient beaucoup fait parler d’elles, c’est le silence qui a prévalu à propos des sujets proposés aux candidats cette année-là. Laïc, obligatoire et gratuit, l’enseignement public français est un des piliers de l’idée républicaine. Et le baccalauréat sanctionne le parcours de tous les élèves parvenus en Terminale, répartis dans des filières différentes et hiérarchisées, mais avec l’idée qu’ils sont confrontés au même examen. On sait que les officines de soutien scolaire ont fleuri ces dernières années, offrant aux enfants les mieux dotés les services d’un enseignement para-scolaire dont les mérites sont vantés sur les murs de nos villes tandis que les pratiques de certaines sont épinglées par la CNIL ces derniers jours.
L’an dernier, les épreuves anticipées du baccalauréat de Français ont marqué un nouveau pas vers la disqualification des élèves qui ne peuvent enrichir leur expérience scolaire d’activités supplémentaires, dites culturelles. On peut à la veille de l’épreuve revenir sur ce faux pas de l’égalité républicaine. En effet, le sujet de dissertation de la série L (littérature), inscrit dans la thématique « théâtre et représentation », invitait les élèves à réfléchir à la question suivante : « On emploie parfois l’expression « créer un personnage » au sujet d’un acteur qui endosse le rôle pour la première fois. Selon vous, peut-on dire que c’est l’acteur qui crée le personnage ? Vous répondrez en faisant référence aux textes du corpus, aux œuvres que vous avez vues ou lues, ainsi qu’à celles étudiées en classe ».
Passons sur le caractère laborieux de l’énoncé qui révèle que les concepteurs du sujet avaient conscience que l’expression « créer un personnage » était probablement ignorée de la plupart des élèves. Le sujet s’accompagnait effectivement de quatre extraits d’œuvres théâtrales, péniblement introduites par de courts textes tentant d’aider les élèves à se situer dans les œuvres (Rotrou, Molière, Anouilh, Sartre) et à comprendre qu’il s’agissait du théâtre dans le théâtre. Alors que les manuels de Première proposent des extraits d’analyse critique sur la représentation, il était particulièrement complexe, à partir des textes soumis à l’appréciation des candidats, de discuter le travail respectif de l’auteur et de l’acteur et la relation triangulaire qui peut s’instaurer entre eux et le personnage créé.
Plus grave, comment ne pas désespérer les élèves qui ont travaillé durant l’année sur des textes de littérature en leur demandant d’appuyer leur réflexion sur des exemples de représentation difficiles d’accès pour la plupart des candidats. Tous les textes sont accessibles mais les voir vivre est plus rare. Alors comment exiger des candidats qu’ils apprécient la capacité, ou la liberté, de création d’un acteur ? La lecture du texte d’Anouilh mettant en scène La Double Inconstance de Marivaux permet-elle au candidat d’argumenter sur la capacité de création de l’acteur ? Et comment illustrer de façon pertinente les relations entre auteur, acteur et personnage ? Est-ce en commentant les conseils que Molière prodigue à ses acteurs dans l’Impromptu de Versailles ? Les élèves en sont réduits à des considérations très générales sur le jeu, la voix, la morphologie, le tempérament de l’acteur, autant de considérations qui les éloignent de l’analyse littéraire et qui leur donnent une piètre idée de l’argumentation.
Et quand bien même les élèves seraient allés au théâtre, parfois avec leur professeur, comment un jeune peut-il exploiter ce qu’il a vu sans avoir eu l’information d’une éventuelle « création du personnage » au moment de la représentation à laquelle il a assisté ? Jamais on ne demandera à un chercheur en sciences sociales – alors pourquoi l’exiger d’élèves de classe de Première ? - de relater les résultats d’une expérience a posteriori sans qu’il ait su qu’il menait l’expérience. Comprenons nous bien, il ne s’agit pas de dire que les élèves ne vont jamais au théâtre : certains y vont souvent, d’autres rarement. C’est un premier constat. Mais surtout, leur posture ne peut être celle d’un critique qui a l’expérience de plusieurs mises en scène d’un même texte et qui peut donc mettre en série et apprécier ainsi la part de création de l’acteur.
