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- Reine MargotDemi-dieu
Passerose, tu prends bcp trop au 1er degré ce que te disent les élèves, souvent quand ils sortent "ah avec Mme machin c'était mieux" c'est pour blesser plus qu'autre chose, et une seule attitude est à adopter, l'indifférence. Les gamins détestables que j'avais ont essayé de le dire au début ou parfois de demander quand ma collègue revenait, et ma réaction a été froide: "peu m'importe, de toute façon il est possible qu'elle soit prolongée jusqu'à la fin de l'année (cris d'indignation et de déception dans la classe), donc vous n'aurez pas le choix", et ils n'ont pas recommencé.
Sinon, pour répondre à la question, je crois que le problème de l'affectif c'est qu'on ne le maitrise pas. Quand une classe a décidé de t'embêter, la relation ne peut pas être bonne même si tu réussis à les maitriser. Inversement, avec certaines classes le courant passe sans qu'on sache pourquoi.
Sinon, pour répondre à la question, je crois que le problème de l'affectif c'est qu'on ne le maitrise pas. Quand une classe a décidé de t'embêter, la relation ne peut pas être bonne même si tu réussis à les maitriser. Inversement, avec certaines classes le courant passe sans qu'on sache pourquoi.
- snowNiveau 9
Le rapport affectif me semble inévitable (de leur côté de la barrière comme du nôtre d'ailleurs).
Mais il se joue différemment en fonction de l'élève, en fonction du prof et aussi des classes.
Je garde toujours à l''esprit que la prof qui a marqué ma scolarité et m'a donné vraiment l'envie de devenir prof à mon tour n'a jamais rien su de mon admiration, de mon plaisir à chacun de ses cours. Et pourtant par la suite elle est devenue ma collègue et je n'ai jamais su lui dire tout cela! (alors qu'à d'autres profs qui m'ont bien moins marquée, je n'avais aucun soucis pour faire des retours positifs).
Pour ma part, mon rapport affectif aux élèves se voit plus facilement avec mes 6e qu'avec mes 1e. C'est plus ténu avec les lycéens, ça passe plus par l'humour, une complicité plus distanciée mais c'est toujours là.
Je souscris absolument aux propos sur la fermeté: je suis très stricte sur la concentration en classe, les règles de prise de parole, je suis bien plus sévère avec mes 6e que pas mal de mes collègues et pourtant ils ne le ressentent pas comme tel.
Je pense vraiment qu'un cadre ferme les rassure et que chacun y trouve son compte. Et que justement avec le temps, l'affectif s'installe et vient comme une soupape par rapport à une discipline ferme.
Les gamins ont besoin de notre bienveillance, de se sentir particuliers pour nous, qu'un vrai rapport se crée. ILs s'investissent plus (certains en tout cas).
A l'inverse je sais que mes cours sont meilleurs quand je sens cette même bienveillance dans le regard des élèves en face.
Mais il se joue différemment en fonction de l'élève, en fonction du prof et aussi des classes.
Je garde toujours à l''esprit que la prof qui a marqué ma scolarité et m'a donné vraiment l'envie de devenir prof à mon tour n'a jamais rien su de mon admiration, de mon plaisir à chacun de ses cours. Et pourtant par la suite elle est devenue ma collègue et je n'ai jamais su lui dire tout cela! (alors qu'à d'autres profs qui m'ont bien moins marquée, je n'avais aucun soucis pour faire des retours positifs).
Pour ma part, mon rapport affectif aux élèves se voit plus facilement avec mes 6e qu'avec mes 1e. C'est plus ténu avec les lycéens, ça passe plus par l'humour, une complicité plus distanciée mais c'est toujours là.
Je souscris absolument aux propos sur la fermeté: je suis très stricte sur la concentration en classe, les règles de prise de parole, je suis bien plus sévère avec mes 6e que pas mal de mes collègues et pourtant ils ne le ressentent pas comme tel.
Je pense vraiment qu'un cadre ferme les rassure et que chacun y trouve son compte. Et que justement avec le temps, l'affectif s'installe et vient comme une soupape par rapport à une discipline ferme.
Les gamins ont besoin de notre bienveillance, de se sentir particuliers pour nous, qu'un vrai rapport se crée. ILs s'investissent plus (certains en tout cas).