On voit bien que de tels sujets ne servent qu’à établir la virtuosité intellectuelle de quelques enseignants, soutenus par une inspection générale, qui perdent de vue l’objectif ainsi que les conditions concrètes de préparation du baccalauréat. On peut légitimement s’interroger sur les intentions de telles dérives dans la préparation des épreuves qui se sont doublées cette année-là de plusieurs erreurs dans les énoncés.
Enfin cette invitation du sujet à exploiter les « œuvres vues » est également choquante parce qu’elle introduit avant même l’obtention de l’examen une discrimination insupportable. Comment accepter qu’un examen déterminant pour la suite du parcours professionnel des élèves soit fondé sur leur accès à la représentation théâtrale, c’est à dire à une consommation culturelle qui pour des raisons géographiques ou économiques confronte les élèves à une profonde inégalité ? En effet, certaines notes des épreuves anticipées sont lourdes de conséquences pour l’orientation des élèves qui s’organise en Terminale au vu de ces premiers résultats. Ainsi, les notes du « bac Français » sont-elles stratégiques pour entrer en classe préparatoire, spécificité de notre système d’enseignement supérieur qui introduit un partage fondamental dans la population étudiante française. Et une telle manière de procéder peut expliquer les déséquilibres sociologiques grandissants des classes préparatoires qui ont fait l’objet de plusieurs tribunes ces derniers mois.
On pourra ensuite se lamenter collectivement sur le « niveau qui baisse » mais n’est-ce pas plutôt la lucidité et la conscience professionnelle des responsables de l’examen qui est prise en défaut avec de tels sujets, le tout au détriment des élèves. Ces derniers risquent surtout d’y perdre le goût de la connaissance et de la découverte, et en l’occurrence de la littérature, en faisant l’expérience précoce de l’inégalité qui grandit dans notre société et notre système éducatif.
Isabelle Backouche, Historienne, EHESS
Pourquoi les gens qui parlent d'éducation sont-ils justement ceux qui ne mettent jamais les pieds dans un collège ou un lycée ?
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CarabasVénérable
Je ne trouve pas ça complètement idiot, ce qu'elle raconte. Elle oublie juste de dire que l'objet d'étude est de toute manière intitulé "texte et représentation". Donc que les profs ont globalement préparé cet aspect.
Mais à mes yeux, un prof de Lettres est avant tout un spécialiste du texte, et non du jeu théâtral, de la mise en scène, etc., même s'il est amené à s'y intéresser.
A 17 ans, j'aurais été incapable de faire ce genre de dissert.
Non, vraiment, je ne trouve pas qu'elle dise n'importe quoi.
Mais à mes yeux, un prof de Lettres est avant tout un spécialiste du texte, et non du jeu théâtral, de la mise en scène, etc., même s'il est amené à s'y intéresser.
A 17 ans, j'aurais été incapable de faire ce genre de dissert.
Non, vraiment, je ne trouve pas qu'elle dise n'importe quoi.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- IphigénieProphète
Eh bien je ne suis pas de votre avis,John.
La séquence "theâtre et représentation "-et certains sujets donnés à l'EAF(je me souviens aussi d'un sujet sur l'utilisation des costumes et des décors,bien peu accessible à un élève moyen qui n'est jamais allé au théâtre que dans le cadre de représentations pour scolaires) est à mes yeux bien analysée par cette historienne.Elle aurait pu ajouter que l'on aura la même discrimination avec les référents culturels que l'on met en place dans les lycées:l'offre locale n'est pas du tout la même selon que l'on est dans un lycée de campagne ou de centre ville....
La séquence "theâtre et représentation "-et certains sujets donnés à l'EAF(je me souviens aussi d'un sujet sur l'utilisation des costumes et des décors,bien peu accessible à un élève moyen qui n'est jamais allé au théâtre que dans le cadre de représentations pour scolaires) est à mes yeux bien analysée par cette historienne.Elle aurait pu ajouter que l'on aura la même discrimination avec les référents culturels que l'on met en place dans les lycées:l'offre locale n'est pas du tout la même selon que l'on est dans un lycée de campagne ou de centre ville....