A l'inverse je sais que mes cours sont meilleurs quand je sens cette même bienveillance dans le regard des élèves en face.
- PasseroseNeoprof expérimenté
J'ai parlé avec deux-trois élèves de la classe à la fin d'un cours, notamment à un excellent élève qui n'a jamais participé. Il m'a dit ne pas aimer parler en cours, son copain me l'a confirmé : il ne parle dans aucun cours. Je me suis mis martel en tête toute l'année, persuadée qu'il boudait mon cours.
Est-ce que ce ne sont pas tout simplement les 4ème qui s'expriment comme ça ? Ils ricanent, ils ont l'air de faire la tête, mais tu n'es pas pour grand chose dans leurs motivations.
Est-ce que ce ne sont pas tout simplement les 4ème qui s'expriment comme ça ? Ils ricanent, ils ont l'air de faire la tête, mais tu n'es pas pour grand chose dans leurs motivations.
- Hermione0908Modérateur
Je me repencherai sur l'affectif un peu plus tard, le temps de mettre mes idées au clair. En revanche, l'un des compliments d'élève qui m'a le plus touchée, c'est un mail arrivant au début de l'année suivante et alors que je n'étais plus dans le collège disant entre autres choses "Merci pour tout ce que vous nous avez appris". Et là, j'ai eu l'impression d'avoir compté dans la vie de cette gamine, avec qui, justement, j'avais eu un bon rapport toute l'année. Ça m'a vraiment touchée, c'est très narcissique aussi. A travers ce rapport affectif, on recherche je pense une sorte d'assurance, une validation de notre enseignement.
- PasseroseNeoprof expérimenté
Oui, c'est tout à fait ça. Je ne recherche pas dans leur regard une appréciation "personnelle", mais la certitude de faire du bon boulot, de leur apporter quelque chose.
- LulupNiveau 1
Bonjour,
Je relance ce sujet car j'ai cette année un problème avec une de mes classes de Terminale, STMG.
Je suis néotit et globalement je suis satisfaite avec mes classes et ma gestion de ces différentes classes... sauf cette classe d'STMG.
J'ai lu ce sujet attivement et c'est vrai qu'il y a un vrai lien affectif entre mes élèves et moi et jusqu'à maintenant, j'ai toujours pu les faire travailler et les faire progresser. Les élèves aiment venir en cours avec moi. Seulement, je me heurte actuellement à un mur avec cette classe. Mes élèves m'apprécient seulement je crois qu'ils m'apprécient trop?
J'ai souvent des bavardages et je n'hésite pas à faire un plan de classe, à donner des punitions, à exclure etc. Cependant, cela ne fonctionne pas avec cette classe car certains me voient comme une "copine" et je ne sais comment "casser" ce lien affectif sans perdre la bonne entente que j'ai avec ces élèves. Je sais qu'avec d'autres collègues ils peuvent être très irrespectueux et aggressifs et j'aimerais éviter de dégrader le climat de classe. Pour autant, je trouve qu'une poignée ne travaille pas assez et la semaine dernière, je croise quelques élèves dans un couloir avec un élève que je n'ai PAS et ce dernier me demande qui je suis... (je ne fais vraiment pas très prof, étant petite, jeune et mes habits sont très colorés, etc) et l'un de mes élèves lui dit (discrètement ou pas?) que je suis "sa future meuf"... Je l'ai bien sûr entendu, repris et demandé des excuses, ce qu'il a fait. Mais cet épisode me trotte dans la tête car tout à coup j'ai conscience que pas mal d'élèves s'imaginent des choses...
Et je ne sais pas comment gérer cela, comment stopper ce lien affectif car j'ai peur de perdre mon autorité sur eux si je deviens tout à coup stricte mais aussi si je ne change rien?
Je suis preneuse de tout conseil, svp...
Merci et bonne journée,
Lulup
Je relance ce sujet car j'ai cette année un problème avec une de mes classes de Terminale, STMG.
Je suis néotit et globalement je suis satisfaite avec mes classes et ma gestion de ces différentes classes... sauf cette classe d'STMG.
J'ai lu ce sujet attivement et c'est vrai qu'il y a un vrai lien affectif entre mes élèves et moi et jusqu'à maintenant, j'ai toujours pu les faire travailler et les faire progresser. Les élèves aiment venir en cours avec moi. Seulement, je me heurte actuellement à un mur avec cette classe. Mes élèves m'apprécient seulement je crois qu'ils m'apprécient trop?
J'ai souvent des bavardages et je n'hésite pas à faire un plan de classe, à donner des punitions, à exclure etc. Cependant, cela ne fonctionne pas avec cette classe car certains me voient comme une "copine" et je ne sais comment "casser" ce lien affectif sans perdre la bonne entente que j'ai avec ces élèves. Je sais qu'avec d'autres collègues ils peuvent être très irrespectueux et aggressifs et j'aimerais éviter de dégrader le climat de classe. Pour autant, je trouve qu'une poignée ne travaille pas assez et la semaine dernière, je croise quelques élèves dans un couloir avec un élève que je n'ai PAS et ce dernier me demande qui je suis... (je ne fais vraiment pas très prof, étant petite, jeune et mes habits sont très colorés, etc) et l'un de mes élèves lui dit (discrètement ou pas?) que je suis "sa future meuf"... Je l'ai bien sûr entendu, repris et demandé des excuses, ce qu'il a fait. Mais cet épisode me trotte dans la tête car tout à coup j'ai conscience que pas mal d'élèves s'imaginent des choses...
Et je ne sais pas comment gérer cela, comment stopper ce lien affectif car j'ai peur de perdre mon autorité sur eux si je deviens tout à coup stricte mais aussi si je ne change rien?
Je suis preneuse de tout conseil, svp...
Merci et bonne journée,
Lulup
- JennyMédiateur
Pour une remarque déplacée comme ça, un appel aux parents voire un rapport ne serait pas superflu.
Il faut que tu leur poses des limites, tu n’es pas leur copine. S’ils bavardent, ne bossent pas… tu sanctionnes.
Il faut que tu leur poses des limites, tu n’es pas leur copine. S’ils bavardent, ne bossent pas… tu sanctionnes.
- zigmag17Guide spirituel
Je crois que "perdre la bonne entente " avec les élèves dans ce cas de figure n'est pas bien grave: tu es l'adulte et le professeur, c'est à toi de te positionner comme tel(le), sans état d'âme, en te persuadant que tu es légitime dans cette fonction et que eux sont des adultes en devenir, qui doivent apprendre à respecter les codes.
Si tu prends une certaine distance et affermis ton discours et ta posture, ça ne va pas leur plaire et sans doute que tu auras à affronter des mouvements de rébellion. Mais c'est le prix à payer pour assainir les rapports prof- élèves. D'ailleurs d'après ce que tu rapportes, cette classe n'a pas un fonctionnement très sain, puisque les élèves jouent sur tous les tableaux, espérant sans doute que s'ils se montrent agressifs avec tes collègues mais "cool"( croient-ils) avec toi( avec les débordements et dérapages verbaux qui vont avec), tu pourras parler d'eux en bien au conseil de classe par exemple. Chanson bien connue: diviser pour mieux régner.
Donc, ne pas craindre de réaction hostile en posant des jalons de fermeté et en ne laissant surtout pas passer des propos tels que tu les rapportes. Au mieux ils comprendront et te respecteront pour ça. Au pire ils vont se montrer infernaux et tu verras leur vraie nature.
Ne pas fléchir !!!
Si tu prends une certaine distance et affermis ton discours et ta posture, ça ne va pas leur plaire et sans doute que tu auras à affronter des mouvements de rébellion. Mais c'est le prix à payer pour assainir les rapports prof- élèves. D'ailleurs d'après ce que tu rapportes, cette classe n'a pas un fonctionnement très sain, puisque les élèves jouent sur tous les tableaux, espérant sans doute que s'ils se montrent agressifs avec tes collègues mais "cool"( croient-ils) avec toi( avec les débordements et dérapages verbaux qui vont avec), tu pourras parler d'eux en bien au conseil de classe par exemple. Chanson bien connue: diviser pour mieux régner.
Donc, ne pas craindre de réaction hostile en posant des jalons de fermeté et en ne laissant surtout pas passer des propos tels que tu les rapportes. Au mieux ils comprendront et te respecteront pour ça. Au pire ils vont se montrer infernaux et tu verras leur vraie nature.
Ne pas fléchir !!!