- GaranceNeoprof expérimenté
L'an passé, nous avions effectivement discuté sur ces sujets (ou plus largement sur cet objet d'étude). Peu d'élèves vont ou sont allés au théâtre et voir une mise en scène en classe est bien différent d'assister à un spectacle. Il y a donc bien une inégalité des chances face à cet OE.
- barègesÉrudit
Sans préjuger de l'expérience de la dame, quel serait le contre-argumentaire? (je me souviens qu'on s'était posé la question avec des amis).
- JohnMédiateur
Je ne trouve pas ça complètement idiot, ce qu'elle raconte. Elle oublie juste de dire que l'objet d'étude est de toute manière intitulé "texte et représentation". Donc que les profs ont globalement préparé cet aspect.
Mais à mes yeux, un prof de Lettres est avant tout un spécialiste du texte, et non du jeu théâtral, de la mise en scène, etc., même s'il est amené à s'y intéresser.
A 17 ans, j'aurais été incapable de faire ce genre de dissert.
Non, vraiment, je ne trouve pas qu'elle dise n'importe quoi.
Mais c'est un sujet de première L qui porte sur l'objet d'étude texte et représentation !
Elle aurait pu faire un papier quand il fallait faire une dissertation sur le rôle du costume au théâtre en 1ère scientifique. Mais là, proposer comme sujet en 1ère L "Selon vous, peut-on dire que c’est l’acteur qui crée le personnage ?, c'est un sujet tout à fait classique. On n'attend pas de l'élève qu'il cite des acteurs, mais qu'il dise que l'acteur est important pour créer, habiter, donner vie au personnage ("créer" n'a pas uniquement ici le sens de "jouer pour la première fois", et on pouvait faire le sujet sans connaître ce sens). Il suffisait de dire :
I/ Le personnage existe sans l'acteur
(= Le théâtre, c'est d'abord du texte)
II/ Le personnage, c'est quand même mieux quand c'est un acteur qui le joue
(=Le théâtre, c'est surtout de la représentation)
et éventuellement III/ Le personnage, c'est le metteur en scène et le spectateur qui le créent, tout autant que l'auteur et l'acteur.
Ce n'était pas la peine de connaître Sarah Bernhardt et l'Aiglon, ou Ruy Blas et Frédérick Lemaître, pour traiter ce sujet.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CarabasVénérable
Le II risque d'être vide, quand même...
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- JohnMédiateur
Pas pour traiter du rôle de l'acteur dans l'incarnation d'un personnage, justement.voir une mise en scène en classe est bien différent d'assister à un spectacle
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- VioletEmpereur
Bien parlé !John a écrit:Je ne trouve pas ça complètement idiot, ce qu'elle raconte. Elle oublie juste de dire que l'objet d'étude est de toute manière intitulé "texte et représentation". Donc que les profs ont globalement préparé cet aspect.
Mais à mes yeux, un prof de Lettres est avant tout un spécialiste du texte, et non du jeu théâtral, de la mise en scène, etc., même s'il est amené à s'y intéresser.
A 17 ans, j'aurais été incapable de faire ce genre de dissert.
Non, vraiment, je ne trouve pas qu'elle dise n'importe quoi.
Mais c'est un sujet de première L qui porte sur l'objet d'étude texte et représentation !
Elle aurait pu faire un papier quand il fallait faire une dissertation sur le rôle du costume au théâtre en 1ère scientifique. Mais là, proposer comme sujet en 1ère L "Selon vous, peut-on dire que c’est l’acteur qui crée le personnage ?, c'est un sujet tout à fait classique. On n'attend pas de l'élève qu'il cite des acteurs, mais qu'il dise que l'acteur est important pour créer, habiter, donner vie au personnage ("créer" n'a pas uniquement ici le sens de "jouer pour la première fois", et on pouvait faire le sujet sans connaître ce sens). Il suffisait de dire :
I/ Le personnage existe sans l'acteur
(= Le théâtre, c'est d'abord du texte)
II/ Le personnage, c'est quand même mieux quand c'est un acteur qui le joue
(=Le théâtre, c'est surtout de la représentation)
et éventuellement III/ Le personnage, c'est le metteur en scène et le spectateur qui le créent, tout autant que l'auteur et l'acteur.