- lene75Prophète
zigmag17 a écrit:Je crois que "perdre la bonne entente " avec les élèves dans ce cas de figure n'est pas bien grave
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça dans le cas spécifique des STMG, qui, d'après ce qu'en dit Lulup, ressemblent beaucoup à ceux de mon lycée. Refuser d'être dans l'affectif avec eux, c'est en effet aller au-devant de l'agressivité, de la provocation, du refus de travail, etc., bref, de l'hostilité de la classe, situation qui devient vite invivable avec des élèves aussi difficiles à gérer et insensibles aux sanctions que des STMG, surtout qu'ils sont souvent très rancuniers. Je l'ai vécu à mes dépens à mes débuts, et les choses se passent beaucoup mieux depuis que je l'ai compris. Ces classes ne se gèrent pas comme les autres. En revanche le terme "affectif" me paraît plus adapté que "bonne entente", on est plus dans du maman-enfant que copain-copine. C'est-à-dire qu'il faut justement s'appuyer sur cette relation affective pour obtenir quelque chose d'eux. Après ce n'est pas la panacée, parce qu'on n'a pas la totale maîtrise du truc, mais je n'ai pas trouvé d'autre solution pour garantir ma survie d'un côté et un minimum de travail de leur part de l'autre dans ces classes.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- zigmag17Guide spirituel
Travailler en bonne intelligence avec sa classe dans un climat serein et détendu, est bien entendu ce à quoi l'on aspire tous, et souvent on le vit, et c'est tant mieux.
Lulup étant neotit et rapportant par ailleurs les propos d'un élève qui manifestement teste les limites, il me semblait prudent d'établir une mise en garde vis-à-vis de cette classe.
Je n'ai jamais travaillé avec des STMG mais j'ai côtoyé beaucoup de collègues nous faisant partager leurs mésaventures avec eux, et sur de nombreux point ils pouvaient en remontrer à mes élèves de bac pro . Je sais que ce sont des sections difficiles voire redoutables quand les élèves ont décidé de mettre la pagaille ou de s'acharner sur quelqu'un.
Mais précisément: si la "bonne entente" se fait au détriment des demandes du professeur, c'est perdant-perdant pour lui. Les classes qui surjouent l'affectif peuvent se montrer les plus féroces au gré des circonstances.
Je ne comprends pas cette ambiance de classe comme étant de bon aloi, et acheter une forme de paix sociale dans une classe revient toujours comme un boomerang (je veux dire: quand le rapport prof/élève ne va pas de soi et que certains élèves en jouent, ce qui revient à marcher sur un fil à chaque cours)
Débuter dans ce cas peut être un avantage comme un inconvénient. Après, chacun fait selon sa personnalité. Mais mettre le "hola" sur des propos tendancieux ou des comportements inadaptés ne me semble pas farfelu. Sachant que dans le cas d'une mise au point, il existe un risque non négligeable que la "bonne entente" vole en éclats. Mais peut-être pas.
Lulup étant neotit et rapportant par ailleurs les propos d'un élève qui manifestement teste les limites, il me semblait prudent d'établir une mise en garde vis-à-vis de cette classe.
Je n'ai jamais travaillé avec des STMG mais j'ai côtoyé beaucoup de collègues nous faisant partager leurs mésaventures avec eux, et sur de nombreux point ils pouvaient en remontrer à mes élèves de bac pro . Je sais que ce sont des sections difficiles voire redoutables quand les élèves ont décidé de mettre la pagaille ou de s'acharner sur quelqu'un.
Mais précisément: si la "bonne entente" se fait au détriment des demandes du professeur, c'est perdant-perdant pour lui. Les classes qui surjouent l'affectif peuvent se montrer les plus féroces au gré des circonstances.
Je ne comprends pas cette ambiance de classe comme étant de bon aloi, et acheter une forme de paix sociale dans une classe revient toujours comme un boomerang (je veux dire: quand le rapport prof/élève ne va pas de soi et que certains élèves en jouent, ce qui revient à marcher sur un fil à chaque cours)
Débuter dans ce cas peut être un avantage comme un inconvénient. Après, chacun fait selon sa personnalité. Mais mettre le "hola" sur des propos tendancieux ou des comportements inadaptés ne me semble pas farfelu. Sachant que dans le cas d'une mise au point, il existe un risque non négligeable que la "bonne entente" vole en éclats. Mais peut-être pas.
- scot69Modérateur
Mon conseil, tu prévois un cours vraiment carré, vraiment verrouillé pour ne pas laisser de place aux débordements, de temps morts. L'idée est de ne pas leur donner l'occasion de tester ton affect. Tu restes fidèles à toi-même (si j'ai bien compris souriante et agréable) et tu leur donnes davantage de travail. Et si la situation dégénère, tu recentres subtilement sur le travail. Je ne pense pas qu'il soit judicieux de te transformer soudain en dragon, tu perdrais avant tout de la crédibilité à tes yeux. Par contre, si tu dis que tu as de bons rapports avec eux, tu peux justement t'en servir pour mieux te faire obéir en leur présentant les choses gentiment. Courage en tous cas!
- zeprofGrand sage
C'est un sujet compliqué et délicat et qui dépend beaucoup de la personnalité de chaque enseignant.
j'enseigne en pro depuis 20 ans : je ne suis pas une "méchante", je ne crie pas, j'exclus rarement...
en plus je fais à peine plus d'1.60 m et je pèse tout juste 50 kg alors que mes élèves sont pour beaucoup des mecs (sections industrielles) de grande taille et baraqués ou qui le deviennent pendant les 3 ans où je les ai en cours... Autant dire que je ne m'impose pas par ma carrure
je n'ai pourtant, globalement, pas de vrai problème de discipline en classe ni pour les mettre au travail... mais il y a des choses sur lesquels je ne transige pas : le respect, la politesse, le travail, et ce, dans les 2 sens et cela je l'impose avec douceur (de toutes façons j'ai une toute petite voix donc je ne monte que très rarement dans les tours, ça m'évite d'être ridicule) mais sans jamais rien lâcher et les punitions que je promets tombent systématiquement.
J'ai l'air d'enfoncer une porte ouverte et je sais que beaucoup font de même, mais ça fonctionne...
Mais j'aime beaucoup mes élèves, et ils le savent... je suis comme Lilith, je m'intéresse à eux, à ce qu'ils vivent et la plupart m'apprécient je crois... par contre, il arrive que certains ne m'aiment pas et c'est bien normal, et quand je sens que ça ne passe pas, je leur dis sur le ton de l'humour qu'ils ne sont pas obligés de m'aimer, que ça, c'est en plus puisque de toutes façons on est là pour bosser pas pour devenir ami. En général ça fait mouche et on s'y remet.
Par contre, comme dit zigmag il ne faut pas laisser déborder sur des comportements limites. Nous pouvons avoir des relations sympas avec les élèves mais nous ne sommes pas leurs amis et ils le savent très bien, ceux qui jouent la provoc doivent être recadrés et sanctionnés si nécessaires.
J'ai revu quelques anciens élèves il y a quelque temps qui m'ont dit "vous, vous étiez sympa comme prof, on aimait venir en cours parce que l'ambiance était sympa et qu'on bossait, mais on savait qu'il y avait des limites à ne pas dépasser et on ne les dépassait pas"
ça résume assez bien ce que j'essaie de mettre en place...
Débutante, c'était plus compliqué bien sûr et encore aujourd'hui, j'ai des classes parfois avec qui c'est difficile... Cette année par exemple, j'ai une classe de CAP particulièrement compliquée et je n'ai pas encore réussi à mettre en place un climat propice au travail et une ambiance sereine alors que nous sommes déjà mi-janvier...
on travaille avec de l'humain donc il n'y a pas malheureusement de recettes miracles mais il me semble qu'il faut surtout être en adéquation avec soi-même et ses valeurs.
j'enseigne en pro depuis 20 ans : je ne suis pas une "méchante", je ne crie pas, j'exclus rarement...
en plus je fais à peine plus d'1.60 m et je pèse tout juste 50 kg alors que mes élèves sont pour beaucoup des mecs (sections industrielles) de grande taille et baraqués ou qui le deviennent pendant les 3 ans où je les ai en cours... Autant dire que je ne m'impose pas par ma carrure
je n'ai pourtant, globalement, pas de vrai problème de discipline en classe ni pour les mettre au travail... mais il y a des choses sur lesquels je ne transige pas : le respect, la politesse, le travail, et ce, dans les 2 sens et cela je l'impose avec douceur (de toutes façons j'ai une toute petite voix donc je ne monte que très rarement dans les tours, ça m'évite d'être ridicule) mais sans jamais rien lâcher et les punitions que je promets tombent systématiquement.