Ce n'était pas la peine de connaître Sarah Bernhardt et l'Aiglon, ou Ruy Blas et Frédérick Lemaître, pour traiter ce sujet.
- JohnMédiateur
John a écrit:I/ Le personnage existe sans l'acteur
(= Le théâtre, c'est d'abord du texte)
II/ Le personnage, c'est quand même mieux quand c'est un acteur qui le joue
(=Le théâtre, c'est surtout de la représentation)
et éventuellement III/ Le personnage, c'est le metteur en scène et le spectateur qui le créent, tout autant que l'auteur et l'acteur.
Carabas a écrit:Le II risque d'être vide, quand même...
:shock:
Ben :
- caractéristiques physiques de l'acteur : la voix (ton, volume, rythme, variations...), le regard, le sexe (persos masculins joués par des femmes ou l'inverse)...
- costume (moderne/ancien, symbolique ou non,...)
- attitude : les gestes, la posture, le jeu avec le public, les silences,
Il y a aussi des personnages joués par des acteurs de manière particulière : des acteurs qui jouent plusieurs personnages, des personnages joués par le public ou par des spectateurs, des personnages joués par des ombres chinoises, des personnages joués par une voix off, des personnages joués par des acteurs dont on voit seulement le reflet dans le miroir...
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- barègesÉrudit
Pour II et III, il manquerait peut-être certains exemples aux candidats éloignés des conditions culturelles idéales... Et là je rejoins ce que dit l'historienne: les correcteurs des copies 2009 confirmeront ou infirmeront, mais cela devait amener à de vagues considérations sur les morphologies, voix et tempéraments.
Inégalité des candidats, peut-être, mais je suis surtout Carabas: l'objet d'étude "texte et représentation" est à la limite des études littéraires, je serais mal à l'aise avec. On aurait pu l'intituler "théâtre", tout bêtement, et je me souviens fort bien que mes profs de lycée, sur ce thème, nous parlaient de la représentation. Mais on n'en aurait pas fait une base de sujet.
C'était effectivement pire pour le coup des costumes et décors des S.
Inégalité des candidats, peut-être, mais je suis surtout Carabas: l'objet d'étude "texte et représentation" est à la limite des études littéraires, je serais mal à l'aise avec. On aurait pu l'intituler "théâtre", tout bêtement, et je me souviens fort bien que mes profs de lycée, sur ce thème, nous parlaient de la représentation. Mais on n'en aurait pas fait une base de sujet.
C'était effectivement pire pour le coup des costumes et décors des S.
- JohnMédiateur
Il n'y avait pas le décor pour les S.
C'était le costume (seulement !) pour les ES et les S.
Là effectivement c'était dur !
C'était le costume (seulement !) pour les ES et les S.
Là effectivement c'était dur !
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CarabasVénérable
Franchement, en tant que lycéenne, je n'aurais jamais pensé à tout ça parce que j'aurais trouvé ça anecdotique ou descriptif et j'aurais fait un truc blablatant dans le vague (sauf si j'avais eu un cours me faisant penser à tout ça... mais quand je vois les cours de mes élèves, ce genre de choses passe volontiers à l'as). Et je n'aurais pas eu d'exemple.John a écrit:Carabas a écrit:Le II risque d'être vide, quand même...
Ben :
- caractéristiques physiques de l'acteur : la voix (ton, volume, rythme, variations...), le regard, le sexe (persos masculins joués par des femmes ou l'inverse)...
- costume (moderne/ancien, symbolique ou non,...)
- attitude : les gestes, la posture, le jeu avec le public, les silences,
Il y a aussi des personnages joués par des acteurs de manière particulière : des acteurs qui jouent plusieurs personnages, des personnages joués par le public ou par des spectateurs, des personnages joués par des ombres chinoises, des personnages joués par une voix off, des personnages joués par des acteurs dont on voit seulement le reflet dans le miroir...