J'ai l'air d'enfoncer une porte ouverte et je sais que beaucoup font de même, mais ça fonctionne...
Mais j'aime beaucoup mes élèves, et ils le savent... je suis comme Lilith, je m'intéresse à eux, à ce qu'ils vivent et la plupart m'apprécient je crois... par contre, il arrive que certains ne m'aiment pas et c'est bien normal, et quand je sens que ça ne passe pas, je leur dis sur le ton de l'humour qu'ils ne sont pas obligés de m'aimer, que ça, c'est en plus puisque de toutes façons on est là pour bosser pas pour devenir ami. En général ça fait mouche et on s'y remet.
Par contre, comme dit zigmag il ne faut pas laisser déborder sur des comportements limites. Nous pouvons avoir des relations sympas avec les élèves mais nous ne sommes pas leurs amis et ils le savent très bien, ceux qui jouent la provoc doivent être recadrés et sanctionnés si nécessaires.
J'ai revu quelques anciens élèves il y a quelque temps qui m'ont dit "vous, vous étiez sympa comme prof, on aimait venir en cours parce que l'ambiance était sympa et qu'on bossait, mais on savait qu'il y avait des limites à ne pas dépasser et on ne les dépassait pas"
ça résume assez bien ce que j'essaie de mettre en place...
Débutante, c'était plus compliqué bien sûr et encore aujourd'hui, j'ai des classes parfois avec qui c'est difficile... Cette année par exemple, j'ai une classe de CAP particulièrement compliquée et je n'ai pas encore réussi à mettre en place un climat propice au travail et une ambiance sereine alors que nous sommes déjà mi-janvier...
on travaille avec de l'humain donc il n'y a pas malheureusement de recettes miracles mais il me semble qu'il faut surtout être en adéquation avec soi-même et ses valeurs.
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- LulupNiveau 1
Bonjour,
Je vous remercie pour toutes vos réponses qui m'aident à réfléchir sur le sujet mais je dois admettre que je ne sais désormais plus trop comment m'y prendre avec cette classe, que je revois jeudi prochain.
Ensuite, je ne pense pas acheter la paix sociale avec ma façon de faire cours, car c'est ma façon de faire cours et je suis dans l'affectif avec toutes mes classes et cela depuis mon année de stage. Je ne me vois pas être super stricte, carrée et tel un dragon car effectivement, ça ne serait pas crédible et ce n'est juste pas moi.
Le problème qui s'ajoute à tout cela est que j'ai des problèmes de santé qui sont parfois visibles et que les élèves ont bien sûr remarqués. Cela les perturbe un peu et quand je ne suis pas au top, ils sont très concernés. Mon seul vrai problème avec cette classe est qu'en demi-groupe, un groupe est plus à l'aise et plus bavard. Cela ne me gênait pas spécialement jusqu'à maintenant car je n'hésite pas à les casser et sanctionner si besoin. L'épisode de la semaine dernière est le premier que je trouve déplacé et irrespectueux. Seulement, l'élève a fait cette remarque non pas dans ma salle, mais dans un couloir (je n'avais pas cours avec eux ce jour-là) et il ne s'est pas adressé directement à moi mais à un ami. Je crois que je n'étais pas non plus supposée entendre cette remarque, mais puisque cela a été le cas, je l'ai repris et il m'a présenté ses excuses. L'élève s'est donc excusé et pour moi, l'incident est en principe clos (je ne vais donc pas faire de rapport, car plusieurs jours se sont écoulés depuis). Cependant, j'hésite à faire une mise au point avec la classe pour les mettre davantage au travail mais, surtout, pour anticiper un prochain dérapage... J'ai peur que cela arrive encore une fois même si cette crainte est peut-être infondée car certes ils testent les limites mais je n'ai pas de mal à les imposer d'habitude.
Les remarques / commentaires un peu joueurs ne me dérangent pas, mais c'est la première fois que je fais face à des remarques un peu plus "séductrices" et cela me met très mal à l'aise car cela est lié à mes problèmes de santé. Je ne veux pas que les élèves (ou l'élève) recommencent car je n'ai pas envie de devoir leur donner des détails sur ma vie privée pour leur expliquer en quoi cela me gêne mais en même temps, être tout à coup "méchante" et "sèche" avec eux sans aucune explication ne serait pas, à mes yeux, très juste envers eux. En début d'année, cela a pris du temps pour qu'un climat agréable et de travail (assez bien fait en général) s'installe et je ne veux pas régresser. Je cherche simplement la meilleure manière de faire passer mon message pour qu'ils et moi puissions continuer à travailler ensemble.
Mais peut-être que je me pose juste beaucoup trop de questions.. Je vais probablement improviser jeudi prochain et on verra bien. En tout cas, je prends note du conseil de rendre mon cours plus carré avec moins de temps mort pour les avoir toujours occupés et éventuellement les couper dans leur élan, si besoin, en les rappelant à l'ordre et au travail. Comme cela a été dit, puisqu'il y a un côté très humain dans ce métier, je vais voir comment ça se passe le prochain cours et m'adapter
Bonne soirée!
Je vous remercie pour toutes vos réponses qui m'aident à réfléchir sur le sujet mais je dois admettre que je ne sais désormais plus trop comment m'y prendre avec cette classe, que je revois jeudi prochain.
Ensuite, je ne pense pas acheter la paix sociale avec ma façon de faire cours, car c'est ma façon de faire cours et je suis dans l'affectif avec toutes mes classes et cela depuis mon année de stage. Je ne me vois pas être super stricte, carrée et tel un dragon car effectivement, ça ne serait pas crédible et ce n'est juste pas moi.
Le problème qui s'ajoute à tout cela est que j'ai des problèmes de santé qui sont parfois visibles et que les élèves ont bien sûr remarqués. Cela les perturbe un peu et quand je ne suis pas au top, ils sont très concernés. Mon seul vrai problème avec cette classe est qu'en demi-groupe, un groupe est plus à l'aise et plus bavard. Cela ne me gênait pas spécialement jusqu'à maintenant car je n'hésite pas à les casser et sanctionner si besoin. L'épisode de la semaine dernière est le premier que je trouve déplacé et irrespectueux. Seulement, l'élève a fait cette remarque non pas dans ma salle, mais dans un couloir (je n'avais pas cours avec eux ce jour-là) et il ne s'est pas adressé directement à moi mais à un ami. Je crois que je n'étais pas non plus supposée entendre cette remarque, mais puisque cela a été le cas, je l'ai repris et il m'a présenté ses excuses. L'élève s'est donc excusé et pour moi, l'incident est en principe clos (je ne vais donc pas faire de rapport, car plusieurs jours se sont écoulés depuis). Cependant, j'hésite à faire une mise au point avec la classe pour les mettre davantage au travail mais, surtout, pour anticiper un prochain dérapage... J'ai peur que cela arrive encore une fois même si cette crainte est peut-être infondée car certes ils testent les limites mais je n'ai pas de mal à les imposer d'habitude.
Les remarques / commentaires un peu joueurs ne me dérangent pas, mais c'est la première fois que je fais face à des remarques un peu plus "séductrices" et cela me met très mal à l'aise car cela est lié à mes problèmes de santé. Je ne veux pas que les élèves (ou l'élève) recommencent car je n'ai pas envie de devoir leur donner des détails sur ma vie privée pour leur expliquer en quoi cela me gêne mais en même temps, être tout à coup "méchante" et "sèche" avec eux sans aucune explication ne serait pas, à mes yeux, très juste envers eux. En début d'année, cela a pris du temps pour qu'un climat agréable et de travail (assez bien fait en général) s'installe et je ne veux pas régresser. Je cherche simplement la meilleure manière de faire passer mon message pour qu'ils et moi puissions continuer à travailler ensemble.
Mais peut-être que je me pose juste beaucoup trop de questions.. Je vais probablement improviser jeudi prochain et on verra bien. En tout cas, je prends note du conseil de rendre mon cours plus carré avec moins de temps mort pour les avoir toujours occupés et éventuellement les couper dans leur élan, si besoin, en les rappelant à l'ordre et au travail. Comme cela a été dit, puisqu'il y a un côté très humain dans ce métier, je vais voir comment ça se passe le prochain cours et m'adapter
Bonne soirée!
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