Attribue ça à la baisse du niveau, si tu veux.
En tout cas, je dis à mes élèves de ne pas prendre la dissert s'ils n'ont pas d'exemples.
C'est vrai que c'est bien de rappeler que le théâtre est fait pour être représenté, mais en effet les sujets tournent un peu trop autour de la problématique...barèges a écrit:Pour II et III, il manquerait peut-être certains exemples aux candidats éloignés des conditions culturelles idéales... Et là je rejoins ce que dit l'historienne: les correcteurs des copies 2009 confirmeront ou infirmeront, mais cela devait amener à de vagues considérations sur les morphologies, voix et tempéraments.
Inégalité des candidats, peut-être, mais je suis surtout Carabas: l'objet d'étude "texte et représentation" est à la limite des études littéraires, je serais mal à l'aise avec. On aurait pu l'intituler "théâtre", tout bêtement, et je me souviens fort bien que mes profs de lycée, sur ce thème, nous parlaient de la représentation. Mais on n'en aurait pas fait une base de sujet.
C'était effectivement pire pour le coup des costumes et décors des S.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- barègesÉrudit
Il n'y avait pas un sujet d'invention du style "vous êtes dans une salle de théâtre. Les lumières s'éteignent, le rideau se lève, vous voyez le dispositif de scène, etc... Dites ce que vous laisse attendre ce décor sur la pièce à suivre..." Quelque chose de ce genre-là. Mais je confonds peut-être les sessions.
- JohnMédiateur
barèges, en sujet d'invention c'est quand même différent de la pure disserte.
Carabas, je ne dis pas que c'est un sujet facile, mais c'est un sujet très classique.
Carabas, je ne dis pas que c'est un sujet facile, mais c'est un sujet très classique.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CarabasVénérable
Oui, le plan qui en découle est en effet très bateau.John a écrit:Carabas, je ne dis pas que c'est un sujet facile, mais c'est un sujet très classique.
Je m'interroge par contre sur la façon de mettre un peu de chair sur ce squelette quand on est un élève de L lambda qui a travaillé, mais qui n'est pas un crack en représentations de théâtre.
Une bonne maîtrise des textes est largement insuffisante.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- barègesÉrudit
John a écrit: en sujet d'invention c'est quand même différent de la pure disserte.
Il m'aurait bien embêtée aussi
Je suis bien contente d'avoir passé un bac "à l'ancienne" des fois.
- JohnMédiateur
Ce sont des sujets qu'on trouvait aussi sans corpus et sans programme spécifique dans les années 80.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CarabasVénérable
Il me semble qu'on insistait plus sur le "texte" et moins sur la "représentation".
Quand je parlais de maîtrise des textes, je voulais parler des lectures de l'année, pas du corpus.
Quand je parlais de maîtrise des textes, je voulais parler des lectures de l'année, pas du corpus.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- barègesÉrudit
Pas le sujet d'invention quand même. Pour en revenir au sujet de départ, j'hésiterais à le qualifier de "classique", et je n'irais pas jusqu'à dire que la dame dit n'importe quoi... C'est un point de vue, et qu'elle défend bien. Je persiste à croire que les correcteurs ont dû voir tellement de généralités et d'énoncés bateau que le candidat capable de citer précisément des interactions originales entre texte et mise en scène, texte et incarnation, se sera distingué très vite...
- InvitéInvité
La dame ne dit pas n'importe quoi...à une nuance près : le sujet est bien adapté au programme de première et s'inscrit dans la continuité de l'objet d'étude "Texte et représentation".
Ce n'est pas le sujet qui est idiot : c'est l'objet d'étude qu'il illustre.
Ce n'est pas le sujet qui est idiot : c'est l'objet d'étude qu'il illustre.
- ysabelDevin
Lornet a écrit:La dame ne dit pas n'importe quoi...à une nuance près : le sujet est bien adapté au programme de première et s'inscrit dans la continuité de l'objet d'étude "Texte et représentation".
Ce n'est pas le sujet qui est idiot : c'est l'objet d'étude qu'il illustre.
tout à fait d'accord.
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum